Chers amis (préférons ce vocable à celui de
camarade), bien qu'en ce cénacle, et dans les ouvrages de Notre Maître à tous, la bande dessinée ne jouisse pas de la meilleure réputation, je me permets de vous suggérer la lecture de l'adaptation en trois volumes de
Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée, le roman de Jean Raspail (qui a certainement des lecteurs parmi nous, notamment pour
Le Camp des Saints).
Jean Raspail et Jacques Terpant (bien que son trait ne soit pas très fin) réussissent à saisir, si on peut dire, l'essence de l'Occident (dont la recherche des contours, des subtilités, des spécificités me semble être une constante de l'œuvre de Raspail) dans ce qu'elle a - ou eût - de guerrier, de viril, d'aventureux, où les hommes connaissent la fraternité des armes. Ils peignent aussi très bien ce que je nommerais
la horde, ce qui déferle, ce que l'on n'arrête pas ; d'une autre manière que dans
Le Camp des Saints, ils donnent à voir les hommes, hideux et hostiles, qui ont perdu de leur humanité et de leur individualité, des étrangers et surtout des autochtones (transformés en
hommes remplaçables et qui œuvrent eux-mêmes à leur remplacement).
L'Occident de Raspail est intemporel, mélange de cathédrales médiévales et de rutilantes locomotives à vapeur pour ce qui est de la technique, de traditions dynastiques révolues, de poésie ; il s'arrête visiblement à l'aube du XX
ème siècle. L'Occident merveilleux s'arrête avec Apollinaire.
Sept cavaliers nous en montre les ruines. La toute fin du troisième album est assez
savoureuse (avec un petit arrière-goût).
Et cette idée d'
amalgame des époques (pour une fois que l'on peut utiliser le mot
amalgame en paix) m'amène
to my second point : l'adaptation filmique de
A Midsummer Night's Dream (1999) de Michael Hoffman, avec, entre autres Stanley Tucci, Kevin Kline (excellent), Rupert Everett, Michelle Pfeiffer (toujours délicieuse), David Strathairn, Sophie Marceau (cocorico !), Christian Bale et Calista Flockhart.
Le décor du film est proprement paradisiaque, mêlant paysages de Toscane, forêts fantastiques, vestiges antiques, champs et villes idéaux. C'est vraiment bien.
Donc, pour résumer, d'une part, l'idée de l'Occident et d'autre part, sa réalité.