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Immunité pour tueurs et incendiaires

Envoyé par Henri Rebeyrol 
Voici comment, dans le "site" du quotidien Le Monde, est "légendé" l'assaut meurtrier donné contre le Consulat ou l'Ambassade des USA en Libye :

"ce film amateur a enflammé l'Egypte et la Libye, causant indirectement la mort de quatre membres de l'ambassade américaine en Libye, dont l'ambassadeur".

La cause de l'incendie de bâtiments diplomatiques, bénéficiant du "privilège" d'extra-territorialité, c'est un film.
La cause de la mort de quatre personnes, c'est un film - cause indirecte certes, mais cause quand même et seule cause nommée.
L'assassinat de ces quatre diplomates est lui aussi escamoté : il devient la "mort". C'est un film qui a tué ces personnes.
Rien n'est dit des tueurs, rien n'est dit des incendiaires, rien n'est dit de l'usage qu'ils ont fait d'armes de guerre contre des personnes civiles qui sont dans ces bâtiments diplomatiques chez elles, et non dans le pays des tueurs.
Cet acte de guerre (puisque acte de guerre il y a - et même déclaration de guerre) est transformé en un face à face entre un film amateur et quatre diplomates.

Il semble que l'Etat - c'est-à-dire nous, citoyens et contribuables - abonde chaque année pour plus de 2 milliards d'euros le budget de la presse. Mais nous ne payons pas pour que ceux que nous finançons se moquent aussi ouvertement de nous et se montrent incapables de dire ce qui se passe avec des mots à peu près adéquats.
Très juste.
La presse est devenue avérroïste : il n'y a qu'un intellect agent, c'est le penseur ou le personnage de droite. Les criminels sont toujours des occasions de confirmer ou d'accomplir leurs propos. Cela est méprisant pour les criminels, qui ne sont plus que des occasions.
Je ne parle même pas des victimes, qui sont presque tenues pour coupables de leurs propres malheurs, bien souvent.
Cher JGL, vous avez mis le doigt dessus. C’est exactement cela. Et j’ajoute qu’on peut dater le phénomène. C’est comme cela depuis l’affaire des caricatures danoises, en 2006. Parce que, dans l’affaire danoise, on ne pouvait pas cacher la poussière sous le tapis en accusant quelques terroristes, comme on avait pu le faire à propos du 11 septembre. Dans l’affaire danoise, c'était bien l’oumma toute entière qui tuait, qui pillait et qui incendiait (les représentations diplomatiques), de l’Afrique jusqu’au fond de l’Asie. Et c’est donc à cette occasion que les médias ont monté l’argumentaire qui a cours aujourd’hui, basé sur l’autodéfinition du grief. Ceux qui vous tuent vous expliquent pourquoi ils sont offensés (ils sont offensés à cause d’un pamphlet anti-islamique, comme dit le journal de France Culture que j'écoute en ce moment), et cela les autorise à vous tuer, parce que, voyez-vous, ils sont vraiment très offensés. Bon, tout cela est naturellement complètement incompatible avec un État de droit, et avec la notion même de libertés publiques. À bien réfléchir, cela revient à mettre la planète entière, ici et maintenant, sous le régime de la charia. Et cela explique que Le Monde énonce les choses de façon assez abrupte.
Utilisateur anonyme
12 septembre 2012, 18:32   Re : Immunité pour tueurs et incendiaires
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Je recommande l'écoute de la Grande table d'hier (mardi 11 septembre) consacrée à Dan Simmons et à son dernier livre "Flashback" qui imagine un grand califat, une Europe islamisée, etc. Les commentateurs furent évidemment en dessous de tout, regrettant l'absence de voix discordante dans le livre, alors que sur le plateau de cette émission de service publique il n'y a jamais de voix discordante - c'est-à-dire qui ne soit pas soit libérale (pour les moeurs et/ou l'économie) soit socialiste, soit les deux.
Le portrait qui est fait du monde par ce livre semble assez proche d'une semi-dhimmitude généralisée, au moins en Europe.
Sans doute un livre à lire et à analyser.
JGL met le doit sur ce mécanisme qui consiste à présenter un meurtre comme une "relation de cause à effet" sans agent ni libre arbitre. Le meurtre comme justice transcendante: vous les offensez, la mort vous frappe, il n'y a rien de plus normal. La place du tueur, comme celle de la victime, sont évacuées et bien entendu cette évacuation, déréalisation, emporte avec elle la responsabilité pénale du tueur.

Le Monde, à bien y regarder, est pire que Millet exonère de leur culpabilité des exécuteurs de masse et il fait cela au grand jour, sans rien de littéraire, sans s'encombrer de licence ni sans aucun effort de pensée explicite. Et comme chez tous les bons prestidigitateurs, tout le monde n'y voit que du feu.
Ah oui, Dan Simmons et Flashback. Ce roman que tout le monde a décrit comme ultra-réactionnaire et raciiiiiste. Parce que si vous estimez que le califat mondial est une mauvaise idée, c’est sûr, vous êtes ultra-réactionnaire. Et si vous voyez d’un mauvais œil les pogroms anti-chrétiens perpétrés par les musulmans, c’est naturellement que vous êtes raciiiste. La seule façon aujourd’hui d’être progressiste et anti-raciste c’est d’être salafiste et génocidaire. C’est comme ça.
"Le Monde, à bien y regarder, est pire que Millet (...)"

Et tient à le rester. C'est la raison de sa fureur contre Millet, qui leur vole la vedette dans ce que ces journalistes savent faire le mieux et avec le plus de complaisance : trouver des raisons aux tueurs, se mettre à leur place.
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