Pince à linge

Avant d'aller voter à ce second tour de la présidentielle, avec ou sans pince-à-linge sur le nez, relire ce billet de notre Cassandre, daté du 18 février 2008, dans un débat où il était question du "casse-toi pov' con" prononcé par Nicolas Sarkozy dans un bain de foule où un citoyen l'avait prié de ne point le toucher de la main pour ne pas le salir (il s'est trouvé, tout au long des cinq années de ce mandat, de la part de l'opinion ou de ce qui en tient lieu à travers le complexe médiatique, une attitude assez rare et caractérisable comme suit : un paradoxal consensus pour user de mauvaise foi à l'égard du personnage, lequel possède par ailleurs des défauts et a commis des erreurs politiques considérables mais demeurées en partie occultées par cette mauvaise foi):

Bien que très hostile à Sarkozy, à ses gaffes, à ses initiatives surréalistes, et allergique à sa vulgarité, je trouve le climat actuel, véritablement haineux, qui se déchaîne contre lui, la versatilité des faiseurs d'opinion et, partant, de l'opinion elle-même, on ne peut plus malsains. Ceux qui, hier, faisant allusion à ses moeurs conjugales, vantaient sa "modernité", lui reprochent, aujourd'hui, de ne pas être à la hauteur de sa fonction, alors que c'était déjà en étant un cocu notoire, un coureur de jupons à famille décomposée qu'il ne se montrait pas à la hauteur de sa fonction. Le sytème médiatique qui démultiplie la moindre image, la moindre parole, la moindre opprobre visant celles-ci et les fait passer en boucle tous les jours quasiment 24 heures sur 24 s'en donne à coeur joie. Si l'on ajoute les sondages incessants, il faudrait des nerfs d'acier pour résister, ce que n'a sans doute pas l'actuel président de la République, mais ce n'est pas une raison. Il me souvient que c'est parce que Bérégovoy n'a plus supporté cette mise au pilori incessante, qu'il s'est suicidé. Bien sûr N.S n'en est pas là, cependant ce n'est pas dans de telles conditions, dans cette situation de tête de Turc permanente, qu'il pourra retrouver la dignité qui convient à un président de la République. D'autre part je suis surprise de découvrir à quel point les FRançais et leurs journalistes sont soudain attachés au respect des traditions, à la distinction, au tact, au quant-à-soi, qualités qu'ils reprochent à Sarkozy de ne pas avoir. De la part d'une population grandie dans le mépris de son identité, dans le confort du soi-mêmisme , dans l'éloge constant de la vulgarité et de la grossièreté ainsi que dans l'idolâtrie des rapeurs, c'est pour le moins inattendu, d'autant plus que les mêmes ont semblé avoir toutes les indulgences pour le langage "primesautier" de la ministre Fadela Amara. Enfin on en arrive, à lire et à écouter la presse, à oublier l'origine de l'affaire, ce quidam, frôlé par la main du président qui s'est écrié " touche-moi pas : tu me salis " ! Pour un peu je reprocherais à Sarkozy avec son " pauvre con " d'avoir été trop gentil, très loin de l'énormité de l'insulte qu'a jamais dû essuyer directement Président de la République. Ce tutoiement brutal, cette idée que N.Sarkozy est un être souillé, impur dont il faut se garder du moindre contact, rabaisse le président au rang d'intouchable ! Qu'une opinion si sensible, pourtant, aux raffinements du comportement n'ait pas été plus attentive à cet aspect de l'incident me paraît significatif.
A propos, en a-t-on autant fait quand cette vieille ganache de Chirac, aussi distingué qu'un maquignon, s'est plaint audiblement de Margaret Thatcher en s'exclamant : " qu'est-ce qu'elle a cette mégère à nous casser les couilles ? "

Pour Madame Thatcher la version la plus communément admise est « Qu’est-ce qu’elle veut la mégère, mes couilles sur un plateau ? ».
Pour le reste je me permets d’être complètement d’accord avec vous deux.

Merci Francis d'avoir déterré ce texte exemplaire de notre Cassandre.

Je l'ai déjà annoncé il y a une semaine je voterai dimanche prochain - sans la plus petite illusion - pour le moindre mal cad NS.

Pertinente analyse!

Et les gens, belles âmes ou simples spectateurs, qui reprochent au Président-Intouchable d'avoir le brutal culot de répondre à la brahmanique insulte du Citoyen-tout-puissant...

Renversant.

La bassesse et l'énormité de l'insulte n'excusent pas la vulgarité de la réponse qui semble être une constante de NS Souvenez-vous du "descends si tu es un homme", vulgaire à souhait et stupide et déplacé de la part d'un Président entouré de gardes du corps et dont on attend qu'il ne propose pas à un insulteur de régler ça à coups de poings comme un gamin en panne de répartie. De Gaulle en pareille circonstance avait trouvé les mots justes et mis les rieurs de son côté : "Mort aux cons" - "Vaste programme".
Je voterai tout de même pour Sarkozy, sans pince à linge, mais sans plaisir ni illusions.

Je suis en train, parce que j'en ai le temps pour la première fois depuis sept ans, de reparcourir tous les fils (ou presque) du forum public depuis février 2008 -- peut-être une dizaine de milliers de pages. Le moteur de recherche par index d'auteurs le permet. Par exemple tapez Cassandre dans le champ des auteurs et laissez vide le champ de la recherche de mots, cliquez sur le bouton recherche: tout ce qu'à écrit Cassandre ici depuis quatre ans est automatiquement collecté. Les fils où se trouvent ses interventions sont tous passionnants et riches de pertinence. Même chose pour "Didier Bourjon", "Marcel Meyer", et généralement tous ceux qui, après avoir été présents à l'origine de ce site, continuent aujourd'hui de le fréquenter et de l'animer.

J'avoue ma grande surprise de trouver, des années plus tard, combien ces conversations sont enrichissantes et de constater leur excellente tenue intellectuelle. En voyageant d'amont en aval dans ces conversations, l'on constate cependant une double évolution: l'assagissement des débats, lequel prend aujourd'hui parfois l'aspect d'un assoupissement, d'une perte de vigueur intellectuelle quand les débats eux-mêmes ne versent pas trop souvent et de plus en plus vers la trivialisation et l'inconséquence; ensuite doit être constaté combien le style d'écriture s'est relâché en quatre ans en ce lieu, voire, ce qui est plus grave encore, combien il s'est appauvri, s'est fait style parlé, reproche d'appauvrissement duquel je ne m'exclus pas, bien évidemment.

Je ne saurais trop recommander à tous l'aventure de cette plongée ressourcière, qui constitue déjà un peu un travail d'archiviste et d'historien, au terme duquel devrait se dégager une image de nous-mêmes dans l'image politique et sociale générale de cette tranche de l'époque, correspondant à un quasi-quinquennat de l'In-nocence.

Citation
Francis Marche

J'avoue ma grande surprise de trouver, des années plus tard, combien ces conversations sont enrichissantes et de constater leur excellente tenue intellectuelle. En voyageant d'amont en aval dans ces conversations, l'on constate cependant une double évolution: l'assagissement des débats, lequel prend aujourd'hui parfois l'aspect d'un assoupissement, d'une perte de vigueur intellectuelle quand les débats eux-mêmes ne versent pas trop souvent et de plus en plus vers la trivialisation et l'inconséquence; ensuite doit être constaté combien le style d'écriture s'est relâché en quatre ans en ce lieu, voire, ce qui est plus grave encore, combien il s'est appauvri, s'est fait style parlé, reproche d'appauvrissement duquel je ne m'exclus pas, bien évidemment.

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Traduction : Les « nouveaux » abaissent considérablement le niveau intellectuel et syntaxique de ce forum, dont on se demande bien pourquoi il est public, et conduisent les grands ancêtres à se relâcher.
Nous pouvons vous laisser entre vous, dans votre caverne (platonicienne, n’allez-pas croire autre chose).

Vous surtraduisez M. Chassaing, ce qui est un défaut de débutant aisément corrigible.

Alors, faut-il faire de la réclame pour l'In-nocence et inviter ceux qui pourraient être gagnés à la cause à rejoindre le forum ou le réserver aux happy few qui le suivirent dès son origine ?

Ce qu'il faut faire, je vous l'ai écrit M. Leroy: opérez la plongée, vite. Elle m'a fait du bien, elle devrait vous faire du bien aussi.

Vous avez raison ; puisons l'inspiration aux éclats de l'In-nocence passée !

Amusant de constater que ce sont les moins visés qui réagissent. Allons ! tout va bien, on s'en remettra.

A l'instant sur France Culture, Mme Rosso-Debord ("porte-voix" de M. Sarkozy), tout à fait en passant, comme une évidence : "Nous sommes tous des enfants d'immigrés"...

La pince à linge, c'est pour ne pas voir que le substrat idéologique de M. Sarkozy et de son équipe est exactement le même que celui de M. Hollande ?

D'un bord, le substrat est tremblant, il n'est pas une croûte et ceux qui veulent, ou croient bon de tenter de s'y tenir debout, vacillent et chancellent, et il n'appartient qu'à nous de les faire verser du bon côté, surtout quand il s'agit de ceux-là même qui sont au pouvoir et qui ne sauraient le conserver sans tenir compte de nous; de l'autre, le substrat est un roc, un roc émergé; sous ce roc s'est formé un programme de "changement de civilisation" tout à fait assuré sur ses bases idéologiques profondes autant qu'aventureuses (le multiculturalisme civilisationnel constitue une aventure). Voilà le choix: aider celui qui papillonne et oscille à tomber du bon côté; ou laisser faire le programme consistant à euthanasier le seul pays qui pour nous tous vaille encore d'être considéré comme nôtre.

Jérôme,

Le problème principal est qu'on dit une vérité (à savoir qu'effectivement beaucoup de Français descendent d'un aïeul immigré) et qu'on procède à un changement de pied.

Que beaucoup de Français aient un ancêtre Italien, Espagnol, Polonais, Portugais, Flamand, Kabyle, oui, c'est vrai.

Cela étant dit, ces ancêtres-là ne se mariaient pas entre gens de même origine et ne faisaient pas venir leurs femmes ou leurs maris de l'étranger.

En cherchant à s’adresser aux électeurs du FN le président sortant donne selon ses opposants du crédit aux thèses développées par Marine Le Pen. Aurore Bergé, responsable UMP, lève toute ambigüité et précise que toute alliance entre la droite républicaine et l’extrême-droite est pour elle impossible.
"Jamais de tabous et jamais d’alliance avec le Front national.
Jamais de préférence ou « priorité » nationale, jamais d’immigration zéro, jamais de sortie de l’Union européenne et de l’euro, plus jamais de remise en cause du droit à l’avortement, plus jamais de remise en cause de l’abolition de la peine de mort. Ce sont des marqueurs, ils témoignent de notre étanchéité. Ils font honneur à la droite à laquelle j’appartiens.
Je n’ai jamais cru à la droitisation de la campagne de Nicolas Sarkozy. Il n’y a pas de thèmes qui nous soient interdits pourvu qu’on n’en partage pas les thèses.
Ma droite assume de dire qu’en cas de second tour PS – FN, elle voterait PS, à l’instar de Valérie Pécresse (« le PS, ce ne sont pas mes idées ; le FN, ce ne sont pas mes valeurs »)."(fin de citation)


Donc, ceux de l'UMP sont prêts à faire élire des députés PS, sans souci aucun pour l'avenir de la France.
Dans ces conditions, je ne vois pas pourquoi on tiendrait rigueur, à ceux qui ont voté MLP, de voter blanc ou nul, et de ne pas voter pour le président sortant le 6 mai... Pourquoi devraient-ils, eux, se soucier de ne pas livrer le pays à la gauche, quand nos "élites" de l'UMP déclarent résolument s'apprêter à le faire ?

J'étais redevenu hésitant, à lire certains avis, et m'encourageais, pour respecter l'adage selon lequel "de 2 maux il faut choisir le moindre", à voter Sarkozy. Mais les propos de Bergé, qui s'ajoutent à bien d'autres -révélateurs de l'autisme et de l'intolérance de tout l'UMP- me confirment dans ma décision première de rester chez moi ce jour-là !

Je trouve insultant qu'on traite ainsi un parti (autorisé jusqu'à nouvel ordre) qui a recueilli les votes de plus de 6 millions de personnes, dont le mien !
Sans compter que je trouve ignoble que nos donneurs de leçons du "Camp des Saints" ne trouvent rien à redire à la résurrection du PC à travers le FG !

Pourquoi généralisez-vous ? repérez simplement, en juin, les députés qui tiennent ce discours et, oui, votez contre eux.

Considérez ceci, l'intervention de Lionnel Luca :

[www.europe1.fr]

Ce n'est pas parce quelques illuminés appartenant à l'appareil du Front national dans mon département du Tarn s'en vont chantant qu'ils vont voter pour M. Hollande que je vais me mettre à vouer Mme Le Pen aux Gémonies.

En juin, il appartiendra à chacun de prendre position.

Considérez aussi ce que nous dit Romain Marie :

[mpf75.blogspot.fr]

Et pendant que la droite se déchire, la femme Brochen partage les dépouilles avec les communistes :

[actu.voila.fr]

Oui J.Marc, la stupidite de l'UMP est vraiment sans borne ! Du pain beni pour les Amis du Desastre.

Vous savez, comme on dit : "It takes two to tango".

Pour rester dans le domaine musical, le raï de la gauche est joué de façon un peu harmonieuse, la musique de la droite tourne au concert d'enclumes.

Figure imposée

Citation
Jean-Marc
Vous savez, comme on dit : "It takes two to tango".

Pour rester dans le domaine musical, le raï de la gauche est joué de façon un peu harmonieuse, la musique de la droite tourneau concert d'enclumes.

Pas celles de l'Or du Rhin en tout cas à moins de faire un rapprochement douteux entre le nain Mime et un des candidats...