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La liberté d'expression en procès

Envoyé par Gérard Rogemi 
Critique du livre de Philippe Némo La Régression intellectuelle de la France parue dans Valeurs Actuelles.

La liberté d'expression en procès
François Bousquet le mardi, 31/07/2012

En autorisant les associations à saisir les tribunaux, le législateur a légitimé une véritable stratégie de harcèlement judiciaire qui n’est pas sans évoquer la bonne vieille censure.

La France, pays des libertés ? Jadis peut-être, mais aujourd’hui “on peuplu rien dire”, comme le chantait Didier Bourdon des Inconnus. Il n’est plus possible d’appeler un chat un chat et Rollet un fripon. Pauvre Boileau. L’épuration sémantique va bon train. Le “dictionnaire des idées reçues” cher à Flaubert devient aussi épais que l’annuaire, « tant se sont hypertrophiées la sensibilité des uns, la peur de choquer des autres », selon Guy Carcassonne, qui s’exprimait récemment dans les Nouveaux Cahiers du Conseil constitutionnel, si bien que « Coluche ou Pierre Desproges provoqueraient de nos jours un scandale par certains de leurs propos qui, hier, nous faisaient tant rire ». Point besoin de convoquer les grands ancêtres, un Éric Zemmour ou un Robert Ménard suffisent amplement à démontrer qu’il en va désormais de la liberté comme des espèces menacées : elle se fait rare.

Certes, la censure n’a plus, comme au temps de Victor Hugo, « l’haleine immonde et les ongles noirs ». Elle est propre sur elle et inscrite dans la loi. La subissent tous ceux qui ne soumettent pas leur discours à l’auto-censure (consciente ou inconsciente, selon le degré de conformisme du sujet). Mais ce n’est plus le pouvoir qui tient les ciseaux d’Anastasie (nom de la censure au XIXe siècle). Par commodité, il en délègue l’exercice auprès de modernes ligues de vertu chargées de tracer la frontière entre le licite, le toléré et l’illicite.

Dans un essai aussi bref qu’accablant, la Régression intellectuelle de la France (2011), le philosophe libéral Philippe Nemo a dressé la liste des lois liberticides et soviétiformes qui se sont abattues sur notre pays depuis quarante ans et qui ont en commun de sanctionner, sur des bases morales, des paroles et non des actes. On connaît tous la loi Gayssot ou les lois mémorielles, moins la loi Pleven de 1972 qui innova pourtant sur deux points : introduisant dans notre droit « la provocation à la haine », qui, jusque-là, n’était qu’un sentiment, au même titre que l’amour, la joie ou la tristesse ; et autorisant l’action en justice en matière de racisme et d’antisémitisme de « toute association se proposant, par ses statuts, de combattre le racisme ».

Par là, le législateur élevait au rang de procureurs du politiquement correct SOS Racisme, le Mrap, la Licra, la Ligue des droits de l’homme ou encore le Cran, Conseil représentatif des associations noires de France. Inutile de dire que ces « j’accusateurs » (Élisabeth Lévy) et ces « professionnels du choquage » (Éric Zemmour) vont user et abuser de ce droit.

Un décret du 29 mars 1993 (Bérégovoy) bannira quant à lui toute forme de diffamation (y compris la diffamation non publique, véritable contradiction dans les termes, car comment la diffamation pourrait-elle avoir un caractère privé, elle qui suppose une offense publique), d’injure et de provocation à la discrimination envers une personne ou un groupe de personnes en raison de leur origine. C’est en vertu de cette loi que Brice Hortefeux a été condamné pour avoir dit dans une conversation privée indûment enregistrée par des journalistes : « Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes. »

Ainsi la loi demande-t-elle au juge, selon Philippe Nemo, « de procéder selon une logique réellement magique et fétichiste, fortement archaïsante, une logique de culpabilité collective et de bouc émissaire ». Tous coupables par principe ! Bref, le législateur a fait « régresser le droit pénal en deçà d’Abélard ». Car c’est à Abélard, le compagnon d’Héloïse, que l’on doit la distinction entre le crime et le péché, ce dernier relevant du seul tribunal de Dieu. C’était au XIIe siècle. Nous voici revenus à des âges bien antérieurs. François Bousquet
Utilisateur anonyme
16 septembre 2012, 21:21   Re : La liberté d'expression en procès
Rogemi, il me souvient vaguement que vous aviez parlé ici de La France aveuglée par le socialisme. Si c'est bien le cas, qu'avez-vous à dire de ce volumineux ouvrage ?
Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 13:09   Re : La liberté d'expression en procès
Je l'ai lu. Je le trouve assez excessif, notamment sur l' influence des francs-maçons. Mais si l'auteur a raison, ce serait alors particulièrement inquiétant.
Citation
Rogemi, il me souvient vaguement que vous aviez parlé ici de La France aveuglée par le socialisme. Si c'est bien le cas, qu'avez-vous à dire de ce volumineux ouvrage ?

Je regrette mais je n'ai pas le temps de faire un compte-rendu.

Je ne comprends pas cher Monsieur de Seelisberg vous êtes un juriste et vous savez bien que dans la justice francaise le nombre des francs-macons est trés très élevé et de ne pas en être est souvent un handicap pour faire une carrière brillante.
Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 20:53   Re : La liberté d'expression en procès
Cher Monsieur Rogemi, vous savez bien que je suis juriste en terres bénies d'Helvétie et que je ne sais rien de ce que vous me dites. Je m'en rapporte donc à votre connaissance de la chose, même si le point de vue depuis votre belle Bavière peut sembler un peu éloigné pour procéder à cette analyse.
Comment, Michel, vous niez la puissance des francs-maçons ?
Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 21:36   Re : La liberté d'expression en procès
Tudieu, Jean-Marc ! Pas vous.
Mais ils sont partout, Michel, partout, vous dis-je, avec leur main occulte.


Je tiens de source sûre qu'ils seraient responsables de la Grande Peste de Marseille et, plus près de nous, de la Grippe espagnole.
Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 21:59   Re : La liberté d'expression en procès
C'est affreux. Affreux. Il paraît qu'ils viennent de tenter un putsch au Parti de l'In-nocence. Fuyez Jean-Marc ! Venez vous réfugiez en ce pays rouge et blanc qui pour vous va fleurir.
On ne dira jamais assez les méfaits du Muscadet...
Ceci dit, vous savez bien que, par ailleurs, en France, tout finit par des chansons :

Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 22:27   Re : La liberté d'expression en procès
Et du Fendant !

(Il me semble que Didier est occupé ailleurs, sinon il aurait déjà sifflé la fin de la récréation)
Vous savez, Michel, il vaut mieux parfois plaisanter et rire, cela évite de pleurer. Au moins ne faisons-nous de mal à personne.
Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 22:37   Re : La liberté d'expression en procès
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 22:38   Re : La liberté d'expression en procès
Mais vous ne pensez pas qu'ils vont nous exclure ? Car plaisanter et rire ici et maintenant, cela pourrait être mal pris. Avec toutes nos nuances, nous ne sommes pas très appréciés, vous savez.
Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 22:41   Re : La liberté d'expression en procès
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 22:43   Re : La liberté d'expression en procès
Réputation à l'échafaudage de laquelle, les deux potaches du fond de la classe ne sont pour rien, Didier.
Utilisateur anonyme
18 septembre 2012, 22:47   Re : La liberté d'expression en procès
Oui, cela aurait de l'allure, mais je vous connais, vous n'allez pas faire ce plaisir à d'aucuns. Et j'avoue, en définitive et tout bien pesé, que j'en suis assez content.
Ils s'entendent comme deux larrons en foire ces deux oisillons !

Citation
Je m'en rapporte donc à votre connaissance de la chose, même si le point de vue depuis votre belle Bavière peut sembler un peu éloigné pour procéder à cette analyse.

Vous n'avez pas tort cher Michel mais j''entretiens des rapports assez étroits avec la mère-patrie et dans ma jeunesse j'ai eu un très bon ami qui a passsé "le concours d'entrée" dans une loge maconnique.

Cet ami fut à l'époque très impressionné par le nombre élevé de juges, avocats générals et autres avoués membres d'une loge maconnique.

En outre j'ai lu un certain nombre de manuels traitant de la question. Mais bon ch'sui pas un spécialiste de la question.
Et pourquoi donc vous auto-excluriez-vous ?

Vous y êtes, vous y restez, c'est tout.

Cela n'aurait pas d'allure du tout, vous êtes un homme qui croit en ses idées, hé bien continuez à les porter.
Utilisateur anonyme
19 septembre 2012, 06:46   Re : La liberté d'expression en procès
Oui, très exactement, cela aurait de l'allure et cela n'aurait pas d'allure du tout.
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