L'histoire avait traumatisé l'Autriche entière, même l'Europe entière. On la raconta partout, et elle se racontait sans doute encore deux ou trois générations après. Comme le bruit de bottes de l'armée allemande en 1940... Mozart a donc dû en entendre le récit, même à Augsburg. De plus, il vécut à Vienne.
Il reste que deux choses m'intéressent dans cette analyse : d'abord qu'on rappelle qu'il s'agit d'une marche, d'une marche militaire dont le rythme est bien particulier, ce qu'on oublie toujours. Ensuite et surtout, que la marche était celle des ennemis turcs des aïeux de Mozart et que ce soit un Turc qui nous le rappelle. Cet homme est un excellent musicien, un très bon improvisateur, un très bon compositeur, un virtuose et un esprit libre. Nos grands musiciens - pire encore, nos "artistes' (chanteurs de variété) - sont bien souvent très prudents, ils protègent leur carrière... Say vit en Turquie, aime la Turquie. Ses déclarations le mettent vraiment en danger dans un contexte de radicalisation de la société turque.