Touche pas à mon business !

Un bus incendié à Tremblay-en-France (E1)
Par Europe1.fr

Publié le 31 Mars 2010 à 21h01


Un bus a été incendié à Tremblay-en-France en fin d'après-midi par une trentaine de jeunes. Le chauffeur ayant fait descendre les cinq ou six passagers, on ne déplore aucun blessé. Cet incendie intervient deux jours après un reportage de TF1 dans les quartiers chauds de Tremblay-en-France qui avait ainsi, accélérer une opération de police. Les perquisitions menées lundi dans la journée avaient permis de trouver près d'un million d'euros, 2,5 kilos de cocaïne et des armes de poing

Tremblay, ces dealers, ces trafics :
[www.wat.tv]

Ce qui est fascinant dans le reportage, c'est notamment la reflexivité des "jeunes" sur leur propre pratique et leur situation sociale. Ils sont bien sûr des victimes du chômage et du racisme.
Ils font spontanément du bourdieusisme, du muchiellisme pour expliquer et justifier leurs activités. Ils sont leurs propres sociologues. On pourrait peut-être leur délivrer un diplôme.

ils font spontanément du bourdieusisme, du muchiellisme

Oui, et cette spontanéité est réellement fascinante ! La preuve, encore une fois, que le matraquage sociologico-médiatique n'a rien d'un simple jeu verbal : c'est une guerre "culturelle", rien d'autre. On voit bien, incarné ici par ces CPF, tout le "travail" d'une idéologie implicite reposant sur des valeurs admises et considérées comme "allant de soi" par la majorité des victimes individus.

A moins que Bourdieu, Mucchielli, Dubet, etc. ne soient les perroquets des "jeunes" et leur "science" la simple retranscription des discours de banlieue.
La perle des perles de la télé française est une des "incrustations" (comme je crois qu'on dit) du reportage incriminé (je n'en ai vu qu'un extrait) : Lahcen, le prénom de l'éducateur qui a servi de mentor ou de cicérone aux journalistes "enquêteurs", était écrit Larsen - comme l'effet...

Au fond ces jeunes n'ont peut-être pas tort de repprocher leur nullité à des autorités incapables de les mettre au pas.

"Je ne saurais accepter d'appartenir à un club qui manquerait de tact au point d'accepter des gens tels que moi parmi ses membres".

"Au fond ces jeunes n'ont peut-être pas tort de reprocher leur nullité à des autorités incapables de les mettre au pas. "

C'est ça, ces jeunes sont des mal aimés; on demande beaucoup à ceux qu'on aime. On demande d'écouter à l'école, de faire ses devoirs, d'apprendre ses leçons, de respecter ses maîtres et ses petits camarades, de ne pas prendre le bien d'autrui, de rendre service, de s'habiller décemment...

A moins que Bourdieu, Mucchielli, Dubet, etc. ne soient les perroquets des "jeunes" et leur "science" la simple retranscription des discours de banlieue.

Pas absurde du tout.

La cité des trafiquants de drogues porte le doux nom de Grand Ensemble.

«Le chef de l'Etat entend ainsi manifester son soutien et sa solidarité aux agents des services publics pris pour cibles par des bandes violentes. Il réaffirmera à cette occasion qu'aucun territoire ne pourra être soustrait aux lois de la République et qu'une lutte de tous les instants continuera d'être menée contre les trafiquants, où qu'ils se trouvent», indique le communiqué de l'Elysée.

(Rires)

« Le chef de l'Etat entend ainsi (...) » Il faut entendre "entend" au sens premier : il s'écoute parler et s'en trouve bien, content, satisfait. Ça suffit. Paroles verbales, promesses en l'air, discours pour rire...

A moins que Bourdieu, Mucchielli, Dubet, etc. ne soient les perroquets des "jeunes" et leur "science" la simple retranscription des discours de banlieue.

Oui, et un problème supplémentaire vient de ce que le psittacisme, qui se répand comme une peste parmi tous ces "acteurs" et "intervenants" en tout genre, finit, par la simple corruption mécanique due aux répétitions successives, par aboutir à une confusion sans nom.
Il se trouve que je suis en train de lire, pour des raisons amicales, le mémoire de M1 d'une étudiante en psychologie. J'y trouve, répandues sur cinquante pages, des choses de ce genre :

De nombreux modèles ont été énoncés par des psychologues ou sociologues, centrés sur l’individu et de ce qui peut être une source de motivation pour lui, nous en décrirons quelques uns des plus pertinents aux travers desquels on pourra relier le rôle de la famille. En effet sous jacent aux besoins que l’individu décide de privilégier, on retrouve les normes enseignées par la famille, cette « échelle de valeur » qui nous permet toute notre vie d’évaluer ce qui est le plus important pour nous et de prioriser nos actions, nos choix…

(Je n'ai bien entendu pas modifié une virgule...)

Sans vouloir trop prioriser, que peut bien signifier « aux travers desquels on pourra relier le rôle de la famille » ?

Il se trouve que je suis en train de lire, pour des raisons amicales, le mémoire de M1 d'une étudiante en psychologie.

J'espère seulement que ces "raisons amicales" ne vous empêcheront pas de lui dire tout le bien que vous pensez de son mémoire...

C'est tout ce qui vous arrête, cher Antoine de ? Pour ma part, j'ai trébuché partout.

Je crains, cher Zendji, de n'être hélas pas assez vaillant pour cela.

Non, ce n'est pas la seule chose qui m'arrête ou me dérange, mais je parviens toutefois à deviner le sens que votre amie a voulu donner au reste. En revanche, le passage que j'ai souligné me reste obscure.