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Lutte des classes

Envoyé par Henri Rebeyrol 
23 avril 2012, 19:34   Lutte des classes
Ce que montrent les résultats du premier tour dans les grandes villes (Paris, Lyon, Marseille, Toulouse, Montpellier, Bordeaux, Lille, Nantes...) dont les électeurs ont donné la préférence au candidat socialiste, c'est la vieille et archaïque "lutte des classes" ou division de la société en deux classes antagonistes : d'une part les possédants, les "nantis", ceux qui disposent de revenus élevés grâce auxquels ils peuvent s'établir dans les grandes villes, y acheter des biens ou les louer, y vivre et y bien vivre, revenus tirés du travail ou du capital; d'autre part, les déshérités, les exclus, ceux que la grande ville a rejetés et qui, par manque de moyens, se sont établis ou dans les lointaines périphéries ou dans les zones "rurbaines" (puisque c'est ainsi que l'on dit. Les premiers ont voté Hollande ou Mélenchon ou Joly - tout à fait naturellement - ce qu'ils ont fait antérieurement aux municipales; les seconds ont voté Le Pen, le vote en faveur de Sarkozy se répartissant entre les deux classes. Cela confirme les analyses du géographe Christophe Guilly qui étudie depuis plus de dix ans ce phénomène, lequel, selon lui, ne fait que s'accentuer, phénomène qui se caractérise par l'opposition entre des classes sociales mondialisées (dans lesquelles il range les immigrés, dont on oublie qu'ils sont à la fois les effets de la mondialisation et ceux qui en tirent le plus de profit) et les "enracinés" ou ceux que la mondialisation des échanges a broyés ou qui ne peuvent pas s'arracher à leurs racines, parce qu'ils n'ont pas de diplôme, pas de famille qui ait l'habitude du monde, pas d'autre formation que celle qui les oblige à suivre dans les pays émergents les emplois délocalisés à cent euros par mois - ce à quoi ils refusent de s'humilier, etc.
Cette nouvelle lutte des classes est aussi "à fronts renversés". Ce sont les partis constitués il y a un siècle pour participer à la lutte des classes du côté des exploités qui, aujourd'hui, se trouvent dans le camp des nantis, des rentiers, des exploiteurs, des manipulateurs de symboles... Il y a quelque chose de diabolique dans ce retournement, ce qui n'empêche pas les nouveaux nantis, surtout ceux des médias, de chanter cyniquement le refrain des possédants des années 1830-40 sur classes laborieuses, classes dangereuses.
23 avril 2012, 22:10   Re : Lutte des classes
Mais une grande partie des immigrés, tout de même, et problement la majorité d'entre eux, peut-elle être réellement incluse dans la classe des "nantis", tout "mondialisés" qu'il soient ?
Et n'est-ce pas justement parce qu'ils constituent encore d'authentiques pauvres, pour la plupart, qu'ils semblent si souvent être l'ultime et cher recours, et le seul maillon, reliant in extremis une gauche mondialiste à leur fonds de commerce traditionnel, autrement dit la défense des exploités ?
24 avril 2012, 10:32   Re : Lutte des classes
Sans doute. Il est exact que le sort des "travailleurs immigrés" alimente toujours les mythes des nantis - mais comme un fragment obligé ou convenu de discours et comme un moyen aussi de se donner bonne conscience. Pour saisir la vérité des choses et dissoudre ces mensonges, il faudrait connaître avec exactitude a) le patrimoine accumulé "au pays" par ces immigrés, b) leurs revenus réels, dont les revenus tirés des trafics en tout genre, et c) comparer leur condition à celle de leurs compatriotes restés au pays.
Dans les années 1996-98, le gouvernement marocain a été dirigé par des membres importants du grand parti de gauche, aujourd'hui affaibli, celui de Ben barka (l'Union nationale (ou socialiste) des Forces populaires). Ayant rencontré à Rabat de jeunes "énarques" ou de jeunes fonctionnaires servant ce gouvernement, tous de "gauche", j'ai été "déssillé", quand je les ai entendus, et cela à plusieurs reprises, qualifier (et sans ironie, ni malveillance) les Marocains établis en France et en Europe de privilégiés ou de nantis, et dire que jamais le gouvernement marocain de gauche n'aiderait ces immigrés-là, dont la situation était fort enviable et les revenus relativement élevés, même s'ils exprimaient l'intention de s'établir définitivement au pays.
24 avril 2012, 10:55   Re : Lutte des classes
Il y a tout de même plusieurs catégories de bourgeois ou de nantis des grandes villes. Dire que ceux-là votent tous pour Hollande, Mélenchon ou Joly serait sans doute conforme à nos voeux et à notre vision du monde - peut-être un peu manichéenne - mais n'est tout simplement pas exact. Comment M. JGL explique-t-il qu'à Paris, par exemple, plus un arrondisement est riche et plus il vote Sarkozy ? C'est une constante absolument régulière, sans la moindre exception, la courbe de la domination sarkozyenne épousant au détail près la courbe des revenus. On s'aperçoit - et c'est presque rassurant - que s'il y a bien une nouvelle bourgeoisie de type bobo, elle est loin d'avoir remplacé l'ancienne, qui vote tout naturellement en faveur de ses intérêts économiques : et on voudrait presque la féliciter d'exister encore, d'être comme une butte témoin de la France d'avant, d'agir électoralement avec tant d'égoïste bon sens et de parfait naturel.
24 avril 2012, 10:57   Re : Lutte des classes
il faudrait connaître avec exactitude a) le patrimoine accumulé "au pays" par ces immigrés, b) leurs revenus réels, dont les revenus tirés des trafics en tout genre, et c) comparer leur condition à celle de leurs compatriotes restés au pays.

Je crois que nous pouvons compter sur nos "sociologues" professionnels diplômés des Instituts du Bien pour que ces choses ne soient absolument jamais connues. Quand on sait que la plupart de ces immigrés, clandestins et autres, obtiennent le tapis rouge des prestations sociales (CMU, allocation logement, etc.) sur simple déclaration sur l'honneur établissant leur état de nécessiteux auprès des services compétents de l'Etat français, lequel, on ne le répétera jamais assez, n'accepte pas de déclaration de patrimoine sur l'honneur de la part de ses ressortissants, que la plupart servent de têtes de ponts de trafics divers (y compris de chair humaine), que certains viennent en France du fin fond de l'Afrique pour obtenir des soins de chirurgie esthétique (payés par carte Vitale d'emprunt), on peut être sûr que le pillage du pays par ces filières avec la complicité et l'aide active d'officines dûment subventionnées par le même Etat français par ailleurs si vétilleux sur l'état du patrimoine de ceux qui n'ont rien hors de France, n'est ni près de s'interrompre, ni près d'être remis en cause.

Ceux qui ont un peu circulé dans les pays d'Afrique du Nord et d'Afrique sub-saharienne le savent pertinemment: tous les habitants de ces pays qui ont du bien, du "bâti", des équipages, ont un pied tribal en France. A cet égard, le contre-colonialisme offre dans ces pays un visage équivalent à celui qu'offrait le colonialisme d'autrefois en France quand la France entretenait une présence en Afrique. Alors des nantis nos immigrés, nos double-nationaux ? Absolument affirmatif !
24 avril 2012, 11:05   Re : Lutte des classes
Citation
l'aide active d'officines dûment subventionnées par le même Etat français par ailleurs si vétilleux sur l'état du patrimoine de ceux qui n'ont rien hors de France, n'est ni près de s'interrompre, ni près d'être remis en cause.

Si quand les poules auront des dents ou quand le chaos économique aura tellement devasté notre continent que l'on osera peut-être demander des comptes à ces gens mais j'en doute. En effet les responsabilités sont trop diffuses.
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