Le site du parti de l'In-nocence

Toutes les civilisations se valent-elles ?

Envoyé par Gérard Rogemi 
Il n'y a qu'une civilisation, la nôtre et, comme dit René Girard, il est paradoxalement interdit d'en faire état. Il demeure que cette civilisation doit compter avec des nostalgiques de l'âge de pierre.
La moindre église d'un de nos villages contient plus de beauté, de savoirs-faire techniques, de science et de significations essentielles que toutes les mosquées de la Terre. C'est comme ça, c'est un fait.
Voilà une affirmation aussi contestable que péremptoire.
Justement, à propos d'architecture, les églises récemment construites ressemblent à des blocs de béton ; les mosquées récentes sont de pierre blanche, conformes à leur idéal-type, et gardent une certaine beauté.
Cette différence devrait nous poser quelques questions...
Utilisateur anonyme
28 mai 2012, 15:01   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Citation
Loik A.
Justement, à propos d'architecture, les églises récemment construites ressemblent à des blocs de béton ; les mosquées récentes sont de pierre blanche, conformes à leur idéal-type, et gardent une certaine beauté.
Cette différence devrait nous poser quelques questions...

Avez-vous visité la chapelle de Ronchamp?

Quant aux mosquées récentes elles me semblent être avec les lycées d'enseignement professionnels et les centres commerciaux ce qu'on fait de pire en matière d'architecture.

Mais je dois être aveuglé par mes préjugés religieux...
Remarquez, si les Mosquées récentes veulent se conformer aux canons modernes, elles ne doivent pas être plus édifiantes que les églises, effectivement. Je croyais que justement elles résistaient à cette modernite.
Utilisateur anonyme
28 mai 2012, 15:26   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Mésuer...
Les Français, comme leurs voisins, en avaient soupé des guerres entre Européens et la dernière finie ils s'étaient bien jurés qu'elle resterait la dernière, que l'on ne les y reprendrait plus, et ils n'avaient nul besoin d'un "machin" bruxellois au-dessus de leurs têtes pour le penser à leur place comme s'ils étaient incapables de s' en convaincre tout seuls. C'est pourquoi les années qui suivirent la fin du conflit le plus meurtrier de l'Histoire. furent pour eux des années merveilleuses. Ils savouraient une paix et une liberté qu'ils jugeaient devoir être quasi illimitées parce que, pour une fois, toutes les conditions semblaient réunies pour qu'elles le soient. Ils s'étaient séparés du poids de leurs anciennes colonies qui leur avaient coûté tant d'argent pour rien. Ne restait que l'Algérie, mais la France, bien que sans pétrole, ni gaz, ni richesse minière de quelque importance, dès avant la fin du conflit armé avec ce pays était déjà devenue la nation la plus prospère d'Europe, et plus encore après. Tous y mangeaient à leur faim et presque tous avaient un travail . Ceux qui en manquaient provisoirement étaient assistés jusqu'à ce qu'ils en retrouvassent un. La drogue n'y était pas encore un fléau. Des appartements modernes bon marché poussaient comme des champignons en faveur d'un populo ravi de quitter ses minuscules logis, noirs, humides, sans aucun confort matériel, sans chauffage central ni sanitaires autres que, à l'entre sol, des WC communs à tous les locataires, bref : sordides. A cette époque, pour des millions de personnes le hlm fut un paradis dont leurs parents n'eussent même pas osé rêver. Les Français se vivaient comme une grande famille aussi prompte à la querelle qu'à la réconciliation et se sentaient partout en sécurité dans leur pays. Les querelles elles-mêmes dépassaient rarement la simple empoignade et laissaient les querelleurs à peu près indemnes. Les insultes n'excédaient pas le "fils de pute" et personne ne menaçait pour un oui pour un non son adversaire d'aller niquer sa mère. Tout un chacun pouvait rappeler à la politesse et au respect d'autrui les jeunes qui bloquaient l'entrée des immeubles, fracassaient les tympans du voisinage ou crachaient par terre à longueur de journée sans risquer de retrouver le lendemain sa voiture cramée ou sa gamine violée dans une cave en représailles. D'ailleurs, à cette époque les jeunes ne bloquaien pas l'entrée des immeubles, ne fracassaient pas les tympans du voisinage à coups de rodéos de voitures volées, ne crachaient par terre ni ne violaient en bandes. Les Français n'avait pas attendu la propagande "Coué" du vivrensemble pour s'entendre et se plaire entre eux quelle que fût leur origine, française, italienne, polonaise, espagnole , portugaise ou kabyle, ça aussi il le faisaient très bien d'eux-mêmes. Aucun Français, d'ailleurs, à cette époque bénie, n'aurait eu l'idée de se dire " de souche". ni même de se sentir tel face à un Français d'origine étrangère. Seuls à la marge faisaient un peu tache, un peu peur pour rire, un peu voyou d'opérette, quelques "blousons noirs", comme un légère faute de goût ou un peu de désordre rehaussent et réchauffent un décor qui , sans eux, serait trop parfait. La planète entière avait les yeux tournés vers la France, ses industries , ses savants, ses artistes et rêvait de s'y établir ou d'y travailler. Les noirs d'Amérique l'idolâtraient car elle passait à leurs yeux, à juste titre, pour le pays le moins raciste de tous. Son école était la meilleure du monde et représentait un formidable espoir de réussite pour les enfants des familles modestes qui grâce à elle étaient de plus en plus nombreux à gravir les échelons de la réussite sociale. La démocratie fonctionnait à la satisfaction de tous et plus aucun conflit violent, ni politique, ni religieux, ne semblait pourvoir menacer la France et son peuple. Les gens avaient foi dans le progrès technique et croyaient que demain serait encore meilleur qu'aujourd'hui. Ils n'avaient plus peur de l'avenir. la Raison , émancipatrice de l'individu, avait eu définitivement le dessus sur les croyances aveugles ainsi que sur les superstitions archaïques et moutonnières. La religion chrétienne quoiqu'encore bien vivante avait perdu son magister étouffant sur les mentalités et les moeurs. La laïcité garantissait à la fois la liberté des cultes et celle des esprits. La liberté de penser, de critiquer, de s'exprimer avaient permis ce triomphe et inversement. C'est en tous cas ce que notre génération apprenait à l'école et nous vibrions à cette épopée de la Lumière contre les Ténèbres qui avait commencé sous les cieux de la Grèce, en vénérant le nom des héros qui avaient participé à ce glorieux combat et l'avaient souvent payé de leur vie. Nous avons été sans doute la première génération à avoir l'impression que désormais tout cela était acquis une fois pour toutes, qu'enfin nous touchions au but que notre civilisation poursuivait depuis si longtemps, que nous allions enfin pouvoir souffler, profiter du miracle que semblait constituer aux yeux du monde entier, cette "exception française" , miracle dont l 'entretien, le prolongement, nous semblaient le devoir le plus sacré de nos gouvernants et dont nous ne doutions pas un instant qu'ils s'en fissent une règle. Ce n'était, d'ailleurs que justice, nous l'avions payé assez cher : des siècles à suer sang et eau sur les champs de bataille, les champs tout court et les usines, à pâlir sur les livres, les équations ou les énigmes de l'univers, sans nous plaindre et sans autre contre partie, des décennies durant , pour la grande majorité d'entre nous, qu'un salaire de misère. Il était temps qu'à notre tour nous touchions les dividendes d'une civilisation dont profitait depuis longtemps la classe dirigeante. Bref, pour la première fois peut-être de son histoire, le peuple de France semblait content de son sort, osons le mot : heureux ! et les injustices mineures qui subsistaient encore en son sein n'apparaissaient que comme des défauts résiduels qu'un peu de bonne volonté et de sage réflexion adouciraient bientôt sans risquer de mettre en péril la société par l'outrance de changements trop radicaux ou créateurs de nouvelles injustices peut-être plus grandes que les anciennes, comme cela était arrivé si souvent dans l'Histoire que nous avions apprise à l'école. L' inconscient ! il ne se doutait pas, ce peuple, qu'il commettait le pire des crimes aux yeux des nouveaux faiseurs d'opinion d'une gauche qu'il croyait toujours de papa alors qu'elle n'en n'était plus qu'une de fils à papa, aussi différente de la première qu'un canada-dry d'un bon verre de whisky. Heureux ? ruminait donc cette gauche qui s'autorisait à faire la pluie et le beau temps moral dans le pays , quelle outrecuidance ! mais de quel droit ? de quoi se mêlait -il ? qui lui avait en donné la permission? Pas elle, en tous cas, puisqu'elle n'était pas au gouvernement . Depuis quand était-ce au peuple de décider tout seul qu'il était heureux ? Un peuple heureux sans autorisation, c'est-à-dire sans autorisation de la gauche, ne pouvait être que suspect, cacher des pensées inavouables, contre nature, sa nature de peuple. En un mot, un peuple heureux était un peuple impardonnable, probablement fasciste. Si les gens heureux n'ont pas d'histoire, un peuple heureux ne méritait pas d'en avoir une. ils n'était bon qu'à rejoindre les poubelles de la grande, d' histoire, sous les crachats et les les insultes de populations étrangères -- au carré-- que gauche caviar et droite d'affaires appelleraient à le remplacer. Bon débarras ! après tout on avait été bien bon de lui faire risette pendant tant de lustres. Et puis on l'avait assez vu. Place aux "jeunes" ! Il aurait néamoins le temps de goûter de force au vrai bonheur qu'on avait décidé pour lui: celui de la diversité et du vivrensemle prodigué par les millions d'étrangers encouragés à s'installer en France, le plus étrangers possibles, dont les enfants devenaient aussitôt français par le droit du sol avec interdiction faite au peuple dénaturé en question de les juger rmoins français que les siens sous peine d'être accusé de racisme, accusation qui ne fut jamais si infâmante que depuis qu'elle était devenue fausse, mensongère. et à sens unique. Ces nouveaux Français ou plutôt ces extra Français tant ils semblaient aussi étrangers à la France qu'un extra terrestre à la terre, ramenaient dans leur leurs bagages tout ce qu'on avait appris au peuple de France, à condamner, en particulier la bigoterie et le fanatisme religieux , et cette régression fut défendue, sous prétexte de droit à la différence, par ceux-là même qui trahissaient ainsi ce qu'ils nous avait enseigné la veille et dont notre génération avait eu à peine temps de goûter les fruits délectables. Ce fut donc le peuple légitime, le peuple d'accueil qui ne tarda pas à devenir étranger dans son propre pays, comme si on l'avait téléporté de force à Alger ou à Bamako, mais sans les égards qu'on exigeait de lui pour les vrais étranger. Du jour au lendemain le prolo romantique, courageux, sympa, dur à la besogne incarné par Jean Gabin fut remplacé par l'abominable franchouillard lâche violeur, xénophobe et raciste, fidèle représentant d'un peuple dont il convenait de se débarrasser à tous prix . N'importe quelle population ferait l'affaire pourvu qu'elle fût radicalement étrangère et ne se montrât pas heureuse se son sort sous peine de devenir à son tour un peuple au rabais. On l'y aiderait en faisant porter le chapeau bien sûr à l'ancien peuple, jamais assez respectueux de celui qui lui faisait t l'honneur de venir se faire entretenir gratis à ses frais, jamais assez docile ni assez humble , toujours trop raciste et surtout toujours trop français. Un peuple qui osait vouloir se comporter face à ceux qu'il accueillait comme s'il était chez lui ! un comble, vous avouerez ! Les nouveaux venus ne se firent pas prier et jouèrent si bien le jeu qu'on attendait d'eux qu'ils finirent par se croire vraiment les plus malheureux des hommes. Nul besoin de chercher ailleurs : à les entendre et à entendre leurs supporters les damnés de la terre c'étaient eux ! Que du bonheur pour nos fils à papa ! Et des souffrances supplémentaires pour l'ancien peuple doublement impardonnable : d'abord 'avoir été heureux sans la gauche et puis de se sentir malheureux à cause d'elle ! Résultat : en quelques décades, en moins de temps qu'il n 'en faut à un arbre pour pousser, la France paisible d'hier s'était transformée en une pétaudière de communautés hostiles faisant assaut de surenchères victimaires et de récriminations, bien décidées à vivre toujours davantage aux crochets du peuple ancien qu'elles condamnaient pourtant à disparaître comme les pêcheurs de baleines condamnent leur gagne -pain à disparaître par l'excès avec lequel ils le chassent. Une France nouvelle étai née avec un je ne sais quoi, même au plus haut niveau, de bizarrement et constamment grinçant. Fini le paradis sur terre ! Le miracle n'avait été qu'un mirage. Le bonheur qu'un déjeuner de soleil. A peine le peuple avait-il eu le temps de saliver devant la table servie que, sans crier gare, ceux qui en avaient grassement profité, lui ôtaient la nappe sous les mains et le tapis sous les pieds. Gros jean comme devant, il se retrouvait dépossédé de son pays avec juste le droit de la fermer pendant que ceux qui lui faisaient le coup défendait partout le droit des des peuples à disposer d'eux-mêmes, à préserver, fut-ce au prix du sang des autres s'il le fallait, leur identité et la terre de leurs ancêtres.

On n'est jamais si bien trahi que par les siens. Le peuple de France l'apprendrait trop tard à ses dépens. Comment d'ailleurs ne s'y serait-il pas trompé ? La trahison non seulement venait du camp qu'il croyait son allié naturel mais elle n'offrait plus l'apparence qu'une tradition poussiéreuse lui donnait . Elle avait changé son look : Fini l'aspect repoussant du traître d'hier, celui d'un raté, vieux, laid, à l'air fourbe et rancunier et fini la poule de luxe prête à se vendre pour quelques diamants. Le traître d'aujourd'hui est jeune, beau, sexy, plein aux as et débordant de joie de vivre. Il a le visage rigolard et la tenue décontractée des journalistes de Canal+, tous de gauche.

Il ne nous reste, en guise de revanche posthume, qu'à espérer que loin de finir dans les poubelles de l' histoire, la France d'Avant rejoigne au panthéon des grandes civilisation la Grèce d'Avant, celle connue sous le beau nom d' "antique", celle à qui la Grèce d'après doit de n'être pas ce petit pays insignifiant, à peu près ignoré de la planète qu'il serait devenu sans la mémoire survivant encore au- de à de ses frontières de sa prestigieuse ancêtre ; à espérer de même que ce n'est que tant que survivra le souvenir prestigieux de cette France d'Avant, que celle d'après, malgré sa suffisance, ne deviendra pas tout à fait le petit pays insignifiant à peu près ignoré de la planète qu'elle serait sans ce souvenir.

( Je sais, je me répète. Et ce n'est qu'une énième mouture de ce qui s'est dit cent fois sur ce forum, mais il y a des jours où l'indignation devient à nouveau si forte , si suffocante, qu'il n'y a que l'écriture pour s'en soulager un peu. )

(Message légèrement corrigé)
en moins de temps qu'il n 'en faut à un arbre pour pousser, la France paisible d'hier s'était transformée en une pétaudière récriminatrice de communautés hostiles faisant assaut de surenchères victimaires

Et je le répète avec vous, chère Cassandre.
Utilisateur anonyme
29 mai 2012, 23:03   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Je crois (rétrospectivement pour ma part) comme Cassandre que le sommet de l'unité nationale française fut atteint au sortir de la guerre, au tournant des années 50. J'veux dire, qui ressent aujourd'hui un sentiment de fraternité nationale, de communauté quand il croise quelqu'un dans la rue ?
Vous traduisez très bien, chère Cassandre, ce que ressentent ceux qui ont grandi dans les années cinquante soixante. Nous chantions beaucoup dès que nous étions un petit groupe.
Utilisateur anonyme
29 mai 2012, 23:11   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
L'expression extra-Français est excellente.
Utilisateur anonyme
29 mai 2012, 23:17   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Université d'été du parti de l'In-nocence.
Sujet : Les extra-Français sont-ils des Français extra ?
Citation
Les noirs d'Amérique l'idolâtraient car elle passait à leurs yeux, à juste titre, pour le pays le moins raciste de tous.

Vrai mille fois vrai. Mais à l'époque (les années cinquante et soixante) la propagande progresso-stalinienne n'avait pas encore envahi l'intégralité de l'espace public. Il existait une pluralité d'opinions et la rectitude politique ne régnait pas en maître sur les esprits.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 00:38   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Citation
Jean-Michel Leroy
Je crois (rétrospectivement pour ma part) comme Cassandre que le sommet de l'unité nationale française fut atteint au sortir de la guerre, au tournant des années 50.

Vous semblez tout de même oublier les fractures de la guerre, la présence physique et idéologique du communisme, annonciateur du tiers-mondisme, et duquel poussera la gauche divine.
Les communistes ne furent jamais aussi puissants dans le champ culturel en France qu'après la Seconde Guerre, et leur terreau idéologique et militant propageait une vision historico-politique radicalement différente de celle qui avait jusqu'alors permis la mise en place des conditions nécessaires à ce "temps béni" du début des Trentes Glorieuses.

Des groupes aux contours bien définis avaient déjà quitté le corpus "France" (Patrie? République? une certaine histoire commune, si ce n'est quelques valeurs?), de par leurs approches toutes personnelles de la conduite du pays et de son organisation sociale, politique et économique.

De plus, certains français déjà étourdis par la Première Guerre n'avaient pas attendu la Seconde pour se glisser dans la médiocrité, le sectarisme et un certain confort bourgeois individualiste. A la fin de la Seconde, ce confort s'est démocratisé et banalisé; il était donc plus que tentant de sortir progressivement de l'histoire pour entrer dans un certain degré de nihilisme, flotter en apesanteur à quelques centimètres au dessus du sol et se laisser emporter comme une feuille morte.
Ce "temps béni" des années 50 me semble donc être une illusion, du moins en ce qui concerne l'unité nationale ; la nation fondait à vue d'oeil, et l'unité n'était que de façade, médiatique (au sens debordien).

A mon sens, la conjonction du sentiment national dans les esprits et de son application dans les faits (l'unité nationale) a connu son apogée entre 1870 et 1914. Peut être, plus précisément, lors de quelque matinée d'août 1914, à la mobilisation générale, alors que les soldats, fleurs au fusil, croyaient encore participer à l'une de ces guerres romantiques et chevaleresques.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 00:42   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
J'avais sous-estimé ces éléments. Vous avez probablement raison, cher Albert.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 00:44   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Quoique, comme le fait remarquer Renaud Camus au début de Du sens, les rapports de classe faisaient qu'il y avait des liens forts entre les bourgeoisies des différentes nations européennes, formant une bourgeoisie européenne, et peu de liens entre ces bourgeoisies et le prolétariat de la même nation.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 00:58   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Oui, et ces bourgeoisies européennes, pour la plupart bourgeoisies éclairées, se sont progressivement éteintes dans la dernière moitié du siècle, emportant avec elles la valeur aristocratiques de la culture, et faisant place à une nouvelle bourgeoisie d'argent, par ailleurs grande dispensatrice de fausse culture, de culture bâtardisée, de Culturel, exerçant ainsi une domination toute nouvelle, bien plus puissante que celle que pouvait leur offrir la possession de capital, sur des populations infantilisées incapables de mettre un pied devant l'autre, mais profitant d'un confort moyen tant revendiqué (et à juste titre).
Merci pour ces réflexions très profondes, cher Albert.
Mais si l'on suit vos remarques, la Décivilisation était déjà sur sa grande lancée dès l'Après-Guerre ? Et quelle en serait la cause ?
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 02:36   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
La Décivilisation visible (et donc théorisable) aujourd’hui étend selon moi ses racines aussi loin que la Première Guerre. (Peut être faudrait-il parler de Guerre européenne allant de 1914 à 1945, dont l’entre-deux-guerres ne serait qu’un entracte comateux).

Elle implique en partie (il faudrait mesurer précisément le degré de cette implication, à mon avis très important) un effritement, un ébranlement de l'héritage européen, qu'il soit théologique, artistique, intellectuel, politique, voir même ontologique ; c'est à dire la place de l'homme dans le système social et économique, un certain pragmatisme allié à une ambition saine et mesurée, une capacité de remise en question, de présence au monde, d’appréciation de la réalité.
Cela grâce aux couches successives de limon, les fondements de la philosophie grecque (la politique), le droit latin, l'humanisme latin, l'eschatologie judéo-chrétienne, l'humanisme ouest-européen et, à un certain degré, les Lumières.

Tout cet édifice reçoit un premier coup de butoir lors de la Guerre (mécanisation guerrière, tueries techniciennes, raisonnées, pour n’aboutir à aucune véritable avancée territoriale, à aucun gain réel ou de prestige).
Les Européens se rendent ainsi compte qu'ils se trouvent sur un vieux territoire, usé, malade, qu'ils ont subi les pertes les plus lourdes de leur longue histoire alors que jamais des peuples voisins géographiquement n'ont été si proches dans leur idée commune du politique (cela grâce/à cause de la diffusion des Lumières et de la vision rousseauiste du progrès tout au long du XIXe), et que, de plus, c'est bel et bien la technique, le progrès, les chiffres, les différends territoriaux et économiques qui ont été l'origine et l'outil, la cause et le moyen de cette guerre.

J'y vois là, outre le fameux malaise dans la civilisation, le début de la dé-civilisation, la dé-valorisation, le dé-racinement, qui conduit lors de l’entre-deux-guerres, puis plus fortement encore dans l'après-guerre (voir message précédent), à une prise de distance progressive des peuples avec leur héritage qui les a, d'une certaine façon, déçu (cette déception montre d’ailleurs une attitude consommatrice : il faudrait peut-être y voir les conséquences de la promesse des Lumières, celle du progrès, et la substitution du lien spirituel à la patrie par un lien matérialiste. On achète quelque chose, il ne marche pas, on le jette).
Ainsi apparaissent le fascisme, le nihilisme, le communisme (déjà théorisé mais jamais effectivement mis en œuvre, et pas en Europe). Et si l'on a par la suite pris l'habitude de considérer ces mouvements, ces tendances-là comme faisant corps avec l'héritage européen, ils viennent pourtant contredire tout l'héritage cité précédemment. Quant au nazisme (né pendant la Première Guerre), c'est le déracinement absolu, la dé-civilisation totale, la barbarisation, l'éclatement du vernis déjà écaillé.
C'est ainsi que je vois la Guerre comme première grande lame de fond se dirigeant vers un même rivage sordide, et dont les pathétiques remous ont été visibles tout au long du siècle, jusqu'à aujourd'hui. L’égalitarisme effréné, l’aplanissement, l’oubli ou le refoulement des grands mythes fondateurs, le refus du réel, la perte d’ambition, l’acte remplacé constamment par le symbole.

Pour faire court, je pense qu’une certaine métaphysique européenne a décliné à ce moment-là, rendant de plus en plus difficile l’appréciation, l’accès au monde, donc une perte de sens, du sens, qui avait pourtant été amené à son sommet par ladite civilisation européenne.
Cher Albert,

En dehors d'une guerre civile sourde qui a régné en France depuis la fin du moyen-âge ne pourrait-on pas dire par exemple que la période 1875 - 1914 fut une période heureuse avec une République qui avait encore gardé les nombreuses qualités de l'ancien régime et qui fut aussi boustée par la révolution et ses transformations sociales. On n'a plus jamais retrouvé cet équilibre.

En tout cas la liberté sous toutes ses formes qui fut à mon avis la caractéristique principale de cette période a été grandement perdu après 1918 mais encore plus après 1945 cad à partir du moment où le communisme devint un facteur majeur aussi bien au niveau national qu'international.

Citation
Pour faire court, je pense qu’une certaine métaphysique européenne a décliné à ce moment-là, rendant de plus en plus difficile l’appréciation, l’accès au monde, donc une perte de sens, du sens, qui avait pourtant été amené à son sommet par ladite civilisation européenne

On peut résumer la chose par la perte généralisée de la Foi et tout ce qui va avec.

Il n'en reste pas moins que la civilisation occidentale méne encore la danse "worldwide" et pour encore longtemps. En Chine par exemple des millions d'enfants et d'adolescents apprennent à jouer au piano et et ils le font en jouant du Bach ou du Mozart.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 08:02   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Boustée... Intéressant !
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 08:07   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Cher Albert, vous mettez en avant un paradoxe très intéressant : le refoulement des grands mythes fondateurs, le refus du réel en même temps ! C'est-à-dire que d'aucuns déconstruisent par en haut (et cela se fait de nos jours avec la plus totale virulence) tout un socle commun (en grande partie national), fictif ou réel, mais qui avait le mérite d'être commun et dans le même temps s'efforcent de vendre à des gens de plus en plus médusés un vivrensemble nouveau, une nouvelle fraternité en contradiction manifeste avec le réel. C'en est à se demander où l'on peut se réfugier !
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 10:11   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Citation
Rogemi
Il n'en reste pas moins que la civilisation occidentale méne encore la danse "worldwide" et pour encore longtemps. En Chine par exemple des millions d'enfants et d'adolescents apprennent à jouer au piano et et ils le font en jouant du Bach ou du Mozart.

Le sujet a été discuté il y a peu sur un autre fil. Je ne pense pas que ce genre d'exemple montre que la civilisation occidentale "mène la danse", mais qu'elle est ingérée et régurgitée comme tout autre produit plus ou moins culturel.
Elle ne mène la danse que si elle reste la composante organique d'un mouvement, son socle, sa référence. L'exemple de la Chine est frappant: on peut vivre en dictature, dans une société technicisée et déshumanisée qui s'est construite en totale opposition avec le monde européen, gardant encore une trace infime de sagesse orientale (ce qui implique une idée du monde et de l'homme tout à fait différente), être amnésique de son passé même récent (1989), voir les moindres aspects de sa vie correspondre inéluctablement à un dogme décidé par le pouvoir, et jouer du Bach. L'un n'empêche pas l'autre.

Citation
Jean-Michel Leroy
le refoulement des grands mythes fondateurs, le refus du réel en même temps !

Oui, car ces "grands mythes fondateurs (et je ne parle pas seulement de ceux constitutifs la nation française, ou même du socle européen, mais également des "histoires" de la Bible et d'Homère) permettaient justement un accès au réel.
Vous avez raison, c'est un sabotage à deux niveaux.
Citation
on peut vivre en dictature, dans une société technicisée et déshumanisée qui s'est construite en totale opposition avec le monde européen, gardant encore une trace infime de sagesse orientale

Cher Albert,

Que reste-t-il de la sagesse orientale dans une ville transformée de fond en comble par une surindustrialisation débridée comme Peking ou Canton ou Shangai ?

Non c'est bien le mode de production occidental que les chinois se sont appropriés comme ils s'approprient Bach et la musique classique.

L'illusion des pays émergents c'est de croire qu'ils pourront rester eux-même tout en adoptant le mode de production européen. Mission impossible. Qui vivra verra ...
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 10:57   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Cher Rogemi,

J'ai bien écrit "gardant encore une trace infime de sagesse orientale". Elle se voit encore légèrement dans les campagnes, comme elle se voyait chez les paysans soviétiques qui n'avaient pas tout à fait oublié les popes en 1989.

La sagesse orientale résulte d'un certain rapport de l'homme au monde, qui ne s'efface pas avec le communisme, qui reste sous-jacent, sourd, non formulé, mais présent.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 11:42   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Cassandre a mille fois raison, la paix fut moins l'ouvrage de l'Europe que de l'exténuation des peuples. Mon grand-père était un très brave homme qui fit toute la guerre de 14, fut blessé et cité à l'ordre de la division ; son frère fut gazé et en mourut. Il sortit de là armé d'un anti-militarisme virulent, et vécut 1940 (affecté à la défense anti aérienne) de la manière la plus passive qui soit. Je n'ai appris sa distinction militaire qu'après la mort de ma mère, en classant ses papiers. Elle-même semblait n'en avoir jamais entendu parler, tant il était discret sur ces questions. Pour beaucoup d'entre nos parents, il ne fallait plus leur parler de gloire militaire. Ils sentaient confusément qu'ils avaient été abusés. L'apogée du sentiment patriotique dont parle Albert, entre 1870 et 1914, fut surtout la conséquence d'un de ces efforts de propagande intense et furieuse à tous les niveaux dont la République a le secret, dont elle a reconverti les termes dans les absurdités actuelles qui auront, ce qu'à Dieu ne plaise, des conséquences aussi funestes. Elle met autant de rage à prôner la haine de la nation qu'elle en prodigua en patriotisme insensé.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 12:11   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Cher Bruno,

voyez les mémoires d'enfance de M. Pagnol: l'école de la IIIe, la perception claire et profonde d'où l'on vient et où l'on va, le Moderne et l'Ancien s'alliant harmonieusement, les villes et les campagnes transformées, certes, mais faisant partie d'un même territoire national, une circulation des personnes et des esprits aisée et féconde, les curées et les instituteurs en profond désaccord mais maintenant dans les villages une vie heureuse sans être angélique, un quotidien intellectuel et spirituel, humain. La diversité sociale perçue non pas comme une lutte mais comme une richesse: paysans, instituteurs, artistes, bourgeois. Pas de revendications intempestives et symboliques, des progrès sociaux qui avaient amélioré la vie sans la dénaturer et en avoir retiré le sens du tragique, des communautés comme terreau et non comme gettho, une foi mesurée dans le progrès, un émerveillement devant la nature et les arts qui n'était pas puéril mais spontané, bref une certaine in(-)nocence qui n'était pas de la niaiserie ni de l'hébétement idiot.
En parlant d'effort de "propagande intense", vous sous-estimez la capacité des peuples à être heureux, cela même dont parle Cassandre.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 12:35   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Du reste, tout régime politique manie de près ou de loin une certaine forme de propagande, en diffusant et exaltant ses valeurs constitutives ; c'était vrai de l'Ancien Régime, de la Révolution, de l'Empire, de la République, en 1900 comme en 1955.
Au début du siècle, les français avaient accès à la presse, ils avaient conscience de la marche du monde, n'étaient pas enfermés dans un cocon républicain. Même sous cette propagande light, ils étaient plus ou moins heureux, épanouis, travaillant à maintenir une certaine culture et une tradition intellectuelle. La propagande d'aujourd'hui est encore plus forte, louant les progrès non pas de la République mais du métissage, du bougisme, du fun, des Tweets, de l'auto-fiction littéraire, de l'Europe et de l'amitié entre les peuples, lesquels ne semblent pas être heureux et ont abandonné l'édifice intellectuel qui tombe en ruine.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 12:57   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Je partage tout à fait votre point de vue, Albert, mais il me semble régime républicain s'était doté avec Jules Ferry et l'école obligatoire d'un appareil de formatage très performant . La jeunesse de ce temps a grandi dans l'obsession de la revanche, sans qu'il lui soit proposé,pour résoudre la question des territoires perdus, d'autre solution que la guerre .

Chaque régime, bien sûr, exerce une façon de propagande, mais il y a de notables différences entre un endoctrinement actif et rapide et une diffusion générale et lente.

Je recommande ici un opuscule extra lucide de Pol Quentin publié en 1942 à Lausanne "La propagande politique". C'est une analyse des procédés allemands, soviétiques et américains de son temps ; il en tire des principes universels, à la fois techniques et philosophiques sur la meilleure manière d'instaurer durablement une idée dans l'opinion. C'est un ouvrage pratique qui éclaire à peu près tout ce que nous avons vu depuis en matière de manipulation des foules.
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 13:06   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Merci pour cette recommandation!
Cher Albert, je souscris à tout ce que vous analysez si brillamment. Il n'empêche que les années dites des trente glorieuses furent comme une parenthèse enchantée. Le refus d'une nouvelle aventure guerrière n'empêchait pas encore l'amour de la nation. Le peuple bien que très sensible aux horreurs commises par l'Allemagne nazie, ne commémorait dans la victoire que le triomphe de sa patrie contre l'ennemi étranger, quel qu'il ait été. Ce n'est qu'à partir de 70, que l'intelligenstsia de gauche, comme on disait à l'époque, va réussir à imposer sa propre vision des choses : non le triomphe de la patrie sur l'ennemi étranger, mais du progressisme contre le fascisme et le nazisme, préparant le terrain à la dévaluation de l'idée de nation.
Autre signe des temps : à cette époque les différentes classes de la population ne vivaient pas séparées comme aujourd'hui. Bourgeois et prolos vivaient en bonne intelligence dans les mêmes quartiers, les mêmes immeubles et leurs enfants se fréquentaient dans les mêmes écoles, ce qui, selon moi, faisait l'un des charmes de ce Paris d'hier, ainsi qu'au service militaire. Dès lors le sentiment d'appartenir à un même peuple et la cohésion nationale étaient bien réels.
Grâce à l'école de la République le peuple avait accès à la grande culture bourgeoise et aucun pédagauchiste ne l'en avait encore dégoûté. Au contraire il en redemandait et les professerus communistes n'étaient pas les derniers à l'enseigner, souvent avec une compétence et une rigueur remarquables.
La télévision laissait une grande part , aux heures de grande écoute, à cette culture et à la musique classique. Quant à la chanson de variété, des auteurs comme, entre autres, Brassens, Brel, Ferrat, Féré,lui avaient donné par leur talent ses lettres de noblesse.
Bref, notre civilisation brillait encore de ses mille feux que s'efforceraient d'éteindre les fils à papa de 68 et leurs successeurs.

Pour ce qui est de l'idéologie communiste, il me semble qu'il s'est passé quelque chose d'assez troublant. Loin de disparaître, comme on aurait pu le croire , avec la chute de l' union soviétique et la réduction à la portion congrue du PC , elle se répandit subrepticement comme le nuage de Tchernobyl après l'explosion du réacteur nucléaire s'était répandu partout sur l'Europe. Puisqu'il il n'y avait plus à craindre d'état bolchevique belliqueux, et sous prétexte qu'ils avaient renié le stalinisme et s'étaient ralliés à la règle du jeu démocratique, les communistes ne sentaient plus le souffre. La gauche modérée ne trouva plus rien à leur reprocher, pas même l'extrême gauche à partir du moment où était levé l'obstacle du lénino-stalinisme. Toutes les gauches se réconcilièrent donc, peu ou prou, autour d'un même corpus : la dévalorisation de la nation, l'abandon du peuple ancien au profit des immigrés perçus comme les seuls vrais damnés de la terre, nouveau prolétariat qui, au contraire de l'ancien, trop embourgeoisé, pouvait faire "bouger les choses" ; corpus d'idiots utiles servant les intérêts d' une droite d'affaires trop contente d'en reprendre à son bénéfice la "morale" . Dès lors l'idéologie communiste put, en ne disant pas son nom, se diffuser en douce, masquée et en ordre dispersé -- car les faiseurs d'opinion, de gauche comme de droite, lui étaient acquis -- tandis que paradoxalement la mise à égalité de l'horreur bolchevique et de l'horreur nazie occupait depuis peu les écrans et les ondes, donnant l'impression qu'il n'y aurait plus jamais à craindre de retour de bâton Or retour de bâton il y avait bel et bien et même, l'air de ne pas y toucher, sous une forme particulièrement revancharde, bon nombre de communistes et de leurs "compagnons de route" n'ayant pas digéré l'humiliation que leur avait infligé le réel avec l'effondrement de l' Union soviétique. Ils se sont alors efforcés, avec succès, après l'aubaine inespérée de la mort accidentelle de François Furet qui avait tant et si savamment parlé des calamités du régime qui avait eu si longtemps leurs faveurs, de les faire oublier en cessant de les évoquer et en focalisant l'opinion sur les entreprises de l'occident capitaliste noircies à outrance, en particulier la colonisation, devenue crime contre l'humanité ; une colonisation qui selon eux se poursuivait encore et partout dans le monde, et dont le peuple palestinien était le martyr emblématique, l'islam n'étant que la réponse de la Résistance aux exactions de cet occident-là . Ce discours d'une noirceur absolue à l'encontre de la colonisation, répété à l'envi par tous les médias depuis trente ans, est en grande partie responsable de la haine, sans doute irréversible, que désormais les extra Français nous vouent et de leur agressivité à notre encontre.

( message légèrement corrigé )
Utilisateur anonyme
30 mai 2012, 16:56   Re : Toutes les civilisations se valent-elles ?
Pour prolonger le message de Cassandre.


Je me souviens d'un plateau TV plutôt ancien, animé le dimanche matin par Michèle Cota et rassemblant des éditorialistes connus, et où l'on avait évoqué une phrase de Soljenitsyne disant "qu'il fallait tourner la page et ne pas ressasser le passé". Evidemment, ce point de vue - non autorisé pour un autre "passé qui ne passe pas", lui - fut chaudement appuyé par les journalistes présents, en particulier par la "grande gueule" Pierre Benichou du "Nouvel Obs".
Cher Paul Wenner, merci de rappeler cette anecdote qui m'a incitée à modifier légèrement mon précédent message.
Merci chère Cassandre d'avoir réussi en quelques lignes à nous faire revivre la saveur au combien douce d'une époque hélas révolue.

L'historien Louis Chevalier a fait un travail de compilation et d'archivage unique sur la réalité disparue d'un Paris merveilleux dans ses livres:
Classes laborieuses et Classes dangereuses
Les ruines de Subure, Montmartre de 1939 aux années 80
L'Histoires de la nuit parisienne
Montmartre du plaisir et du crime
L'assassinat de Paris
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter