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Le mariage homosexuel, c'est maintenant !

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
24 septembre 2012, 09:28   Re : Le mariage homosexuel, c'est maintenant !
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Rogemi
On peut s'imaginer ce que pourrait être la vie d'un enfant élevé par un couple gay dans une France où vivent en l'an 2050 30 ou 40 ou 50 % de musulmans..
La logique de non résistance aux lobbies entraîne les politiques aux capitulations les plus lâches. Ils ne se préoccupent à l'évidence même pas des situations qui en découleront inévitablement . Le jour où les débandades tous azimuts qui abandonnent aux geignards, aux gueulards et aux vociférateurs, nos règles, nos principes, nos valeurs, les bases de notre civilisation en somme, laisseront face à face les familles "lego" multiformes et les barbus frénétiques que l'avancée irrésistible de l'islam aura doté d'un réel pouvoir de contrôle social, il y aura de la lapidation dans l'air.
Citation
il y aura de la lapidation dans l'air.

C'est une probabilité qui fait froid dans le dos !
On peut s'imaginer ce que pourrait être la vie d'un enfant élevé par un couple gay dans une France où vivent en l'an 2050 30 ou 40 ou 50 % de musulmans.

J'appelle cela de la dimmitude par anticipation. On peut aussi tout simplement s'imaginer ce que serait la vie d'un couple gay dans une France où vivent en l'an 2050 30 ou 40 ou 50% de musulmans et interdire tout de suite l'homosexualité par mesure de prévention.
La logique de non résistance aux lobbies entraîne les politiques aux capitulations les plus lâches.

Mais bon sang de quelle "politique de capitulation des plus lâches" nous parlez-vous Alain L. sinon de celle qui consiste à s'interdire quelque chose au motif que les musulmans bientôt majoritaires la désapprouveront !
Les "couples homos immatures, dingues, alcooliques et instables" ne souhaitent pas avoir d'enfant Francmoineau. Renseignez-vous.
Utilisateur anonyme
24 septembre 2012, 13:59   Re : Le mariage homosexuel, c'est maintenant !
Citation
Francis Marche
La logique de non résistance aux lobbies entraîne les politiques aux capitulations les plus lâches.

Mais bon sang de quelle "politique de capitulation des plus lâches" nous parlez-vous Alain L. sinon de celle qui consiste à s'interdire quelque chose au motif que les musulmans bientôt majoritaires la désapprouveront !
Non, non, Francis Marche, vous m'avez mal compris, je ne désapprouve pas le mariage homosexuel parce qu'il risque d'être fortement désapprouvé par les musulmans, mais parce qu'il est contraire à ce qui me semble être l'esprit du mariage, tel qu'il a été façonné par des millénaires d'histoire, dans la quasi totalité des peuples, au travers d'une multitude de formes, mais toujours fidèle au schéma anthropologique fondamental : un homme, une femme (la formule pouvant se répéter : un homme, une femme, plus une femme, etc.. Rarement l'inverse). Une union entre des personnes de sexe différent. Bon nombre de sociétés ont toléré voire choyé l'homosexualité, mais aucune (à ma connaissance) n'a jamais inventé cette incongruité : le mariage entre personnes de même sexe. La nôtre s'y achemine pour les raisons que j'ai esquissées et rassemblées sous l'expression "politique de capitulation et de débandade". Céder aux groupes de pression, abandonner les règles et les repères traditionnels (au prétexte qu'ils le sont), ne tenir à rien qu'à l'air du temps, ne rien tenir que le pouvoir. Ainsi d'un côté on abat une institution essentielle de notre société (probablement de toute société), de l'autre on cède aux exigences d'une communauté religieuse de plus en plus arrogante et agressive. On ne tient aucun terrain, on ne résiste sur rien : dans ce désert moral et spirituel qu'est devenu le fonds idéologique de l'époque ne s'affronteront plus que les caprices impudiques des quelques activistes qui pensent avoir une revanche à prendre sur des siècles d'oppression et les furies des sectateurs d'une religion pétrie de violence et d’intolérance. Jusqu’ici le terrain de jeux était assez vaste pour que chacun mène sa guerre dans son coin mais vu la rapidité de l’expansion des uns et des autres (des autres surtout), la rencontre aura nécessairement lieu.
Citation
On ne tient aucun terrain, on ne résiste sur rien : dans ce désert moral et spirituel qu'est devenu le fonds idéologique de l'époque ne s'affronteront plus que les caprices impudiques des quelques activistes qui pensent avoir une revanche à prendre sur des siècles d'oppression et les furies des sectateurs d'une religion pétrie de violence et d’intolérance. Jusqu’ici le terrain de jeux était assez vaste pour que chacun mène sa guerre dans son coin mais vu la rapidité de l’expansion des uns et des autres (des autres surtout), la rencontre aura nécessairement lieu.

Excellent.

Mais vous savez nos deputés cédent sur tout et pas seulement sur les lois de tripotage sociétal. Ici en Allemagne le Bundestag a voté à 620 voix vontre 12 une loi sur le mandat d'arrêt européen que personne n'avait lu mais qui modifie de manière scandaleuse la législation nationale de chaque pays appartenant à l'UE.

Un allemand ou un francais peut être extradé vers l'Italie ou la Grèce, etc... sans que le dossier soit réellement vérifié par le parquet du pays d'origine. Il y a des gens en prison depuis des années pour des délits qu'ils n'ont pas commis.

Cette loi a eté ensuite cassée par la cour constitutionnelle de Karlsruhe. Mais au niveau législatif tout est à l'encan...

Il y a des gens en prison depuis des années pour de délits qu'ils n'ont pas commis
Cher Alain,

Aucun enfant de couple homo n'apprendra jamais, quelque jour de son adolescence, qu'il est venu au monde pour "arrondir les allocs". Les enfants de ces couples au moins, pourront tous se targuer d'avoir été désirés (sachant que la nature n'aura pu en aucun cas offrir l'enfant au couple "en cadeau", comme elle le fait généreusement aux hétéros).

Au risque de passer ici pour fou ou pitre, je vous le dis: une société de haute civilisation devrait exiger de tout couple candidat à la parentalité, quelle que soit son orientation sexuelle ou son genre, un brevet de parent comme elle exige aujourd'hui des automobiliste l'obtention préalable du permis de conduire, ou des aviateurs du dimanche un brevet de pilote, avec épreuves pratiques de puériculture (test d'une nuit dans les hurlements d'un nourrisson qui fait ses dents) et théoriques (l'éducation dans toutes ses facettes), de sorte que chaque couple sache très exactement ce qui l'attend, et ce qu'attend l'enfant. L'orientation sexuelle dans cette affaire, du reste pas davantage que "l'amour" entre les deux candidats du couple projetant sa parentalité, ne devrait y avoir la moindre part, ni faire l'objet de la moindre considération.
Utilisateur anonyme
24 septembre 2012, 18:39   Re : Le mariage homosexuel, c'est maintenant !
Citation
Francis Marche

Au risque de passer ici pour fou ou pitre, je vous le dis: une société de haute civilisation devrait exiger de tout couple candidat à la parentalité, quelle que soit son orientation sexuelle ou son genre, un brevet de parent comme elle exige aujourd'hui des automobiliste l'obtention préalable du permis de conduire, ou des aviateurs du dimanche un brevet de pilote, avec épreuves pratiques de puériculture (test d'une nuit dans les hurlements d'un nourrisson qui fait ses dents) et théoriques (l'éducation dans toutes ses facettes), de sorte que chaque couple sache très exactement ce qui l'attend, et ce qu'attend l'enfant. L'orientation sexuelle dans cette affaire, du reste pas davantage que “l'amour” entre les deux candidats du couple projetant sa parentalité, ne devrait y avoir la moindre part, ni faire l'objet de la moindre considération.

Si seulement...
Citation
Les enfants de ces couples au moins, pourront tous se targuer d'avoir été désirés (sachant que la nature n'aura pu en aucun cas offrir l'enfant au couple "en cadeau", comme elle le fait généreusement aux hétéros).

Vous nous faites honte. Arrêtez de fayoter c'est insupportable.
Utilisateur anonyme
24 septembre 2012, 19:13   Re : Le mariage homosexuel, c'est maintenant !
Cher Francis,
Qu'il y ait des parents indignes et des enfants malheureux dans des familles classiques, à parents hétérosexuels, est un fait incontestable. Cela n'ouvre me semble-t-il aucun droit aux couples homosexuels : ni au mariage, ni à l'enfant. Les carences des uns ne légitiment nullement les exigences des autres. Transposez ce schéma dans n’importe quel autre contexte et vous en constaterez l’irrecevabilité.
De plus pourquoi posez-vous comme certain que les motivations des couples homosexuels seront assurément pures de tout calcul, que leurs histoires familiales seront sans conflit, que leurs enfants seront toujours élevés dignement, qu'ils aient été désirés ardemment ou pas? Cet angle d'attaque de la question ne me parait pas pertinent.
Et s’il fallait prioritairement prendre en compte l’intérêt de l’enfant, on ne pourrait écarter les considérations sur le possible ou probable besoin d’un couple parental différencié sexuellement (un père et une mère, pour dire les choses simplement) pour l’équilibre de l’enfant. Nous n’avons certes aucune certitude là-dessus, mais d’assez fortes raisons de le penser. Le principe de précaution, que l’on fait jouer pour des enjeux autrement moins graves, est bien facilement oublié ici. J’évoque à peine les difficultés d’avoir à afficher cette hétérodoxie familiale dans la cour de l’école, on en a parlé plus haut sur ce fil.
Votre idée d’un brevet de parent prête effectivement à sourire. Dieu merci, les gens qui font des enfants le font dans un abandon spontané à la loi de l’espèce qui les exonère de ce genre d’obligation. Je ne suis d’ailleurs pas sûr qu’on puisse faire de cette étonnante contrainte la pierre de touche d’un haut degré de civilisation. J’y verrais pour ma part un instrument de contrôle social digne du Meilleur des mondes. Laissez faire la nature Francis, et permettez moi de vous dire, d’expérience, que l’exercice de la paternité qui sollicite le plus profond de votre être, n’a rien à voir avec un quelconque savoir, et n’en n’a pas grand-chose à faire.
Je vous invite à jeter un coup d’œil sur l’excellent papier qu’avait consacré à cette question Philippe Murray en 2004. Il s’intitule « Le mariage transformé par ses célibataires mêmes » et l’on y trouve une analyse impitoyable des ressorts de cette révolution avec quelques passages pleins de saveur : « La marche sans fin vers l’égalité absolue remplace, chez les minorités dominantes et furibondes, le défunt sens de l’Histoire » (Essais. Les Belles Lettres. 2010). Ce texte, vieux de huit ans, est à ressortir tel quel et à verser d’urgence au dossier en débat.
S'il s'agit de tout envisager, on peut envisager qu'être désiré n'offre pas plus de garantie que ne l'être pas et je vous vois très bien, Francis, faire une ébouriffante démonstration du poids terrible et insupportable que fait peser sur un enfant le fait d'avoir été désiré.

Quant à "passer un brevet de parentalité", c'est la mesure utopique par excellence, pour ne pas dire le premier objet de l'utopie, avec tout ce que cela peut signifier.
Orimont,

Le désiré est dépositaire du droit divin d'adresser le mot de Cambrone à ses désirants.

Le non-désiré n'a aucun droit, aucun appui. Il n'est investi que du maigre droit d'exister.
Je vous invite à jeter un coup d’œil sur l’excellent papier qu’avait consacré à cette question Philippe Murray en 2004. Il s’intitule « Le mariage transformé par ses célibataires mêmes » et l’on y trouve une analyse impitoyable des ressorts de cette révolution avec quelques passages pleins de saveur : « La marche sans fin vers l’égalité absolue remplace, chez les minorités dominantes et furibondes, le défunt sens de l’Histoire » (Essais. Les Belles Lettres. 2010). Ce texte, vieux de huit ans, est à ressortir tel quel et à verser d’urgence au dossier en débat.

C'était chose faite un peu pus haut dans ce même fil, cher Alain L.

Citation
Francmoineau

[www.philo5.com]
Merci cher Alain de nous avoir remérmoré ce texte absolument génial de Muray. Un extrait ci-après :

Citation
Par-delà le néo-mariage, et quelques autres revendications divertissantes, c'est la réduction au silence du moindre propos hétérodoxe qui se profile, c'est l'écrasement légal des derniers vestiges de la liberté d'expression, c'est la mise en examen automatique pour délit de lucidité.
Laissez faire la nature Francis, et permettez moi de vous dire, d’expérience, que l’exercice de la paternité qui sollicite le plus profond de votre être, n’a rien à voir avec un quelconque savoir, et n’en n’a pas grand-chose à faire

Permettez-moi de vous dire qu'il arrive à la nature de faire très mal les choses, d'expérience, et que l'exercice de la paternité (auquel je me suis livré corps et âme par trois fois en sus du quatrième exercice (primitif) de mes parents sur ma jeune personne) a beaucoup à voir avec le savoir, l'enseignement et la transmission de l'expérience des aînés et des prédécesseurs.
Utilisateur anonyme
24 septembre 2012, 20:12   Re : Le mariage homosexuel, c'est maintenant !
Citation
Francmoineau

C'était chose faite un peu pus haut dans ce même fil, cher Alain L.

Citation
Francmoineau

Désolé, je suis un très mauvais lecteur sur écran.
Utilisateur anonyme
24 septembre 2012, 20:55   Re : Le mariage homosexuel, c'est maintenant !
Citation
Francis Marche
[iPermettez-moi de vous dire qu'il arrive à la nature de faire très mal les choses, d'expérience, et que l'exercice de la paternité (auquel je me suis livré corps et âme par trois fois en sus du quatrième exercice (primitif) de mes parents sur ma jeune personne) a beaucoup à voir avec le savoir, l'enseignement et la transmission de l'expérience des aînés et des prédécesseurs.
Bien, bien, mais convenez que vous vous en êtes finalement bien tiré sans avoir le diplôme!
Convenez également que ce point ne règle pas la question du mariage homosexuel et de l'adoption, ou de l'obtention d'enfant par tout autre moyen, des couples homosexuels.
24 septembre 2012, 21:05   Faut voir
"Le désiré est dépositaire du droit divin d'adresser le mot de Cambrone à ses désirants."

En d'autres termes, l'enfant désiré a la liberté divine d'infliger une déception à qui l'a désiré, ce qui peut se révéler une charge si lourde à porter qu'elle gâche la vie. Il est débiteur, position éventuellement inconfortable. Il a la liberté de ne pas répondre au désir qu'on a eu de lui et, en effet, d'un certain point de vue, il forge là une arme redoutable pour affronter la vie.

Du côté du "non-désiré", la situation ne l'est pas moins, éducative, par l'occasion d'un apprentissage très utile car il lui appartient d'inverser la tendance, de mettre du désir là où il n'y en avait pas à l'origine, ce qui ne l'en arme pas moins dans la vaste carrière.

Le désiré peut dire merdre, le non-désiré peut séduire. Qui est le mieux loti ?
Utilisateur anonyme
24 septembre 2012, 21:38   Re : Le mariage homosexuel, c'est maintenant !
L'opposition fondamentale n'est pas entre l'enfant désiré et l'enfant non désiré (entièrement conjoncturelle), mais entre l'enfant aimé et l'enfant non aimé (celle là est radicale et ses effets sont puissants). D'expérience,( encore mais sur quoi s'appuyer?), un enfant non désiré (peu importe la raison) peut être un enfant totalement aimé.
Encore un point qui prend à contre pied l'argumentation qui fait reposer sur le désir d'enfant (incontestable chez les homosexuels parents) comme garant solide de l'affection qui lui sera portée, le droit à la parentalité..
Sur les enfants non désirés, cette fameuse fin de l'article où Peyrefitte crucifia l'hypocrite Mauriac :


"Je vous citerai le mot d'un fils, un mot que me répéta ce même Cocteau dont vous avez outragé la mémoire 'Je sens que mon père m'a fait sans plaisir.' C'est probablement le mot le plus affreux qu'un fils ait jamais dit sur son père."
un enfant non désiré (peu importe la raison) peut être un enfant totalement aimé.

Ah nous voilà enfin touchant le fond de la question cher Alain L ! Pour "totalement aimer" quelque non-objet de désir, il faut un belle dose de civilisation, de transmission, d'auto-obligation (le fameux "un homme ça s'oblige" d'Albert Camus) ; il y faut de l'apprentissage, un beau vouloir, une supérieure maîtrise de ses affects et de ses répulsions, autrement dit tout le contraire de ce que veut la nature ! En convenez-vous ?

Et c'est là que mon hypothèse du brevet douleureusement acquis prend tout son sens: l'amour, la passion, le désir entre deux êtres (homme et femme ou tout autre combinaison homosexuelle) sont sans objet ici. L'enfant, être imméritant, se mérite contre toute cette attraction passionnée contraire au neutre intérêt de l'enfant. L'amour, la passion sont des maladies parasitaires de l'éducation de l'enfant. Voyez, au fond, je pense comme vous.
Cher Francis,
Si je ne me trompe : « Un homme ça s'empêche. », citation souvent donnée par Finkielkraut lors de ses "Répliques".
Utilisateur anonyme
24 septembre 2012, 22:12   Re : Le mariage homosexuel, c'est maintenant !
Oui, chère Anna Ruperti-Lambert, c'est bien « Un homme, ça s'empêche », phrase souvent citée par Alain Finkielkraut et par Michel Onfray.
24 septembre 2012, 22:20   Autre version
"Pour accomplir fidèlement les règles du savoir-vivre, il faut avant tout se gêner et se contraindre, faire le sacrifice de ses aises, s'imposer des privations; en d'autres termes, il faut être mortifié."

Politesses et convenances ecclésiastiques
En substance : les lois de la nature sont terriblement paradoxales s'agissant de la procréation; d'abord, pour que la nature consente à "son cadeau" au couple hétérosexuel, il aura suffi à ce dernier de se laisser aller, d'ignorer, comme des enfants, le principe de réalité en s'abandonnant au principe de plaisir, pour, sitôt que l'enfant paraît, sans préparation aucune, qu'il se jette, s'abîme, dans le seul principe de réalité au service de l'enfant, de son bien-être et de la construction de son avenir.

Ce paradoxe, ce virage abrupt, appellent une intervention de la civilisation sous la forme de ce que j'ai appelé "le brevet", l'apprentissage, l'étude consciente et adaptative à la nouveauté. Du reste, dans les sociétés traditionnelles, ce brevet existait, délivré par la duègne de la tribu, chargée d'éduquer la jeune mère, et par l'aîné du village, opérant un remontage de bretelles préventif sur la personne du jeune père nigaud et insouciant.

Le couple homo se situe, par défaut de la nature, par incapacité de cette dernière à leur tendre son piège, en-dehors de cette problématique: il est, ontologiquement, dans son désir d'enfant, passablement non-assujetti à ses diktats, ce qui le rend, en un sens, plus près de l'obtention du "brevet" que les autres couillons qui procréent en toute joyeuse inconscience. Le couple homo, dans son désir de parentalité, devrait se voir attribuer d'office les épreuves théoriques du brevet.
Bla bla bla bla bla bla blaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa .....
24 septembre 2012, 22:51   Galéjade
Sacré Francis !

Encore un effort dans le raisonnement. Si vous écrivez : "il aura suffi [au couple hétéro] de se laisser aller, d'ignorer, comme des enfants, le principe de réalité en s'abandonnant au principe de plaisir, pour, sitôt que l'enfant paraît, sans préparation aucune, qu'il se jette, s'abîme, dans le seul principe de réalité au service de l'enfant, de son bien-être et de la construction de son avenir.", on doit en déduire que le couple hétéro, parce qu'il mélange tout, est le moins fait pour se reproduire, et qu'aucun "brevet", dans son cas pendable, ne sera jamais assez bien ficelé pour contenir ses débordements. Moyennant quoi, une bonne administration des choses, décidée à ne prendre aucun risque et à mettre toutes les chances de son côté, ne devrait confier les nouveaux-nés qu'aux seuls couples homosexuels qui en exprimeraient le désir, sachant qu'aucune partie de jambes en l'air ne serait venue interférer.

Remarquez, dans un sens, si, suivant toujours votre point de vue, l'on considère l'éducation des enfants sous le seul angle du "principe de réalité" (un peu rabat-joie) en opposition au "principe de plaisir" (plein d'entrain enfantin), on aurait une société de joyeux fouteuses et fouteurs hétéros, entièrement livrés à leur principe de plaisir et qui fourniraient marmaille réaliste à de vertueux couples homosexuels unis par les liens sacrés du mariage. La bonne blague !
25 septembre 2012, 08:46   Re : Galéjade
Citation
on aurait une société de joyeux fouteuses et fouteurs hétéros, entièrement livrés à leur principe de plaisir et qui fourniraient marmaille réaliste à de vertueux couples homosexuels unis par les liens sacrés du mariage. La bonne blague !

Bravo et merci !
Pour un méridionnal vous faites montre d'un humour pince-sans-rire, à l'anglaise. En quelques touches légères vous ridiculisez les charges aberrantes de la cavalerie marchienne.
25 septembre 2012, 11:00   Re : Galéjade
Citation

Francis Marche
Le couple homo se situe, par défaut de la nature, par incapacité de cette dernière à leur tendre son piège, en-dehors de cette problématique: il est, ontologiquement, dans son désir d'enfant, passablement non-assujetti à ses diktats, ce qui le rend, en un sens, plus près de l'obtention du "brevet" que les autres couillons qui procréent en toute joyeuse inconscience. Le couple homo, dans son désir de parentalité, devrait se voir attribuer d'office les épreuves théoriques du brevet.


Finalement les couples homosexuels sont plus aptes que les couples hétérosexuels à élever les enfants ! On marche sur la tête…
C’est ce genre de raisonnement fallacieux tenu par des intellectuels maniant très bien la dialectique et le verbe, qui nous ont menés au désastre actuel…
Oser le ridicule avec vous est toujours payant. Merci messieurs. On en reparlera dans quarante ans.
25 septembre 2012, 13:43   1972/2012/2052...
En on en reprend pour quarante ans d'ambiance ! (2052 !)
25 septembre 2012, 15:30   Re : 1972/2012/2052...
Citation
Oser le ridicule avec vous est toujours payant.

Et il aggrave son cas surtout que dans quarante ans on sera depuis longtemps sous terre ou nos cendres dispersées au quatre vents.
25 septembre 2012, 23:47   Fallacio
» Le couple homo se situe, par défaut de la nature, par incapacité de cette dernière à leur tendre son piège, en-dehors de cette problématique: il est, ontologiquement, dans son désir d'enfant, passablement non-assujetti à ses diktats, ce qui le rend, en un sens, plus près de l'obtention du "brevet" que les autres couillons qui procréent en toute joyeuse inconscience. Le couple homo, dans son désir de parentalité, devrait se voir attribuer d'office les épreuves théoriques du brevet.

Je ne vois rien là de fallacieux : le couple homo, selon Francis, is a natural, parce que d'emblée dans le désir d'enfant, sans devoir en passer par la correction nécessaire de l'égarement sensuel, naturel, premier ; pas de faute, pas de cours de rattrapage exigés, c'est imparable.

D'ailleurs, le sot préjugé de la servilité nécessaire à la nature, quoi qu'il en soit et quoi qu'il en coûte, donne en plein dans la fallace, lui ; il a même été nommé tel : the moralistic fallacy.

L'anti-intellectualisme primaire qu'on peut parfois rencontrer dans ce forum est effarant...
25 septembre 2012, 23:53   Claude Fallacio
Annie, couche toi là,
Couche toi sur mon cœur,
Couche toi là plutôt qu'ailleurs...
Annie, couche toi là
Couche toi près de moi plutôt que sous les autres,
Annie

On parlera dans l'ombre,
Étendus côte à côte
Si tu veux, on dira rien
Et notre nuit peut être
Deviendra aussi claire que le premier jour du monde

Annie je connais un pays lointain
Où l'on doit s'aimer dans l'espace
Les amoureux sont face à face
Sans même se donner la main

Annie ils ne font que se regarder
Mais à travers leurs yeux braqués
L'air s'électrise de mille guitares
Et des enfants sont nés
D'un simple regard

Annie, couche toi là
Couche toi sur mon cœur
Couche toi là plutôt qu'ailleurs
Et notre nuit peut être
Deviendra aussi claire que le premier jour du monde
Annie
25 septembre 2012, 23:57   Re : Fallacio
Orimont, votre lien, comme de juste, ne mène nulle part.
26 septembre 2012, 00:26   Re : Fallacio
Citation
Je ne vois rien là de fallacieux : le couple homo, selon Francis, is a natural, parce que d'emblée dans le désir d'enfant, sans devoir en passer par la correction nécessaire de l'égarement sensuel, naturel, premier ; pas de faute, pas de cours de rattrapage exigés, c'est imparable.

Egarement sensuel euh ???
Quand on pense aux égarements de la passion homosexuelle on ne peut qu'éclater de rire. Vraiment Alain vous nous ferez toujours rire ... jaune.

Votre habitude de couper les cheveux en quatre, de vouloir prouver tout et son contraire ne vous méne nulle part ....
26 septembre 2012, 00:34   Re : Fallacio
Oui, je m'en suis aperçu, et j'ai rectifié.
Utilisateur anonyme
26 septembre 2012, 00:49   Re : Fallacio
Citation
Alain Eytan

Je ne vois rien là de fallacieux : le couple homo, selon Francis, is a natural, parce que d'emblée dans le désir d'enfant, sans devoir en passer par la correction nécessaire de l'égarement sensuel, naturel, premier ; pas de faute, pas de cours de rattrapage exigés, c'est imparable.

D'ailleurs, le sot préjugé de la servilité nécessaire à la nature, quoi qu'il en soit et quoi qu'il en coûte, donne en plein dans la fallace, lui ; il a même été nommé tel : the moralistic fallacy.

L'anti-intellectualisme primaire qu'on peut parfois rencontrer dans ce forum est effarant...

On connaissait les couples qui veulent besogner sans avoir d'enfant. On a dorénavant les couples qui veulent les enfants sans la besogne.

Je vous propose de réfléchir sur un modèle encore supérieur de parentalité (une sorte de sur-parentalité) : les couples qui ne veulent ni la besogne ni les enfants. C'est un peu l'équivalent du couteau sans manche auquel manque la lame et qui vous permet, en effet, de couper les cheveux en quatre.
26 septembre 2012, 01:12   Re : Fallacio
C'est très bien, Brunetto, mais il y a encore plus coupant, vous savez, c'est le rasoir d'Ockham.
26 septembre 2012, 08:07   Re : Fallacio
"D'ailleurs, le sot préjugé de la servilité nécessaire à la nature, quoi qu'il en soit et quoi qu'il en coûte, donne en plein dans la fallace, lui ; il a même été nommé tel : the moralistic fallacy."

Ah ben s'il porte un nom, alors, il n'y a plus qu'à s'incliner.
26 septembre 2012, 09:06   Re : Fallacio
A propos:
le mariage homosexuel existe déjà et il s'appelle le PACS, doch, doch. Le PACS réprésente 6 % des mariages en France et sur ces 6 % les mariages entre personnes du même sexe représente 3 % des 6 %.

Il n'y a pas de loi plus urgente à voter que celle-ci. La gauche au pouvoir et les forumistes comme Alain, Francis, Jean-Marc, Michel et d'autres se paient vraiment notre tête.

"On ne touche aux lois qu'en tremblant" disait Montesquieu.

Autres chiffres intéressants: il y a par an 2000 adoptions légales et plus 30 000 couples (homme + femme) qui sont sur les listes d'attente.
26 septembre 2012, 09:42   Re : Fallacio
Citation
D'ailleurs, le sot préjugé de la servilité nécessaire à la nature, quoi qu'il en soit et quoi qu'il en coûte, donne en plein dans la fallace, lui ; il a même été nommé tel : the moralistic fallacy.

Vous êtes, cher Alain, extraordinaire car en voulant avoir toujours raison vous vous mélangez les pédales. Vous vouliez dire : Naturalistic fallacy.
26 septembre 2012, 09:58   Re : Fallacio
Citation
Rogemi
A propos:
le mariage homosexuel existe déjà et il s'appelle le PACS, doch, doch. Le PACS réprésente 6 % des mariages en France et sur ces 6 % les mariages entre personnes du même sexe représente 3 % des 6 %.

Vous parlez bien de la loi qui a légalisé la répudiation ?


Citation
Rogemi
Autres chiffres intéressants: il y a par an 2000 adoptions légales et plus 30 000 couples (homme + femme) qui sont sur les listes d'attente.

C'est bien pour cela qu'en pratique, l'ouverture de l'adoption pour les couples de même sexe ne changera pas grand chose ... sauf pour les enfants déjà adoptés par un "célibataire" qui se marierait.
Alain,

Parlant du "Rasoir d'Ockham" à propos d'un tel sujet vous apportez de l'eau à l'éolienne de Rogemi et "mélangez les pédales", comme il nous dit.

Guillaume est connu pour son rasoir, mais "Le Nom de la Rose" nous le présente sous un autre jour (le roman d'avantage que le film, d'ailleurs).

Guillaume y semble bien un Doctor Invincibilis initiant le Venerabilis Inceptor Adso de Melk à des pratiques différentes de la soumission thomiste.

En eussent-ils envie, les couples nouvelle mode que nous décrit le franciscain -- non d'Ockham ni de Baskerville mais d'Hyères-et-Siem-Reap réunis -- ne pourraient ébranler comme le fit le couple Guillaume /Adso les fondements du Saint-siège et entrer dans les annales. En effet, quand vous remplacez la bure et la discipline par le biberon et les charentaises, vous perdez en mordant.
Rogemi,

Montesquieu écrivait plus précisément :

"Il est quelquefois nécessaire de changer certaines lois. Mais le cas est rare ; et, lorsqu'il arrive, il n'y faut toucher que d'une main tremblante."

Ponctuation de l'édition des Persanes de 1818.

Il semblerait que certaines âmes noires aient un peu plus torturé la citation et remplacé "main tremblante" par "main branlante", davantage adaptée sans doute au thème de ce fil.

Vous serez surpris du nombre de choses qui branlent, et des occasions qu'elles saisissent pour passer à l'action, on les dirait endiablées, tout leur est bon pour branler, semble-t-il, voyez Montaigne en traduction moderne :

Le monde n’est qu’une branloire pérenne. Toutes choses y branlent sans cesse : la terre, les rochers du Caucase, les pyramides d’Egypte, et du branle public et du leur.
Citation
Vous parlez bien de la loi qui a légalisé la répudiation ?

Relisez bien le PACS c'est un contrat de mariage.
Citation
Rogemi
Citation
Vous parlez bien de la loi qui a légalisé la répudiation ?

Relisez bien le PACS c'est un contrat de mariage.

Article 515-7 du Code civil, troisième et cinquième alinéas :

Le pacte civil de solidarité se dissout également par déclaration conjointe des partenaires ou décision unilatérale de l'un d'eux.

Le partenaire qui décide de mettre fin au pacte civil de solidarité le fait signifier à l'autre. Une copie de cette signification est remise ou adressée au greffe du tribunal d'instance du lieu de son enregistrement ou au notaire instrumentaire qui a procédé à l'enregistrement du pacte.


Si vous le permettez, je me dispenserai de reprendre ici les textes relatifs au mariage, mais il n'est pas besoin d'être juriste pour savoir qu'il ne peut y être mis fin de la sorte.

D'autre part, mais tout est lié, à l'inverse du mariage, le pacte civil de solidarité ne prévoit rien s'agissant du devoir de secours ou de la prestation compensatoire par exemple
décision unilatérale de l'un d'eux.

On aurait pu écrire :

décision unilatérale de l'un d'eux prise tout seul par lui, cela aurait été encore plus clair.

Je pensais en outre que, dans ce cas, le PACS n'était pas dissous mais dissolu.
26 septembre 2012, 21:08   Re : Fallacio
Citation
Rogemi
Citation
D'ailleurs, le sot préjugé de la servilité nécessaire à la nature, quoi qu'il en soit et quoi qu'il en coûte, donne en plein dans la fallace, lui ; il a même été nommé tel : the moralistic fallacy.

Vous êtes, cher Alain, extraordinaire car en voulant avoir toujours raison vous vous mélangez les pédales. Vous vouliez dire : Naturalistic fallacy.

Überhaupt nicht : le "sophisme naturaliste" est trop lié à la théorie de Moore sur le caractère fallacieux de certaines conceptions du "bien", qui est plus compliquée que cela, pour être utilisé sans confusion ; Le "sophisme moraliste" veut dire très simplement qu'on estime que ce qui est bien, donc souhaitable, se trouve dans la nature, ou à l'"état naturel", et c'est bien ce que je voulais dire, en l'occurrence.
Moralistic fallacy
26 septembre 2012, 22:14   Re : Fallacio
Une pièce à verser au dossier du trouple :

[www.lepoint.fr]
26 septembre 2012, 22:39   Re : Fallacio
En effet, quand vous remplacez la bure et la discipline par le biberon et les charentaises, vous perdez en mordant

Mon cher Jean-Marc, le mordant n'est guère souhaitable en la circonstance susnommée.)
Utilisateur anonyme
29 septembre 2012, 09:03   Re : Le mariage homosexuel, c'est maintenant !
Sur le site de Magistro, un remarquable article de Gabriel Robin intitulé : Le mariage homosexuel : le vrai problème

[www.magistro.fr]

On y relève notamment ceci :
"Bref, le mariage homosexuel aura beau singer d’aussi près que possible le mariage hétérosexuel, il n’en sera jamais la copie conforme. À force d’artifices, on n’aura réussi qu’à substituer à la vérité du modèle le mensonge d’un faux."
Imparable
Cher Alain L, merci pour cette excellente analyse.
Voici un article intéressant de Christian Authier sur le mariage homosexuel.

Mariage, adoption, etc.

Alors que la France connaît une crise et un chômage sans précédent, il n’y a rien de plus urgent que de légiférer sur le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels.


Si le gouvernement – pourtant si friand en atermoiements à coups de commissions, de consultations, de rapports sur tout et n’importe quoi – a été tenté par le passage rapide d’une loi légalisant le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels, il a dû ralentir un brin la cadence face à la montée des réserves. Présenté en Conseil des ministres le 7 novembre, le projet de loi sera finalement examiné en janvier. Une victoire pour tous ceux (politiques, intellectuels, psychanalystes, spécialistes de l’enfance, représentants religieux…) qui réclamaient un peu de réflexion face à une réforme qui serait une révolution anthropologique.

Fausses évidences

Quelques débats et confrontations ne seront en effet pas inutiles afin de nuancer ce qui a été présenté comme une évidence au nom de l’égalité, de l’ouverture d’esprit et de la modernité. Le Grand Rabbin de France a ainsi publié une longue et minutieuse mise au point, «Ce qu’on oublie de dire», qui impressionne par son sens de la nuance et sa rigueur intellectuelle. Il balaie les idées reçues, amalgames et raccourcis, dont l’argument de «l’amour» – que l’on ne peut évidemment nier à quiconque – qui justifierait à lui seul mariage et adoption ouverts à tous. Personne, précise-t-il, n’oserait avancer dans notre société cet élément pour légitimer le mariage entre un père et sa fille ou bien la polygamie. De fait, le «mariage pour tous» n’existe pas, pas plus que le «droit à l’enfant». L’amour ne suffit pas, il y aura toujours des interdits et des «exclus». «Résumer le lien parental aux facettes affectives et éducatives, c'est méconnaître que le lien de filiation est un vecteur psychique et qu'il est fondateur pour le sentiment d'identité de l'enfant. Toute l'affection du monde ne suffit pas, en effet, à produire les structures psychiques de base qui répondent au besoin de l'enfant de savoir d'où il vient», écrit par ailleurs Gilles Bernheim.

Un autre argument des partisans du mariage et de l’adoption consiste à asséner que des centaines de milliers d’enfants seraient déjà élevés par des couples du même sexe. Par exemple, l’AGPL (Association des parents et futurs parents Gays et Lesbiens) annonce le chiffre de 300 000 enfants dans ce cas. On se demande comment cette association (forte de moins de… 2000 adhérents) obtient ce chiffre quand l’INED (Institut National des Etudes Démographiques) évoque plutôt une estimation située entre 24 et 40 000 cas. L’argument du nombre, qui sert à justifier l’urgence de légiférer sur la question, peut être également nuancé en observant les statistiques chez nos voisins espagnols : il y a eu 7000 mariages entre personnes du même sexe en deux ans quand certains lobbies pro-mariage homosexuel prévoient 700 000 mariages dans l’hexagone…

La politique des petits pas

De plus, les pouvoirs publics ont-ils vocation à bouleverser les repères constitutifs de la société et de la filiation (en l’occurrence en supprimant les mots père et mère du Code civil) au nom de quelques cas particuliers ? L’existence marginale de familles homoparentales suffit-elle à une reconnaissance exceptionnelle ? Car le projet de loi n’envisage pas seulement d’institutionnaliser l’éducation homoparentale, mais aussi la filiation homosexuelle, c’est-à-dire le fait de «naître» de deux hommes ou deux femmes.

En outre, la défense de l’adoption par des couples de même sexe au nom d’un relativisme «neuneu» (du type : «Il vaut mieux être élevé par des deux parents homos aimants que par un père et une mère qui battent leur enfant…») oublie dans sa vision angélique que l’adoption est une filiation à risque, bien au-delà des problèmes «pratiques» : il y a en France un enfant adoptable pour 50 à 100 couples adoptants, 30 000 foyers en attente pour seulement 3000 adoptions par an… Là aussi, «l’amour» et l’aspiration à l’égalité ne suffiront pas à combler le désir d’enfant. Demeure encore la question de l’aide médicale à la procréation assistée destinée aux couples de lesbiennes, qui n’est pas dans le projet de loi, mais que des amendements socialistes vont amener devant l’Assemblée. Pourquoi en exclure alors les couples masculins ? Les gays sont-ils moins égaux que les lesbiennes ? On voit bien que même chez les partisans de l’adoption, certaines réserves subsistent.

Voici plus de dix ans, lors des débats parlementaires sur le Pacs (environ un million de pactes civils conclus à ce jour, mais seulement 7 % de couples homosexuels au total), ses détracteurs disaient notamment qu’il ouvrait la porte au mariage homosexuel. Mauvais procès, rétorquaient alors les tenants de la réforme. Garde des sceaux, Elisabeth Guigou déclarait : «il n’est pas question, ni aujourd’hui ni demain, que deux personnes physiques du même sexe, quel que soit leur sexe, puisse se marier.» Jean-Pierre Michel, alors député et qui avait porté la proposition de loi sur le Pacs, renchérissait : «il ne servirait à rien pour le couple homosexuel de singer le couple hétérosexuel qui, pour moi, reste fondé sur l’altérité des sexes et auquel, seul, le mariage doit être ouvert.» Aujourd’hui, Jean-Pierre Michel, devenu sénateur, est rapporteur du projet de loi sur le mariage pour tous… On connaît cette politique des petits pas (version cynique) qui peut aussi faire le choix d’ouvrir la boîte de Pandore (version irresponsable). Hélas, on n’en sait jamais les conséquences. Ensuite, il est trop tard pour revenir en arrière.
"La nature de l’homme est tout nature, omne animal.
Il n’y a rien qu’on ne rende naturel. Il n’y a naturel qu’on ne fasse perdre."
Blaise Pascal
[www.penseesdepascal.fr]

Dans un Etat de droit laïc, chacun est libre d'avoir les convictions religieuses de son choix, les croyants de toutes obédiences peuvent donc dire en toute liberté ce qu'ils pensent de ce que devraient être les règles du droit civil et du droit politique, et c'est très bien ainsi.

Cependant, dans le débat sur le projet de mariage entre personnes de même sexe, je trouve que ces mêmes croyants exagèrent un peu quand même quand ils prétendent nous imposer leur conception de la nature et nous donner de surcroît des leçons d'histoire du droit et d'anthropologie (cf. les différents articles postés sur ce fil).

Ces donneurs de leçon cachent un fait très simple : le projet de loi de 2012 s'inscrit directement dans la logique d'une réforme qui date de quarante ans, exactement.

La loi n°72-3 du 3 janvier 1972 a donné les mêmes droits aux enfants des couples non mariés qu'à ceux dont les parents sont mariés, ce qui signifie l'égalité des enfants légitimes et naturels, notamment en matière d'héritage.

Ainsi, comme le reconnaît très bien l'excellente Irène Théry, autrefois réservée sur l'idée de "mariage homosexuel", la présomption de paternité ne peut plus être considérée comme "le coeur du mariage", sa justification première. [www.elle.fr]

Et si la présomption de paternité n'est plus la "vérité" du mariage, sa justification, il peut unir des personnes de même sexe, la filiation homoparentale relevant alors d'autres règles, celles sur l'adoption et le, cas échéant, l'accès à l'assistance médicale à la procréation.

Autrement dit, mariage et filiation ont bien été dissociés il y a quarante ans : faudrait-il le nier et revenir à la situation d'inégalité entre enfants légitimes et "adultérins" ?

D'une façon plus générale, l'ensemble du droit civil s'est dissocié du droit religieux c'est-à-dire du prétendu "droit naturel".

Les croyants, pour ce qui les concerne, peuvent choisir de faire coïncider les deux notions : le mariage civil peut être suivi d'un mariage religieux qui aura pour finalité première la présomption de paternité, le bonheur dans la fidélité et l'amour de Dieu. Grand bien fasse à ces croyants....

....mais qu'ils permettent aux athées de rester sous l'empire de la seule loi civile, laquelle peut autoriser toute forme de contrat entre adultes consentants dès lors que ces conventions ne contreviennent pas aux droits fondamentaux des personnes.

Et si même plusieurs adultes de plusieurs sexes ou d'un seul veulent s'associer pour vivre ensemble sans contrevenir aux divers principes propres à un Etat de droit (égalité des personnes, absence de discrimination etc.), contrairement donc aux règles de la polygamie musulmane, grand bien leur fasse à eux aussi : la Trinité les aura peut-être inspirés...
L’ensemble du droit civil s’est tellement peu dissocié du « droit religieux », c’est-à-dire du « droit naturel », que le consentement reste l’une des conditions de validité du mariage. Une invention des ecclésiastiques, jusqu’à nouvel ordre, qui voyaient d’un très mauvais œil les mariages arrangés, dans toutes les couches de notre belle société européenne. Il suffit de lire quelques conteurs de la Renaissance, dans la langue de son choix, pour savoir de quoi je parle.
Citation

Et si même plusieurs adultes de plusieurs sexes ou d'un seul veulent s'associer pour vivre ensemble sans contrevenir aux divers principes propres à un Etat de droit (égalité des personnes, absence de discrimination etc.), contrairement donc aux règles de la polygamie musulmane, grand bien leur fasse à eux aussi : la Trinité les aura peut-être inspirés...

Donc des frères et soeurs, un pére et ses filles pourront être unis par les liens du mariage et avoir des enfants...
Il n'y a plus aucun tabou et vous allez tenter une expérience inédite dans l'histoire humaine !
Jusqu'aux années soixante environ, la morale laïque a été inspirée par la morale chrétienne, puis on on a jeté aux orties toute référence à la religion ; et aujourd'hui que reste t-il de la morale laÏque ? presque rien !
De nos jours, 90 % des gens ont un unique principe qui dirige leur vie : l'hédonisme égoïste.
On ne peut que constater le désastre actuel : entre les années 60 et 2000, la délinquance a été multipliée par dix ou vingt !
Pour terminer, voici un extrait d'un article de Chantal Delsol, publié le 20 mai 2012 dans Le Figaro.

Quand la chrétienté s'efface, c'est comme si on nous retirait le sol sous les pieds - plus rien ne reste. C'est à dessein que je dis «rien». Car l'exigence du mariage ¬homosexuel, et de l'adoption des enfants qui va avec, est un dessein nihiliste. Non parce qu'il va contre la «nature». Mais parce que, par principe, il refuse de débattre sur la question des limites: tout ce que je veux, et tout de suite, et quelles qu'en soient plus tard les conséquences. Deux facteurs suscitent ce nihilisme.

Le premier est la détestation de la religion, de ses dogmes et de ses interdits: et les adeptes de ces mesures sont clairement prêts à tout, et même à tout casser, pour briser définitivement des croyances ennemies. D'où la haine qui les porte, d'où une telle hargne qui les a portés (contre toute légalité ¬démocratique, à force de menaces et de lobbying) à rendre illégale toute opinion contraire à la leur. (...)

Le deuxième facteur, c'est le remplacement des valeurs morales par l'unique critère de la souffrance et du désir individuels: empêcher deux homosexuels de se marier est inhumain, car enfin ils en souffrent.

Pourquoi les en empêcher puisqu'ils s'aiment? Avec ce raisonnement, on justifie n'importe quoi. Des Hollandais ont contracté un mariage à trois. Un jeune Australien s'est marié l'année dernière avec son chien. Des enfants de 10 ans pourraient se marier, s'ils s'aiment. Et aussi un père avec sa fille de 10 ans, s'ils s'aiment.
Lorsque plus rien n'arrête le désir, ni la religion ni la tradition, ni aucune sagesse plus haute, alors les dégâts ne sont pas loin. Nos contemporains, d'ailleurs, le savent bien, puisque dans tous les autres domaines ils militent contre la loi du désir tout-puissant: face à l'environnement, face à l'économie. Dans ces domaines, ils sont conservateurs au bon sens du terme: au sens où nous devons conserver l'avenir. Pourquoi faudrait-il limiter nos caprices dans le but de protéger l'avenir des forêts ou celui des salariés, et non de protéger l'avenir de la famille et de la filiation? »
Il faut aussi accepter les mariages qui ont été contractés dans le seul but d’acquérir la nationalité française (mariage blanc, mariage gris). Il n’y a pas de raison !
Rémi,

Prenons un cas d'école :

Mme A et Mme B vivent ensemble et se marient. Elles se mettent d'accord avec leur ami M. C pour avoir un enfant, dont A et C seront les parents biologiques et A et B les parents légaux. Supposons maintenant que les trois soient d'accord pour que C reconnaisse aussi l'enfant, dont il est évidemment le père.

Que se passe-t-il ?
Vive le divorce homosexuel!

En effet. Du reste il existe un point de vue comico-cynique sur le sujet qui mériterait qu'on s'y arrête un instant: oui au mariage homosexuel, pensent (et parfois, déclarent) certains hétérosexuels retour de guerre conjugale -- il faut l'égalité, il n'y a pas de raison que ce soit les seuls hétéros qui souffrent ! Il est temps que les homos connaissent eux aussi les joies de l'auto-punition matrimoniale. Ils l'ont voulu, eh bien qu'ils l'aient ! Voilà une approche du sujet particulièrement réjouissante: la souffrance est un droit comme un autre, et il est affreux que les homos en soient exclus.
Jean-Marc,

le problème que vous posez est facile à régler : le droit des adultes à consentir pour eux-mêmes n'implique pas le droit de disposer de la filiation. Le mariage et la filiation doivent faire l'objet de législations distinctes : Z est enfant de monsieur X et madame Y, lesquels X et Y s'accouplent ou "s'associent" comme ils veulent dans le respect des droits de l'enfant Z.

Au demeurant, je ne suis pas surpris du tout que le raisonnement "à la limite" resurgisse dans le débat sur le "mariage gay". Comme l'écrivait Claudel à Gide : [ddata.over-blog.com] "Si l'on prétend justifier la sodomie, un autre justifiera l'onanisme, le vampirisme, le viol des enfants, l'anthropophagie, etc. Il n'y a aucune raison de s'arrêter"....

Le mariage entre personnes de même sexe permettra à des couples homosexuels d'assurer la transmission de l'héritage de l'un des partenaires à l'autre, ce qui était l'une des finalités premières du mariage religieux (assurer la transmission du patrimoine) et ce que le PACS ne permet pas de garantir du fait d'une fiscalité excessive.

Vous me direz sans doute qu'il suffirait d'étendre les droits fiscaux des personnes mariées aux personnes pacsées et vous aurez raison. Mais choisir cette voie aboutirait à marginaliser quasi-définitivement le mariage hétérosexuel qui n'est plus choisi de préférence au PACS que pour cette raison fiscale.
Correction :

Depuis 2007, s'ils ont pris la précaution de faire un testament, les membres des couples pacsés bénéficient de la même fiscalité que les personnes mariées au moment de l'héritage.

En revanche, persistent des inégalités en matière de pension de réversion, d'invalidité, de rente viagère :

"La solidarité qui fonde la relation entre deux personnes pacsées ne donne en particulier pas lieu à l’ouverture du droit à la pension de réversion pour le/la partenaire survivant. Même injustice concernant l’octroi de la pension de veuf-ve invalide, de rente viagère pour le/la partenaire survivante et de rente d'incapacité permanente reversée au/à la partenaire survivant-e.
Cette situation injuste est parfois poussée jusqu’à l’absurde : si le/la défunt-e a été marié-e avant son pacs, son exconjoint-e peut demander le bénéfice de la pension de réversion, alors que la personne qui a partagé les derniers
instants de sa vie n’y aura pas droit. Un mariage qui aura duré un an offrira ainsi un droit à pension pour l’exépoux-
se, alors que le/la partenaire qui aura passé dix ou vingt ans avec le/la défunt-e reste considéré comme un
étranger.
Cette différence de traitement entre les couples mariés et les couples pacsés face au décès est difficilement
justifiable, dès lors qu’ils sont tenus à un même devoir de solidarité."

Explication de la différence de situation :

La sénatrice Françoise Laurent-Perrigot a interrogé, le 15 avril 2010, la secrétaire d'État chargée de la Famille et de la Solidarité sur la possibilité d'ouvrir le droit aux pensions de réversion aux partenaires survivants d'un Pacte civil de solidarité (PACS).

Dans une réponse du 1er septembre 2011, le ministre du Travail a rappelé que les personnes liées par un PACS ne sont en effet pas dans une situation identique à celle des conjoints, notamment du point de vue des obligations respectives entre membres du couple. À titre d'exemple, les partenaires s'engagent à une aide matérielle et à une assistance réciproque, alors que les conjoints se doivent fidélité, secours et assistance. Dès lors, le législateur peut fixer des règles différentes pour ces catégories de personnes sans contrevenir au principe d'égalité (arrêts du Conseil d'État des 28 juin 2002 et 6 décembre 2006).

Il ajoute qu'à l'inverse, une extension de la pension de réversion aux partenaires survivants devrait être soumise à des conditions particulières. En outre, comme le souligne le Conseil d'orientation des retraites (COR) dans son rapport relatif aux droits familiaux et conjugaux, rendu public le 1er décembre 2008, la question de l'ouverture des droits à la réversion au bénéfice du conjoint survivant pacsé apparaît indissociable d'une analyse des droits et devoirs liés à cette forme juridique de couple. Une même orientation avait déjà été exprimée par la mission parlementaire d'information sur la famille et les droits des enfants dans son rapport du 25 janvier 2006. À cet égard, le COR relève qu'en l'état actuel de la législation, les effets sociaux du mariage sont différents, puisqu'il oblige les époux à des liens de solidarité plus forts. Ainsi, les régimes de droit commun applicables s'agissant des biens du couple ne sont pas les mêmes : celui du PACS est, depuis la réforme de 2006, régi par le principe de séparation des biens, quand celui du mariage est la communauté réduite aux acquêts. Ces différences se manifestent également en cas de divorce, lors du partage du patrimoine de la communauté, par le versement de prestations compensatoires censées, aux termes de l'article 270 du code civil, "compenser, autant qu'il est possible, la disparité que la rupture du mariage crée dans les conditions de vie respectives des époux". À l'inverse, la dissolution du PACS n'emporte pas pour conséquence le versement de telles indemnités, même si l'article 515-7 du code civil donne au partenaire pacsé, auquel la rupture est imposée, le droit de demander réparation, devant le juge, du préjudice éventuellement subi, notamment en cas de faute tenant aux conditions de la rupture.
Un article de Christian Authier dans l'Opinion Indépendante sur le mariage pour tous.


Une journée particulière


Des manifestations au secours de la loi sur le mariage homosexuel et l’adoption par des couples de même sexe. Ou comment le pouvoir en place se célèbre.


Étonnant spectacle que celui offert le week-end dernier par les partisans du «mariage pour tous» et de l’adoption pour les couples homosexuels défilant à Paris et ailleurs. D’habitude, on manifeste «contre» un projet de loi ou une loi. Du projet de loi Savary en 1984 au projet de loi Devaquet en 1986 en passant par le «plan Juppé» de 1995 sur les retraites et la Sécurité sociale, les exemples ne manquent pas tant la manifestation est une tradition bien ancrée dans les mœurs françaises. En l’occurrence, il s’agit sans doute de la première fois que l’on manifeste «pour» une loi. Une loi qui sera prochainement votée par le Parlement, une loi approuvée par une majorité de Français (du moins quant au mariage), applaudie par le PS et ses alliés (à l’exception du MRC), la quasi totalité des grands médias, du show-biz… Rien ne menace donc le mariage homosexuel, mais ses défenseurs ont ressenti le besoin de battre le pavé dans une sorte d’autocélébration extatique et narcissique. On a ainsi vu un ministre (Cécile Duflot), le premier secrétaire du PS Harlem Désir, Bertrand Delanoë, Jean-Paul Huchon ou Jean-Luc Mélenchon manifester en faveur de leur propre politique.

Monologue élogieux

Concentrant tous les pouvoirs réels (Assemblée, Sénat, quasi totalité des régions et des départements), la gauche ne peut se résigner à se voir lui échapper le moindre pouvoir «symbolique» et laisser la rue occupée par des opposants, comme ceux hostiles à cette loi qui offrirent une démonstration de force inattendue voici quelques semaines avant le grand rassemblement parisien du 13 janvier. De fait, comme dans les pays totalitaires, la population a été invitée à défiler en faveur du régime en place. La situation, assez grotesque, ne choque même plus tant le phénomène des «mutins de Panurge» (selon l’expression de Philippe Muray), c’est-à-dire le discours et le pouvoir dominants occupant même les postures de la contestation, est devenu une seconde nature dans l’imaginaire bobo-libéral-libertaire.

Guy Debord avait vu les prémisses de ce renversement dès 1967 avec l’apparition du «spectacle» (ou société techno-marchande) comme système global : «Le spectacle se présente comme une énorme positivité indiscutable et inaccessible. Il ne dit rien de plus que “ce qui apparaît est bon, ce qui est bon apparaît“. L'attitude qu'il exige par principe est cette acceptation passive qu'il a déjà en fait obtenue par sa manière d'apparaître sans réplique, par son monopole de l'apparence (…) Le spectacle est le discours ininterrompu que l'ordre présent tient sur lui-même, son monologue élogieux. C'est l'autoportrait du pouvoir à l'époque de sa gestion totalitaire des conditions d'existence.» Ce «monologue élogieux» n’a jamais été si pesant.

Débat à sens unique

«Je reconnais totalement le droit de toute personne à avoir la vie sexuelle de son choix. Mais je dis avec la plus grande fermeté que ce droit ne doit pas être confondu avec un hypothétique droit à l’enfant (…) Je soutiens qu’un enfant a besoin pour sa structuration d’avoir face à lui un modèle de l’altérité sexuelle, un référent homme et un référent femme.» Ces phrases ne sont pas d’un horrible homophobe ou d’un odieux réac, mais d’Elisabeth Guigou en novembre 1998 devant l’Assemblée nationale. Le garde des Sceaux précisait encore : «il n’est pas question, ni aujourd’hui ni demain, que deux personnes physiques du même sexe, quel que soit leur sexe, puisse se marier.» Nous étions à l’époque en plein débat sur le Pacs dont certains opposants redoutaient qu’il n’ouvre la voie, plus tard, au mariage homosexuel ou encore – hypothèse alors inimaginable – à l’adoption par des couples homosexuels. Le pouvoir socialiste du moment et les médias dominants rétorquaient que ces arguments n’étaient que de purs fantasmes, relevaient de la mauvaise foi, de la démagogie et, bien sûr, de l’homophobie.

Maintenant que le mariage et l’adoption par des couples homosexuels vont être votés, les craintes de leurs adversaires sont balayées avec la même fermeté condescendante. Quiconque n’applaudit pas ces mesures est accusé – ou au mieux soupçonné – d’homophobie. Nos apôtres de la tolérance sont si tolérants qu’ils ne supportent pas la contradiction. Ils aiment tellement le débat qu’ils le préfèrent à sens unique : pour ou pour le mariage homosexuel. Peu importe que l’opposition vienne de la droite, de la gauche (notamment Jean-Pierre Chevènement), de représentants religieux, de pédopsychiatres, d’associations familiales, de centaines de milliers de manifestants, le «mariage pour tous» au nom de l’égalité des droits et de l’amour est la réponse imparable.

Mariage pour tous, sauf quelques exclus…

Or, ce «mariage pour tous» n’est qu’un slogan aussi démagogique qu’absurde car, heureusement, des interdits sont posés et subsisteront – du moins pendant quelques années – après le vote de la loi sur le mariage homosexuel. Par exemple, la polygamie n’est pas autorisée en France où le mariage réclame une absence de liens de parenté ou d’alliance (selon certains degrés). De même, contrairement à d’autres pays, il faut être majeur pour se marier chez nous. Il n’y a donc pas de mariage pour tous, mais ses défenseurs peuvent toutefois creuser de nouvelles pistes car au nom de «l’amour» et de «l’égalité», aucune barrière ne pourra durablement et sérieusement résister.

Il faut aussi aborder l’aspect le plus contesté de cette loi : l’adoption et la procréation médicalement assistée (PMA). A ce jour, on envisage que la PMA soit mise à disposition des couples lesbiens, mais pas des couples masculins. Où es-tu passée chère égalité ? Il est donc prévisible que la «gestation pour autrui» ou que les «mères porteuses» soient un recours pour nombre de couples. Autorisées au Canada ou aux Etats-Unis, ces pratiques se monnayent entre 65 000 et 100 000 euros. Très chère égalité. Outre la marchandisation du corps humain (qui devrait choquer n’importe quelle conscience, surtout «de gauche») que ce procédé implique, nous nous trouvons ici face à une révolution anthropologique au regard de laquelle la question du mariage paraît anecdotique. «La PMA doit avoir un objectif médical, pas sociétal. Il existe un droit de l’enfant mais pas de droit à l’enfant», a déclaré Roger-Gérard Schwartzenberg, président du groupe des radicaux de gauche à l’Assemblée.

De son côté, le Défenseur des droits, chargé selon la Constitution de lutter contre les discriminations et de défendre les droits de l’enfant, Dominique Baudis, a exprimé des doutes sur le projet de loi qui contient selon lui «de nombreuses incertitudes juridiques préjudiciables» à tous les enfants. Ces critiques et ces réserves, venant de voix très diverses, ne pèsent rien dans l’actuel «non-débat». Il est vrai que le mariage homosexuel – présenté comme une lutte contre l’homophobie (homophobie ultra-marginale en France et l’on s’en félicite, contrairement à nombre de pays étrangers où elle est passible de prison ou de la peine de mort) – présente l’avantage pour le gouvernement de rassembler dans une même manifestation Cécile Duflot, Harlem Désir, Jean-Luc Mélenchon ou Pierre Bergé. Ce n’est pas la situation des ouvriers de Florange ou des détenus des Baumettes qui aurait fait communier nos belles âmes de gauche dans un si émouvant consensus.

Article paru dans l'édition du 21 déc. 2012 | Par Christian Authier
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