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La culture de l'excuse en chiffres

Envoyé par Francis Marche 
Il existe un site web passionnant qui permet de "tout" comparer entre deux pays. Pris d'une crise de jeanmarcisme aiguë (Jean-Marc, indûment bridé dans ses fonctions statistiques par des remarques percutantes sur sa "fièvre de la calculette" devant être provisoirement remplacé), je me suis livré à une comparaison tabulaire de la criminalité entre la France et le Japon: I C I

On y découvre une réalité étonnante, un portrait en creux du laxisme de la justice française et de la culture de l'excuse où elle baigne:

1. le nombre des victimes d'agression (répertoriées) en France est TREIZE FOIS celui du Japon (pour une population très inférieure);
2. le nombre des acquittements par les tribunaux est CINQ CENT QUARANTE-CINQ FOIS celui du Japon;
3. le nombre des victimes de viol est SIX FOIS plus important en France qu'au Japon;
4. le nombre des vols de voitures est en France QUATRE FOIS supérieur à celui du Japon;

mais

5. le nombre des criminels en détention par tranche de 100000 habitants en France n'en est pas moins 76% supérieur à celui du Japon

cependant que

6. le nombre des condamnations pour usage, recel ou trafic de stupéfiant est CENT QUARANTE-NEUF FOIS plus important au JAPON qu'en France.

D'où l'on retiendra que:
a) les tribunaux français relâchent (acquittent) à tour de bras;
b) ils ne condamnent pas ou plus guère les usages ou cas de détentions de stupéfiants;
c) le multiculturalisme, ferment de toutes les tensions communautaires qui soient, bien présent en France comme idéologie officielle des appareils d'Etat, compose la toile de fond d'une explosion de la délinquance et de la criminalité, sans commune mesure avec la situation que connaît à cet égard le Japon, pays monoculturel, et cette toile de fond de la société française est aussi celle d'un désengagement des appareils de police et de justice face au crime et à la violence.

Les statistiques parlent plus fort que les idéologues propagandistes de France Culture.
Utilisateur anonyme
29 août 2012, 13:13   Re : La culture de l'excuse en chiffres
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
29 août 2012, 14:02   En attendant Jean-Marc
Jean-Marc risque de dire que la comparaison du nombre de plaintes pour viol dépend de la civilisation en question. Y est-il honteux d’être violée ? Dans ce cas un nombre de viols élevé peut conduire à un nombre de plaintes très faible. Je pense que sur le fondement du nombre de plaintes nous pourrions conclure que le viol est inexistant au Pakistan.
Le nombre faible d’acquittements et de relaxes au Japon peut signifier que les dossiers d’accusation y sont plus solides alors qu’en France ils sont un peu bâclés (ce qui arrive dans la réalité).
Enfin, je fais plus confiance en l’opinion d’un fin connaisseur de la civilisation en question qu’en ces comparaisons un peu floues et retournables à volonté.
Mais attendons le verdict du maître, Jean-Marc.
Utilisateur anonyme
29 août 2012, 14:16   Re : En attendant Jean-Marc
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
29 août 2012, 14:21   Re : En attendant Jean-Marc
Citation
Didier Bourjon
Cher Jean-François, je crois bien que Francis est un fin connaisseur du Japon, de la Chine, et plus généralement de l'Asie, où il réside la moitié de l'année...

C'est bien à lui que je pensais.
29 août 2012, 17:58   Re : En attendant Jean-Marc
Jean-François Chassaing a raison pour le nombre de viols répertoriés, du moins dans l'absolu, car en l'espèce il n'y a pas de si grande différence entre le Japon et la France. Il a déjà beaucoup moins raison je crois pour ce qui concerne la sévérité des tribunaux (et l'on pourrait ajouter le caractère effectif ou non des peines prononcées) : l'impunité quasi-absolue en matière d'incivilités et de petite criminalité en France est un fait, assez facile à démontrer, c'est beaucoup moins vrai au Japon ; cette comparaison statistique est donc significative, même s'il serait utile de la compléter avec les taux de déclaration effective et les taux d'élucidation des crimes et délits, lesquels ne feraient d'ailleurs, gageons le, qu'accentuer le déséquilibre. Mais là où M. Chassaing a vraiment tort c'est sur les deux autres points : les agressions et, encore davantage, les vols de voiture sont les faits de criminalité les mieux connus. Il n'y a pas de biais culturel ici et ces statistiques reflètent parfaitement ce que chacun peut constater en comparant la vie quotidienne dans les deux pays.
Cher Francis,
Vos comparaisons démontrent une chose : la sanction est la meilleure prévention - la crainte de la sanction parce qu'on la sait certaine ! Schopenhauer l'expliquait déjà très bien - il faut être aveuglé par ses fantasmes pour soutenir le contraire.
Utilisateur anonyme
29 août 2012, 19:02   Re : La culture de l'excuse en chiffres
Je voulais simplement dire que la comparaison statistique ne peut se faire que dans des situations culturellement et juridiquement comparables. Pour les vols l’assurance est un point important (qui m’est inconnu en ce qui concerne le Japon). La généralisation (ou l’obligation) de l’assurance entraîne un nombre de plaintes proche du nombre d’infractions. Pour le reste, pour les petits vols cela dépend de beaucoup de chose : Chances de retrouver l’objet, de retrouver le voleur, accueil au commissariat ou à la gendarmerie. De ce point de vue certain policier se « débrouillent » pour que les plaintes ne soient pas enregistrées comme plainte (mais comme main courante) pour ne pas faire baisser les statistiques d’élucidation. Au contraire, dans certain domaine où des circulaires de vigilances ont été transmises, les policiers ont tendance à inciter le plaignant à en rajouter, ce qui conduit à des chiffres surévalués (et aussi souvent à des relaxes car l’affaire ne tient pas devant le tribunal). Ainsi certaines agressions sexuelles n’en sont pas vraiment. Pour le Japon je ne sais vraiment pas comment les choses se passent.
Je suis bien d’accord sur le fait que la justice en France est laxiste et que les peines ne sont pas appliquées. Mais pour avoir travaillé sur des dossiers criminels et correctionnels je vous assure que la relaxe ou l’acquittement sont inévitables dans certains cas tellement le travail en amont a été bâclé par les policiers ou les juges d’instruction. En principe le laxisme conduit à prononcer des peines dérisoires, quand il y a relaxe c’est que le dossier ne tient pas. Je ne connais pas le Japon mais j’ai l’impression que cette désinvolture ne doit pas s’y trouver souvent, mais je peux me tromper. Monsieur Marche pourra sans doute nous éclairer.
Pour les « incivilités impunies », le problème est différent. Les plaintes sont classées sans suite par le parquet qui juge inutile d’encombrer les tribunaux avec ces « petites » choses, il faut garder du temps pour juger Renaud Camus.
En résumé je suis d’accord avec les conclusions mais je pense qu’il ne faut pas trop les appuyer sur ces statistiques.
Concernant les viols au Japon : je n'ai pas d'autres chiffres que ceux du tableau que j'ai mis en ligne. Je crois cependant pouvoir dire qu'ils sont très rares. Mais il convient de faire droit aux objections du prof. Chassaing: les "viols conjugaux" sont probablement moins souvent rapportés aux autorités judiciaires japonaises qu'ils ne le sont en France, pouvons-nous supposer, encore que je n'en sois pas si certain, le Japon cultivant depuis des décennies une rectitude politique toute "californienne" en ces matières.

Je n'ai malheureusement pas les chiffres du nombre d'automobiles par 100 000 habitants au Japon, mais je le crois comparable à ceux de la France. Ils nous permettraient de comparer exactement la proportion de voitures volées dans les deux parcs. Je puis affirmer cependant que ces proportions sont nettement dissemblables au désavantage de la France: un ménage ordinaire possède au Japon 1,6 véhicule automobile, sensiblement comme en France, cependant que la démographie japonaise est encore nettement supérieure à la française, le Japon comptant plus de 127 millions d'âmes (France : 60 millions) en 2011. Les nombre des voitures volées en France étant quatre fois supérieur à celui du Japon pour une population deux fois moindre, il faut donc considérer que le nombre de vols de voiture y sera proportionnellement HUIT FOIS supérieur à celui du Japon à nombre égal de véhicules par ménage. L'assurance automobile est obligatoire au Japon comme en France et personne n'a jamais songé à rouler sans assurance au Japon si bien que nous pouvons supposer la proportion de véhicles volés non répertoriés sensiblement identique dans les deux pays.

Tournons-nous à présent vers la consommation de drogues dites "douces", dont le cannabis:

[www.nationmaster.com]

Les chiffres sont ici accablants pour la France; ils sont particulièrement préoccupants à l'heure où pleuvent les rapports d'experts médicaux sur les ravages neurologiques du cannabis, et c'est ainsi que se révèle un gigantesque problème de santé publique dans la patrie de Pasteur, doublé et aggravé d'une incurie judiciaire généralisée (cf. la très faible proportion de condamnations prononcées par les magistrats français dans les affaires de détention et revente de cannabis). L'heure approche, peut-on voir, où la France découvrira, en plein XXe siècle, qu'elle est le "sick man of Europe" comme était "sick man of Asia" la Chine ravagée par l'opium dans le XIXè siècle. "Sick" (malade) au plan sanitaire certes mais aussi malade d'une économie souterraine qu'alimente le narcotrafic.

Consommation de cannabis:
France : 4,7% de la population
Japon : 0,05%

On consomme 93 fois plus de cannabis en France qu'au Japon ! ou plus précisément, ce qui, en un sens, est pire: la consommation de cannabis touche 93 fois plus de personnes dans la patrie de Cécile Duflot et de Bernard Cantat qu'au Japon. Et encore, doit-on préciser que les chiffres français sont ceux de 1995 et qu'ils ne comprennent pas les jeunes de moins de 18 ans. Il faut donc, pour les aligner sur la situation présente, les majorer considérablement (peut-être de 25 à 30%).
Tout d'abord, je remercie Francis d'essayer d'avoir une approche objective, à partir de chiffres.

Cette comparaison montre bien un des facteurs essentiels en matière d'études statistiques : la nécessaire homogénéité des données et des méthodes de recueil.

Prenons une autre comparaison, celle de la France et de la Finlande :

[www.nationmaster.com]

On voit que le taux de viols est de 60% supérieurs en Finlande. Soit les Finlandais sont particulièrement agressifs, soit la notion de viol et le taux de dénonciations ne sont pas les mêmes.

Idem pour les agressions : j'ai du mal à croire qu'elles soient beaucoup plus fréquentes en Finlande.

Revenons au Japon. Les chiffres nous montrent qu'il y 79 acquittements, contre 40000 en France. On ne parle à l'évidence pas de la même chose. En France, il doit s'agir des acquittements et relaxes, au Japon des seuls acquittements pour crime (encore que le chiffre soit extraordinairement bas).

Donc, pour les statistiques internationales, il est très important que les données soient homogènes et vérifiées.
Utilisateur anonyme
30 août 2012, 19:37   Re : La culture de l'excuse en chiffres
Au risque de passer pour légèrement sénile j’affirme encore et toujours que le taux d’acquittements ou de relaxes n’a rien à voir avec le laxisme judiciaire. Ce dernier se manifeste 1 par des classements sans suite 2 Par des condamnations à des peines ridicules. (Voir le fil Du bon usage de la justice et des lois)
Si vous voulez construire un indicateur de laxisme il faudrait, infraction par infraction, relever l’écart entre les peines prononcées et les peines encourues. Et encore les petites générosités sur la qualification (par exemple poursuivre comme vol simple un vol avec armes) échapperaient à la statistique ainsi que les classements sans suite.
J’attire votre attention sur le fait que longtemps les historiens du droit écrivirent qu’au XIXe siècle les Cours d’Assises étaient sévères en matière d’infraction contre les biens (peu d’acquittements) , laxistes en matière d’infractions contre les personnes (acquittements nombreux). En fait, il semble que les juges d’instruction (en droit la chambre des mises accusation à l’époque) renvoyaient systématiquement les suspects de meurtres et d’assassinat, même si le dossier n’était pas solide, par contre (comme dirait X) ils ne renvoyaient devant la Cour d’Assises que les dossiers « bétonnés » en matière de biens, ce qui explique le nombre très réduit d’acquittement en la matière.
Si vous voulez être méchant avec moi vous pourriez me dire et Mme Caillaux ! Mais ce ne fut pas un acquittement par laxisme mais par respect pour le beau monde, rien à voir. Et d'ailleurs c'était début XXe.
Citation
Virgil
Cher Francis,
Vos comparaisons démontrent une chose : la sanction est la meilleure prévention - la crainte de la sanction parce qu'on la sait certaine ! Schopenhauer l'expliquait déjà très bien - il faut être aveuglé par ses fantasmes pour soutenir le contraire.

Ou se pencher par exemple sur les statistiques américaines.
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