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Un nom pas comme les autres.

Envoyé par Utilisateur anonyme 
Utilisateur anonyme
03 janvier 2010, 11:17   Un nom pas comme les autres.
La Malaisie veut faire appel de l'autorisation d'utiliser le nom d'Allah pour les chrétiens
il y a 2 heures 16 min

Le gouvernement de Malaisie a annoncé samedi soir qu'il comptait faire appel de la décision de la Haute cour déclarant illégale l'interdiction faite aux chrétiens de désigner leur Dieu par le nom d'Allah. L'affaire alimente les frictions entre la majorité musulmane et les minorités chinoise et indienne majoritairement chrétiennes, bouddhistes et hindouistes. Lire la suite l'article

Le ministre aux Affaires musulmanes, Jamil Khir Baharom, a appelé les musulmans à respecter la décision rendue jeudi par la Haute cour et a demandé à toutes les parties de se montrer patientes afin de laisser la justice trancher.

Les minorités malaisiennes ont accueilli le jugement de la Haute cour comme un désaveu de ce que beaucoup considèrent comme une discrimination religieuse institutionnalisée. La justice a déclaré illégale l'interdiction faite par le gouvernement aux non-musulmans de traduire Dieu par Allah dans leurs écrits.

La Haute cour avait été saisie fin 2007 par le "Herald", la principale publication en malais de l'église catholique dans ce pays, surtout lue par les tribus indigènes converties au christianisme il y a des décennies.

Le gouvernement estime qu'"Allah" est un mot de l'islam qui ne peut être employé que par les musulmans, ce que conteste une partie des érudits musulmans du pays. Certains musulmans perçoivent quant à eux la volonté d'utiliser le mot d'Allah comme l'indice d'un "complot visant à convertir les Malaisiens musulmans au christianisme", écrit Anas Zubedy, blogueur musulman populaire qui s'exprime sur les questions sociales et politiques.

Les autorités ont récemment confisqué 10.000 exemplaires de la Bible en malais parce qu'elles contenaient le mot d'Allah.

Les minorités religieuses se plaignent souvent de ce que leur liberté de culte garantie par la Constitution est menacée par le gouvernement dominé par les musulmans. Le gouvernement nie toute discrimination.
AP
Ce gouvernement a raison d'un point de vue linguistique et même d'un point de vue théologique : le concept d'Allah n'a rien en commun (sauf peut-être la transcendance) avec le concept chrétien qui sous-tend Dieu dans les langues européennes. De fait, nous ne devrions pas traduire "Allah" par "Dieu", mais conserver le mot "Allah", et les musulmans, parlant français ou anglais, devraient s'abstenir de traduire "Allah" par "Dieu" ou "God".
Ces choses là étant dites, il est inconcevable, pour nous, Européens ou Français ou Occidentaux, qu'un gouvernement se mêle de questions de traduction, sauf à se définir comme "totalitaire" ou à vouloir "rabaisser" ses sujets qui ne sont pas musulmans. En revanche, d'un gouvernement ou d'un Etat musulman, tout est possible, surtout le pire.
03 janvier 2010, 13:11   La bible en malais
Voilà un sujet difficile. Les chrétiens malaisiens se recrutent dans deux groupes majeurs: les Chinois de la diaspora, dont 80% sont chrétiens (protestants et catholiques) et les Bidayus, qui sont les autochtones de la Fédération, notamment au Sarawak (Malaisie orientale). La situation est la suivante: les bibles ne sont diffusées en bahasa malay (le "malaisien") qu'à l'intention des seconds qui peuvent encore faire l'enjeu d'une évangélisation sachant que les Malay (majoritaires et qui ne sont ni Chinois ni Bidayus) eux-mêmes sont acquis à l'Islam (religion officielle du pays, ce qui n'est pas le cas en Indonésie, officiellement encore "laïque") à 99% sinon plus.

Le dilemme est donc de savoir dans quelle langue évangéliser les Bidayus (autrement dit les Dayaks et les Ibans) sachant que leurs langues sont trop diverses et insuffisamment lues et écrites pour servir à la diffusion de la Bible. Les Chinois ont le chinois et l'anglais pour dire "shan di" ou "god", mais les Bidayus ? Et bien, tous parlent au moins le bahasa malay, donc le lisent (c'est une langue quasi phonétique), il devient donc logique de leur diffuser la parole chrétienne en malay. Seulement voilà, en malay, il n'est qu'un seul mot pour dire "Dieu", et c'est Allah. Ah là là! Et pas question d'user d'un mot Iban ou Dayak (les deux troncs linguistiques majeurs des Bidayus) sachant que ces populations sont traditionnellement animistes et n'offrent dans leurs langues aucun terme qui véhiculerait le concept d'un dieu unique biblique. D'où la prédation gouvernementale malaisienne qui tranche le noeud gordien et tente ainsi, non sans finesse, d'exclure l'évangélisation des Bidayus en interdisant l'emploi de Allah.
lire ceci pour en savoir plus sur les Bidayu
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