Bien cher Pascal,
Je ne crois pas en l'équivalence des cultures : des demeures de l'esprit en Afghanistan ou au Swaziland me semblent trop peu nombreuses pour justifier un fort volume.
En revanche, j'en connais quelques unes dans les pays cités, et je ne doute pas que le talent de Renaud Camus aurait su les mettre en valeur (nous avons d'ailleurs des aperçus de cela au fil du journal).
Pour ma part, une des compensations des nombreux voyages que ma profession m'impose de faire est de visiter les lieux qui furent hantés par les écrivains ou les artistes, ou qui furent l'objet d'oeuvres qui m'ont plu.
Je me rappelle avoir lu chez Renaud Camus qu'il se demandait à un moment qui était Vinicius de Moraes, et avoir pensé à Renaud Camus, étant attablé en janvier dernier à l'ancien bar Veloso où, voyant passer la magnifique Helô Pinheiro, Vinicius de Moraes et Tom Jobim créèrent "Garota de Ipanema".
La semaine précédente, dans la chaleur écrasante du 31 décembre argentin, j'avais terminé l'année en parcourant le chemin que Borges faisait tous les jours de sa maison à la bibliothèque.