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Le Proche-Orient explose au visage d’Obama

Envoyé par Gérard Rogemi 
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Le Proche-Orient explose au visage d’Obama (info # 012309/12) [Analyse]

Par Guy Millière © Metula News Agency

Ce qui se passe aujourd’hui dans le monde musulman est très inquiétant. Des émeutes se sont déroulées depuis le 11 septembre 2012 dans plus de vingt pays. Des ambassades américaines ont été prises d’assaut.

Le consulat de Benghazi a été mis à sac et incendié, quatre Américains y ont été sauvagement assassinés, dont l’ambassadeur des Etats-Unis, qui a, de surcroît, été préalablement torturé et sodomisé au milieu d’une foule en furie.

Des documents classés « secret défense » ont disparu, car le consulat, avant d’être incendié, a, pendant la mise à sac, fait l’objet d’une fouille en règle par les djihadistes ; ceux-ci ont donné l’assaut en utilisant des armes de guerre. Le drapeau noir d’al Qaïda a été, comme devant quatre autres ambassades, hissé en remplacement du drapeau américain.

En parallèle, des attaques ont été organisées par les talibans contre les principales bases américaines subsistant en Afghanistan, dont celle de Kandahar.

Le nombre de soldats de l’US Army tués par des soldats afghans qu’ils étaient en train de former au maniement des armes augmente et se chiffre à cinquante-quatre depuis le début de l’année. Le programme de formation vient tout juste d’être interrompu.

Il est évident que le film de treize minutes placé sur Youtube au mois de juillet, mal fait et très irrévérencieux à l’encontre de l’islam, n’est qu’un prétexte : plusieurs jours avant le onze septembre, des services de renseignement faisaient état d’actions anti-américaines en préparation par divers groupes djihadistes.

Une bande vidéo sur laquelle s’exprime Ayman al Zawahiri, l’Egyptien qui a succédé à Ben Laden à la tête d’al Qaïda, a été mise en ligne le 9 septembre. Il y appelle à des attaques contre les intérêts américains dans le monde musulman, et désigne deux pays comme devant constituer les lieux prioritaires pour mener des actions : l’Egypte et la Libye.

Ayman al Zawahiri ne mentionne aucun film, mais fait part de sa volonté de voir libérer le Sheikh Omar Abdel-Rahman, emprisonné aux Etats-Unis pour avoir fomenté les attentats de 1993 contre le World Trade Center à New York. Une revendication de libération également formulée par les Frères musulmans et le président islamiste égyptien, Mohamed Morsi.

Il est évident qu’on assiste à une offensive visant à en finir avec ce qui reste de la présence américaine dans la région.

Il est clair aussi que les risques de guerre régionale se trouvent accentués : les discours bellicistes et anti-israéliens de l’Iran montent en puissance, et le rapprochement de l’Egypte de Morsi avec l’Iran de Khamenei et avec la Chine s’apparente à l’amorce d’un changement géopolitique majeur et lourd de conséquences potentielles.

Les préoccupations exprimées par Binyamin Netanyahu sont fondées. Et ces préoccupations convergent avec celles de l’Arabie Saoudite, qui n’est pas précisément une amie d’Israël, mais qui incarne, dans ce contexte d’ensemble, ce que Daniel Pipes appelle une « force du statu quo ».

Il est évident, ajouterai-je, que la politique menée par l’administration Obama au Proche-Orient est en train de lui exploser au visage.

Le discours prononcé au Caire par Barack Obama en juin 2009 permet de mesurer l’étendue du fiasco. Comme je l’ai expliqué à de nombreuses reprises, la doctrine Obama pour la région consistait :

(1) A pratiquer l’apaisement vis-à-vis de l’Iran et à laisser celui-ci parvenir au seuil de l’arme atomique, en faisant comprendre aux dirigeants iraniens que les Etats-Unis n’étaient pas leurs ennemis ;
(2) A laisser le pouvoir dans le monde sunnite passer aux mains des Frères musulmans et des salafistes, en assurant à ceux-ci qu’une coexistence sur base de respect mutuel était possible avec les Etats-Unis ;
(3) A inciter al Qaïda à rejoindre les positions salafistes et à songer à prendre le pouvoir par d’autres moyens que le terrorisme ;
(4) A laisser le pouvoir revenir aux mains des talibans en Afghanistan, exploitant les accords de transition passés entre le gouvernement américain et Hamid Karzai;
(5) A faire pression sur Israël pour qu’entre en vigueur le « plan de paix saoudien », afin que l’Etat hébreu se réduise aux « frontières de 1967 », et pour qu’un Etat palestinien aux mains de l’Autorité palestinienne et du Hamas naisse, et ait sa capitale à Jérusalem Est.

Le moins que l’on puisse dire est que les dirigeants iraniens n’ont pas reçu le message : ils avancent vers l’arme atomique et considèrent plus que jamais les Etats-Unis comme l’ennemi.

Les Frères musulmans et les salafistes n’ont, eux non plus, pas assimilé la doctrine Obama : ils s’emparent du pouvoir, méprisent ouvertement le président américain et identifient plus que jamais les Etats-Unis comme l’ennemi.

Al Qaïda rejoint effectivement les positions salafistes, mais s’offre au passage le plaisir d’humilier les USA et de tuer des Américains dès que l’occasion se présente.

Les talibans reviennent vers le pouvoir en Afghanistan, mais ne se privent pas non plus d’assassiner des Etatsuniens.

Le gouvernement israélien, composé de membres plus sensés que ceux de l’administration Obama, ne s’est pas laissé enfermer dans le piège que celle-ci lui tendait. Ladite administration se trouve de toute façon confrontée à une situation régionale très dure, par rapport à laquelle le dossier palestinien semble aujourd’hui épiphénoménal. A Téhéran, comme dans tout le monde musulman, retentissent les cris de « mort à Israël » et « mort aux Juifs ».

Pour l’heure, l’administration Obama ne réagit pas, sinon d’une manière pathétique. Elle se refuse à tracer devant l’Iran une ligne à ne pas franchir et semble ne pas entendre les discours proférés à Téhéran.

Barack Obama ne trouve pas le temps de rencontrer Binyamin Netanyahu : il doit participer à une émission humoristique le jour où cela aurait été possible – et une émission humoristique, c’est tellement plus important ! -. En revanche, le président américain est disponible pour une rencontre, durant la même période, avec Mohamed Morsi.

A écouter le porte-parole de la Maison Blanche, tout va bien en Egypte et ailleurs, tout va bien en Afghanistan. Les Etats-Unis sont aimés dans tout le monde musulman, et les problèmes proviennent de la vidéo mise en ligne sur Youtube.

Pour témoigner de leur bonne volonté, Obama et Hillary Clinton ont déclaré qu’ils réprouvaient la vidéo, mais que les lois en vigueur aux Etats-Unis ne permettaient, hélas, pas de l’interdire.

L’assassinat de quatre Américains, dont un ambassadeur à Benghazi ? Un simple accident, a tranché Susan Rice, ambassadrice d’Obama aux Nations Unies. Avant que, deux jours plus tard, la version ne change et que la Maison Blanche fasse savoir qu’il s’agissait d’un attentat islamiste.

L’administration Obama réagit d’une manière lamentable.

Elle prend visiblement ceux qui l’écoutent pour des imbéciles complets. Le pire étant que cela fonctionne. Les grands media américains sont prêts à prendre des vessies pour des lanternes dès qu’il s’agit d’Obama. Et leurs confrères occidentaux pratiquent la décalcomanie de leurs propos.

Que faudrait-il pour qu’il soit vu et dit que l’occupant actuel de la Maison Blanche est non seulement un homme qui détruit l’Amérique et son rôle international, et qui trahit ses alliés, mais un homme qui accepte d’être traité comme un paillasson ?

Que faudrait-il pour que le peuple américain discerne qu’il ne peut pas reconduire pour quatre ans un paillasson à la Maison Blanche ? Dans l’intérêt du monde, il faut un président à la tête des Etats-Unis. D’urgence.
Analyse similaire de Charles Krauthammer : washingtonpost.com

Citation

It’s now three years since the Cairo speech. Look around. The Islamic world is convulsed with an explosion of anti-Americanism. From Tunisia to Lebanon, American schools, businesses and diplomatic facilities set ablaze. A U.S. ambassador and three others murdered in Benghazi. The black flag of Salafism, of which al-Qaeda is a prominent element, raised over our embassies in Tunisia, Egypt, Yemen and Sudan.

The administration, staggered and confused, blames it all on a 14-minute trailer for a film no one has seen and may not even exist.

What else can it say? Admit that its doctrinal premises were supremely naive and its policies deeply corrosive to American influence?

Religious provocations are endless. (Ask Salman Rushdie.) Resentment about the five-century decline of the Islamic world is a constant. What’s new — the crucial variable — is the unmistakable sound of a superpower in retreat. Ever since Henry Kissinger flipped Egypt from the Soviet to the American camp in the early 1970s, the United States had dominated the region. No longer.
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