Voici comment, dans le "site" du quotidien Le Monde, est "légendé" l'assaut meurtrier donné contre le Consulat ou l'Ambassade des USA en Libye :
"ce film amateur a enflammé l'Egypte et la Libye, causant indirectement la mort de quatre membres de l'ambassade américaine en Libye, dont l'ambassadeur".
La cause de l'incendie de bâtiments diplomatiques, bénéficiant du "privilège" d'extra-territorialité, c'est un film.
La cause de la mort de quatre personnes, c'est un film - cause indirecte certes, mais cause quand même et seule cause nommée.
L'assassinat de ces quatre diplomates est lui aussi escamoté : il devient la "mort". C'est un film qui a tué ces personnes.
Rien n'est dit des tueurs, rien n'est dit des incendiaires, rien n'est dit de l'usage qu'ils ont fait d'armes de guerre contre des personnes civiles qui sont dans ces bâtiments diplomatiques chez elles, et non dans le pays des tueurs.
Cet acte de guerre (puisque acte de guerre il y a - et même déclaration de guerre) est transformé en un face à face entre un film amateur et quatre diplomates.
Il semble que l'Etat - c'est-à-dire nous, citoyens et contribuables - abonde chaque année pour plus de 2 milliards d'euros le budget de la presse. Mais nous ne payons pas pour que ceux que nous finançons se moquent aussi ouvertement de nous et se montrent incapables de dire ce qui se passe avec des mots à peu près adéquats.