Le site du parti de l'In-nocence

Communiqué n° 1416, Sur les déclarations de François Hollande lors de la commémoration de la rafle du Vél’d’hiv’

Communiqué n° 1416, lundi 23 juillet 2012
Sur les déclarations de François Hollande lors de la commémoration de la rafle du Vél’d’hiv’

Le parti de l’In-nocence a appris sans grand étonnement, compte tenu de la forte propension de M. François Hollande à la repentance, que l’actuel président de la République accusait la France, pays aux destinées duquel il préside, d’être coupable, à compter de juillet 1942, de la déportation vers les chambres à gaz des juifs réfugiés sur son territoire. C’est porter l’atteinte à la nation plus loin encore que ne l’avait fait durant sa propre présidence M. Jacques Chirac qui, lui, se contentait d’accuser de ces vilenies le seul État français, c’est-à-dire le régime établi après le 10 juillet 1940 à la suite d’un coup d’État.

Le parti de l’In-nocence rappelle que ces déclarations publiques énoncées dans un moment solennel, devant les médias du monde entier, sont contraires à la réalité historique et qu’elles sont une insulte à la mémoire des Français qui, à compter du 17 juin 1940, ont continué la guerre aux côtés des Alliés et, ce faisant, ont transporté la France à Londres, à Libreville, à Koufra, à Buenos Aires, à New York, au Caire, et dans les organisations de la résistance intérieure. L’actuel président de la République, plutôt que d’accabler la France de ces crimes, aurait tout intérêt à s’interroger sur les responsabilités de sa propre famille politique, “humaniste”, “socialiste”, “pacifiste”, ou sur les compromissions de son modèle, François Mitterrand, dans les crimes commis en France sous l’égide de Vichy.

Le Parti de l’In-nocence prend acte, hélas, du fait que ces sinistres déclarations n’ont suscité presque aucune réaction dans les médias, dans la classe politique et parmi les “grandes consciences” de la “pensée critique” ou de l’Université. Il est vrai qu’il est sans doute souhaitable, du point de vue du consensus idéologique obligé, de lourdement insister sur l’antisémitisme qui a pu sévir pour partie et à d'autres époques en France afin de mieux détourner les yeux de celui qu’on voit dramatiquement se développer aujourd’hui, et qui a de tout autres racines, cette diversion ayant de plus l’avantage d’entretenir la haine de notre pays et la culpabilisation de son histoire auprès de tous.
J’ai lu, il y a environ cinq ans, dans une copie d’étudiant de première année de droit (je cite de mémoire) : « Pendant longtemps on a cru que c’étaient les allemands qui avaient exterminé les juifs. Maintenant, grâce au procès Papon, nous savons que les allemands n’étaient pas responsables et que les français avaient tout organisé ».
Communiqué excellent !
Le PS (ancienne SFIO) table, une fois encore, sur la repentance, la culpabilisation et le mépris des faits, de l'histoire pour imposer son idéologie.
Digression : il ne faut pas s'étonner que nos divers ne nous aiment pas. Comment aimer un pays qui s'acharne à se mépriser ?

Pour en revenir au communiqué, gardons, en effet, en mémoire les piliers du régime de Vichy que furent Laval, Darlan et Déat, de sensibilité de gauche pour Darlan, membres de la SFIO pour les deux autres.


[www.assemblee-nationale.fr]
Citation
Véra
Communiqué excellent !
Le PS (ancienne SFIO) table, une fois encore, sur la repentance, la culpabilisation et le mépris des faits, de l'histoire pour imposer son idéologie.
Digression : il ne faut pas s'étonner que nos divers ne nous aiment pas. Comment aimer un pays qui s'acharne à se mépriser ?

Pour en revenir au communiqué, gardons, en effet, en mémoire les piliers du régime de Vichy que furent Laval, Darlan et Déat, de sensibilité de gauche pour Darlan, membres de la SFIO pour les deux autres.


[www.assemblee-nationale.fr]

Bousquet, l'organisateur de la rafle venait aussi de la gauche.
Le passage incriminé:
« Ce crime a été commis en France par la France. Ce fut aussi un crime contre la France, une trahison de ses valeurs que la Résistance, la France libre, les Justes surent incarner dans l’honneur.» (François Hollande)

Pour être honnête, j'ai du mal à comprendre en quoi Mr Hollande porte atteinte à la nation. Il précise que le crime a été commis contre la France, et il salue la France Libre et les Justes qui sont restés la "vraie" France.

Je ne vois donc pas ou est la polémique.
Certes mais à un moment donné (le début de ce que vous citez), il dit bien : un crime commis par la France, ce qui n'a aucun sens, ce qui équivaudrait par exemple à dire que tous les allemands sont des nazis. Dire que la France a commis un crime, c'est impliquer entièrement un pays pluriséculaire, le précipiter tout entier dans le gouffre de l'ignominie.
Dans la mesure ou Flamby dit « en France, par la France, contre la France », il me semble que cela sous entend qu’il y avait soit plusieurs Frances, soit une France déchirée et incohérente, ce qui était le cas je crois bien.
Qu’est ce qu’il aurait du dire, que ce n’était pas la France, mais le Zimbabwe?
(Je pense que vous allez vous faire tancer pour l'emploi de ce sobriquet, cher (chère ?) Miza Lundeks...)

« La France n'a pas d'excuses à donner, ni la République. À aucun moment je ne l'accepterai. Je considère que c'est une demande excessive de gens qui ne sentent pas profondément ce que c'est que d'être français, l'honneur d'être français et l'honneur de la France. »

François Mitterrand, lors des “Conversations (de Jean-Pierre Elkabach) avec un président”, 1993-1994, volet 1/5.
Cher Jean Michel, je n'ai cure de l'avis de Mr Mitterrand. D'autant plus qu'il est très mal placé pour parler ainsi.
Je suis assez d'accord avec Miza Lundeks. En juillet 1942, la France de Vichy, si elle n'était pas républicaine, était toujours la France, elle était d'ailleurs à ce titre toujours l'un des membres permanents du Conseil de la S.D.N. (et ce jusqu'en 1943). N'oublions pas non plus que l'amiral Leahy a été ambassadeur des États-Unis en poste à Paris jusqu'en novembre 1942.

La déclaration de N. Sarkozy au CRIF l'an passé (selon laquelle "la France et l' Allemagne ont eu l'idée folle de la Shoah") me semble nettement plus scandaleuse que celle de F. Hollande.
Cette présence de diplomates américains en France durant le régime de Vichy n'honore pas les Etats-Unis (et montre bien qu'à cette époque-là (de la guerre), ils jouaient encore un billard à plusieurs bandes) ; je ne vois pas en quoi elle accuserait la France.
Elle n'accuse pas mais témoigne du fait que la France de Pétain fut bien la France (au moins jusqu'à la fin 1942, le départ de l'ambassadeur du principal pays Allié est un bon marqueur), et même une France où la plupart des Français vivaient à peu près normalement.

Voici une photo de "Paris-plage 1942" par André Zucca :
Communiqué parfait.

Lundi, le quotidien "Libération" s'en est donné à cœur joie, concoctant 'Une' et dossier empestant l'anti-France, l'un des fonds de commerce de ce journal. Titraille tapageuse, amalgame, photo accusatrice et parole donnée aux entrepreneurs de morale ayant prospéré dans le secteur en plein boom de la repentance. De quoi maudire son pays et culpabiliser pendant cent ans.

Pour la prochaine séance d’auto-flagellation proposée par "Libération", disons, sur le Rwanda, le journal devrait distribuer gratuitement un fouet à ses lecteurs. Ou bien les inviter à une lecture expiatrice, à genoux sur des bris de verre.
Citation
Agrippa
Voici une photo de "Paris-plage 1942" par André Zucca :

On croirait que ces gens avaient oublié la guerre si proche... (comme s'ils avaient pensé que l'Allemagne l'avait gagnée !)
Mon ami Bertrand Renouvin, dans le lien que j'ai mis, fait remarquer que le gouvernement de vichy, l'Etat Français, n'était pas directement élu par le peuple et ne disposait pas de Constitution. Son action ne saurait engager l'ensemble du peuple français.
Les autorités de Vichy furent complices. Pour être complice il faut, les pénalistes vous le diront, un auteur principal, les nazis en l’espèce.
A trop se repentir dans tous les sens on finit par effacer le crime principal. L’étudiant, que je cite plus haut, avait du avoir des professeurs d’histoire très fascinés par la repentance.
Ce qui ne veut pas dire, à mon sens, que la doctrine De Gaulle (reprise par Mitterrand) fut sans faille. Mais n’oublions pas que le discours « La France n’est pas concernée par cela, passons à autre chose » a été élaboré dans un contexte très précis, celui de la pré-guerre froide, qui conduisait à donner priorité à la lutte contre la menace soviéto-communiste.
Voici un extrait du discours de Monsieur Hollande qui me paraît nettement plus sujet à commentaires :

"Chaque samedi matin, dans toutes les synagogues françaises, à la fin de l'office, retentit la prière des Juifs de France,
celle qu'ils adressent pour le salut de la patrie qu'ils aiment et qu'ils veulent servir : « Que la France vive heureuse et
prospère. Qu'elle soit forte et grande par l'union et la concorde. Qu'elle jouisse d'une paix durable et conserve son
esprit de noblesse parmi les Nations ».

Cet esprit de noblesse, c'est la France tout entière qui doit en être digne."



La dernière phrase est maladroite.

[www.elysee.fr]
Se baignait-on dans la Seine à Paris avant 1940 (piscine Deligny mise à part) ? Je crois me souvenir que dans les scènes de 1936 où le populo découvrait les côtes de France (les deux littoraux) à l'occasion des premiers congés payés, les gens se baignaient dans la mer. S'ils prenaient leur bain dans le marigot qui baigne la Capitale en 1942 c'est peut-être bien que les voyages vers les rivages de la Méditerranée (situés en zone libre, par-delà la ligne de démarcation) ne leur étaient pas tout à fait accessibles et partant que la normalité n'était pas celle que voudraient faire accroire ces images.

La propagande nazie de l'Occupation savait travailler la couleur en photographie, pour produire un effet de normalité (le noir et blanc crée toujours un effet tragique, même en filigrane). Redoutez d'en tomber victime avec 70 ans de retard.
Agrippa:

Je suis d'accord avec vous.

Jean-François Chassaing:

De Gaulle a tout de même joué l'appaisement (et plus si affinités) avec l'Union Soviétique.
Quant à l'auteur principal, c'était l'Allemagne et non les nazis. Les nazis seuls n'auraient rien fait.
La grande majorité du peuple français d'hier, désarmé, impuissant, trahi par ses "élites", rongeait son frein en silence mais n'en pensait pas moins même si seule une petite minorité de Français résistaient activement comme ils pouvaient ... exactement comme aujourd'hui. Nos descendants diron-ils de la France actuelle qu'elle a été coupable du remplacement de son peuple par des populations étrangères hostiles et de collaboration avec leur idéologie ?
Cassandre:
"Nos descendants diron-ils de la France actuelle qu'elle a été coupable du remplacement de son peuple par des populations étrangères hostiles et de collaboration avec leur idéologie ?"

J'ai bien peur que oui, et ils auront raison. C'est nous qui votons, c'est nous laissons les "élites" pourrir ce pays, ce sont nos générations qui ont acclamé de Gaulle qui a vendu la France aux pays Arabes pour du pétrole. Nous sommes coupables en tant que peuple.
Mais un peuple trompé par une propagande incessante et totalitaire peut-il être reconnu coupable ?

De plus, le problème d'aujourd'hui est qu'il n'y a aucune possibilité pour qu'une "France libre" soutenue par des pays alliés soit représentée à l'étranger puisque les pays proches ou modérément lointains sont dans le même cas que nous ou carrément hostile à notre combat . Nulle radio Londres, hélas, pour soutenir le moral du peuple et lui faire espérer une quelconque victoire.
Radio Londres aujourd'hui, c'est bête à dire, c'est Internet. Elle est délocalisée. Mais il est vrai que la France, en tant que nation, ne l'était pas moins à l'époque où Vichy croyait pouvoir parler en son nom (cf. le communiqué du P.I. d'aujourd'hui sur la question).
C'est un débat très difficile...

De ce qu'on sait de l'époque, le régime dit "Autorité de fait" agissait, à l'été 1942, avec sinon la sympathie du moins une certaine approbation de la grande majorité des Français.

Les fonctionnaires qui organisèrent la rafle le firent, en grande partie, pour préserver ce qu'ils pensaient être une certaine indépendance de la France occupée par les nazis. Ces fonctionnaires français n'étaient pas, et loin de là, des nazis.

Les études faites à partir des rapports des Renseignements généraux et des rapports des préfets montrent que cette chasse au juif fut un élément déterminant dans la perte de confiance envers le régime. Avant le printemps 42, les Français distinguent assez clairement entre les fanatiques de la collaboration, les amis "modérés" de l'Allemagne vue comme moindre mal (Pierre Laval, par exemple) et les proches du Maréchal. Le rappel de Laval, en avril, les rafles, à l'été, amènent un véritable basculement de l'opinion publique qui réalise que la collaboration est, en fait, l'asservissement.
» Pour être honnête, j'ai du mal à comprendre en quoi Mr Hollande porte atteinte à la nation. Il précise que le crime a été commis contre la France, et il salue la France Libre et les Justes qui sont restés la "vraie" France.

Moi aussi. Tout au plus M. Hollande a-t-il été maladroit, de faire référence avec le même terme à la France de Vichy (qui représentait bien une certaine France, et l'"autorité de fait", comme dit Jean-Marc, en terre de France), et à la France Libre, mais à partir du moment où il mentionne avec force l'existence de cette dernière, et lui rend hommage comme étant la vraie France, trahie à cette occasion, je trouve qu'on lui cherche des poux dans la tête, et ne les y trouve point.
Alain, c'est aussi ce que je voulais dire.

Prise isolément, la phrase : "Ce crime a été commis en France par la France" est insultante.

La prendre globalement en ajoutant : "Ce fut aussi un crime contre la France, une trahison de ses valeurs que la Résistance, la France libre, les Justes surent incarner dans l’honneur", cela me semble vrai.
Citation
Alain Eytan
» Pour être honnête, j'ai du mal à comprendre en quoi Mr Hollande porte atteinte à la nation. Il précise que le crime a été commis contre la France, et il salue la France Libre et les Justes qui sont restés la "vraie" France.

Moi aussi. Tout au plus M. Hollande a-t-il été maladroit, de faire référence avec le même terme à la France de Vichy (qui représentait bien une certaine France, et l'"autorité de fait", comme dit Jean-Marc, en terre de France), et à la France Libre, mais à partir du moment où il mentionne avec force l'existence de cette dernière, et lui rend hommage comme étant la vraie France, trahie à cette occasion, je trouve qu'on lui cherche des poux dans la tête, et ne les y trouve point.

Chers Messieurs,

quelque chose m'échappe :


-- d'abord, Paris était-il en zone libre ?

Article 3.

Dans les régions occupées de la France, le Reich allemand exerce tous les droits de la puissance occupante. Le Gouvernement français s'engage à faciliter par tous les moyens les réglementations relatives à l'exercice de ces droits et à la mise en exécution avec le concours de l'Administration française. Le Gouvernement français invitera immédiatement toutes les autorités et tous les services administratifs français du territoire occupé à se conformer aux réglementations des autorités militaires allemandes et à collaborer avec ces dernières d'une manière correcte.


(Archive de la convention d'armistice, site de l'Université de Perpignan)


-- ensuite, qui obéissait à qui ?

« Les policiers français — malgré quelques scrupules de pure forme — n'auront qu'à exécuter les ordres ! ».

(Déclaration de Dannecker, capitaine SS, à propos de l'organisation de la rafle du Vélodrome d'Hiver, Maurice Rajsfus, La Police de Vichy — Les forces de l'ordre au service de la Gestapo, 1940/1944, Le Cherche Midi éditeur)


-- enfin, une dernière question (en trois temps) :

quand on accuse, à juste titre, les gens qui font des "amalgames" d'attiser les tensions et d'alimenter la confusion (sur l'islam, sur les étrangers, etc.), et sur un sujet aussi douloureux (la déportation), a-t-on soi-même le droit de faire un "amalgame" en accusant "La France" de ce crime ; n'empêche-t-on pas ainsi la recherche d'apaisement durable et de claire compréhension de cette période de l'histoire --- je veux parler de la façon dont les obscurs nazis ont réussi à berner toute ou partie de l'Europe (qui ne manquait pourtant pas de Lumières d'esprit, l'Allemagne en premier lieu, avec sa grande culture... crépusculaire !) ---, apaisement et compréhension qui concourent en grande partie à ce que cela ne se reproduise plus jamais ; et n'entretient-on pas en définitive l'équivoque dont se nourrissent ceux qui, trompant eux aussi le sot avec des "amalgames", veulent faire taire ou faire dire autre chose à la triste réalité (et visent d'autres finalités...) ?
Quelques précisions sur la rafle de juillet 1942 et, plus largement, sur la politique de Vichy face aux exigences allemandes :

[www.herodote.net]
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Pyrrhon,

Le drame de 1940 est à mon avis le suivant. Des gens de bonne foi ont tenté de "sauver les meubles" et sont ensuite allés d'abandons en compromissions.

La France avait une certaine habitude des conventions d'armistice : elle en avait souffert après la guerre de 1870, elle les avait appliqué en Allemagne en 1919.

Dans aucun de ces deux cas des opérations de police d'envergure contre des populations civiles n'avaient été demandées par la force occupante (allemande dans un cas, française dans l'autre).

En 1942, les compromissions battent leur plein, et celle du VEL D'HIV est particulièrement atroce, car elle fut en grande partie exécutée pour, en quelque sorte, sauver une certaine autonomie de l'administration française en zone occupée.

Je vais dire cela autrement. La Norvège, pays nordique et au peuple pétri de qualités suivant les canons de beauté nazis, fit le choix de la non-collaboration institutionnelle et eut un Qisling, qu'on ne peut raisonnablement identifier à la Norvège.

La France eut Pétain et la mise au service progressive de l'occupant de tout l'appareil d'Etat.

C'est un point sur lequel nous devrions réfléchir : à quel moment l'autorité de fait cessa-t-elle d'être la France ? dès le début ? mais alors, quid des pleins pouvoirs ?

Didier, votre opinion ?
C'est la problématique des "pleins pouvoirs": très vite, ils échappent à ceux qui les ont votés.

Quoi qu'il en soit, et très au-delà du cas français, plus on s'y attarde et plus l'on remarque que dans toutes les régions du monde où cette guerre a produit ses bouleversements, apparut la déterritorialisation des nations, qui abandonnèrent leur capitale pour s'atomiser, ainsi de la Chine, qui exista et continua d'exister des décennies durant dans une diaspora, une idée hermogénique d'elle même, pur consensus théorique, avec Taipei pour capitale idéelle et provisoire (comme la France "de Koufra, de Brazzaville, Buenos Aires ou New York", sauf que pour la République de Chine, cela dure encore !). La légitimité morale violée, ravie ici par l'Allemagne nazie, là par le maoïsme en armes, produisit par réaction le recours moderne, ultramoderne, de la déterritorialisation légitime de la nation, laquelle se reforge à neuf dans son Idée. La moderne idée de déterritorialisation, de pan-substitutionalité, et peut-être, qui, sait, grand remplacement, serait ainsi une enfant de cette guerre, qui fut la fois fin du monde et commencement du monde; en Europe, en France en particulier, le grand remplacement, le concept de GR, fut légitimé moins de vingt ans après la réunion de la nation avec elle-même suivant cette ligne de force théorique: l'atomisation des hommes a du bon, est une option, une solution historique. La refondation et la renaissance et la redynamisation des nations s'accommodent des transferts de populations et des transplantations nationales comme le corps malade de transplantations d'organes. Les premières greffes chirurgicales du coeur, dans la fin des années 60, accompagnèrent par l'exemple physiologique et la figure anamorphique du corps les grands transferts de populations travailleuses: le coeur du corps des hommes n'est qu'un muscle nous expliquait-on alors, bref, rien de plus qu'une main-d'oeuvre substituable, comme une autre. Le coeur des hommes, le coeur des nations, et leur âme, nous en devînmes convaincus, n'était plus désormais que force de travail, muscle, cheval-vapeur. L'économie du corps, celle des nations, se passeraient désormais et à jamais de tout coeur, de toute âme, pour s'installer dans la modularité et l'indifférentiation.
Cher Jean-Marc la question est impossible à résoudre.
Les juristes, qui sont des gens simples, considèrent qu'après le vote des pleins pouvoirs (qui emporte délégation du pouvoir législatif à Pétain) il n'y a plus de pouvoir légal (ce qui est exact) et en déduisent, théorie gaulliste, que la France est ailleurs, ce qui est vite dit. Il n'y a certes plus de pouvoir républicain mais il existe une chose qui ressemble à une monarchie non parlementaire et cela a été accepté, illégalement certes, par l'assemblée élue au suffrage universel, qui se trouve être celle du front populaire.
Donc on peut dire l'autorité de fait cesse d'être la France à ce moment.
On peut considérer aussi, comme vous le soulignez, que la France demeure tant qu'il existe une politique autonome. Cela conduit à dire que le premier statut des juifs engage la France, puisqu'il correspond aux fantasmes de l'entourage de Pétain et ne découle en rien d'une demande allemande. La suite est beaucoup plus confuse et pas complétement évidente à reconstituer : On passe de décisions faites pour faire plaisir aux allemands aux décisions prises à la demande des allemands, mais avec le besoin absurde d'y faire participer l'administration française pour avoir l'air de gouverner encore le pays. En ce point on ne peut plus parler de France, mais la limite est impossible à trouver.
Certains, pour la rafle du Vel d'hiv ont souligné que la participation de la police française avait permis de sauver des juifs, ce qui est exact, un certain nombre de policiers ont prévenu pendant la nuit certaines victimes potentielles qui purent fuir. Mais l'idée que, se mettre du coté des bourreaux, permet de sauver un certain nombre de victime est moralement indéfendable, même si elle fut mise en avant par les défenseurs de Vichy après la guerre. D'ailleurs les policiers qui agirent ainsi le firent contre leur hiérarchie. Où est la France dans cette tragédie ?
La Chambre qui vota les pleins pouvoirs à Pétaine n'en avait pas le pouvoir, aux termes de la Constitution. Ce fut donc un acte illégal et illégitime. S'il avait soumis son pouvoir à l'assentiment du souverain, par un référendum, Pétain eût été au moins légitimement le dirigeant de la France.
Pierre-Henri Teitgen, constitutionnaliste bien connu, résistant et ministre (qui rédigea la Constitution de la IVe République), une fois qu'il se fut évadé de son camp de prisonnier, trouva un poste de professeur à Montpellier. Il commença son cours de droit constitutionnel en 1940 par l'affirmation que depuis ce vote des pleins pouvoirs, il n'y avait plus de Constitution, donc plus de droit, plus d'autorité légitime, seulement la force de l'Occupant et ceux qui avaient son agrément.
En partant, De Gaulle se vit transmettre l'autorité par Paul Reynaud, lui-même étant alors sous-secrétaire d'Etat à la guerre et à la Défense nationale - donc membre d'un gouvernement légal et légitime. Cela ne lui donne évidemment pas de légalité pour être le dirigeant de la France, mais son souci de continuer le combat contre une occupation lui donne au moins une certaine légitimité.
Ce qui me frappe chez les socialistes, c'est qu'après avoir à l'époque voté les pleins pouvoirs à celui qui n'empêcherait pas les infamies nationales, ils semblent n'avoir rien de plus pressé ni de plus désiré que de considérer que leur action se confondait avec la France éternelle - or, leur action fut une capitulation devant l'envahisseur et une trahison devant l'ennemi.
C'est exactement ce qu'ils font aujourd'hui avec les populations qui sont hostiles à la tradition française : essentiellement l'islam, le marché, Bruxelles, les Chinois, etc. Ils aiment tellement les idées, leurs idées, qu'ils finissent par haïr les hommes dont ils ont la charge !
"C'est exactement ce qu'ils font aujourd'hui avec les populations qui sont hostiles à la tradition française : essentiellement l'islam, le marché, Bruxelles, les Chinois, etc. Ils aiment tellement les idées, leurs idées, qu'ils finissent par haïr les hommes dont ils ont la charge ! "

Entièrement d'accord.

Des idées qu'ils chérissent en mégalomanes et expérimentent sur le dos du vulgum pecus qui leur sert de cobaye. Il ne s'agit pas d'utopies, comme les révolutions française, bolchevique ou maoîste. En effet, même si celles-ci furent récupérées par des minorités ayant eu accès grâce à elles à un pouvoir sans partage, elles n'en n'émergeaient pas moins du desespoir de peuples acculés à la misère et à l'esclavage, et c'est ce qui a fait leur grandeur quoi qu'on puisse en penser par ailleurs. Or ces utopies modernes ( Grand Remplacement, Mondialisme, Métissage, Diversité) loin de correspondre à un appel désespéré des peuples européens, n'expriment que le caprice d'un quarteron d'utopistes mondains que personne n'avait sonné, à qui personne n'avait strictement rien demandé, caprices dignes, à certains égards, des expériences qu'un Menguele, par mépris pour ces sous hommes qu'étaient à ses yeux les juifs, faisait subir au nom de la "Science" à ces derniers.
Virgil,


Les constitutionnalistes (?) disent ce qu'ils veulent, ils ont juridiquement raison.

Cela étant, je suppose que si on avait demandé aux électeurs français, le 12 juillet 40, si le Gouvernement de l'autorité de fait était légitime, je suis persuadé que l'immense majorité aurait dit "oui".

Par ailleurs, je ne comprends pas du tout le tour que prend ce forum à propos de la guerre : je vois souvent des allusions à une culpabilité socialiste et à une magnifique résistance de droite.

Je crois qu'il faudrait tout de même remettre l'église au milieu du village : la Résistance fut plutôt de gauche, et la collaboration plutôt de droite.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je ne croyais pas que je lirais ça un jour sur le forum de l'In-nocence...
Citation
la Résistance fut plutôt de gauche, et la collaboration plutôt de droite.

Sacré Jean-Marc,

Allez immédiatement commander le livre de l'historien israélien Simon Epstein
UN PARADOXE FRANCAIS
Antiracistes dans la collaboration
Antisémites dans la résistance

et vous m'en direz des nouvelles.
» "Maladroit", vraiment ?

Oui, Cher Didier, vraiment. Tout le monde peut être maladroit ; j’ai du reste du mal à comprendre exactement en quoi mon message renverrait à un « nous » qui pousserions quelques bouchons trop loin, pour tout vous dire.
La question de savoir comment, pourquoi et à quel moment précisément le régime gouvernant la France occupée cessa de pouvoir être appelé « la France » est suffisamment difficile et compliquée en soi, les interventions supra en témoignent, pour que l’expression d’une opinion somme toute modérée en l’affaire, c’est du moins mon avis, requiere une telle référence.

Pour la petite histoire, un mien grand-père maternel, Léon Rozencwajg-Mendel, fut tué à Fresnes Mazincourt, dans la Somme, en 1940, en se battant dans le 22ème régiment de Marche de Volontaires Étrangers. Quand, quelques années plus tard, sa veuve et ses deux petites filles furent arrêtées comme juives, par des représentants de la puissance publique d’un pays qui se nommait encore la France à ce moment-là, elles furent relâchées dans la nuit à cause de cette mort, certains officiers de police ayant vu le tampon « mort pour la France » barrant l’emplacement réservé à son mari dans le livret de famille, ne pouvant l’encaisser, avec la consigne expresse, me fut-il narré, de quitter Paris si c’était possible, et de déchirer l’étoile jaune de tous leurs vêtements. Elles se cachèrent à Amiens chez un oncle durant le reste du temps que dura l’Occupation.

Aucune chicanerie sémantique ne pourra masquer la complexité du réel, et la toujours possible proximité des contraires, mon cher Didier.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Mais, Didier, serions-nous tout de même d'accord pour dire qu'en juillet 1940 l'autorité de fait représentait la France dans l'esprit de l'immense majorité des Français, et que ses actes étaient compris comme engageant la France, alors qu'en mai 1944 une grande majorité des Français considérait ce même pouvoir de fait comme inféodé à l'Allemagne et n'engageant que lui-même ?

Cela me semble assez bien correspondre à la réalité que m'ont racontée non les juristes mais les témoins de l'époque, à la fois ceux qui avaient choisi de Gaulle et ceux qui avaient choisi le Maréchal.
Citation
Jean-Marc
Virgil,

Les constitutionnalistes (?) disent ce qu'ils veulent, ils ont juridiquement raison.

Pas tous. Un grand constitutionnaliste a affirmé que le « Maréchal » étant l’incarnation de la France une constitution, dorénavant, était inutile. Ce brillant universitaire fut mon professeur de droit constitutionnel, ce qui prouve qu’il n’avait pas été fusillé à la libération, mais s’était rallié à la doctrine gaulliste d’absence de la France à Vichy.
L'histoire est compliquée et les hommes ont besoin de vivre.
Jean-Marc, vous abordez un point que les jeunes générations oublient. En 1940, la gloire du maréchal Pétain était intacte. Beaucoup, dont mon grand père, avaient servi sous ses ordres pendant la Première Guerre Mondiale, à Verdun précisément. C'est aussi sur cette confiance que le pouvoir s'est transmis, constitutionnel ou pas.
Citation
Rogemi
Citation
la Résistance fut plutôt de gauche, et la collaboration plutôt de droite.

Sacré Jean-Marc,

Allez immédiatement commander le livre de l'historien israélien Simon Epstein
UN PARADOXE FRANCAIS
Antiracistes dans la collaboration
Antisémites dans la résistance

et vous m'en direz des nouvelles.


Cher Rogemi, remarquez que cet ouvrage est virtuellement interdit dans les universités françaises. On en parle d’ailleurs pas trop ailleurs (en France). Je l’ai cité dans un article, cela m’a valu des réflexions méprisantes.
Pourtant l’essentiel des « révélations » d’Epstein était connu, mais oublié au fond de la mémoire collective Il y reste d’ailleurs, la censure de la bien-pensance aidant.
« cela m’a valu des réflexions méprisantes »

À ce mépris indigné on est évidemment tenté de répondre sur le même mode : nous vivons le temps du mépris.
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