21 septembre 2012, 13:37 Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
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Que vous inspire l'affaire "Charlie Hebdo" ?
Il y a un bras de fer mené par des groupes politico-religieux fondamentalistes en France. Ces bras de fer ont été perdus, notamment par la droite sarkozyste. Et chaque fois que l'on a négocié, reculé, tortillé, on a préparé le terrain aux événements qui secouent le monde aujourd'hui. Il n'y a pas de négociations possibles.
Soit on dit que la liberté d'expression existe avec les réserves imposées par la loi, soit on remet en place la censure sur Internet, on soumet les journaux à une lecture préalable du gouvernement, on rétablit le délit de blasphème.
Pour le moment, il n'y a pas eu d'incident...
La laïcité est une valeur non négociable, comme la liberté. A chaque fois qu'on l'a laissée s'affaiblir, on a créé le terrain de revendications nouvelles. Hier, c'était les prières de rue, ils ont obtenu qu'on leur accorde des mosquées en contravention avec la loi de 1905 ; puis il y a eu des réclamations dans les écoles, les cantines...
Ce qui se passe est révélateur d'années de laxisme, de mollesse, par rapport aux principes, aux valeurs, par rapport à la protection qu'un Etat doit incarner. Il y a un besoin de clarté, de bon sens. Il y a un besoin d'autorité.
Revendiquer la construction de mosquées, c'est être fondamentaliste ?
Ce n'est pas ce que je dis. Les prières de rue et la revendication par les prières de rue sont le fait de fondamentalistes. L'objectif, c'est d'imposer à la France un certain nombre d'interdits. On est arrivé à l'interdit du blasphème. Je ne suis pas une adepte de Charlie Hebdo. Je suis quelqu'un de respectueux de la foi.
Je ne vois pas l'intérêt d'aller heurter les gens dans ce qu'ils ont de plus intime. Mais cette possibilité de la provocation est un inconvénient de la liberté d'expression qui, par ailleurs, a énormément d'avantages. Et la liberté d'expression, dont dépend la liberté de la presse, ne se négocie pas.
Êtes-vous pour un droit au blasphème ?
Je me félicite que le délit de blasphème n'existe plus. Ce que je trouve étonnant, c'est l'indignation à géométrie variable de la classe politique. Nous sommes dans un pays où 95 % des profanations concernent des lieux de culte ou des tombes catholiques et il n'y a pas une ligne, pas un communiqué d'un ministre. Et dès qu'il y a une profanation d'une mosquée ou d'un carré musulman, immédiatement, il faut faire le communiqué.
Vous dites être pour le droit à la caricature. Vous avez pourtant engagé une procédure contre "Charlie Hebdo" à propos d'un dessin vous concernant...
Oui, tout à fait. La limite de la liberté d'expression est la diffamation et l'injure.
Si vous étiez au pouvoir, que feriez-vous ?
Je mets à la porte tous les intégristes étrangers. Tous ! On les connaît très bien. Il faut une application stricte de la loi de 1905 : plus de financement, direct ou indirect des mosquées. Plus de financement étranger. Sauf cas spécifique de convention de réciprocité. Je veux bien qu'un Etat finance une mosquée dans notre pays s'il n'interdit pas sur son territoire le financement des églises ou de n'importe quel autre culte.
Comment se financeraient les mosquées ?
Avec l'argent des fidèles. Applicable pour toutes les autres religions. La loi ne reconnaît aucun culte. Plus de prières de rue, plus de spécificités alimentaires dans les écoles publiques.
Casher comme halal ?
Pareil. Je ferai inscrire dans la Constitution que "la République ne reconnaît aucune communauté". Ce qui permet de s'opposer à toutes les revendications communautaristes, y compris dans le secteur privé.
Êtes-vous toujours pour l'interdiction du voile dans l'espace public ? Dans la rue ?
Oui, les magasins, les transports, la rue...
C'est une mesure liberticide...
Ca dépend de ce que vous considérez comme la liberté. On vous interdit de vous balader nus dans la rue... C'est liberticide ?
Comment définissez-vous qu'un voile est religieux ou pas ? Cela pose un problème d'application de la loi...
C'est interdit. Le voile est interdit. C'est clair ! On est capable de faire la différence entre un voile religieux et un voile qui ne l'est pas.
Cette interdiction vaudrait pour tous les signes ostentatoires ?
Qu'appelez-vous des signes ostentatoires ?
La kippa par exemple...
Il est évident que si l'on supprime le voile, on supprime la kippa dans l'espace public.
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21 septembre 2012, 15:09 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
21 septembre 2012, 15:39 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
Utilisateur anonyme
21 septembre 2012, 16:07
Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde
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21 septembre 2012, 16:27 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
Citation
Pierre Jean C.
Cette symétrie sous-entendue (la kippa et le voile sont tous deux synonymes de danger) m'échappe, car je voulais croire à la sincérité d'une Marine Le Pen s'employant à chasser le démon antisémite de son parti. Le danger public, la présence anxiogène, c'est la musulmane, pas la juive.
21 septembre 2012, 16:46 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
Utilisateur anonyme
21 septembre 2012, 17:23
Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde
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Utilisateur anonyme
21 septembre 2012, 19:34
Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde
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Utilisateur anonyme
21 septembre 2012, 19:41
Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde
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21 septembre 2012, 20:09 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
21 septembre 2012, 20:16 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
21 septembre 2012, 21:07 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
Utilisateur anonyme
21 septembre 2012, 23:08
Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde
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21 septembre 2012, 23:24 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
22 septembre 2012, 09:28 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
22 septembre 2012, 12:31 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
22 septembre 2012, 12:42 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
23 septembre 2012, 06:48 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
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«Si j'avais limité ma proposition à la religion musulmane, on m'aurait brûlée en place de Grève pour islamophobie», a-t-elle soutenu. «Il est évident que la kippa ne pose pas de problème dans notre pays, mais notre pays a changé et cet équilibre fragile que nous avions trouvé dans l'exercice des religions a été bouleversé par une immigration massive, depuis maintenant une vingtaine d'années, qui a changé la donne», a poursuivi la député européenne.
«Dans la République que je chéris, les règles sont égales et doivent s'appliquer à l'ensemble des religions même si certaines posent plus de problèmes que d'autres», a argué Marine Le Pen. «Je demande à nos compatriotes juifs ce petit effort, ce petit sacrifice sûrement, mais qui permet une égalité entre les exigences que l'on demande aux uns et aux autres. Je suis sûre qu'une grande partie d'entre-eux sont tout à fait prêts à faire ce petit sacrifice».
lefigaro.fr
23 septembre 2012, 10:49 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |
23 septembre 2012, 13:02 Re : Interview de Marine Le Pen dans Le Monde |