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Le Hamas pose un genou à terre

Envoyé par Gérard Rogemi 
Le Hamas pose un genou à terre (info # 031401/9)
© Metula News Agency
Metula, Sdérot, 22h 15, (21h 15 à Paris)

En ce 19ème jour de guerre, le fait marquant consiste en l’avancée des discussions entre le Hamas et l’Egypte au Caire. Les négociateurs des deux partis n’ont pas encore accordé leurs violons, mais l’Organisation de la Résistance Islamique, littéralement étranglée sur le terrain militaire, se dit disposée à faire des concessions importantes.

Au titre d’icelles, le Hamas ne réclame plus la cessation unilatérale des hostilités de la part d’Israël et l’évacuation de ses troupes comme préambule à un accord.

Les fondamentalistes ont annoncé, à vingt heures, qu’ils acceptaient, pour commencer le processus qui devrait mettre fin au conflit, un simple cessez-le-feu bilatéral et simultané.

Ils admettent que Tsahal pourrait demeurer dans la Bande un certain temps, tandis que se tiendront les discussions visant à définir les détails d’une cessation des actes de violence.

Ils acceptent aussi que le cessez-le-feu ne soit pas conclu, à l’instar de la dernière Taadyé, uniquement pour une période de quelques mois.

Le négociateur israélien Amos Guilad, invité par son homologue cairote Omar Suleiman à se rendre demain sur les bords du Nil, dira quant à lui à ses hôtes, que l’Etat hébreu exige un engagement à cesser les actes de guerre qui ne soit pas limité dans le temps.

Le Hamas ne s’oppose plus, non plus, catégoriquement à la présence d’experts internationaux, du côté égyptien de la frontière avec Gaza, dont la fonction sera d’empêcher la contrebande d’armes et de munitions.

Demain, c’est probablement sur la qualité des garanties que l’Egypte proposera à Israël sur ce sujet que Jérusalem décidera de la fin ou de l’extension de Plomb fondu. On sait ici que plusieurs pays, dont l’Allemagne en particulier, mais aussi les USA, d’autres Etats européens et la Turquie, ont proposé, qui, leur savoir faire technologique, qui, l’envoi de troupes.

Jusqu’à présent, le président Moubarak rejetait l’idée de la présence d’étrangers en uniformes sur son sol. L’Egypte était, au contraire, mobilisée à plaider l’abrogation du cantonnement d’observateurs américains dans le Sinaï, qui s’y trouvent toujours, en concrétisation de l’accord de paix conclu entre le Caire et Jérusalem.

Il semble toutefois que le pharaon a saisi que, faute d’accepter cette provision, les Hébreux s’occuperaient eux-mêmes, et depuis la Bande de Gaza, d’empêcher que le sous-sol de Rafah ne se transforme à nouveau en passoire à Katiouchas.

Il est très clair pour Moubarak que l’idée d’un réarmement des intégristes d’Hanya est inacceptable côté israélien, et que ce principe est suffisamment ancré dans l’esprit des dirigeant de Sion pour les pousser à engager la phase 3 de leur opération militaire en cas d’impasse.

Moubarak saisit tout aussi bien qu’il n’est pas dans son intérêt de voir les supplétifs gazaouis de Téhéran se réarmer et se remettre à bombarder les agglomérations du Néguev. Car ce que le pouvoir cairote craint le plus, c’est l’exportation du conflit opposant l’Axe du mal – Téhéran, Damas, Hezbollah, Al Qaëda – aux autres Etats moyen-orientaux, de Gaza à Gizeh.

Avec la présence insurrectionnelle chronique des Frères Musulmans dans sa citadelle, et la publicité qu’ils se font allégrement sur le dos du peuple palestinien, le régime égyptien a intérêt à ce que les canons se taisent, sur des intégristes militairement neutralisés.

La négociation s’articule en pratique autour d’un texte égyptien, volontairement limité à la description des lignes maîtresses, que le Caire à soumis aux belligérants, les invitant à dresser la liste de leurs commentaires réciproques.

Entre le Caire et Gaza ville, on ne s’accorde pas sur la nature de la future présence palestinienne au point de passage de Rafah. Moubarak insiste pour reconduire la formulation précédente, qui avait été adoptée par la communauté internationale, selon laquelle c’étaient les policiers de l’Autorité Palestinienne, assistés d’observateurs européens, qui étaient chargés du contrôle de l’accès palestinien de la frontière.

Publiquement, le Hamas ne veut toujours pas en entendre parler, mais sa situation militaire désespérée l’a poussé, en début de soirée, pour la première fois depuis très longtemps, à contacter les conseillers de Mahmoud Abbas à Ramallah, afin de chercher un terrain d’entente.

Le projet d’Hosni Moubarak, au cas où la négociation indirecte dont il est le médiateur aboutirait, inclut la convocation dans sa capitale de toutes les factions palestiniennes pour un grand congrès de réconciliation nationale.

Le fond de cette idée, c’est éloigner de Téhéran et de Damas ce qui restera du Hamas, le naniser après sa défaite, et remettre Abou Mazen en selle pour le contrôle de Gaza. S’il y parvient, l’opération israélienne aura plus fait pour réunir la famille palestinienne que toutes les vaines tentatives qui l’ont précédée.

Mais pour y parvenir, encore va-t-il falloir convaincre Jérusalem et rapprocher les positions, qui demeurent inconciliables à l’heure où nous en parlons.

Les éléments encourageants sont la déconfiture des intégristes à Gaza, leur crainte d’être rejetés à la mer au prochain coup d’accélérateur de Tsahal, et la bonne disposition du triumvirat Livni-Barak-Olmert.

Ce dernier a convenu, il y a quelques minutes à peine, qu’Amos Guilad se rendrait au rendez-vous du Caire les mains propres et animé de bonnes et sérieuses intentions. Un postulat qui recueille également l’aval de l’état-major, désireux de traduire sa victoire en termes politiques et sécuritaires, sans avoir à combattre pour le centre de Gaza-city maison par maison.

Le meilleur argument pour assurer le succès de la mission Guilad ne sera pas encore la bonne volonté des uns et des autres, mais la pression constante que l’armée israélienne continue et continuera à exercer sur le terrain.

Dans le meilleur des cas, la conclusion d’un accord prendra encore quelques jours de combats. Ceci dit, même si, d’un point de vue strictement stratégique, nous sommes absolument certains qu’il serait infiniment préférable de chasser les intégristes de Gaza, en menant Plomb fondu à son terme.

Ce jugement professionnel s’appuie sur le simple fait, que, dans l’environnement moyen-oriental qui prévaut, l’élimination complète d’une entité semi-étatique ayant partie liée avec l’Iran ajoute une assurance de tranquillité dont il est malvenu de se passer. Même au prix de sacrifices certains.

D’un point de vue stratégique, il est toujours préférable de s’assurer des succès qui sont à votre portée, que de laisser la porte ouverte à des confrontations futures, dont les contours précis ne sont pas encore connus. Dans un compte de ce genre, un ennemi mortel écrasé vaut toujours mieux qu’un ennemi mortel assommé.
14 janvier 2009, 22:36   Fort bien
Voici qui ets très intéressant, et, je l'espère, de bon augure.
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