Pour répondre à la question initiale, "les inrockuptibles, origines et métamorphoses", rapidement, et de mémoire: il s'agit au départ d'un magazine de critique de musique rock, fondé par un duo d'étudiants dans les années 85-86. Confidentiel au départ, le tirage augmentera lentement mais sûrement, à mesure que la réputation d'ntransigeance (comme le nom l'indique) et le style "littéraire" des articles attireront de nouveaux lecteurs. Jusque là, le journal est à peu près totalement apolitique, préoccupé exclusivement de rock "new-wave" (le groupe fétiche de la rédaction a longtemps été "The Smiths") et, un peu, de littérature.
Tout change vers 1995-96, dans la foulée du mouvement social de novembre-décembre. De nouvelles plumes débarquent, venues de "Libération", comme Arnaud Viviant, ou d'autres horizons nettement plus politisés, dans une coloration vaguement "situationniste" (l'auteur culte devient alors Guy Debord). Le journal s'étoffe, la pagination et le tirage augmentent, les rubriques se diversifient pour embrasser l'ensemble de la production "culturelle" (ou dite telle), et investir de plus en plus franchement le terrain politique ( les "sans-papiers", notamment, passent au premier plan des préoccupations). Le rythme de parution, de mensuel qu'il était, devient hebdomadaire.
Vers 1997-98, excédé, je cesse de le lire; je ne peux vous en dire beaucoup plus (aujourd'hui, je crois que Viviant n'y est plus).