Le site du parti de l'In-nocence

Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?

Envoyé par Renaud Camus 
Samedi 26 mai, minuit et demi. « Après avoir écouté une “Marseillaise” a cappella dans un hangar, et s’être fait offrir une coiffe afghane, le chef de l’État a ensuite regagné Kaboul » (intertitre du Monde).

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« On a perdu dix mille effectifs » (leader syndical invité de France Culture — c’est donc une loi générale : tout terme collectif désignant un groupe d’hommes et de femmes finit par désigner individuellement chacun des membres qui le composent : dix-huit personnels, dix mille effectifs ; un journaliste parlait d'un staff, l'autre matin, pour évoquer un reporter membre du staff d’un journal et le distinguer des reporters free-lance ; c’est le même principe qui a fait parler jadis d’une garde française, pour désigner un soldat de la garde française, et même d’un domestique, pour désigner un serviteur, un valet, un membre du personnel domestique, du domestique (ensemble des serviteurs) d’une personne).

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« On a interrogé les électeurs de François Hollande sur pourquoi avez-vous voté François Hollande » (France Culture, “La rumeur du monde”, Gérard Courtois, directeur du service politique du journal Le Monde — exemple parfait de ce que je veux dire quand je soutiens qu’aujourd’hui ce sont les personnes censées bien parler (un “grand journaliste”, je suppose, occupant de hautes fonctions dans le plus prestigieux journal français) qui parlent, sinon le plus mal, du moins mal, très mal, comme les gens censés parler le plus mal : langue totalement déstructurée, sans la moindre référence à une règle quelconque, sans le moindre souvenir, même, qu’il ait pu y en avoir une…).

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Alain Finkielkraut recevait ce matin Laurent Joffrin et Élisabeth Lévy, qui d’ailleurs m’a nommé à deux reprises, a dit qu’il faudrait discuter avec moi au lieu de m’anathémiser. J’ai espéré un instant qu’elle allait évoquer ma situation éditoriale mais elle n’y a pas pensé, ou bien elle n’a pas voulu le faire, ou bien elle n’en a pas eu le temps. Il faut dire que Joffrin fait un interlocuteur à devenir fou, y compris pour les auditeurs. C’est le type même de la brute placide. Il n’est pas particulièrement violent, ou bien sa violence est constante, incorporée à son discours, plane. Si Gérard Courtois n’a pas la moindre idée qu’il ait existé une syntaxe ( « interroger les électeurs sur pourquoi avez-vous voté Hollande… »), lui, Joffrin, n’a pas la moindre idée qu’une conversation ait pu être une succession de répliques, en alternance : à peine l’autre, quel qu’il soit, a-t-il pris la parole, il la prend aussi, il parle en même temps que lui, sur sa voix. Ce n’est d’ailleurs là que la traduction en acte de sa psyché, si j’ose dire : il est indispensable à son système de ne pas entendre, de ne pas voir, de ne pas reconnaître qu’il y a de l’autre, du discours, du phénomène, de l’histoire. C’est même là tout son système — la dénégation tranquille : ce qui arrive n’arrive pas, on exagère énormément, d’ailleurs ce n’est pas ça qui est important, quelle islamisation, quel changement de peuple, quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?
Cher Renaud Camus, ce que vous écrivez sur Joffrin est fort juste. Face à Elisabeth Lévy, il a adopté la même méthode que Hollande lors du débat face à Sarkozy, celle de ce vous nommez la "dénégation tranquille" ou langue de bois.

Vous aurez remarqué au passage que Joffrin utilise l'exemple de deux "minorités" intégrées (les Juifs et les Arméniens) en guise de contre-exemple. Vous aurez aussi noté que les propos de Joffrin ne dépassent pas le stade de l'opinion, aucune analyse, aucun chiffre, aucune date. Tout reste et doit rester dans le flou et faire l'économie des conditions particulières et de l'histoire.
Très juste remarque, chère Véra.
Les Arméniens ni les Juifs ne manifestent avec des drapeaux (arménien ou israélien). S'ils ont des préoccupations qui touchent particulièrement leur histoire particulière, ils manifestent un attachement à la France qui est une leçon pour beaucoup de "Français de souche" médiatiques (et autres). La plupart d'entre eux ne se distingueraient pas du fond traditionnel de la population française si leur nom, parfois, ne trahissait une racine venue d'ailleurs (je pense aux Juifs venus d'Europe de l'Est et aux Juifs venus du Maghreb, les autres étant Français depuis toujours).
Ces deux groupes, très peu groupes dès lors qu'il n'est ni question du génocide arménien, ni question d'Israel, ni question de l'holocauste, indiquent ce que seraient les Français d'origine marocaine ou algérienne s'ils étaient vraiment français. Ils sont un exemple qui est facilement retournable.
E. Lévy s'apprêtait d'ailleurs à rétorquer à Joffrin qu'elle aurait été choquée de voir des drapeaux israéliens - leurs porteurs auraient sans doute été lynchés par les porteurs de drapeaux autres. La Marseillaise ne fut pas si ardente que les gauchistes le disent après s'en être persuadés. Le clandestin Mohammed, interrogé par un journaliste en direct, tandis qu'il vendait des merguez hallal, sans payé de TVA paraît le nouveau citoyen idéal : il insiste sur le caractère hallal de ses produits et souligne qu'il est clandestin (donc dans l'illégalité) depuis 10 ans. Joffrin ne veut pas voir cela, parce que cela ne lui plaît pas.
Les Révolutionnaires ne voulaient pas admettre qu'on pût être hostile à la Révolution. Il fallait ignorer les critiques et si ces critiques se faisaient trop vindicatives, on exterminait. La version moderne de cela, c'est la condamnation au silence médiatique.
Ce qui se passe en Israel devrait nous faire réfléchir - devrait faire réfléchir ces gauchistes défenseurs d'Israel (genre BHL) qui sont aussi immigrationnistes.
Joffrin n'était guère à l'aise. Je ne crois pas qu'il ne veuille pas "voir" les faits. Je crois que son travail est de les minorer ou de la cacher. C'est toute sa fonction d'homme de média orienté. Rappelez-vous la montée de l'insécurité sous Jospin. Les chiffres ont été cachés pendant deux ans.

Au sujet de ces drapeaux lors du 6 mai, il y a une question qui me semble intéressante. Lors de son meeting de la Bastille, l'autre homme de gauche Mélenchon avait réussi à offrir une image très cocardière, bonnets phrygien, drapeaux tricolores, etc. Certes, son meeting avait été préparé.
Cependant, Mélenchon est aussi un tiers-mondiste.

Je me pose donc la question suivante : pourquoi les divers se sont-ils manifestés dans leurs particularismes chez les socialistes et ne l'ont-ils pas fait avec le Front de gauche ? Est-ce juste parce que le service d'ordre de Mélenchon est mieux organisé et que leur tactique de communication est différente de celle des socialistes ?
L'expression "brute placide" à propos de Laurent Joffrin est drôle et particulièrement bien choisie. Joffrin est un saboteur sournois qui anéantit la pugnacité de son adversaire. Sa voix monocorde, son débit lent, son apparente absence de convictions affaiblissent les facultés intellectuelles et rhétoriques de son contradicteur. La confondante médiocrité de ses propos est pétrifiante.
Elisabeth Lévy, desservie par son timbre de voix et sa diction nerveuse, s'épuisait à débattre avec un moulin. Rien de ce qu'elle a dit, excepté son concept de "gauche culturelle", qu'elle n'a pu développer, ne s'élevait pas au-dessus du tout-venant médiatique. A ce propos, son intervention au sujet de Renaud Camus était d'autant plus décevante qu'elle semblait n'avoir aucun objet. J'attendais, comme vous tous, une évocation de la situation éditoriale de l'écrivain et des causes de cette situation ; mais nous n'avons eu droit qu'à une remarque assez banale sur la nécessité de ne pas anathématiser ce dernier.
Quant à Alain Finkielkraut, je crains que les attaques dont il a fait l'objet et la maladie qui l'a épuisé ne l'aient conduit à se ménager. Les émissions qu'il consacre à la littérature demeurent néanmoins très intéressantes.
Si Mélenchon a un service d'ordre aussi efficace que celui du P.C. de jadis, nous avons une réponse à votre question, chère Véra. Le mot d'ordre des nervis du Parti communiste d'autrefois, lors des grands meetings, était : " Discipline, camarade ! "
Peut-être les "acteurs de la diversité" ont-ils moins à craindre des mous du P.S. que des têtes de bois du Front de Gauche, fussent-elles mondialistes, tiers-mondistes et tout à fait favorables à l'immigration.
27 mai 2012, 13:57   Aparté sportif
Comme il est question de langue, dans l'extrait dont Renaud Camus a eu la gentillesse de nous donner la primeur, je voudrais relever quelques "faits de langage" qui ont cours parmi les commentateurs sportifs. Le tournoi de tennis de Roland-Garros se tient en se moment. D'ailleurs le tournoi n'est plus appelé Roland-Garros, mais Roland. On y affectionne la curieuse tournure suivante : Machin a joué Truc la dernière fois, au lieu de Machin a joué contre Truc, sans préposition. D'autre part, tous les joueurs sont appelés par leur prénom, voire par un surnom hideux : de Nadal, on est passé immédiatement à Rafa, sans passer par la case Rafael. Les commentateurs, mais aussi les joueurs, sont souvent d'ardents "cévraikistes". Et le mot supporter à la place de soutenir paraît avoir été entériné durablement.
Citation
Varichkine
Si Mélenchon a un service d'ordre aussi efficace que celui du P.C. de jadis, nous avons une réponse à votre question, chère Véra. Le mot d'ordre des nervis du Parti communiste d'autrefois, lors des grands meetings, était : " Discipline, camarade ! "
Peut-être les "acteurs de la diversité" ont-ils moins à craindre des mous du P.S. que des têtes de bois du Front de Gauche, fussent-elles mondialistes, tiers-mondistes et tout à fait favorables à l'immigration.

Je suppose que votre analyse est la bonne. A propos de "mous" du PS, hier soir, j'ai entendu l'horrible, l'ignoble pâtissière de la bienpensance tiers-mondiste de France Culture (la communiste Aline Payet), tenter de donner un coup de son rouleau à pâtisserie sur Manuel Valls, un crypto-fasciste, à l'en croire !
Je vous invite à écouter "ça", c'est en introduction à son émission et c'est un exemple excellent de propagande vicieuse.

[www.franceculture.fr]
Pour le reste, je ne sais pas si les socialistes sont des mous. Regardez comme ils sont a contrario tonique lorsqu'il s'agit de purger les médias. Je crois que la politique en démocratie est affaire de démagogie et que chez les socialistes, cette démagogie atteint des sommets pires que chez leurs adversaires. Ces socialistes depuis Mitterrand sont des maîtres dans l'art de la manipulation idéologique. Il faut le leur reconnaître. C'est l'un de leurs rares mérites si je puis dire.
Citation
Pour le reste, je ne sais pas si les socialistes sont des mous.

Je parlais de leur mollesse face à l'Islam conquérant. En général, ils sont, en effet, d'une vigueur et d'une ténacité dans la manipulation idéologique, qui ridiculisent celui que l'on appelait jadis "la grande Zohra".
"Rien de ce qu'elle a dit, excepté son concept de "gauche culturelle", qu'elle n'a pu développer, ne s'élevait pas au-dessus du tout-venant médiatique." Varichkine au sujet d'Elisabeth Lévy.

Une preuve de plus que rien ne change. Les rares autorisés qui s'opposent à la gauche ne savent pas débattre. Il serait grand temps qu'ils prennent conscience des conséquences désastreuses et humiliantes de leur impéritie et en tirent les conséquences. Le dictionnaire de la réplique de Bernard Antony (que j'avoue n'avoir jamais consulté mais dont je salue, du moins, l'intention) devrait être le premier d'une longue série.

Joffrin a précisé, avec astuce, que la Marseille qu'on chanta à la Bastille est un chant révolutionnaire. Comme il a raison : la France, c'est nous ! et les droits d'l'homme, c'est pas français ?
27 mai 2012, 16:33   Révolution culturelle
Citation
Pierre Henri
Joffrin a précisé, avec astuce, que la Marseille qu'on chanta à la Bastille est un chant révolutionnaire.

Oh, ce devait être pour apporter de l'eau au moulin de Francis Marche...
Un gendarme de nos amis nous a raconté l'anecdote suivante qui s'est passée à Béziers le lendemain de l'élection de Hollande. Sur une place des "jeunes" jouaient bruyamment au ballon qui atterrissait souvent sur les pieds des clients d'un bistrot. Un policier leur a demandé poliment de jouer plus loin. La réponse fut " Hollande ! Hollande ! "assorti du majeur dressé en direction du policier.
Citation
Les rares autorisés qui s'opposent à la gauche ne savent pas débattre.

Oui, cher Pierre Henri. Et c'est d'autant plus inquiétant que ce débat ne se déroulait pas sur le plateau de "Mots croisés", mais dans l'émission d'Alain Finkielkraut.
Cher Pierre Henri,

Michel Meyer, qui a publié de nombreux ouvrages sur la rhétorique, constate que, dans le débat moderne, les arguments comptent moins que les affects. De fait, la logomachie a en grande partie disparu au profit d'un bourdonnement consensuel.
À propos du français des médias, ce titre dans Le Figaro en ligne de ce jour est un chef-d'œuvre :

« Oise: un mort percuté par un TGV »

Mais je veux y voir une effusion de l’Esprit Saint. Le plumitif de l’AFP a, sans s’en douter, fait, en une seule ligne, une nouvelle fantastique que n’eussent peut-être pas reniée Dickens ou Le Fanu. Un monsieur est renversé par un train. On cherche qui c’est. Bizarre, il n’est connu de personne, sort on ne sait d’où. On trouve dans un cimetière voisin une tombe ouverte. Enfin, la vérité se fait jour : c'est un mort qui a été heurté par ce train.
Cher Varichkine,

l'intervention réussie de Paul-Marie Coûteaux aux Matinales de France culture, commentée ici, prouve que la logomachie peut encore couvrir le bourdonnement, à condition que les arguments soient clairs et martelés. Paul-Marie Coûteaux tint ferme la barre, demos et cratos, sourd au bruit de fond, et cloua d'un trait, en conclusion, les malotrus. Il doit sa victoire de ne pas être allé au casse-pipe la fleur au fusil, comme font tous les autres, mais d'avoir préparé son argumentation. Par contraste avec l'habituel brouhaha, la clarté de ses arguments, justement, les rendit plus audibles.

......

La Marseillaise à la Bastille, suite

En vérité, Joffrin, en l'absence de contradicteur, s'est offert le crâne plaisir de tendre les perches dont il savait que personne ne se saisirait pour le battre. Quel toupet de noter, comme ça, en passant, cette lourde vérité que la France ne vaut pour la Diversité qu'en sa qualité prétendue de tabula rasa, et que, pour cause, la gauche charge la Diversité de poursuivre sa Révolution.

Peu après, il se félicita du vote socialiste des banlieues, signe de la réconciliation du peuple et de la gauche, sans craindre d'avoir à répondre du vote ethnique. D'ailleurs, il la donna sa réponse, sans attendre qu'on soulève la question : comment voulez-vous que les immigrés votent autrement, après que l'ancienne majorité ait fait campagne contre l'immigration ? (A ce propos, que vous inspire cette remarque de Joffrin?)

La distinction établie par Joffrin entre la gauche et la gauche de la gauche fut lumineuse et savoureuse : la première tient pour "le remplacement tranquille", observé avec sérénité, quand la seconde, toujours un peu agitée, imagine un remplacement dans le désordre.

La reprise en main d'Alain Finkielkraut, citant un Péguy très camusien, dire ce que l'on voit et voir ce que l'on voit, prit un accent pathétique de n'être suivie d'aucun effet. Peu après, votre serviteur éteignit le poste.
À l'instant, le gros titre du Monde en ligne :

Gilles Simon : « Roland-Garros est le Grand Chelem le plus dur à gagner »

Passons sur le fait que le "journal de référence", qui fit la fierté des intellectuels français, fasse son premier titre sur la déclaration d'un joueur de tennis. Le joueur ni le journaliste ne semblent savoir ce qu'est un chelem : 1709 a été le règne le plus terrible de Louis XIV lirait-on aussi bien.
J’ai écouté l’émission. Je ne suis pas sûr d’être aussi critique que certains in-nocents envers E. Lévy qui, à mon avis, a fort bien argumenté, en poussant M. Joffrin dans ses retranchements, et l’impression générale qui se dégage est que M. Joffrin nie des évidences. Cette émission quand on la réécoutera sera très révélatrice du degré d’aveuglement de la gauche médiatique.

Il me frappe aussi que M. Joffrin, qui parle tout le temps, parle essentiellement pour se justifier. Oui il y a une gauche islamiste, mais ce n’est pas la sienne. Oui la gauche a été complaisante avec l’islam par vertu antiraciste, mais elle ne l’est plus. On a un peu l’impression que M. Joffrin est au fond d’un bunker, que la guerre fait rage à la surface, et qu’il répète : « Devant l’histoire... Devant l’histoire... »
Cher Varichkine,

un peu pour vous complaire, peut-être, je me suis laissé aller à reconduire le préjugé qui empêche la droite de débattre avec succès. Il ne suffit pas de proclamer que l'argumentation n'est pas une cause perdue, il faut reconnaître que la gauche, contrairement au funeste préjugé, n'a jamais abandonné la voie de la raison.

Hautaine et railleuse, la droite refuse de reconnaître aux raisons de la gauche la qualité d'argument et se croit de la sorte dispensée d'argumenter ses vues. Le bruit de fond consensuel est, en réalité, un tissu serré d'arguments qu'il n'est pas aisé de défaire. De fait, la droite se contente de dauber l'adversaire pour son inculture, faute, souvent, de pouvoir la détromper. Rien d'étonnant, par suite, que la gauche nous enferme dans ses asiles psychiatriques quand elle ne nous extermine pas.

....

Cher Chatterton,

à présent que je viens d'accuser ma critique, je vous lis et ne manquerai pas de songer à votre reproche.
Citation

De fait, la droite se contente de dauber l'adversaire pour son inculture, faute, souvent, de pouvoir la détromper.

Il me semble qu'il y a du vrai là dedans.
Citation
et l’impression générale qui se dégage est que M. Joffrin nie des évidences.

Cher Chatterton,

Vous n'avez pas tort mais il ne s'agit pas de savoir qui présente les bons arguments et qui a raison sur le fond mais du ton général de l'émission durant laquelle Joffrin se balada en relativisant grossièrement toutes les allégations d'E. L. et en mentant sans réplique.

Cette émission m'en a rappellé une autre où l'invité de marque était BHL et qui se comporta en maître des lieux n'admettant aucune contestation. La violence de notre nouveau philosophe avait complétement désarconné A. F. qui fit hélas une piteuse prestation.
Citation
Hautaine et railleuse, la droite refuse de reconnaître aux raisons de la gauche la qualité d'argument et se croit de la sorte dispensée d'argumenter ses vues.

Non vous vous trompez.

La difficulté provient du fait qu'en raison de la prise de pouvoir du progressisme dans les médias de trop nombreux mensonges sont devenus des vérités admises par les masses et qu'il est difficile dans une heure d'entretien de contredire ce qui semble être aux oreilles de nombreux auditeurs vrai.

La bataille culturelle a été perdue par la droite et c'est son talon d'achille dans le combat d' idées en cours.
Utilisateur anonyme
28 mai 2012, 11:04   Re : Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Pour la perdre il faut l'engager...Je n'ai pas vu qu'elle ait été engagée.La droite a plutôt renforcé le "progressisme" tout en prétendant se distinguer de la gauche.
Citation
Je n'ai pas vu qu'elle ait été engagée.La droite a plutôt renforcé le "progressisme" tout en prétendant se distinguer de la gauche.

Quand l'ennemi occupe toutes les positions la bataille est perdue d'avance. Regardez ce qui se passait avec A. F. dans des émissions de tv sur les grandes chaines. Le pauvre se retrouvait à un contre dix dans une atmosphère d'hostilité d'une violence assez insupportable (notamment avec E. Todd) et ses arguments étaient noyés dans le brouhaha général et il en est peut-être tombé malade.
Citation
Didier Bourjon
En effet, c'est à chaque fois un problème de pente (vertigineuse) à remonter.

Le petit vélo est, par sa taille, le plus à même des vélos pour remonter une pente (surtout quand elle est vertigineuse). L'islamisation, le changement de peuple, sont secondaires dans l'esprit des amis du Désastre. Mais en s'attardant sur le petit vélo avé le guidon chromé (l'absurdité historique d'ouvrir la possibilité à un non-Français de devenir un élu français, for example), il y a une petite chance de leurs faire entendre raison. En effet, dans la présente situation (une "gauche" victorieuse avec tous les pouvoirs), vouloir engager un combat sur le fond -- si je puis dire, car le fond définit la forme -- me semble impossible (c'est un peu comme vouloir monter une côte avec un trop grand braquet). Par contre, une partie de l'entourage de François Hollande donne l'impression de vouloir ouvrir des débats sur un certain nombre de sujets. Et c'est là, quand on débat de qu'est-ce que c'est au fond de la cour, qu'il faut frotter pour faire sortir la lumière du chrome...
Je propose d'examiner l'hypothèse d'une cause psychologique à l'état des problèmes. Ne serions-nous pas en phase dépressive. Existe-t-il des dépressions collectives. Si oui, les modalités de sortie ont beaucoup à voir avec une restauration d'un cadre symbolique. Ce qui nous apparaît insurmontable ressemble à ces actions considérées comme parfaitrement réalisables par un individu en bonne santé psychique, mais qui pour un dépressif semblent inatteignables et le font souffrir d'avoir seulement à y penser, car il refuse par tous ses neurones, le passage à l'acte.
Utilisateur anonyme
28 mai 2012, 12:58   Re : Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Pour ma part, je m'en tiendrais au Théravada.

..............(Prouesse réalisée sans trucage.)
Utilisateur anonyme
28 mai 2012, 13:15   Re : Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Il y a un malentendu à propos de la Culture. Les politiciens de Droite sont incultes et se font mener en bateau par des politiciens de Gauche plus malins que cultivés. Si la Gauche était vraiment consciente de la valeur que représente notre civilisation, elle ne se dépêcherait pas de la brader.
Citation
Didier Bourjon
C'est sans compter sur les chemins de traverse et sur les transports fulgurants de l'histoire, cher Pyrrhon...

Mais je ne dis pas le contraire : tenir les deux bouts. (Tu-me-parles-de-réforme-du-droit-de-vote,-je-te-parle-d'élus-français-non-Français,-tu-qualifies-mes-propos-de-raccourcis-rascistes,-je-te-réponds-que-le-rascisme-est-secondaire...)
"Non vous vous trompez." Peut-être, cher Rogemi, mais pas pour les motifs que vous avancez car je vous donne raison là-dessus.

"... il est difficile dans une heure d'entretien de contredire ce qui semble être aux oreilles de nombreux auditeurs vrai."

C'est justement parce que les occasions de pourfendre l'hydre sont rarissimes et l'entreprise difficile que ces moments doivent être préparés comme les boxeurs préparent les rares combats qui décident de leur carrière.

......

"En effet, c'est à chaque fois un problème de pente (vertigineuse) à remonter." Didier Bourjon.

J'envisage combien votre haute culture doit aggraver le vertige. Voilà pourquoi Coûteaux a contourné la pente. Sans s'occuper des goujas perchés sur leur trône, il exposa ses vues avec un grand braquet et leur donna une forme cohérente, rationnelle, une apparence d'évidence, aux antipodes des agacements décousus dans lesquels s'empêtrent habituellement les hommes de droite au grand amusement des BHL, Mélenchon, Garcin et de leurs auditeurs.

......

"Oui il y a une gauche islamiste, mais ce n’est pas la sienne. Oui la gauche a été complaisante avec l’islam par vertu antiraciste, mais elle ne l’est plus." Chatterton.

Les revirements de la gauche ne la discréditent qu'à vos yeux. Elle en tire gloire. Ils démontrent sa capacité d'auto-critique, la souplesse de sa pensée, son sens des réalités. Bref, plus elle se trompe, plus sa vérité est confirmée. La gauche est à la politique ce que les virus sont aux êtres biotiques : ses idées simples, ses sentiments vulgaires permettent de rapides mutations et une adaptation sans égale au milieu qu'elle détruit. La droite fière de sa pensée organique, lourde d'organes complexes, meurt d'avoir toujours raison, d'être trop adaptée à l'épaisse réalité.
Citation
C'est justement parce que les occasions de pourfendre l'hydre sont rarissimes et l'entreprise difficile que ces moments doivent être préparés comme les boxeurs préparent les rares combats qui décident de leur carrière

Vous avez, cher Pierre Henri, en grande partie raison parce que le manque de péparation est évident. Cependant le combat est inégal car d'entrée les dès sont pipés et même avec une bonne préparation de boxeur il est difficile de faire des touches quand l'adversaire recule, pare, esquive, va dans les cordes et refuse le fight à la loyale.
Les agences de télémarketing sont très au point, en matière d'argumentation.
Vous appelez un prospect, et vous avez devant vous toutes les réponses qu'il va vous faire ; vous lui assénez donc, en le lisant sans en avoir l'air, un discours prêt à l'emploi selon la réponse donnée.
Les débatteurs utilisent des arguments en général prévisibles ; il suffit, en principe, de noter et classer ces arguments-types, puis de constituer une base de réponse-type.
J'avais proposé ce genre de travail (à mener collectivement) à RL, qui n'a pas vraiment donné suite, considérant sans doute que les billets d'humeur valent mieux...

PS. Il s'agit bien sûr d'une "mécanisation de la pensée", ou de la non-pensée. Mais nos Amis méritent-ils mieux que cela, à ce stade ? La pensée non mécanique s'emploiera autrement, et ailleurs... (Et puis si d'aventure on est bouddhiste, le mental n'est-il pas le lieu de jeux d'associations tout ce qu'il y a de mécanique.)
Cher Rogemi,

Mon constat relatif au bourdonnement consensuel était très général. Je ne prétends pas qu'il est impossible de concevoir une argumentation efficace. Je constate simplement que les arguments sont généralement faibles et peu développés. Du reste, une argumentation ne se réduit pas à la somme de ses arguments, bons ou mauvais.
Vous avez cependant raison ; c'est le manque de préparation qui nuit le plus souvent à la clarté d'un débat. Paul-Marie Coûteau est, en effet, souvent très brillant lorsqu'il expose ses idées, mais il est servi par un débit clair et rythmé, et un timbre de voix plaisant. Son argumentation est solide et efficace parce qu'elle n'est ni superficielle ni décousue. Je doute cependant qu'il fût parvenu à débattre convenablement avec Laurent Joffrin tant celui-ci s'applique à endormir son adversaire au son de sa berceuse idéologique.
De fait, il n'est plus nécessaire à la gauche de trouver de nouveaux arguments puisque ceux qu'elle énonce depuis des années passent pour des vérités et, comme le dit Didier Bourjon, pour la droite, la pente à remonter est vertigineuse. La grande "réussite" de la gauche est d'être parvenue à imposer un certain type de morale et à n'envisager les questions politiques qu'à l'aune de cette morale. Une partie de la droite joue le même jeu. Il devient, dès lors, difficile aux adversaires de cette "moraline" d'échapper aux anathèmes. Voyez les déboires d'Eric Zemmour aujourd'hui et ceux d'Alain Finkielkraut naguère. Il en résulte une forme d'auto-censure qui rend ceux-ci inaptes à la joute verbale.
Utilisateur anonyme
28 mai 2012, 14:54   Re : Quel petit vélo à guidon chromé au fond de la cour ?
(Message supprimé à la demande de son auteur)
29 mai 2012, 19:16   Petite remarque
Il semble que le mot virer (ou se faire virer) pour renvoyer (se faire renvoyer) se soit durablement installé dans le baragouin des diverses rédactions ; c'est un mot dont les journalistes de France Inter, par exemple (entendu à l'instant), ne perçoivent plus la tonalité grossière.
Le sujet récurrent de la rhétorique conduit immanquablement à donner la leçon de derrière son clavier et, comme le déplore Loik A., à promouvoir le pugilat ou le marketing plutôt que la philosophie. Comment convaincre autrement ?

La seule personnalité magnétique de Jésus n'explique pas vingt siècles de christianisme, inciste Marcel Gauchet, mais sa position symbolique qui signifie un indicible nouveau. L'humanité post-chrétienne prolifère dans un bain de culture Haribo. Elle a définitivement humanisé (?) son milieu et attend le David Guetta qui, par sa position, lui permettra de sortir vraiment de l'histoire, de rétablir, selon une combinaison inédite, désenchantée, le monisme de la religion primitive. Les biologistes américains, les technocrates de Bruxelles, la catholique Amérique latine, adepte du transgenre et du silicone, attendent le Meilleur des Mondes. La Diversitude, l'Euro, l'Islam ne sont que des expressions maladroites de l'irrépressible avènement de l'individu et de ses attentes immenses.

La sortie du soi-mêmisme viral par le contrat (autrement dit par l'in-nocence) ne viendra qu'après. Ceux qui s'opposent aujourd'hui au parti du changement sont, cette fois, très en avance sur leur temps. Ils viennent trop tôt. Voilà, sans doute, pourquoi ils perdent les débats. Les dès pipés, l'impréparation et les goujats sont l'écume absurde d'une lame autrement plus profonde et signifiante.

Mais comme le messie David Guetta peut ne pas venir et qu'il faut, au cas contraire, préparer l'après Meilleur des Mondes, il faut convaincre. L'art de remporter un débat est de ne pas débattre. Joffrin se moque pas mal de ce que dit son interlocuteur. Il soliloque tranquillement. D'ailleurs, d'un point de vue logique, pourquoi confronter les thèses avant que celles-ci ne soient d'abord établies. Avant de débattre, il faut remonter la pente, autrement dit, développer ses vues sans disperser l'exposé en réponses impromptues. Qu'on y perde un débat, n'est pas une grande perte. Qu'est-ce qu'un débat, le plus souvent, sinon une suite de malentendus, une bataille confuse qui laisse l'auditeur sans souvenir ?

(Qui est RL, cher Loik A ?)
Oui c'est Riposte Laïque...
Néanmoins, il me semble que c'est en partie par "le débat" que le discours médiatique omniprésent du communisme a été contrecarré durant les années 70-80. On est passé d'un stade où l'intelligentsia parlait sans rire du "bilan globalement positif de l'URSS" à un point où l'on osait comparer le communisme et le nazisme ; cela me semble dû au travail acharné de débat des J.F. Revel, A. Koestler et S. Leys...
Je ne vois pas encore l'équivalent en terme de mobilisation intellectuelle, face à la Décivilisation. Les Amis du Désastre n'ont pas d'interlocuteurs, le rapport de force est à peine esquissé avec E. Lévy, Finkielkraut et Zemmour, qui malgré tout n'ont pas l'équivalent de "L'Express" comme lieu d'expression, ni l'écoute d'un Bernard Pivot contemporain.
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