La fessée.

Le conseil de l'Europe entame une nouvelle campagne contre la fessée. Voici un problème fondamental qu'il est urgent de résoudre...Les people ont signé une pétition et ils ont des leçons à nous donner sur l'éducation de nos enfants !
L'Empire du Bien étend ses tentacules et plus aucun recoin de notre vie familiale ne doit lui échapper.

Article publié dans le Figaro. Il y a aussi un sondage dont le résultat est très parlant.

[www.lefigaro.fr]

Le Conseil de l’Europe entame cette semaine une nouvelle campagne contre cette punition. (…) À l’occasion du trentième anniversaire de leur abolition en Suède, le Conseil de l’Europe entend peser dans le débat par tous les moyens : spot télé, conférence, incitation à une « parentalité positive » et pétition de « people » sont au programme la semaine prochaine.

À bas les claques, fessées et même les petites tapes sur les mains encore prisées par de nombreuses familles, clament à l’unisson pédiatres et psychiatres depuis des années. Pour eux, ces gestes signent la faillite des parents. La violence physique n’est pas une réponse éducative, répètent-ils. S’il juge l’interdiction de la fessée inscrite dans la loi «stupide», le pédiatre Aldo Naouri rejoint Edwige Antier – députée UMP et auteur d’une récente et fameuse proposition de loi visant à l’interdire – pour considérer que les châtiments corporels sont « attentatoires à la dignité de l’enfant ».

Vingt pays sur quarante-sept au Conseil de l’Europe ont déjà banni les punitions physiques, rappelle-t-elle. Outre la Suède il y a trente ans, d’autres, comme la Grèce, l’Espagne, la Roumanie, l’ont fait plus récemment. Une dizaine encore s’y préparent. (…)

Enfin est-il normal de taper un enfant d’un an qui lance des objets par terre ou qui prend un bonbon dans un magasin alors qu’à cet âge, il ne comprend pas le concept de vol ?, interroge encore Elda Moreno. (…)

Le Conseil de l'Europe divague, pour un enfant la privation de l'ordinateur, des jeux vidéos ou du téléphone portable est 100000 fois plus cruelle que la fessée.

C'est bizarre, je ne dois pas être de mon temps car lorsque je vois les enfants des autres (je n'en ai pas moi-même, certains disent que c'est l'explication), j'ai des images de fouets, de verges et de divers bâtons cinglants qui me traversent l'esprit. Cela dit, j'en userais peut-être plus volontiers sur les parents que sur leurs rejetons.

Notez bien que du temps où les parents osaient lever la main sur leurs enfants, ceux-ci ne vous poignardaient pas pour vous prendre une cigarette. Sans y voir un lien de cause à effet, on peut au moins noter la concomitance.

"L'actrice Claudia Cardinale, le prince Felipe de Bourbon, Mikhaïl Gorbatchev, la reine Silvia de Suède" [...] ont signé la pétition initiée (sic) par le Conseil de l'Europe. Des têtes couronnées ! Gorbatchev !
Dieu sait qu'il y a des claques qui se perdent.

Bon, pour la Reine, Gorby et Claudia, c'est l'effet papy-mamie.

Max Ernst, La Vierge corrigeant l’Enfant Jésus devant trois témoins : André Breton, Paul Eluard et le peintre
1926 - Huile sur toile - 196 x 130 cm, Museum Ludwig, Cologne.

Breton et Eluard sont les faux témoins de cette scène, que seul Ernst regarde. Inspiré de la Vierge au long cou, 1535, du Parmigiano, cette œuvre anticléricale, de facture presque académique, est liée au surréalisme mais également à un souvenir d'enfance.

Allons voyons, que de dénigrements, une nouvelle bonne cause est née, et un nouveau sujet pour occuper toutes ces heures creuses qui n'en finissent pas.!

Est-ce qu'on peut fesser une emburquée si ses fesses demeurent couvertes ?

Telle est la question.

Ce qui est frappant, dans ce tableau, c'est l'ombre savante, que peu reconnaissent.

Agrippa, vous devenez chaud. Arrêtez là je vous prie.

Ce qui me frappe, moi (plus anecdotiquement il est vrai), c'est la torsion du coude droit de la Vierge, et l'auréole chue du divin Enfant.

Voici la chronique d'Eric Zemmour sur la fessée.

Au-delà, ou en deçà du blah-blah idéologique et de la philosophie du droit (je ne suis pas arrivé à écouter Zemmour jusqu'au bout, ses arguments sont trop prévisibles), combien de participants à ce forum ont reçu régulièrement des fessées dans leur enfance, et combien en donnent régulièrement à leurs enfants? Moi, j'en ai reçu une, mémorable, traumatisante (peut-être pour mon plus grand bien, allez savoir...) et dont je n'aime pas me souvenir. Il me semble que le rituel, ou le protocole de la fessée (déculottage et installation sur les genoux) n'est pas comparable à la pratique de la gifle, spontanée, déclenchée par l'art raffiné de l'enfant pour explorer les limites et susciter l'exaspération. Ce n'est pas pour rien que la fessée a ses adeptes qui éprouvent du plaisir à son côté humiliant alors qu'il n'y a pas, à ma connaissance, de clubs de gifle. Je suis un chaud partisan de la gifle (et du coup de pied au cul), mais, sans aller jusqu'à approuver une loi à son sujet, je ne trouve pas absurde la critique "droit-de-l'enfantiste" de la fessée.

Ma grand-mère, femme adorable, ne m'a jamais donné de fessée. Elle disposait d'un martinet qui servit plusieurs fois contre mes mollets quand j'étais trop exaspérant. Je reçus aussi des gifles.

Ce que dit jf me frappe, si j'ose dire : à la réflexion, je n'ai été battu que "dans le feu de l'action" et, effectivement, à y penser, je trouve le rituel décrit un peu pervers.

J'ai moi-même reçu de sacrées torgnoles ; mais j'étais un monstre.

Citation
je ne trouve pas absurde la critique "droit-de-l'enfantiste" de la fessée.

Je ne voudrais pas commencer comme d'habitude par un "sacré jfbrunet" car votre démonstration n'est en fait pas fausse mais d'opposer la fessée à la gifle est vraiment une discussion de fin du monde. C'est ergoter sur le sexe des anges.

Hier on apprend que la Grèce a 135 milliard de dettes qu'elle sera incapable de rembourser, que le Portugal et l'Espagne sont dans des situations semblables sans parler évidemment des dettes inouies que la France et l'Allemagne ont accumulé ces dernières années.

Et des imbéciles au conseil de l'Europe perdent leur temps à nous proposer des lois inutiles, ridicules, pour ne pas dire despotiques.

Assez !

Une bonne fessée, c'est ce que méritent ces imbéciles !

N'oublions pas qu'une part importante des problèmes de la France vient d'un vieux coup de chasse-mouche.

Les inspirateurs de cette campagne et les signataires de ces pétitions n'ont pas en vue le "rite de la fessée", non, ce qui les tourmente, c'est le simple contact physique entre adultes et enfants. Il fallait vraiment que cette hantise croupisse longtemps dans le cerveau de quelque pasteur scandinave dépressif avant de trouver un écho chez ces blancs-becs de cinémondiaux, jamais en retard d'une niaiserie !

Ces mauvais drôles feraient mieux de s'inquiéter de cette pitié qu'est la prescription aux enfants de tranquillisants, anxyolitiques et autres somnifères, tous ces "martinets" chimiques qu'on n'hésite pas à faire gober allègrement, de plus en plus souvent et de plus en plus tôt à des jeunes enfants, avant de les soumettre à un "suivi" dirigé par ces tronches molles de psy ! Mais non, ce qui les point, c'est la tape sur les doigts !

Cette question du contact physique entre adultes et enfants ne me semble pas une question accessoire et de peu d'intérêt. Au contraire, une société qui ne peut plus envisager avec un minimum de naturel, d'innocence et de spontanéité le contact physique, d'humeur ou de tendresse, entre les plus jeunes de ses membres et les plus âgés, s'engage obligatoirement dans la médicalisation à outrance de sa vie affective, c'est-à-dire de sa vie tout court.

Bien chers amis,

Il y a quelques années, à l'ouverture de la frontière, j'ai réalisé ce qui était un rêve pour moi : visiter l'Albanie de Kadare.


J'avais à un moment affrété un taxi, près de Tirana. Le taxi s'étant garé là où je le lui avais dit, quelques gamins jouèrent au ballon à proximité. Le ballon toucha le taxi, et le chauffeur bondit vers les enfants, attrapa les deux coupables chacun par une oreille qu'il tordit et les amena à proximité d'un bar où des parents à eux, qui prenaient le café, doublèrent cela d'une torgnole.

Cinq minutes après, les enfants venaient, leurs pleurs séchés, demander des renseignements sur qui j'étais, comment roulait le taxi, etc...

Citation
ces blancs-becs de cinémondiaux,

Bien trouvé, bravo et merci, Orimont, pour ce billet des plus pertinents.

À ce sujet, demain 30 avril verra «la journée de la non violence éducative», pour la sixième année consécutive : «La Maison de l'Enfant»

Un autre lien trouvé à ce propos : «Ni fessée ni tapes»

Dans le lien que vous donnez, il est écrit : "Passons à l'éducation positive". Comme j'ai l'esprit mal placé, je n'ai pu me retenir d'établir un lien entre cette phrase et la devise de la marque Carrefour, qui fait sa publicité dans le métro : "Le positif est de retour".
(La première fois que j'ai lu cela, j'ai d'ailleurs cru à une facétie de feu Philippe Muray)

Notez qu'en matière médicale le "positif" n'est pas de bon augure : je ne vous souhaite pas d'avoir une "biopsie positive".