Virtuose de l'art de parler de cordes dans la maison du pendu, Richard Millet écrit :
"On se moquait naguère, car écrits par des nègres, de ces souvenirs, d'acteurs, d'hommes politiques, de sportifs, de labadens aventureux ou à qui le hasard avait fait la grâce d'une catastrophe ; on ne dira jamais assez que la majeure partie de la production romanesque contemporaine est retravaillée, voire entièrement réécrite, par des
éditeurs, au sens américain du mot, c'est-à-dire par des faux-monnayeurs qui ne veulent plus être pris pour des nègres, le politiquement correct non seulement bannissant ce vocable, mais accréditant l'idée que tout livre publié a sa noblesse romanesque, en un temps où l'objet livre ne vaut plus rien." (
L'enfer du roman - Réflexions sur la postlittérature)