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Littérature et édition

Envoyé par Phénarète 
29 juin 2012, 14:25   Littérature et édition
Petit entretien avec l'actuelle ministre de la Culture : Exclusif : Filipetti : "C'est l'éditeur qui fait la littérature."
Utilisateur anonyme
29 juin 2012, 14:37   Re : Littérature et édition
Personnellement, Aurélie Filippetti me déprime.
Un ami m'a raconté récemment que, à des journalistes à qui elle présentait son nouveau bureau et qui lui disaient : C'est le bureau d'André Malraux, elle a répondu : ...Et de Jack Lang !
Déprimant.
Intéressant. Voilà qui met bien en lumière l'existence de cette caste — sous ensemble du complexe médiatico-politique lui-même sous-ensemble de l'oligarchie globale — composée des "prescripteurs" en matière culturelle : critiques, galeristes, conservateurs, producteurs d'émissions de radio et de télévision, éditeurs de livres et de disques, producteurs et distributeurs de films, etc.

Avec la bénédiction du pouvoir politique, il est affirmé que ce sont eux qui font la littérature, l'art, la musique, le cinéma...

Totalitarisme doux ? Non, totalitarisme de fer dans un gant de velours.
Citation
Marcel Meyer
Totalitarisme doux ? Non, totalitarisme de fer dans un gant de velours.

C'est tout à fait cela, cher Marcel.
Utilisateur anonyme
29 juin 2012, 15:17   Re : Littérature et édition
Totalitarisme doux ?


La « soft-idéologie », douce mais pesante, sécrète en effet un nouveau genre de totalitarisme.
Comme tous les totalitarismes, celui-ci affecte aussi bien la vie publique que la vie privée. Il repose sur l'intériorisation de la règle dominante et sur l'installation d'un version médiatico-politique du Panoptique de Bentham.
Tandis que la télévision désinforme en permanence, le langage de la publicité inspire le style des propagandes. Transparence du côté des contrôles sociaux et de la marginalisation des dissidents, opacité dans les rapports que l'individu entretient avec lui-même, c'est tout un système de normes omniprésentes qui se met en place, entraînant une « surveillance » de tous les instants. La société ressemble alors de plus en plus à ce « grand hospice » décrit avec humour par Edward Limonov, dont les pensionnaires « sont soignés dans un climat mou, mais cependant disciplinaire », tandis que tous ceux qui font obstacle au consensus sont traités comme autant d'« agités » : l'idéal de l'Hospice est l'Hospice lui-même.
Virtuose de l'art de parler de cordes dans la maison du pendu, Richard Millet écrit :

"On se moquait naguère, car écrits par des nègres, de ces souvenirs, d'acteurs, d'hommes politiques, de sportifs, de labadens aventureux ou à qui le hasard avait fait la grâce d'une catastrophe ; on ne dira jamais assez que la majeure partie de la production romanesque contemporaine est retravaillée, voire entièrement réécrite, par des éditeurs, au sens américain du mot, c'est-à-dire par des faux-monnayeurs qui ne veulent plus être pris pour des nègres, le politiquement correct non seulement bannissant ce vocable, mais accréditant l'idée que tout livre publié a sa noblesse romanesque, en un temps où l'objet livre ne vaut plus rien." (L'enfer du roman - Réflexions sur la postlittérature)
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