Le site du parti de l'In-nocence

Plusieurs émissions à télécharger.

Envoyé par William P. 
Voici plusieurs émissions intéressantes que je viens d'uploader:

La bibliothèque idéale d'Alain Finkielkraut
- 08. "Le dîner de Babette" de Karen Blixen
- 09. "Le premier homme" d'Albert Camus
- 10. "Histoire d'un Allemand" de Sebastien Haffner

Répliques
- En avant la musique! avec Michèle Reverdy et Jacques Drillon (merci Boris Joyce)

Matins de france culture
- débat Finkielkraut/Moulier-Boutang
Je vous remercie de vos liens, cher William. Avant d'aller y voir de plus près, j'ai été étonné des trois livres que choisit Alain Finkielkraut ; ces oeuvres littéraires sont pleines d'intérêt, bien sûr, mais ne me semblent pas avoir leur place naturelle dans une "bibliothèque idéale", pas dans la mienne en tous cas, si j'ose me comparer à Alain Finkielkraut. Haffner est intéressant, pertinent et agréable à lire en tant que documentariste, mais je ne songerais pas à le placer au-dessus, ou même à côté, d'écrits contemporains dus à la plume d'Allemands victimes et témoins du nazisme (je viens de parcourir quelques essais français de Walter Benjamin, et trois pagesde lui, abusives et partisanes, sur quelque Allemand oublié du temps des Lumières, valent un volume de Sebastian Haffner.

On comprend que Camus puisse aller au coeur d'un philosophe marqué par la tradition française républicaine, mais je n'ai jamais pu m'empêcher de le trouver un littérateur moins intéressant que l'ennuyeux et magnifique Claude Simon, ou que Céline ; bien plus superficiel et creux dans la pensée que l'élégant, profond et fanatique Sartre (comme si l'on pouvait dire que Camus est à Sartre ce que Diderot, avec ses incohérences et ses reculades devant les conséquences nécessaires du concept, est à Rousseau, philosophe véritable).

Quant à Karen Blixen, c'est une très agréable conteuse, mais serais-je injuste de dire que ses récits doivent plus au cinéma qui les a révélés qu'à leur valeur propre? Les plaisirs que donne Le festin de Babette, que j'ai entendu lire en anglais et vu au cinéma dans ses quatre ou cinq langues entrecroisées, sont très grands, mais si l'on va voir les autres ouvrages de l'auteur, on finit par s'ennuyer assez vite. Seule La ferme africaine semble mieux valoir comme livre que dans sa version filmée.

Bon, c'est une question de goûts, bien sûr, mais je m'étonne toujours de la littérature qu'aiment les philosophes de profession. Je les soupçonne toujours de vouloir se détendre en lisant, ce qui est légitime, mais néglige ce qui fait l'essence de la création littéraire (du divertissement certes, mais aussi, plus que du divertissement). Peut-être changerai-je d'avis quand j'aurai suivi les liens que vous donnez.
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