Pour aller dans le sens du dernier billet de Cassandre je re-postes un texte mis en ligne Il y a trois ans.
Il s'agit du chapitre IV intitulé Les Génocides idéologiques du livre de Jean-Jacques Walter
Le crépuscule de l’islam.
Ci-dessous quelques extraits remarquables.
« …/Le résultat fut ce que Bat Yé'or appelle une inversion démographique: après la conquête du Maghreb, effectuée par une armée d'environ 20.000 soldats, les chefs de l'islam décidèrent de remplacer les populations locales par des musulmans venus d'Arabie. À cet effet, deux tribus arabes, fortes d'environ 200.000 personnes, furent transférées dans la zone conquise, peuplée de cinq millions d'habitants. Les génocides et l'humiliation de la condition de dhimmis provoquèrent progressivement la disparition des populations primitives, et leur remplacement par les envahisseurs originairement beaucoup moins nombreux./…
…/La natalité requise pour passer des deux cent mille Arabes importés en Afrique du Nord à environ sept millions en trois siècles est assez limitée : les familles doivent comporter en moyenne 2,5 enfants qui survivent jusqu'à l'âge adulte./…
…/Au Maghreb, après cinq siècles, les populations berbères primitives furent réduites à 35 % au Maroc, 20 % en Algérie, 1 % en Tunisie. Les survivants furent ceux qui préférèrent l'islam à la mort. Les autres, ceux qui refusèrent de se faire musulmans, furent exterminés…. »
La pratique historique
Le meilleur ouvrage historique sur les génocides musulmans est celui de Bat Yé'or, «Les Chrétientés d'Orient entre jihad et dhimmitude». Il décrit, et donne les références historiques, de nombreux épisodes de cette sorte, à Antioche en 1068, au Caire en 1285, en Perse en 1312, à Bagdad en 1356 et en 1366, etc. Ce qui frappe, c'est la permanence des pratiques et l'identité des méthodes sur toute la durée de l'islam, particulièrement les ressemblances entre la vague arabe et la vague turque, cinq siècles plus tard. Presque tout est identique : les différences de traitement entre les vil-les et les campagnes, les chefs musulmans se disputant le butin humain, les campagnes d'extermination ou de conversions forcées, etc. La seule différence significative est le devshirme turc. Il consistait, au motif que les peuples vaincus sont le butin commun de l'islam, dont un cinquième appartient d'après le coran à l'État musulman, à saisir un garçon sur cinq parmi les familles des vaincus, à l'élever dans une caserne, à l'islamiser de force, à le contraindre au célibat, et à en faire parfois un fonctionnaire ou le plus souvent un janissaire, c'est-à-dire un soldat des troupes d'élite de l'État turc. Pour tout le reste, les pratiques turques et arabes furent identiques.
Le résultat fut ce que Bat Yé'or appelle une inversion démographique:après la conquête du Maghreb, effectuée par une armée d'environ 20.000 soldats, les chefs de l'islam décidèrent de remplacer les populations locales par des musulmans venus d'Arabie. À cet effet, deux tribus arabes, fortes d'environ 200.000 personnes, furent transférées dans la zone conquise, peuplée de cinq millions d'habitants. Les génocides et l'humiliation de la condition de dhimmis provoquèrent progressivement la disparition des populations primitives, et leur remplacement par les envahisseurs originaire-ment beaucoup moins nombreux. Cette sorte d'inversion se produisit dans tout le Proche Orient et en Turquie. En Espagne et dans les Balkans, les peuples qui finirent par rejeter les envahisseurs étaient exsangues. Dans les Balkans notamment, les grandes villes sont dans les zones montagneuses, alors que partout ailleurs au monde elles sont situées dans les plaines. La raison est que ces villes ont été bâties par des réfugiés fuyant les massacres méthodiques et répétés des envahisseurs.
Le mécanisme de l'inversion démographique
Les peuples antiques étaient en équilibre démographique avec les ressources des endroits où ils vivaient. Quand une guerre, une épidémie, une sécheresse provoquaient une réduction de la population, celle-ci retrouvait son niveau initial en quelques générations. Cela s'est produit après la peste de Justinien, au sixième siècle, et celle du Moyen Âge, de 1346 à 1353, qui fit périr environ 30 % des populations européennes, après la guerre de Trente Ans, qui fit disparaître 40 % des populations germaniques, etc.
Les noyaux musulmans, arabes ou plus tard turcs, n'étaient jamais en équilibre démographique car, chaque fois qu'ils approchaient de la limite, ils dépeuplaient les zones fertiles voisines, soit en massacrant les populations locales, soit en les déportant après avoir réduit leur nombre par la dénatalité engendrée par le statut des dhimmis, par les massacres de détail commis de temps à autre, et par la conversion forcée de certains, telle que l'ont relatée les historiens musulmans, par exemple Ibn Khaldoun cité précédemment. La natalité requise pour passer des deux cent mille Arabes importés en Afrique du Nord à environ sept millions en trois siècles est assez limitée : les familles doivent comporter en moyenne 2,5 enfants qui survivent jusqu'à l'âge adulte.
L'époque moderne
Il ne s'agit pas seulement du passé : l'islam a assassiné sept millions de Chrétiens au vingtième siècle. En 1915, un million et demi en Arménie, le tiers des Chrétiens maronites du Liban, soit deux cent mille personnes, la presque totalité des Chrétiens chaldéens du nord de ce qui est aujourd'hui l'Irak, environ six cent mille personnes ; deux millions de Chrétiens soudanais de 1960 à aujourd'hui ; un million de Chrétiens biafrais en 1967 ; deux cent cinquante mille Chrétiens timorais de 1980 à 2000, etc. Chaque fois, ces génocides ont été faits non par des extrémistes, mais par des gouvernements, soit au nom de l'islam, soit en utilisant des exécuteurs motivés par l'islam. La zone couverte par ces massacres couvre 13.000 kilomètres d'est en ouest, de 3.500 du sud au nord. Comment imaginer que, sur une telle étendue géographique, et sur une durée d'un siècle, il s'agisse de hasards malheureux ? Et les siècles précédents ont été encore pires, quant à la proportion des populations détruites. Quel est le fondement idéologique de ces destructions humaines monstrueuses ? Le jihad et la dhimmitude.
L'inversion démographique, signature du génocide idéologique
L'invasion arabe a réalisé l'inversion démographique en trois cents ans. Lors de l'invasion, les zoroastriens de Perse étaient cinq millions, quelques dizaines de milliers trois siècles plus tard. Au Proche Orient, les Juifs, les Jacobites, les Coptes, les Nestoriens, passèrent de quinze millions à quelques centaines de milliers parqués dans des ghettos dans les villes qu'ils avaient créées, et dans des campagnes trop infertiles pour avoir tenté les envahisseurs, sauf en Egypte où les Coptes, malgré l'humiliation de leur condition, purent se maintenir en nombre élevé, en devenant cependant minoritaires dans leur propre pays, et au Liban, où une combativité extraordinaire permit aux Maronites de conserver une certaine liberté d'action, en devenant pourtant eux aussi minoritaires dans leur patrie. Au Maghreb, après cinq siècles, les populations berbères primitives furent réduites à 35 % au Maroc, 20 % en Algérie, 1 % en Tunisie. Les survivants furent ceux qui préférèrent l'islam à la mort. Les autres, ceux qui refusèrent de se faire musulmans, furent exterminés. Quelques personnes appartenant aux populations primitives acceptèrent de perdre non seulement leur religion, mais aussi leur langue et leur culture, et se fondirent dans la masse arabe. Ils furent assez peu nombreux, car, au Maghreb, le type physique berbère est significativement différent de l'arabe. Ces exterminations sont connues par les historiens musulmans, qui comme Ibn Khaldoun, ne s'en cachaient nullement, et par des documents arméniens, grecs et araméens.
Les génocides turcs sont connus par les historiens turcs et arabes, par les récits des chroniqueurs des pays envahis, Arménie, Serbie, Bulgarie, Grèce, Roumanie, et par les descriptions de voyageurs venus des pays voisins, Hongrie, Italie, Autriche. L'inversion démographique a été achevée, par la réduction des non musulmans à des restes minuscules (par exemple, 0,2 % en Turquie), partout où le pouvoir turc s'est maintenu cinq siècles ou plus.
L'inversion démographique est la signature des génocides idéologiques, car elle n'a pu se réaliser que par une application minutieuse, méthodique, continue pendant des siècles du jihad et de la dhimmitude. Aucun État n'aurait pu assurer ce résultat sur une durée historique de près de quatorze siècles, depuis le premier génocide, celui de Mahomet sur les Juifs de Médine en 627, jusqu'à ceux des Chrétiens de Timor à la fin du vingtième siècle, et sur une étendue géographique qui va de Timor en Asie de l'est au Maroc dans. l'Afrique de l'ouest. Seule une idéologie théocratique possède la durée temporelle et l'étendue géographique capable d'atteindre un tel résultat.
La fondation d'un génocide idéologique
Tout génocide idéologique est fondé, comme ceux des Musulmans, ou celui du national-socialisme, ou ceux des socialismes totaux, sur des textes théoriques qui déclarent que parmi les hommes, il existe deux groupes particuliers. Le premier groupe est formé d'humains supérieurs, tous les autres sont des inférieurs. Il s'agit d'une supériorité de dignité, qui se transforme vite en supériorité en droit, notamment en droit d'as-servir les inférieurs. Le second groupe est une partie des inférieurs. Ces inférieurs spéciaux sont des pervers, coupables de leur perversité, nocifs pour toute l'humanité, qui doivent être traités selon leur perversité, et non selon leurs actes.
« Vous êtes le peuple le plus excellent qui soit jamais surgi parmi les hommes » (sourate 3 verset 106), dit le coran aux premiers partisans de Mahomet. Certains traduisent par communauté plutôt que par peuple. De toute façon, à l'époque où ce verset a été écrit, la communauté en question était formée exclusivement de personnes nées dans le Hedjaz, une province de l'Arabie. Le système des droits inégaux a été construit au nom de la supériorité de l'Arabe sur les autres hommes (si l'on traduit le mot umma par peuple), ou du Musulman sur l'infidèle (si l'on préfère la traduction communauté). La traduction peut changer, mais le résultat est le même. Aujourd'hui, l'islam débordant très largement les peuples de langue arabe, la traduction préférée est communauté.
Le traitement éventuellement indiqué dans les textes théoriques pour les pervers n'a pas besoin d'être explicitement la mort. Les exécutants futurs se chargeront de tirer les conséquences. Ce qui fonde la possibilité du génocide idéologique, ce n'est pas le sadisme de certains, c'est l'idéologie. Mahomet avait du sang sur les mains certes, et jusqu'aux épaules (80 combats, des dizaines d'expéditions de pillages sanglants, les triste-ment célèbres razzias, le massacre des Juifs de Médine, des apostats, des animistes, des opposants, des « hypocrites », etc.) mais s'il n'avait pas théorisé ses assassinats, s'il s'était borné à organiser des pillages et à faire égorger ses opposants de toute nature, il n'aurait été qu'un des nombreux massacreurs de l'histoire. Si sa postérité intellectuelle a été génocidaire, c'est parce qu'il a jeté les bases d'une idéologie justifiant ses meurtres. A titre personnel, Ibn Khaldoun et la plupart des légistes de la charia n'avaient pas de sang sur les mains, mais ils ont construit la machine idéologique qui a dévasté quatorze siècles : les génocides musulmans ne sont pas des accidents de l'histoire advenus pendant des époques troublées, ce sont la manifestation du soubassement idéologique formé du coran et des actes exemplaires de Mahomet. Sur cette fondation, des générations de juristes et de penseurs ont construit un corps de lois, la charia, et une vision du monde. Celles-ci ont produit des génocides aussi inévitablement que le nuage d'orage produit la tempête.