Le 22 novembre dernier sur un quai du RER D, Marine*, une adolescente, pousse Jessica**, une « petite blonde vive et énergique, un peu grande gueule », vers la voie au moment de l'arrivée de la rame. Une semaine plus tard, la jeune fille, amputée des deux jambes, reste en danger de mort mais les médecins ne désespèrent pas de la sauver.
Cependant, Gilles Charbonnier s'est déjà mis au travail. Il explique à la presse qu'il va falloir élaborer un projet éducatif, faire des enquêtes de personnalité, opérer un "quadrillage de sa psychologie" afin de favoriser sa réinsertion future. En somme on s'occupe très bien de l'avenir de la victime — si toutefois « elle se trouve à un moment en état » d'en avoir un.
Ah mais pardon, ce n'est pas ça du tout, j'ai mal lu. En fait, Gilles Charbonnier est le procureur d'Évry et il parle de la criminelle présumée, pas de la victime (sauf pour expliquer qu'il faudra écouter son témoignage « si toutefois elle se trouve à un moment en état de le donner ») . En somme l'accusateur public, celui qui nous représente, celui qui est là pour défendre la société contre ceux qui la mettent en danger, se préoccupe de la réinsertion de celle qu'il considère comme la victime : « cette jeune personne a une vie très triste. Ses parents biologiques l’ont placée en foyer très tôt, car ils ne pouvaient pas subvenir à ses besoins. Son parcours n’a pas été facile. Il s’agit d’une enfant cabossée par la vie. » C'est pourquoi « on n’est pas dans la répression absolue mais plutôt sur un projet éducatif qu’il va falloir élaborer. »
* Le prénom a été modifié
** Le prénom n'a pas été modifié
La source
est ici.. Les lecteurs du
Parisien ne semblent pas vraiment penser comme le procureur et le journaliste.