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Renaud Camus sur Radio Courtoisie

Renaud Camus sera ce soir, longuement, sur Radio Courtoisie à partir de neuf heures et demie.
Voilà une bonne nouvelle !

Citation
Carnets de Courtoisie
Le LJN Paul-Marie Coûteaux aura pour thème : "Défendre la civilisation : un itinéraire politique et littéraire".
Invités : Renaud Camus et Philippe Martel (ancien chef de cabinet d'Alain Juppé).
Utilisateur anonyme
28 novembre 2012, 20:04   Re : Renaud Camus sur Radio Courtoisie
Paul-Marie Coûteaux est un ami (de la cause) précieux.
Utilisateur anonyme
28 novembre 2012, 22:59   Re : Renaud Camus sur Radio Courtoisie
Excellente émission. Je suis tout de même frappé par la propension de M. Coûteaux à s'écouter lui-même plus qu'il n'écoute les autres et par sa connaissance très approximative de larges pans de l'oeuvre de Renaud Camus. Comme
Victor Malka, qui fait mes délices sur France Culture le dimanche matin, il a l'art de se mettre en valeur au détriment de son interlocuteur et de poser comme un examinateur un peu sadique des questions sans suite et sans lien avec la conversation, ou tout bonnement embarrassantes et hors de propos : ainsi il a mis en difficulté Renaud Camus en réclamant avec insistance un exemple de bathmologie, alors que bien évidemment, dans un tel domaine, aucun exemple n'est isolable de son contexte et ne peut être fourni à la demande, sans de longues préparations. Peut-être que cette civilisation française qui est bien évidemment ce que nous voulons tous préserver à tout prix, comportait aussi dans ses facteurs de non nocence l'art d'écouter autrui, de ne pas l'interrompre et de ne jamais le mettre en difficulté, fût-ce involontairement ou inconsciemment.
Il fut question lors de cette émission de ces Français qui se sentent autant fondés qu'un Dupont à user des droits attachés à leurs papiers français, celui, pour commencer, de voter, et qui ne se sentent pas moins totalement étrangers aux Français d'origine. A cette occasion, Paul-Marie Coûteaux a trop vite prêté à Renaud Camus un essentialisme contre lequel Monsieur Camus s'est défendu.

Les adversaires du débat sur l'identité nationale n'ont identifié que deux façons possibles d'être français, français par convention ou français par essence, pour ranger aussitôt les promoteurs du débat dans la seconde, disqualifiée a priori. Il aurait convenu de distinguer deux types de contrats : ceux qui sont de pure convention et ceux qui engagent les seuls Français par l'origine, ce deuxième contrat étant le fondement politique légitime d'une francité qui serait non pas une identité mais une origine (puisque l'identité se passe de contrat, du moins de contrat au sens fort : de contrat avec objet et associés).

L'homme a une origine parce qu'il est un être de manque, parce qu'il est seul et que seul, il ne se suffit pas, parce qu'il lui faut se tourner vers l'autre pour fonder son être. L'origine désignerait l'autre source de soi. Si l'être dépend de l'autre, l'autre est capital. Il ne s'agit donc pas d'un autre quelconque, indifférencié, ou encore caricaturalement qualifié tel parce qu'exotique. L'autre source de soi doit procéder d'une même origine que soi pour que soi s'y ressource. Dans cette civilisation de l'origine, le contrat politique et l'échange économique ne sont qu'un aspect de cet ouverture à l'autre de l'homme seul mais libre qui nomme pour appeler (car le monde a aussi une forme subjective, une origine sans fond), se réunit pour aimer, prie pour vivre, naît et enfante pour transmettre, travaille pour créer, apprend pour comprendre, est pour être qui il devient.

Les civilisations de l'identité se moquent de l'origine : elles la reconduisent sans peine, soit que l'homme est une partie du tout (la communauté présente est son origine), soit qu'il est sa propre origine (le soi-mêmisme). Nul besoin de se tourner vers l'autre : il est toujours déjà là pour dire ce qu'on est, ou bien il n'est que le moyen de ses fins. Dans la première version, nul besoin de s'associer : la communauté dicte la conduite et fixe la place. Dans la seconde version, le contrat est de pure convention. Se contentant de garantir l'autonomie des parties, il instaure une identité sans cosmos, l'identité de l'individu à lui-même.

Quel étrange contrat que cette France-pour-tous qui ne fixe ni son objet ni la qualité et le nombre des associés. Ce contrat est tout : il est lui-même, formellement, son propre objet pour empêcher qu'un objet réel n'émerge, au risque de diviser les associés et de rompre le contrat. Demander un référendum au sujet de l'immigration est ainsi compris, très logiquement, comme une grave atteinte à l'unité de la République. Un tel contrat est par définition universel. Mais c'est un anti-contrat puisqu'il postule que chacun ne s'associe que pour faire reconnaître qu'il se suffit à lui-même, qu'il est sa propre fin, qu'aucun d'objet commun réel ne l'engage (sinon l'objet formel du contrat).

Seul le contrat qui réunit en polis les hommes de même origine rompt vraiment avec l'identité, l'illusoire suffisance de l'être. L'entente cordiale entre le soi-mêmisme et le communautarisme que scelle le contrat sans objet démontre une connivence profonde entre les versions individualistes et communautaristes des civilisations de l'indentité contre les civilisations de l'origine. Plutôt qu'un débat sur l'identité nationale, il eut fallu un débat sur l'origine nationale. Faute de cela, c'est en toute ignorance des enjeux que les soi-mêmistes jetteront leur contrat de pure forme aux poubelles de l'Histoire, quand leurs vigoureux amis leur auront fait comprendre qu'il est possible de goûter la paix de l'identité sans s'encombrer d'un stupide contrat.
De toutes façons le problème n'est même pas de savoir ce qu'est un vrai français, il est beaucoup plus simple : ce ne sont pas à ceux qui appartiennent, non seulement par leur origine mais par leur comportement, aux populations étrangères tout dernièrement venues en France de dicter aux Français qui sont du pays depuis bien avant eux ce que doit être l'identité française. Ce ne sont pas aux derniers étrangers arrivants de dire qu'ils sont aussi français que ceux qui sont du pays depuis bien plus longtemps qu'eux, même s'ils le pensent. C'est ce qu'on appelle communément, s'agissant de politesse, une attitude déplacée. Ce qui devrait poser problème c'est justement cette attitude déplacée que se sont arrogée, eux et eux seuls, certains derniers venus dans notre pays.

(Message corrigé)
Oui, chère Cassandre, bien sûr, mais comme nous le savons bien, ces remplaceurs ne font que répondre à l'invitation de nos petits curés du Bien universel, prêtres de la religion droits-de-l'hommiste dans laquelle règne le droit à la France pour tous.
"C'est ce qu'on appelle communément, s'agissant de politesse, une attitude déplacée. Ce qui devrait poser problème c'est justement cette attitude déplacée que se sont arrogée, eux et eux seuls, certains derniers venus dans notre pays."

Dans un pays dont le contrat fondamental reconnaît à quiconque, du moment où il a des papiers, autant de légitimité à se dire Français que Dupont et méconnaît l'estimable origine de Dupont, le nouveau venu avec ou en attente de papiers ne se sent pas obligé par une politesse que Dupont ne réclame pas de lui.
Il existe historiquement une opposition entre les Grecs et les Romains sur le sens de la citoyenneté*. Toute politique pour les premiers (celle sous-tendue dans Iphigénie, par exemple), faite de "droits civils" pour les seconds (cf. Caracalla, etc.).

* Mise au point faite dans Études d'histoire et d'institutions grecques (Choix d'écrits) par l'historien Philippe Gauthier.
Utilisateur anonyme
03 décembre 2012, 09:27   Re : Renaud Camus sur Radio Courtoisie
Renaud Camus y a redit son attachement à l'expression "cité sensible".

Savez-vous, cher président, qu'il existe un Observatoire national des zones urbaines sensibles, ou Onzus ? Que cet observatoire travaille et publie des rapports ? Le dernier en date est à lire.

On y parle des nouveaux arrivants mais, surtout, ce rapport présente "une analyse détaillée du sentiment de discrimination, notamment liée à l’origine, la nationalité ou la couleur de peau. Ce sentiment de discrimination est plus fréquent chez
les immigrés, et plus encore chez les descendants d’immigrés, que dans le reste de la population de ces quartiers."

Intéressant.
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