Le site du parti de l'In-nocence

Le changement de peuple, c’est maintenant

Envoyé par Renaud Camus 
N’y aurait-il pas là un bon slogan pour les diverses campagnes de l’In-nocence ? Non seulement il reprend pour la corriger une alliance de mots qu’à rendu familier le parti au pouvoir, mais il est de la plus stricte vérité. De plus il se prête à toute sorte de variations : la changement de civilisation, c'est maintenant ; le changement de paysage, c’est maintenant ; le changement de langue, c’est maintenant.
Par écrit, oui mais oralement ça coule pas. Je crains le lapsus du genre le chargement de peuls ou autre gaffe.
L'invasion, c'est maintenant !


Pour rappel :


Non, non, non : le changement de peuple — l’expression n’est pas agressive, elle est seule conforme au slogan hollandien et vraiment, contrairement à M. Briand, je ne lui vois pas de difficulté de prononciation particulière.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 17:26   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
Ce serait une très bonne manière de renverser le bougisme du PS, le changement pour le changement, le "changement absolu", sans origine ni destination. Combler le vide qu'est leur "Changement" tant prôné par des réalités comme le changement de peuple, de civilisation, cela revient presque à leur venir en aide, à leur donner des mots, puisqu'ils semblent incapables d'en trouver.
Utilisateur anonyme
08 septembre 2012, 17:54   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
Ce slogan et ses variations pourraient être inscrits de façon ironique sur des photographies du désastre ambiant : photos de classe contemporaines, qui entérinent à elles seules le Grand Remplacement (le changement de peuple, c’est maintenant) ; photographies de hangars et de stabulations (le changement de paysage, c’est maintenant) ; photographies de banlieues dévastées après une nuit d'émeutes (la changement de civilisation, c'est maintenant).

And so on and so forth...

(Pour une campagne politique aussi réaliste que déprimante)
Oui, c’est tout à fait ma pensée.
And so on and so forth...


C'est un peu lourd, je trouve (je ne sais ce que nos anglicistes distingués en pensent), si vous voulez insister faites comme Yul Bryner dans The King and I, répétant sans cesse "...et cetera, et cetera, et cetera...".
Si une campagne d'affichage était menée, il serait peut-être judicieux d'apposer quelques-unes de ces affiches, au risque de retirer un peu de leur solennité, sur les poubelles des villes que je parcours, elles portent déjà le slogan, changer la ville, changer la vie.
Le changement c'est la disparition !
Le changement c'est la destruction !
Le changement c'est la paupérisation !
Le changenent c'est l'enlaidissement !
Le changement c'est l'abrutissement !
Le changement c'est votre génocide !
Utilisateur anonyme
09 septembre 2012, 13:24   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 08:56   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
Citation
Didier Bourjon
« Si une campagne d'affichage était menée, ... » : voilà bien le cœur du problème.
Le slogan, ses déclinaisons : très bien !
Mais les campagnes ? Mais l'exploitation des suites ?
Les idées ne manquent pas, la capacité à organiser, coordonner, développer, etc. non plus.
Mais avec quelles ressources financières, humaines ?
Voilà qui renvoie opportunément à ceci (communiqué du jour).

J'invite à nouveau, dans la foulée de ce dernier communiqué, tout ceux qui entendent ne pas rester spectateur et commentateur du Désastre à nous rejoindre, dans le but de participer activement à une nouvelle étape, indispensable, dans la construction de notre outil politique — d'une façon ou d'une autre, et quand bien même l'accord de chacun ne serait pas total, à tous égards, avec les positions de l'In-nocence.

P.S. Cela date d'un an, il y est déjà question du maître mot : le changement...
Cela reste valable pour l'essentiel.

Vous avez raison. Je n'ai que trop tardé (j'en ai un peu honte) : le bulletin d'adhésion et le chèque partent illico.
Utilisateur anonyme
10 septembre 2012, 18:07   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
“Le Parisien” : « Je réunirai un comité interministériel sur ce sujet dans les prochaines semaines, pour adopter un plan d'action », a-t-il annoncé. Ce plan sera « d'abord fondé sur l'éducation, la volonté de combattre les préjugés sur l'étranger, sur l'autre, qui restent ancrés dans bien des mentalités et que des vents mauvais ont à nouveau attisés au cours des années passées », a précisé Jean-Marc Ayrault.
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 16:02   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
Fdesouche : « Notre vie quotidienne est améliorée par les arrivées successives de migrants. »
Utilisateur anonyme
11 septembre 2012, 18:34   Anniversaires
L'anniversaire de la défaite des Turcs devant Vienne c'est demain.

Et le 7 octobre c'est l'anniversaire de la victoire de Lépante (sans les Français).
11 septembre 2012, 19:05   Re : Anniversaires
Emmanuel-Philibert(Mais avec le Duc de Savoie, Emmanuel-Philibert...)
11 septembre 2012, 19:45   Re : Anniversaires
« Et le 7 octobre c'est l'anniversaire de la victoire de Lépante (sans les Français). »

"Sans les Français" ? Naturellement puisqu'au Royaume de France, comme l'affirme l'historien Jean Dumont dans Lépante, l'histoire étouffée, le « Roi très-chrétien » était en ce temps-là l'allié des Turcs musulmans !
"... Li 15 agosto, giorno dell'Assunzione di Nostra Signora, uscirono dal porto di Villafranca cento venti galere, che si posero in ordinanza dalla punta del promontorio di Momboron con le prore voltate al castello sino avanti alla città... Dalla banda di terra, i Turchi e i Francesi mescolati insieme continuarono le medesime batterie da tutti i latti [...]"

Storia delle Alpi Marittime - Pierre Gioffredo (1652)
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 01:07   Re : Anniversaires
Citation
Pyrrhon
« Et le 7 octobre c'est l'anniversaire de la victoire de Lépante (sans les Français). »

"Sans les Français" ? Naturellement puisqu'au Royaume de France, comme l'affirme l'historien Jean Dumont dans Lépante, l'histoire étouffée, le « Roi très-chrétien » était en ce temps-là l'allié des Turcs musulmans !

Je pensais que le fait était suffisamment connu pour qu'il soit inutile d'expliciter. Mais j'oubliais qu'on trouve toujours quelqu'un pour expliciter.
12 septembre 2012, 07:24   Re : Anniversaires
Moi qui croyait naïvement vous faire verser une larme sur l'égarement de Charles IX : pauvre de nous ! (d'ailleurs sa fiche wikitruck n'en dit mot ; on y parle cependant abondamment du « massacre de la Saint-Barthélemy » : allez comprendre...)
Piqûre de rappel


La bataille de Vienne - 12 septembre 1683

L'expansion musulmane

Le prophète Mahomet ayant décrété la nécessité d'une guerre sainte, le jihad, destinée à propager l'Islam autant par la parole que par l'épée, les conquêtes musulmanes commençèrent rapidement.
Les chrétiens perdirent très tôt leurs possessions du Proche-Orient, puis l'Espagne, et ne continrent les Maures qu'en 732, lors de la bataille livrée par Charles Martel entre Tours et Poitiers.
Les croisades, qui regroupèrent de nombreuses nations chrétiennes, se soldèrent finalement par un échec.

L'an 1.300 vit les Turcs ottomans devenir prédominants au sein des contrées musulmanes. Ceux-ci se lançèrent rapidement à l'assaut des possessions byzantines et du reste des Balkans. Bien organisés, les Turcs furent victorieux des Serbes à Kossovo, d'une coalition chrétienne à Nicopolis, puis des Hongrois et Polonais à Varna (1444). En 1453, le sultan Mehmet II s'empara de Constantinople.

L'objectif suivant ne pouvait être que le Saint Empire romain germanique et les villes de Vienne et Rome devinrent des objectifs prioritaires. Au XVI ème siècle, les Turcs s'emparèrent de Rhodes, furent victorieux des Hongrois à Mohacs (1526) et mirent, en vain, le siège devant Vienne (1529).

Au début du XVII ème siècle, les Tartares, vassaux des Ottomans, attaquèrent l'Ukraine et des régions frontalières de la Pologne. Victorieux des Polonais à Cacora en 1620, les Turcs s'emparèrent de la forteresse polonaise majeure de Kamienec Podolski mais furent toutefois vaincu, en 1621, à Chocim par une force composée de Polonais et de Cosaques.

Jean III Sobieski
En 1674, Sobieski s'empara de la couronne de Pologne. Désireux de récupérer les territoires occidentaux de Prusse et de Silésie perdus au profit du Brandebourg et de l'Empire allemand, il tenta, durant les années 1677 et 1678, de parvenir à un accord avec les Ottomans. Une paix durable ne put être conclue car le sultan Mehmet IV s'était laissé convaincre par son belliciste grand vizir, Kara Mustapha, d'écraser la Pologne.

En 1683, les Ottomans reprirent leurs offensives en Hongrie, propriété des Habsbourg. La Pologne, alliée à l'Empire, envoya ses forces au secours de ses alliés...

L'armée ottomane
Composée d'effectifs provenant de régions diverses, l'armée ottomane était un conglomérat de Turcs, Serbes, Croates, Albanais , Grecs, Valaques, Moldaves, Hongrois, Géorgiens, Arabes, Tartares,...

La force de l'armée ottomane résidait dans son emploi d'un corps très efficace et des plus disciplinés, celui des janissaires. A l'origine, le corps des janissaires "jeni czeri" était constitué de garçons recrutés, entre l'âge de 8 ans et de 14 ans, au sein des contrées chrétiennes conquises. Les garçons étaient convertis à l'Islam, apprenaient la langue turque et le maniement des armes. Les plus brillants éléments étudiaient les lois et étaient formés au commandement de la troupe. Lors des combats de Vienne, en 1683, 50.000 janissaires, principalement armés de mousquets et se distiguant par leur fanatisme musulman, constitueront l'élite de la force turque.

L'armée turque de l'époque avait parfait sa technique de pose de mines, consistant à creuser des tunnels sous les fortifications avant d'y poser des charges de poudre mises à feu à l'aide de mèches.

Le corps de cavalerie majeur comptait 15.000 hommes. Aux côtés de cette cavalerie principale, on trouvait des troupes provinciales dont la plus intéressante était la cavalerie tartare, très légère et experte dans les missions de reconnaissance et les raids sur les lignes de communication de l'ennemi. Armés d'arcs, de sabres ou de lances, ces cavaliers tartares n'utilisaient jamais d'armes à feu et refusaient souvent de participer à une bataille rangée.

Au total, toutes formations confondues, l'armée ottomane disposera de 200.000 combattants.

L'armée impériale
L'armée impériale et des électeurs allemands reposait surtout sur son infanterie, dotée d'une importante puissance de feu. On avait privilégié l'usage du mousquet aux dépens des piques et des armures. On avait aussi introduit dans les rangs un fort contingent de grenadiers.

L'importance donnée à l'arme à feu avait entraîné le déclin de la cavalerie dont les charges à l'arme blanche avaient pratiquement disparu. La nouvelle tactique de la cavalerie consistait plutôt aux tirs par rangs successifs.

Les calibres en usage dans l'artillerie avaient été unifiés et le déplacement des pièces de campagne avait été facilité.

L'armée polonaise
L'armée polonaise de l'époque se présentait comme l'une des meilleures d'Europe et était constituée de deux grandes tendances...
On trouvait une armée de recrutement nationale, encore à forte tendance féodale surtout en matière de cavalerie.
On trouvait également une armée composée de mercenaires étrangers, plus importante en nombre, et construite sur le modèle occidental.

Très bien instruite et très performante, l'armée polonaise souffrit en permanence d'un problème de manque d'effectifs.

Le cavalier lourd, husarz, armé d'une lance de 5 mètres, constituait l'essentiel de la cavalerie. Rangés sur deux rangs, les hussards chargeaient à la lance et n'utilisaient l'épée que si la lance venait à se briser. Capables de combattre à pied et inspirant la terreur à leurs adversaires ils furent bien souvent victorieux mais lors de confrontations contre des armées occidentales, comme celles de la Suède par exemple, ils furent souvent repoussés par le feu des mousquets.
A Vienne, on comptera 3.200 hussards polonais. Ils seront épaulés par 8.000 cavaliers semi-lourds et 2.400 cavaliers légers.

L'infanterie polonaise, composée de paysans, et dotée d'une bonne puissance de feu grâce à des mousquets légers, disposait d'environ 11.000 hommes lors de la bataille.

Les Polonais utilisèrent enfin 28 canons de campagne lors de leurs opérations autour de Vienne...

Le siège de Vienne
Au début de l'offensive ottomane, l'armée autrichienne de l'empereur Léopold Ier , disposant à peine de 27.000 hommes, ne parvint pas à contenir l'envahisseur sur les frontières, ni à arrêter les Turcs sur les rives du Raab.

Léopold dut se résoudre à quitter Vienne dont il confia la défense à 11.000 hommes dirigés par le comte Ernest Starhemberg. La défense allait durer 62 jours. Les Turcs commençèrent à saper les défenses de Vienne le 14 juillet 1683. Le roi polonais honora ses obligations en dégarnissant les défenses de son propre pays mais non sans menacer le comte Thököly, qui dirigeait la Hongrie pour le compte des Ottomans, de terribles représailles si celui-ci profitait de cette situation

La première armée de renforts à parvenir sur la rive gauche du Danube fut celle de Maximillien-Emmanuel, électeur de Bavière. Forte de 11.000 hommes, elle constituait une force bien entraînée et des plus fiables.
Dans le courant du mois d'août, elle fut rejointe par celle de Souabe-Franconie (9.000 hommes) conduite par le comte Georges-Frédéric Waldeck, puis par celle de Saxe (11.500 hommes) sous le commandement de Jean-Georges III.
La dernière armée à parvenir sur place, mais aussi la plus attendue, fut la force polonaise de 27.000 hommes de Jean Sobieski.

Ce dernier fut placé au commandement de l'ensemble des forces lors du conseil de guerre de Stettelsdorf, le 4 septembre 1683. Sobieski décida de placer ses forces au nord-ouest de Vienne avec, à gauche l'armée impériale, au centre les contingents allemands, et à droite les forces polonaises.

Les sapeurs de Mustapha avaient réussi à démolir une partie des murs de Vienne mais, étrangement, les Turcs ne prirent aucune disposition contre Sobieski après avoir appris son arrivée imminente .
Au matin du 12 septembre 1683, l'armée de Sobieski marcha à la rencontre des Turcs. Mustapha lança une contre-attaque avec le gros de ses troupes et le combat fut acharné de l'aube au crépuscule. Le combat se joua sur le flanc droit lorsque l'infanterie polonaise attaqua les Janissaires retranchés dans des bois et parvint à s'emparer du terrain.

À 15 heures, quatre groupes de cavalerie, l'un austro-allemand et les trois autres constitués de hussards polonais, soit 20 000 hommes en tout, chargèrent en descendant des collines avec le roi Sobieski à leur tête. Ils poussèrent jusqu'au camp ottoman, tandis que la garnison de Vienne effectuait une sortie et se joignait au combat. Les janissaires du grand vizir se battirent jusqu'au dernier cependant que le reste de l'armée ottomane se retira en désordre, abandonnant sur place canons et provisions. En moins de trois heures la bataille était gagnée et les Turcs forcés à une retraite désordonnée, drapeau du Prophète en tête.
Dans le butin que récupèrent les vainqueurs figuraient 500 sacs de café qui permirent aux Viennois d'être les premiers Européens à siroter une tasse de café à la crème fouettée accompagné de sucre ou de lait pour en adoucir le goût (et agrémentée d'une patisserie originale de l'époque : un petit pain brioché en forme de croissant de lune, symbole du drapeau turc). Le café-crème et le croissant étaient nés!

Le début du reflux ottoman
Les Turcs perdirent environ 15.000 hommes et les alliés 4.000 (dont 1.500 tués). Kara Mustapha paya la déroute de sa tête, le 25 décembre 1683.
Fortement affaiblie, la Turquie dut abandonner la majeure partie des Balkans et fut réduite à signer le traité de Karlovitz, en 1699, face à une Sainte Ligue renforcée par des pays tels que la République de Venise, la Papauté et la Russie.

La période de l'expansion ottomane était révolue.

La source
Nécessaire et utile piqûre. Un grand merci.
L'attitude des Ottomans envers Sobielski s'explique sans doute en partie par le fait que l'allié des Ottomans en Europe, Louis XIV, avait fait savoir par son ambassadeur Guilleragues que les mesures prises dans le Luxembourg n'étaient que poudre aux yeux, que son véritable objectif était de mettre à genoux Léopold, et que pour cela une intervention ottomane ne verrait pas les Français se rallier aux autres forces occidentales. Dans le même temps, Guilleragues était chargé de faire savoir que cela n'était pas valable pour la Pologne et qu'en cas d'attaque ottomane contre la Pologne, la France interviendrait.

Pour les littéraires, je signale que le remarquable ambassadeur Guilleragues est l'auteur des Lettres portugaises.
Cher Jean-Marc, Les Lettres Portugaises sont de Racine.
Comment cela ? je les ai toujours crues de Guilleragues...
En effet, comment cela ???
Merci, cher Marc, je l'ignoraich.
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 10:36   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
Le changement de peuple commence ?, continue ? par le changement de dirigeant :

"Harlem Désir, enfin premier !

[tempsreel.nouvelobs.com];
Les « Lettres d’une Religieuse Portugaise » ne sont pas de Guilleragues mais de Racine

Pour l’établir—la preuve indiscutable est inaccessible—on peut énumérer des présomptions qui en nombres conséquents devraient convaincre ou faire douter les partisans de Guilleragues.
Ce dernier n’avait aucune raison d’écrire cette « tragédie par lettres » alors que Racine avait ce sujet tout prêt en rentrant d’Uzès. Je développe dans ma pièce, « Racine,tragédie », l’idée suggérée par Jean Pommier(« Aspects de Racine », Nizet 1954) d’une œuvre autobiographique.
Du temps de Cromwell plusieurs familles anglaises suivirent les Stuart en exil en France. Ce fut le cas de la famille Hamilton dont les enfants furent élevés à Port-Royal des Champs et Port-Royal de Paris. On connaît Antoine Hamilton pour avoir publié les « Mémoires du comte de Gramont » mais on connaît moins sa sœur Elisabeth qui garda du monastère proscrit le plus vivace des attachements. Je soutiens qu’une idylle exista entre Jean Racine et Elisabeth Hamilton au grand dam de la mère Angélique qui bénit l’occasion de les séparer(je sais que je m’avance beaucoup). A la restauration des Stuart Elisabeth retourna en Angleterre mais saisit l’occasion de revenir en France en épousant le chevalier de Gramont. De son côté Racine ne fit rien pour rester à Uzès et revint à Paris pour régler ses comptes. Il y eut la « Querelle des Imaginaires » où il exprime sa rancune contre la mère Angélique. Son dépit par rapport à Elisabeth s’exprimera dans ces fameuses »Lettres d’une Religieuse portugaise ». Il écrit et fait jouer ses pièces puis, après Phèdre, en 1677, il se marie et devient historiographe du Roi. Avec un appartement à Versailles et, plus tard, une chambre à Marly il fait partie des proches de Louis XIV. Il retrouve donc Elisabeth sur le mode d’un amour sublimé et néanmoins complice. Leurs filles respectives seront élevées à Port-Royal et, petit à petit, le clan Racine va supplanter le clan Arnaud. N’oublions pas que la tante de Racine, la mère Agnès de Ste Thècle, deviendra abbesse de Port- Royal des Champs. On pourrait multiplier les détails qui montrent l’activité occulte que nos héros déploient dans l’espoir de faire revivre Port-Royal avec la confiance du Roi. Ce sera peine perdue.

On peut déjà noter la cohérence de cette hypothèse dans la comparaison des milieux. Racine jouissait à Port-Royal de la sympathie générale. Elève doué il était même, à n’en pas douter, un espoir, un futur défenseur. On peut lui prêter aussi un certain prestige auprès des autres pensionnaires, garçons et filles.
Le style des « Portugaises » fait penser au style des religieuses :lire notamment Jacqueline Pascal et la mère Agnès chez qui on retrouve l’expression : »tout le reste n’est rien » . Le ton est à la « désublimation » dans les « Portugaises » qui utilisent un langage influencé par la prière et les textes sacrés pour parler d’un attachement terrestre. Il n’y avait que Racine pour manier ces nuances à la perfection.
On voit aussi fonctionner dans les « Portugaises » le vieux système des yeux et du cœur comme dans le théâtre de Racine du début à la fin. Il n’est pas inutile de rappeler l’influence d’Arnaud d’Andilly, traducteur de St Augustin et de Thérèse d’Avila. La lettre de Racine à Arnaud d’Andilly confirme cette filiation intellectuelle.
Comme dans le théâtre de Racine, les « Portugaises » font état d’une sacralisation souhaitée de l’ amour. Les héros raciniens ne se contentent pas d’une liaison mais désirent avant tout une reconnaissance telle que la propose le mariage chrétien . Si Phèdre n’est pas janséniste—pardon Marcel Proust—elle est certainement chrétienne.
Les « Lettres d’une Religieuse Portugaise » sont restées anonymes pour deux raisons :Guilleragues n’avait, vivant ou mort, aucune raison d’en revendiquer la paternité puisque il n’en était pas l’auteur et Racine avait de bonnes raisons de garder le secret du seul fait que côtoyant la comtesse de Gramont auprès du roi il eût été plus que maladroit de faire allusion à ce texte teinté d’un ressentiment désormais oublié. Une lettre de Guilleragues à Racine montre, en forme d’allégeance, qui est le maître et qui est l’élève.

Claude Barbin, qui publia les « Portugaises », était l’éditeur de Racine. Par ailleurs ce brave homme de Guilleragues n’a rien écrit de significatif. Qu’il ait obtenu le Privilège pour l’impression des « Portugaises » ne prouve pas qu’il en fût l’auteur mais qu’il savait rendre service à l’occasion. L’ascension de Racine a fait beaucoup d’envieux tel Bussy-Rabutin qui se voyait historiographe et que sa cousine, Madame de Sévigné, consolait en disant : « Racine passera comme le café ». Invitée quelques années après par le Roi à une représentation d’ « Esther » elle ne fut pas avare de compliments pour un auteur au sommet de sa gloire et qui allait être anobli un an plus tard. Enfin il faut pardonner à Saint-Simon ses médisances sur la fin de Racine car il a dit du bien de la comtesse de Gramont ; ce que Racine eût tellement approuvé.
C'est une hypothèse intéressante, en effet, mais il me semble que la majorité des érudits penche pour Guilleragues, une minorité pour Racine, et une minorité pour une rédactrice effectivement religieuse.

Mettons donc dans mon message sur l'ambassadeur "à qui sont attribuées les Lettres portugaises".
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 14:48   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 14:50   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
Excusez-moi d'insister sur le sujet et de revenir à des choses plus terre-à-terre mais le Parti a-t-il prévu un communiqué à la suite du choix d'Harlem Désir ?
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 15:46   Re : Le changement de peuple, c’est maintenant
(Message supprimé à la demande de son auteur)
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