M. Valls procède à une confusion grossière entre les fins et les moyens. Il pense qu'en donnant des papiers d'identité aux immigrés, ceux-ci feront des "efforts" pour s'intégrer. On remarque que cette vue de l'esprit est exactement la même que celle des pédagogistes à l'Ecole : il pensent qu'en mettant des bonnes notes à tous (ou pas de notes du tout, ou des pastilles vertes, ce qui revient au même), les élèves seront "motivés" et fourniront des efforts. C'est un dogme étrange, qui consiste à croire que c'est la réussite qui entraîne la motivation, et non l'inverse. Pour ces idéologues, la réussite est toujours déjà là, les résultats obtenus quoi qu'il arrive. Mais cela revient à faire litière de toute idée de travail, pour ne rien dire du mérite.
Or il en va des papiers d'identité comme de la monnaie et des diplômes. De même que la planche à billets n'a jamais rendu une monnaie plus forte, de même que la planche à diplôme n'a fait que ôter toute valeur aux dits diplômes, la planche à papiers d'identité ne va en rien stimuler les désirs d'intégration des étrangers, mais au contraire diluer la nationalité et l'identité françaises un peu plus encore. La France ressemble de plus un plus à un club de tennis : tout le monde voudrait bien en avoir la carte, pour profiter de ses infrastructures, mais personne ne songerait à s'y faire enterrer (cf. l'affaire Merah).
M. Valls est, dans cette affaire particulièrement irresponsable, dans la mesure où cette décision funeste engage la France à très long terme, sur plusieurs générations ; tandis qu'il ne sera ministre que quelques années — et il le sait.