Le site du parti de l'In-nocence

Duflot, nulle aussi en français

Envoyé par Virgil Waldburg 
Après le Japon qu'elle situa dans l'hémisphère sud (en dépit de son DEA en géographie), voici une nouvelle énormité :

Une petite escarmouche entre Cécile Duflot et Bernard Accoyer a eu lieu mercredi lors du débat sur le logement à l'Assemblée.

"Je voudrais interroger Madame le ministre sur cette idée qui consisterait à vouloir faire de la France un pays où les citoyens seraient tous des locataires de logements sociaux (...). Pourquoi faire de la France le seul pays où l'on condamnerait nos compatriotes à rester locataires toute leur vie et refuser les ouvertures en faveur de l'accession sociale" à la propriété?", a demandé l'ancien président (UMP) de l'Assemblée nationale.

Prenant la parole un peu plus tard dans l'hémicycle, Mme Duflot a lancé au député de Haute-Savoie: "Il n'est pas possible de tout dire M. Accoyer, de prendre cette envolée lyrique pour parler des habitants de ce pays qui seraient condamnés à être locataires toute leur vie. 1,7 million de familles attendent un logement social, c'est ça la réalité, et ne se sentent pas condamnées".

Avant de se rasseoir au banc du gouvernement, elle s'est exclamé, agacée: "C'est ça, je ne connais absolument pas le problème du logement. En revanche, ce que je sais M. Accoyer, c'est que je suis une femme. Je vous prierai donc de m'appeler Madame la ministre". "Sinon je me verrai dans l'obligation de vous appeler, Monsieur le député, avec un "a" ce qui ferait Monsieur la député. Ce serait aussi désagréable à votre égard qu'au mien", a-t-elle ajouté.

Madame LA ministre !
Pardonnez-moi, mais où est l'énormité ?
En français, "ministre" est un neutre. Le neutre ne se distingue pas du masculin en français, comme en suédois ou en danois, on a le genre commun et le genre neutre.
Dire "Madame le ministre" est parfaitement correct - c'est même la seule forme correcte. Exiger qu'on dise "Madame la ministre", c'est idiot. Menacer de dire "Monsieur la député", c'est ne rien comprendre et faire preuve d'une bêtise abyssale.
Elle n'a eu cette remarque malheureuse que parce qu'elle ne savait pas répondre à Monsieur Accoyer (et non "Accoi-Ï-er, comme elle dit à tort).
Pour ce qui est de "Monsieur la député", vous avez raison.

M. Accoyer a, en revanche, tort de s'obstiner.

En effet, "ministre" peut fort bien, en français, être du féminin, c'est attesté chez Bossuet :

"Si la justice est la reine des vertus morales, elle ne doit pas paraître seule ; aussi la verrez-vous dans son trône servie et environnée de trois excellentes vertus, que nous pouvons appeler ses principales ministres, la constance, la prudence et la bonté"

Et admis par Littré.
Ici le sens du nom "ministre" n'est pas le même.
Dans l'usage de Mme Duflot, il s'agit d'une fonction institutionnelle.
Dans l'usage de Bossuet, il s'agit d'un usage analogique, qui commande le féminin.
On distingue en français Madame le préfet (une femme préfet) et Madame la préfette (la femme du préfet). C'est la même chose avec toutes les fonctions : président, ministre, général... Si Mme Duflot préfère avoir l'air d'être la femme d'un ministre plutôt que d'un ministre à part entière, libre à elle : mais je doute que ce soit ce que vise sa remarque. Son ignorance crasse et sa bêtise la commandent de part en part !
C'est curieux, je n'aurais jamais traité une épouse de préfet de préfette...


Suivons votre logique, la fonction emportant le genre.

Considérons la dame qui assure mon secrétariat. Je devrais donc dire : "Mon secrétaire Jennifer * m'a indiqué...".


* : le prénom a été changé.
26 septembre 2012, 20:51   Re : Duflot, nulle aussi en français
En français, "ministre" est un neutre.
Certes, mais seulement depuis qu'il y a des ministres de sexe féminin. Je vous trouve un peu prompt à avaliser les évolutions de la langue.
Utilisateur anonyme
26 septembre 2012, 21:03   Re : Duflot, nulle aussi en français
C'est toute son intervention qui dénote sa méconnaissance et son mépris de la langue : "prendre cette envolée", "il n'est pas possible de tout dire" (pour "je ne vous laisserai pas dire"), etc.

Quant à "la" ministre, une circulaire qui date du gouvernement Jospin a autorisé (et même encouragé) la féminisation des noms de fonctions gouvernementales et administratives.
Ha, ce Jospin...

Pourquoi a-t-il, en effet, mis à bas cette si belle tradition française qui "féminisait" les appellations de métiers mal payés et peu considérés (un serviteur, une servante ; un serveur, une serveuse ; un ouvrier, une ouvrière) et "masculinisait" (ou "neutralisait" ?) les fonctions "nobles" (un président ; un ministre) ?
Cette question récurrente de la féminisation des noms, titres et fonctions me remet chaque fois en mémoire une jolie anecdote : Michel Crépeau s'adressa un jour à Marylise Lebranchu en lui donnant du "Madame le ministre", et se fit sèchement rembarrer par ledit ministre qui lui répondit en substance qu'elle entendait se faire appeler Madame la ministre. A quoi l'ineffable Crépeau rétorqua "Oh, pardonnez-moi, Madame Labranchue".
Utilisateur anonyme
27 septembre 2012, 14:34   Re : Duflot, nulle aussi en français
Il faudra raconter cette anecdote à Madame Delaflotte.
Si Mme Duflot est Mme la ministre, elle peut difficilement prendre mal que Mmes les députées la sifflent à l’Assemblée à cause d’une robe à fleurs à la vérité tout à fait ridicule. Vous savez que les filles entre elles...
Seuls les utilisateurs enregistrés peuvent poster des messages dans ce forum.

Cliquer ici pour vous connecter