Du féminisme

Suite à l'abrogation par le Conseil Constitutionnel de la loi sur le harcèlement sexuel pour cause d'imprécisions, notre nouveau gouvernement (en les personnes de Mmes Christiane Taubira et Najat Vallaud-Belkacem) a pondu un nouveau texte, qui sera dévoilé demain lors du Conseil des Ministres. Une journaliste de France Inter a visiblement réussi à se le procurer et il en était longuement question lors du Journal de treize heures. Une féministe subventionnée (appartenant à une association) était invitée à commenter le texte. Elle se félicitait, entre autres ─ et bien qu'elle semblait se plaindre, mais je n'ai pas tout entendu ─, que soit désormais considéré comme harcèlement une remarque sexiste du genre : Mal baisée ! C'est donc le sens même des mots qui est remis en cause puisque la définition de harcèlement pose qu'il s'agit de faire subir à quelqu'un de petites attaques souvent répétées (L'Internaute).

Se faire traiter de fasciste et de raciste, c'est du harcèlement ?

Une première remarque ne peut logiquement pas relever du harcèlement.

Traiter quelqu'une de mal baisée c'est ajouter de la peine à la frustration alors que se proposer pour réparer cette mésaventure relève de la charité.

La féministe en question a aussi parlé de vides juridiques à combler. Encore l'envie de pénal dont parlait Muray !

La parade tourne à la contorsion...

Le féminisme c'est comme le cholestérol; il y en a du bon et du mauvais.

Et vlan! ça c'est de l'épigramme ! ça commence à twitter sec sur le Forum... qui décidément vit avec son temps.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Et ce n'est même pas de mon fait (pour une fois). En parlant de Twitter, je rappelle à tous qu'il existe un compte officiel du parti de l'In-nocence sur ce réseau social, compte que j'invite tout un chacun à suivre !

Je fais du tweet comme Monsieur Jourdain de la prose ....

D'ailleurs, et je m'adresse là aux gestionnaires de ce site, serait-il envisageable de créer (en page d'accueil, à côté du lien vers Facebook ?) un lien vers le compte sur Twitter ?

Harcèlement sexuel à géométrie variable - Le PS nous prépare une nouvelle loi communautariste

[www.causeur.fr]

Citation
Jean-Michel Leroy
Et ce n'est même pas de mon fait (pour une fois). En parlant de Twitter, je rappelle à tous qu'il existe un compte officiel du parti de l'In-nocence sur ce réseau social, compte que j'invite tout un chacun à suivre !

quelle adresse ce compte, je vous prie ?

Twitter.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Ce compte Twitter a l'air un peu fourre-tout. Peut-être faudrait-il y mettre un lien vers chaque communiqué, cela permettra une encore plus large diffusion de l'In-nocence.

Comment doit-on prononcer votre nom, M. Rivoallan ?

C'est moi-même en personne. Je crois que c'est Renaud Camus lui-même (ou Francis Marche ? Je ne sais plus) qui m'avait conseillé de le créer. Je twitte surtout des liens, en rapport avec le Président du parti, ainsi que ceux qui renvoient aux communiqués. Je ne me permets aucune excentricité, cher Didier Bourjon.

Je peux m'en occuper, cher Albert, si je reçois l'aval des autorités du parti.

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Pièce à conviction

(Message supprimé à la demande de son auteur)

Ah, voilà ! Merci, cher Albert !

Cher Didier Bourjon, je suivrai vos instructions à la lettre. Je m'en vais diffuser les derniers communiqués parus.

En matière de féminisme, ou peut-être d'autre chose...

Citation
Jean-Michel Leroy
C'est donc le sens même des mots qui est remis en cause puisque la définition de harcèlement pose qu'il s'agit de faire subir à quelqu'un de petites attaques souvent répétées (L'Internaute).

Je pense que le même problème se pose avec la définition de la récidive qui serait la « réitération du délit ». En principe « itération » devrait suffire. La loi contre la langue ?

Jean-François,

Le Gaffiot nous donne "Reitero, are", source Apulée, dans le sens de "réitérer".

Visiblement, oui. Quand je pense qu'une connaissance, élève de terminale littéraire, m'avait un jour expliqué qu'il voulait devenir avocat ET qu'il n'aimait pas lire...

Littré donne pour itérer "faire une seconde fois..." ce qui indiquerait que réitérer implique au moins deux répétitions. Je ne suis pas certain que la Cour de cassation serait d'accord.

Certes, mais pour "Réitérer", il nous donne :

Faire de nouveau une chose qui a déjà été faite.

"Dieu leur réitère [à Isaac et à Jacob] les mêmes promesses qu'il avait faites à leur père, et les conduit comme lui en toutes choses". [Bossuet, Discours sur l'histoire universelle]

Je suis d’accord Jean-Marc, mais je ne comprends pas l’utilité du « re », si itérer et réitérer ont exactement le même sens. Curieusement les informaticiens emploient bien itération.
La confusion semble venir du latin.
Enfin les étudiants disent réviser alors que viser serait plus conforme à la réalité.

RÉITÉRER, verbe trans.
Faire de nouveau, répéter, recommencer. Synon. refaire, renouveler. Réitérer une promesse, sa demande, ses efforts. Il réitéra sa question, qu'accueillit un même silence (COURTELINE, Train 8 h 47, 1888, 2e part., III, p. 123). Je dus, le 9 juillet, lui réitérer l'ordre de venir ici (BILLY, Introïbo, 1939, p. 202).
Réitérer de + inf. Je vous réitère de passer votre chemin (A. FRANCE, Crainquebille, 1904, p. 52).
Absol. Il (...) se verse un grand ballon de beaujolais qu'il écluse d'un trait, réitère (QUENEAU, Zazie, 1959, p. 46).
Part. passé en empl. adj. Synon. répété. Attaques, démarches réitérées. Ceux qui, par des fautes réitérées contre les règlements militaires (...) portent atteinte à la discipline (...) peuvent être envoyés dans les sections spéciales (J.O., Loi rel. recrut. arm., 1928, art. 462, p. 3810).
Empl. pronom. à sens passif. J'écoute encore avec plaisir ces quatre psaumes du dimanche dont nous sommes saturés, car ils se réitèrent éternellement à propos de presque toutes les fêtes (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 46).
Prononc. et Orth.: [], (il) réitère [-]. Ac. 1694, 1718: reiterer; dep. 1740: réitérer. Conjug., v. abréger. Étymol. et Hist. 1314 rëiterer « renouveler, refaire » (H. DE MONDEVILLE, Chirurgie, 697 ds T.-L.); 1373 « répéter » (J. FROISSART, Le Joli buisson de jonece, éd. A. Fourrier, 4680: Adont leur reïtrer L'ordenance de leurs souhés). Empr. au lat. reiterare « renouveler, répéter » (v. BLAISE Lat. chrét.), dér. de iterare « id. ». Fréq. abs. littér.: 110 (réitéré: 129).
DÉR. 1. Réitérable, adj. Que l'on peut réitérer. (Dict. XIXe et XXe s.). []. 1re attest. 1581 (MONTAIGNE, La Théologie naturelle de R. de Sebon, ch. 298 ds HUG.); de reitérer, suff. -able*. 2. Réitératif, -ive, adj., rare. a) Qui réitère, renouvelle. Moi le lecteur empressé et lent et réitératif de l'auteur (VERLAINE, Œuvres posth., t. 3, Prose, 1896, p. 140). b) Dr. Qui réitère, qui est propre à réitérer. Sommation réitérative. (Dict. XXe s.). Empl. subst. Synon. de réitération, répétition. Il n'est pas vrai que l'arrière-ban soit le réitératif du ban (CHATEAUBR., Ét. ou Disc. hist., t. 3, 1831, p. 379). [], fém. [-i:v]. 1res attest. 1413 « qui est renouvelé, répété » ici, d'un acte juridique (N. DE BAYE, Journal, éd. A. Tuetey, t. 2, p. 99: mandemens du Roy reiteratifs), 1550 pronom reiteratif (L. MEIGRET, Traité de la gramm. fr., éd. W. Foerster, p. 81); de réitérer, suff. -(at)if*.
TLF

Je le comprends comme refaire ce qui a été fait une ou plusieurs fois.

Mon grand-père avait en horreur les gens qui disaient rentrer dans un lieu dans lequel ils entraient pour la première fois.

C'est comme "ajouter" et "rajouter". On doit consater le décès du premier.

A priori, j'utiliserais "itérer" dans le sens de "faire plusieurs fois, de façon répétitive, mais sans que le nombre de fois soit déterminé, une action de faible importance" et "réitérer" dans le sens plus limité de répéter une action spécifique et importante.

Exemple :

"Itérant mille fois que la nouvelle présidence est normale, la presse nous a conduit à réitérer ce dimanche notre vote d'avril".

Bel exemple.

Citation
Jean-Marc
A priori, j'utiliserais "itérer" dans le sens de "faire plusieurs fois, de façon répétitive, mais sans que le nombre de fois soit déterminé, une action de faible importance" et "réitérer" dans le sens plus limité de répéter une action spécifique et importante.

Exemple :

"Itérant mille fois que la nouvelle présidence est normale, la presse nous a conduit à réitérer ce dimanche notre vote d'avril".

Séduisant, votre interprétation pas le vote.

Cela me paraît un peu précieux, cher Jean-Marc, même si vous avez raison.

"C'est comme "ajouter" et "rajouter". On doit consater le décès du premier."

Encore un coup de la mafia d'en-dessous de la Loire.

Dans le même ordre d'idées, le vocabulaire (jargon?) médical utilise volontiers l'adjectif "itératif" pour récidivant, itératif introduisant, semble-t-il, la notion de récidives multiples et rapprochées dans le temps.

Morel,

Le vocabulaire juridique, à l'inverse, limite "itératif" à la seule seconde occurrence, notamment dans le cas de "l'itératif défaut".

Je me demande si ce "r" n'a pas un rôle spécial et légitime, différent de celui qu'on trouve dans rajouter par rapport à ajouter.

Un autre exemple :

"Convaincu de la prochaine réussite de la politique économique du Gouvernement, et pressentant qu'il ne sera peut-être bientôt plus possible de retirer de l'argent liquide au distributeur dans les quantités habituelles, j'ai demandé à la personne en charge de mon compte -- en application de la loi fiscale -- de bien vouloir autoriser le caissier de la BNP à me remettre une somme assez importante. J'ai, par ailleurs, tiré un chèque sur ladite BNP pour alimenter un autre compte dans un autre établissement, afin de ne pas avoir tous les oeufs dans le même panier".

C'est exactement la même action, ce n'est pas le même verbe.

Je vous quitte, car je dois aller acheter du sucre, de l'huile et des pâtes.

Citation
Marc Briand
Comment doit-on prononcer votre nom, M. Rivoallan ?

ri-vo-allan. Mais, évidemment, la rapidité aidant, ri-voi-llan est accepté.

Pourquoi une telle question, M. Briand ?

Tout simplement pour une question de mémorisation. Comme une partition musicale si vous voulez.

On m'apprend qu'un poème de Louise Labé est au programme des élèves de première dite littéraire. Le voici, dans la seule version qui en a été proposée à l'examen de la classe :


Hélas ! à quoi me sert que si parfaitement
Tu louas jadis ma tresse dorée,
Et la beauté de mes yeux comparée
A deux soleils, dont Amour finement

Tira les flèches causes de mon tourment ?
Où êtes-vous, pleurs de peu de durée ?
Et Mort par qui devait être honorée
Ta ferme amour et ton serment répété ?

Donc c’était le but de ta méchanceté
De m’asservir en faisant semblant de me servir ?
Pardonne-moi, Ami, ce que je viens d’écrire

Car j’exagérais dans mon dépit et ma colère :
Mais je suis sûre, où que tu sois,
Que tu souffres le même martyre que moi.


Ce n'est que sur la demande insistante de la classe que le professeur a consenti à donner la version originale. L'argument invoqué par les élèves est intéressant dans sa naïveté : comment allaient-ils pouvoir se souvenir qu'il s'agissait d'un auteur du XVIème siècle, si ce texte était écrit en français contemporain ? Cet argument m'a paru plus juste qu'une question de purisme et il montre à quel point les élèves doivent en permanence lutter contre la confusion bien intentionnée qu'on sème à plaisir dans leurs têtes.



Las ! que me sert, que si parfaitement
Louas jadis et ma tresse dorée,
Et de mes yeus la beauté comparee
A deus soleils, dont Amour finement

Tira les trets causez de ton tourment ?
Où estes vous, pleurs de peu de duree ?
Et Mort par qui devoit estre honoree
Ta ferme amour et itéré serment ?

Donques c’estoit le but de ta malice
De m’asservir sous ombre de service ?
Pardonne moy, Ami, à cette fois

Estant outree et de despit et d’ire :
Mais je m’assure, quelque part que tu sois,
Qu’autant que moy tu soufres de martire.

"itéré serment" va plaire à Jean-Marc. L'adaptation est fautive, ces élèves ont le sens du rythme. Le charme de l'ancien français...

Fautive est vraiment peu dire, cher Marc.

Donques c’estoit le but de ta malice
De m’asservir sous ombre de service ?

devenu :

Donc c’était le but de ta méchanceté
De m’asservir en faisant semblant de me servir ?

Quelle démolition !

Voici le duplicata d'une édition ancienne.

Parfaitement d'accord, cher Orimont, cela m'attriste beaucoup. L'existence de Louise Labé est contestée par une universitaire qui prétend qu'un groupe de poètes lyonnais a monté ce canular. Il est curieux que les œuvres respectives de ces "farceurs" ne valent pas celle de la Belle Cordière.
J'avais un lien sur ce sujet mais il ne marche plus.

Je confirme l'inexistence de Louise Labé : c'est William Shakespeare qui a écrit ses poèmes, afin, me dit-on, de s'exercer au maniement de l'ancien français. (Car Shakespeare savait fort bien, lui notre si contemporain, qu'il s'agissait d'un français pas tout à fait encore au point.)