"Plutôt que de croissance et de développement, n’est-ce pas de conservation, de soin et d’in-nocence qu’ont besoin, en l'état dans lequel on les voit, le territoire et ses habitants, la nature et la société ?"
Ce communiqué très beau révèle la racine commune à l'économie et à l'écologie. L'écologie politique qui s'est fourvoyée dans le parti du progrès, de la croissance, et qui pour racheter son conservatisme « écologique » surenchérit, par ailleurs, dans le bougisme, en est bien incapable. En effet, le parti écologique est pris dans le paradoxe de la gauche qu'éclaira l'avant dernière émission Réplique.
Marcel Gauchet observe que, pour la première fois, le changement n'est plus issu de la gauche mais s'impose à elle de l'extérieur, en provenance du Tiers-Monde. Devant cette situation nouvelle, paradoxale pour le parti du Progrès habitué à ruer contre l'inertie, la gauche reste tétanisée : ou bien, au nom du changisme, elle applaudit, sans distinction, à tout ce qui accompagne la libre circulation des hommes et des biens (la « deuxième gauche » que le main stream n'effraie pas), ou bien, par nostalgie, elle oppose un refus aveugle au marché libre (la gauche mélenchiste que le spectre de Staline n'effraie pas).
La gauche demeurant le moteur de l'Histoire, se poser en réactionnaire (devenir le Parti réactionnaire français) revient à se condamner aux oubliettes de l'Histoire. Il faut trouver plutôt les moyens de libérer la gauche de ses démons et de sauver l'écologie de la gauche.