Le bâtard

"Homo festivus vaincra."

C'est souhaitable et on ferait mieux de le reconnaître comme notre fils naturel plutôt que dauber sur son compte et le laisser livré à lui-même. Que dit la reprise sur ce thème ?

1
La création d'une ambiance festive débarrassée du poids de l'Histoire et de la pesanteur du Réel correspond au projet "culturel" et "éducatif" de favoriser la sociabilité. C'est au fond une nouvelle agora...

2
Avec le processus dit de la "mondialisation", le Spectacle -car le processus de la fête relève de la représentation- a (presque ?) étendu son emprise au corps entier des nations, pour la première fois, en un sens, réuni.


3
Les générations élevées depuis la mise en place de cette politique sont donc psychiquement structurées par la tyrannie du principe de plaisir.

4
Le monde faussement unifié l'est doublement : d'abord car il l'est dans et par le processus falsificateur du Spectacle, ensuite parce que le modèle de sociabilité festive est appliqué contre l'idée de Nation.

5
Or, une nation est la transcription en terme de politique -dans l'Histoire "moderne"- de la constitution d'un peuple en société. Pour qu'il y ait fête, il faut qu'il y ait peuple.

6
S'il n'y a plus de peuple, que fête la fête ?

7
En l'absence d'objet de la fête, le Spectacle se substitue lui-même à l'absence de cet objet. Ce faisant, il en parachève l'abolition et assure son hégémonie.

8
Tant que la Technique et désormais l'Islam seront les deux moteurs du processus en cours, cette hégémonie sera sans partage.

To be continued... et amendé, bien sûr.



Bon samedi à tous, quand même.

Homo festivus n'a qu'un seul véritable ennemi, le mahométan. Il ne le sait pas et ne veut pas le savoir, lui préférant des ennemis imaginaires ou inoffensifs. Il adoptera devant l'invasion islamique les comportements du parfait dhimmi et ira en joyeuse humiliés-pride au devant de ses futurs maîtres. Nous assisterons à d’étonnants spectacles, dont quelques scènes de lapidation. En attendant Homo festivus milite pour le mariage homosexuel, car il hait les interdis et les tabous hérités des âges farouches, et signe une pétition contre Richard Millet, ayant en horreur l’intolérance et la xénophobie. Ne voulant rien tenir du passé, ne voulant rien voir du présent, il se prépare un avenir très sombre. Ne le plaignons pas, il l’aura mérité.

Certes, mais ceux que vous fustigez sont nos seules divisions en cas de mobilisation.

Citation
Nicolas P.
Certes, mais ceux que vous fustigez sont nos seules divisions en cas de mobilisation.

Là, je ne peux que vous renvoyer à ma brève intervention sur le fil "défense de Renaud Camus".
Nous ne pouvons compter que sur le petit nombre, mais un petit nombre d'hommes libres, lucides et déterminés peut changer le cours de l'histoire qui entraîne, sans même qu'ils en aient conscience, des millions d'européens anesthésiés et hébétés par leurs media, trahis par leurs politiciens et ligotés par leurs lois.

Homo festivus renvoie au thème de la fin de l'histoire. Philippe Muray était un lecteur de Hegel et de Kojève. Pour lui, l'histoire est finie, tout a été dit, plus rien de nouveau ne devrait surgir sur les cendres de l'Ancien Monde. Par conséquent, Homo festivus, l'homme festif dont il a dessiné le portrait, représente l'ultime avatar de l'humanité, l'opposition actuelle entre Orient et Occident étant purement spectaculaire. A propos du monde musulman, il parlait d'alignement des provinces, reprenant une expression de Kojève. La province a toujours un temps de retard par rapport à la métropole mais elle finit par copier les moeurs de son modèle.

Parler de renverser le cours de l'histoire paraît un peu présomptueux. Il y aura des foyers de culture dispersés un peu partout mais cela suffira-t-il à former une nouvelle élite ? Sera-t-elle en mesure de s'emparer du pouvoir ? J'en doute.

[www.les4verites.com]

P. Muray a suivi jusqu'à nos jours le Dernier homme de Nietzsche. Pauvre philosophe allemand, qui croyait que le Surhomme, surmontant le nihilisme, embrassant la Volonté de puissance, allait éjecter le Dernier homme de l'histoire et redonner sa chance à l'Occident...Mais non, l'Occident auto-dégénéré a enfanté Homo festivus et ses affreuses variantes, dont cet Ami du Désastre repéré par R. Camus.

Citation
Sébastien B.
A propos du monde musulman, il parlait d'alignement des provinces, reprenant une expression de Kojève. La province a toujours un temps de retard par rapport à la métropole mais elle finit par copier les moeurs de son modèle.

J'admire Murray mais j'ai toujours été surpris par son relatif silence sur l'islam et son impact actuel sur le cours de l'histoire : l'invasion islamique de l'Europe. Si ce silence a pour origine l'idée que l'Islam finira par s'aligner sur le modèle sociétal occidental et que ce nous percevons comme un mouvement historique majeur n'est qu'un épiphénomène, il procède d'une étonnante cécité. Les sociétés musulmanes ne prennent de l'Occident que ce qui les arrange, en général le pire, mais restent furieusement attachées à leur religion et à ce qui en découle en fait de conception de la vie, de mœurs et de règles sociales et juridiques : c'est le noyau dur que rien n'atteint. L'Histoire est peut-être finie pour Homo festivus, mais elle marche à grand pas pour d'autres peuples, et sur notre sol en plus.
A votre scepticisme sur la capacité d'un petit nombre à renverser le cours d'une évolution apparemment irrésistible, je n'ai à opposer que quelques exemples tirés de notre histoire et le refus, très personnel, de me laisser déposséder une nouvelle fois de mon pays, et par les mêmes en plus. C'est très suffisant pour mener le bon combat.

Il n'y a pas de silence relatif de Muray sur l'islam.

Muray déclare très explicitement :

"L'Islam, j'en suis persuadé, est entré en agonie, une agonie qui sera longue et fera encore, certes, de très gros dégâts, mais qui me paraît irréversible."

Son livre Chers djihadistes aborde l'islam par la bande. Un moyen pour Muray, après les attentats du 11 septembre 2001, de signifier aux terroristes qu'ils s'attaquent à une culture occidentale déjà morte.

"L'Islam, j'en suis persuadé, est entré en agonie, une agonie qui sera longue et fera encore, certes, de très gros dégâts, mais qui me paraît irréversible."

C'est aussi ce que je pense.

Sauf que l'agonie en question ne l'est que de notre point de vue. Du leur, elle correspond à un possible apogée.

Citation
Jean-Marc
Il "L'Islam, j'en suis persuadé, est entré en agonie, une agonie qui sera longue et fera encore, certes, de très gros dégâts, mais qui me paraît irréversible."

Je serais reconnaissant aux fins connaisseurs de Murray de m'indiquer sur quels éléments il se fonde pour prédire l'agonie de l'Islam. Je le vois aujourd'hui plus sûr de lui, plus arrogant, plus dominateur qu'il y a cinquante ans. La ferveur de ses fidèles est toujours aussi forte, ses mosquées sont pleines, y compris chez nous. Les courants laïques qui couraient dans les sociétés arabo-musulmanes sont taris, les pseudo révolutions arabes livrent toutes les clefs du pouvoir aux plus radicaux des islamistes. Où se trouvent donc les signes de ce déclin irréversible? Sauf à dire que toute chose humaine passe et que les civilisations sont mortelles!

Le dynamisme de l'islam est trompeur : il est porté par la démographie (de 1900 à 1987, le nombre des musulmans est passé de 200 millions à 1,2 milliards) et par la rente pétrolière qui permet de financer de nombreuses mosquées dans le monde. Or la démographie musulmane a tendance à se stabiliser et la rente pétrolière ne sera pas éternelle. La crise écologique, l'épuisement des ressources pétrolières préludent à une nouvelle métamorphose du capitalisme. Il n'est pas sûr que les pays musulmans en profitent.

Les musulmans ont parfaitement conscience de leur déclin, puisque un petit livre écrit en arabe circule dans leurs milieux intellectuels, intitulé "Pourquoi les Musulmans ont-ils regressé, tandis que d'autres ont progressé ?". Il date des années trente mais il a été récemment traduit en anglais, ce qui prouve que son analyse est encore d'actualité. C'est le père Samir Khalil Samir qui le signale dans un entretien à La Nef :

[www.lanef.net]

L'agressivité actuelle des musulmans prouve cet irrémédiable décadence. Un mouvement sûr de lui n'est pas violent, du moins pas sous la forme que nous voyons tous les jours dans les médias.

Citation
Alain L.
Je le vois aujourd'hui plus sûr de lui, plus arrogant, plus dominateur qu'il y a cinquante ans

.

C'est qu'un mourant peut fort bien se tenir fort tranquille sur son lit durant plusieurs jours, et être soudain saisi, au moment crucial de l'agonie, de mouvements désordonnés et de raidissements divers.

"..un petit livre écrit en arabe circule dans leurs milieux intellectuels, intitulé "Pourquoi les Musulmans ont-ils regressé, tandis que d'autres ont progressé ?". Il date des années trente mais il a été récemment traduit en anglais, ce qui prouve que son analyse est encore d'actualité."

Il pourrait aussi bien dater du XVème siècle. Cela fait un bien long déclin. Que cette civilisation n'ait rien apporté au monde depuis un demi-millénaire n'empêche pas que la religion qui en est le fondement soit bien vivante. La manne pétrolière va se tarir certes mais rien ne dit qu'elle soit indispensable à la survie d'une religion dont les fidèles lui sont d'autant plus attachés qu'ils sont dans la misère et qu'elle leur apparait comme le coeur d'une identité qui ne peut se prévaloir de rien d'autre que de la certitude d'être du bon côté de la foi face à tous les mécréants, infidèles et impurs des autres nations.
"L'agressivité actuelle des musulmans prouve cet irrémédiable décadence. Un mouvement sûr de lui n'est pas violent, du moins pas sous la forme que nous voyons tous les jours dans les médias."
L'agressivité des musulmans est exacerbée par les données géopolitiques actuelles, par le constat de l'impuissance de leurs sociétés à affronter la modernité, par la découverte de la faiblesse morale de l'occident, mais elle n'est qu'un degré supérieur de la violence inhérente à l'islam. Au glorieux temps de l'expansion, les conversions s'obtenaient à la pointe du cimeterre.
Et je me vois mal, cher in-nocents, attendre penché à ma fenêtre, que l’islam s’effondre, pour pouvoir descendre dans ma rue miraculeusement nettoyée des petits Merah que déverse la cité voisine et qui rêvent de mener le djihhad.

Il est amusant de constater l'unanimisme régnant, au sein des élites occidentales, sur le soi-disant inéluctable déclin de l'Islam. J'y vois les restes de la théorie de Weber sur la sécularisation, ou de celles de Gauchet sur le désenchantement du monde. Murray lui-même, si admiré ici, reprenait cette doxa.
Anesthésié par leur certitude, ces élites considèrent l'Islam comme un "épiphénomène" et ses réactions actuelles comme un simple baroud d'honneur.
Les élites romaines méprisaient les femmes et esclaves chrétiens, qui ne semblaient pas devoir prendre une grande importance face aux lustres de l'Empire.

"L'agressivité des musulmans est exacerbée par les données géopolitiques actuelles, par le constat de l'impuissance de leurs sociétés à affronter la modernité, par la découverte de la faiblesse morale de l'occident, mais elle n'est qu'un degré supérieur de la violence inhérente à l'islam. Au glorieux temps de l'expansion, les conversions s'obtenaient à la pointe du cimetere"

Très juste

Le monde islamique étant quasiment incapable de produire quoi que ce soit d'intéressant depuis des lustres ( à supposer d'ailleurs qu'il n'ait dû qu'à lui même et non aux penseurs grecs ce qu'il a produit de valable à ses débuts ) et ce malgré la manne pétrolière, n'a qu'un seul recours pour se donner et donner au monde la preuve qu'il existe : la violence et la terreur, lesquelles le rendant encore plus incapable du moindre progès appréciable, alimentent donc dans un cercle vicieux infernal qui risque d'être sans fin, encore plus de violence et de terreur.

La manne pétrolière n'est pas près de se tarir car la baisse très progressive de la production qui s'annonce sera longtemps compensée par l'augmentation des prix qui en résultera. De plus, l'énormité des capitaux accumulés et les revenus qui en sont tirés devrait pouvoir prendre le relais.