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Rentrée scolaire à Grigny

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 00:41   Rentrée scolaire à Grigny
Article édifiant (comme souvent) sur l'Ecole, et sur la vie en France, en 2012. Le titre dit bien que l'homme y est un loup pour l'homme. Les nombreuses citations reflètent à merveille la méchante parlure qui règne dans l'Education Nationale. On retrouvera aussi tous les protocoles habituels, murayiens à souhait.

Dans un collège de Grigny, une semaine pour "s'apprivoiser"

"Vous n'êtes pas en danger ici". Goguenard, le principal-adjoint du collège Sonia-Delaunay de Grigny accueille vendredi matin les nouveaux professeurs de cet établissement situé en zone sensible.
Cela fait trois quarts d'heure que cet ex-prof d'EPS parcourt l'éventail des conflits - du bavardage à l'agression violente - que ces onze jeunes profs, devront peut-être affronter dans cet établissement situé à mi-chemin entre Grigny 2 et de la Grande-Borne dans l'Essonne, deux cités sensibles.

Dans ce collège les premiers jours de cours ont été remplacés par une "semaine de rentrée citoyenne". Histoire pour les enseignants et les élèves de "poser les règles du vivre ensemble".
Le collège, qui scolarise 460 élèves, dont des jeunes du centre-ville, n'est pas à proprement parler un "établissement ghetto". Il bénéficie de moyens supplémentaires grâce à la labellisation ECLAIR. Mais il traîne une "mauvaise réputation", concède la principale Fabienne Lajaunie qui a eu l'idée de cette "semaine citoyenne".
"On accueille un public fragile, culturellement, économiquement, socialement et comme tous les gens fragiles, ils peuvent basculer dans la violence", détaille ce chef d'établissement de 39 ans.
Au programme de la semaine: des ateliers danse, théâtre, philosophie, l'accueil d'intervenants de la SNCF ou de la mairie, des flash-mobs dans la cour de récréation pour les élèves et pour les enseignants, une visite de Grigny en bus avec une promenade à la Grande Borne, cité régulièrement à la Une des médias mais avant tout lieu de vie de certains élèves.

"S'apprivoiser" "En changeant la rentrée, on veut que l'année scolaire parte avant tout sur des valeurs humaines, affirme Anthony Peter, professeur d'arts plastiques et déjà, à 32 ans, un ancien de Sonia-Delaunay auquel il ne cache pas son attachement après plusieurs semaines. "On cherche à s'apprivoiser et on veut montrer qu'on est là pour eux et qu'en échange aux aussi, doivent être là pour faire leur métier d'élève."
Ouverts, disponibles mais fermes sur la discipline, les enseignants encadrent des ateliers où sont abordées les préoccupations des jeunes comme le racisme ou la violence et durant lesquels les échanges fusent.
Dans un atelier "philo", c'est le thème de la cité qui est ainsi retenu par des élèves de 5e et tout y passe. La cité? "C'est la police", "il y a de la drogue", "il y a des émeutes", "on se connaît tous", "il y a beaucoup d'origines", "la cité, c'est trop cool", etc.

Selon la principale, cette semaine citoyenne doit servir de base à l'année scolaire, notamment pour la communauté éducative: "La bienveillance, c'est le maître mot de l'autorité."
L'initiative semble plaire aux nouveaux arrivants qui rejoignent une équipe jeune et à l'évidence très soudée. "C'est une très bonne entrée en matière. Ca nous met en condition et nous permet d'exclure les a priori", se félicite Charlotte Defillon, professeur d'espagnol, 27 ans.
"La visite de la cité, ça va m'aider avec les gamins pour comprendre leur quotidien. C'est positif", avance Carole Ouattou, professeur de lettres.
Cette première rentrée citoyenne portera-t-elle ses fruits? Fabienne Lajaunie en est convaincue: "On va être les meilleurs cette année!"

article
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 01:30   Re : Rentrée scolaire à Grigny
Ce que vous nous montrez là est véritablement hors-concours, cher Davoudi.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 01:36   Re : Rentrée scolaire à Grigny
Ceci dit, si on prend le temps de jeter un œil à la page d'origine de cet “article”, on constate (outre le fait qu'il est publié par Yahoo.com...) que les commentaires (très mal “écrits”, évidemment) ne manquent pas de bon sens... Une fois encore : décalage complet entre la vision des plumitifs et celle du petit peuple, auquel il reste encore un peu de bon sens.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 02:06   Re : Rentrée scolaire à Grigny
On se demande quel peut bien être le sens des guillemets dans l'expression : « atelier "philo"». Ce pourrait être une légère prise de distance ironique avec la chose désignée, mais on sent bien que l'heure n'est pas à la prise de distance et encore moins à l'ironie dans cet article, on ne badine pas avec les rentrées citoyennes. Pourquoi pas une simple citation neutre du nom que profs et gamins citoyens ont donné à leur atelier ? Mais là encore, à l'évidence pas question d'être neutre, une initiative citoyenne, pensez donc de nos jours, c'est tellement rare, pas moyen de ne pas soutenir une équipe si jeune et si soudée ! Reste donc une troisième possibilité, les guillemets indiquent qu'il s'agit bien de philosophie mais bien sûr pas de cette discipline d'aristocrates grincheux qui prétendaient nous aider à nous écarter de la doxa. Non, bien au contraire, pour les jeunes citoyens et leurs éducateurs, tout comme pour l'auteur de l'article, il va de soi que la philosophie ne peut donner sa pleine mesure que lorsque « tout y passe », lorsque n'importe qui peut dire n'importe quoi, n'importe comment. Reste quand même à réintégrer dans le jeu éducatif les philosophes du passé, ces grognons qui sont quand même sympas et à qui il ne faudrait pas tourner le dos trop vite. L'article ne dit malheureusement rien au sujet du très probable rap écrit à l'issue de l'atelier par les élèves, sous la direction de la prof de lettres à partir d'aphorismes de Nietzsche et de slogans antiracistes et fraternels.
08 septembre 2012, 08:58   Re : Rentrée scolaire à Grigny
"[...] des flash-mobs dans la cour de récréation pour les élèves et pour les enseignants."

Un entraînement à l'organisation de flash-riots dans les rues de Grigny ?

Pour qui sait goûter au spectacle de l'effondrement, cet article est un régal.
« On cherche à s'apprivoiser et on veut montrer qu'on est là pour eux et qu'en échange [e]ux aussi, doivent être là pour faire leur métier d'élève. »

Voilà ce qui s'appelle ponctuer.
08 septembre 2012, 11:19   Re : Rentrée scolaire à Grigny
« La visite de la cité, ça va m'aider avec les gamins pour comprendre leur quotidien » explique le professeur de lettres. C'est bien, les gamins sont en de bonnes mains et les profs aussi du reste.
08 septembre 2012, 15:58   Bouge ta rentrée !
"Ca nous met en condition et nous permet d'exclure les a priori", se félicite Charlotte Defillon, professeur d'espagnol, 27 ans.

Ah, il y a donc quand même un peu d'exclusion...
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 16:53   Re : Bouge ta rentrée !
Nous savons qu'à l'école, de nos jours, l'exclusion est exclue.
08 septembre 2012, 18:38   Re : Rentrée scolaire à Grigny
Réplique, ce samedi 8 septembre traitait de l'Education nationale. (Je n'ai pu entendre que des bribes de l'émission.) Philippe Nemo accusant le projet socialiste de l'école, créer un homme nouveau, s'attira une objection d'Alain Finkielkraut : l'école vise-t-elle vraiment l'avènement d'un homme nouveau, ne cherche-t-elle pas, au contraire, à tout prix, à accommoder son enseignement aux enfants tels qu'ils sont et à se rallier la nouvelle jeunesse dont elle mesure toute la force et quémande la mansuétude ? Philippe Nemo répondit que cet aggiornamento est la débandade de l'utopie égalitaire et qu'il conforte le parallèle entre l'Union soviétique et l'Education nationale.

Disons que si l'école a renoncé à produire l'homme nouveau, elle demeure toute entière ordonnée en vue de sa réception : elle prétend être du sacre et poser la couronne, craignant seulement que l'homme nouveau la lui arrache des mains pour s'en ceindre lui-même, ce qui signifierait, avec l'anéantissement de sa dernière raison d'être, le terme de son histoire. Que l'école prétende conférer sa sacralité à l'avènement d'une jeunesse ensauvagée que la société aura forgé hors de ses murs, c'est ce que laisse entendre Philippe Meirieux qui revendique la ré-institutionnalisation de l'école et ce qui permet de mieux comprendre la manière préconisée. Comment restaurer une institution avec des conseils d'école et des projets d'école, s'étonna Alain Finkielkraut.

Philippe Meirieux se moqua de l'intelligence supérieure et invisible censée émerger de la libre concurrence. Or, chaque fois qu'un point de pédagogie était dénoncé par ses interlocuteurs, Philippe Meirieux se défendait d'en être partisan. Il faut conclure que l'Education nationale est encore davantage livrée aux raisons aveugles du marché que la finance internationale puisque le maître d'oeuvre de la pédagogie en vigueur paraît ne pas reconnaître son petit. On retrouve là cette manie, fort peu marxiste, de surestimer, dans l'ordre politique, les intentions des acteurs (négligées quand il s'agit de morale) et d'ignorer les structures qui déterminent leurs actes. Il n'est pas du ressort du ministère de faire de la pédagogie, les professeurs en faisant tous plus ou moins à leur tête et comme ils peuvent. Philippe Meirieux alignant les formules (de la tension à l'attention...) passa à côté du débat qui devait être politique. Seul Philippe Nemo tenta de se tenir à la critique de la structure, disons de l'institution éducative, jugeant que la dispute pédagogique importe peu.

***

Le jour de la rentrée, quand la sonnerie sonna à huit heures et demi, les parents qui avaient formé avec leurs enfants des rangs approximatifs crurent peut-être, sentant leur coeur se pincer, que l'école était toujours une institution. Vingt minutes passèrent sans que rien n'arrive. Les parents et les enfants ne formaient plus qu'un amas hébété quand d'aucuns, mieux avertis ou plus vifs, se dirigèrent vers des adultes ou l'inverse. Les autres en conclurent qu'il devait s'agir de maîtresses et tâchèrent d'identifier la leur en suivant les camarades de leur connaissance inscrits dans la même classe. Les enfants s'engouffrèrent très vite dans l'école. Les voilà déjà prêts à prendre le RER du matin à Châtelet les Halles.
08 septembre 2012, 20:22   Re : Rentrée scolaire à Grigny
J'ai vécu il y a trois jours la même chose, et ressens le même dépit, teinté de colère, un peu, et d'un début de dégoût.
Un bordel même pas joyeux, anonyme fatras, accueil zéro, des personnels sans tenue, sans manière, aucune forme. De braves employés.
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