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Hommage à Lucius

Envoyé par Jean-Marc du Masnau 
23 mai 2010, 20:00   Hommage à Lucius
Bien cher Éric,


Votre ami a, ces derniers temps, beaucoup d'amies.

Nous connaissions le baudet du Poitou, représenté par Mlle Royal.

Voici maintenant que Mme Aubry, célèbre pour son entêtement relatif aux 35 heures, vient de déclarer que le Parti socialiste reviendrait sur une fixation de l'âge minimal de la retraite à plus de soixante ans, s'il remportait les élections. Je vous propose, en l'honneur de Lucius, de la nommer "mule des Flandres".
23 mai 2010, 20:13   Re : Hommage à Lucius
J'ai couru vers Lucius lui faire part de vos suggestions, cher Jean-Marc. Môssieur n'était pas de bon poil et ne voulait pas être dérangé dans sa lecture. En jetant un coup d'œil par dessus la croix de St André, j'ai cru voir qu'il était plongé dans Alphonse Daudet.
23 mai 2010, 22:37   Re : Hommage à Lucius
Je ne sais pas ce que boivent Jean-Marc et Éric, mais je prendrais bien un verre de la même chose...
23 mai 2010, 22:57   Re : Hommage à Lucius
Oui, la lecture d'Alphonse Baudet est des plus stimulantes, la dénommée Martine aura soixante balais au mois d'Août et de ce fait regagnera son pré pour une retraite heureuse. S'il faut se cotiser pour une gerbe, je suis prêt à mettre la main à la poche, et même les deux.
24 mai 2010, 00:28   Re : Hommage à Lucius
Citation

Je ne sais pas ce que boivent Jean-Marc et Éric, mais je prendrais bien un verre de la même chose...

Ça, j’adore.
24 mai 2010, 08:23   Re : Hommage à Lucius


Lucius récitant les Classiques
Utilisateur anonyme
24 mai 2010, 09:12   Re : Hommage à Lucius
(Message supprimé à la demande de son auteur)
24 mai 2010, 09:30   Re : Hommage à Lucius
L'une de nos trois Grâces, cher Didier.
Utilisateur anonyme
24 mai 2010, 11:32   Re : Hommage à Lucius
(Message supprimé à la demande de son auteur)
24 mai 2010, 18:41   Re : Hommage à Lucius
Est-ce bien Lucius ?
Ce n'est pas non plus Cadichon, quoique votre charmante fillette pourrait lire «Les Mémoires d'un âne» de la Comtesse de Ségur (née Rostopchine).
Il faut donc que ce soit Platero. Je vous offre, cher Eric, ces deux pages pour la Pentecôte :

I
Platero

Platero est petit, doux, velu, si moelleux d'aspect qu'on le dirait tout en coton, sans ossature. Seuls ses yeux sont durs comme deux escargots de cristal noir.
Si je le laisse en liberté, il se dirige vers le pré et il caresse de son mufle tiède, les effleurant à peine, les petites fleurs roses, jaunes ou azurées... Si je l'appelle doucement "Platero", il s'avance vers moi d'un petit trot joyeux qui semble rire, comme je ne sais quel grelot idéal...
Il mange tout ce que je lui donne. Il raffole des mandarines, du muscat d'ambre, des figues violâtres, avec leur minuscule goutte de miel cristallin...
Il est tendre et caressant comme un enfant, comme une petite fille... ; mais il est dur et sec, intérieurement comme une pierre. Lorsque nous traversons, le dimanche, les dernières ruelles du village, les campagnards, lents et coquets, s'arrêtent pour le regarder:
– On dirait de l'acier...
De l'acier, mais oui. De l'acier mêlé d'un argent de lune.

XXIX
Idylle d'avril

Les enfants sont allés avec Platero jusqu'au ruisseau aux Peupliers, et maintenant ils le ramènent au petit trot, tout chargé de fleurs jaunes, au milieu de jeux insensés et de rires délirants. Là-bas, l'averse les a surpris - ce nuage éphémère qui couvrit la verte prairie de cordes d'or et d'argent que l'arc-en-ciel fit vibrer comme une lyre de sanglots –, et sur la laine humide du petit âne l'eau des fleurettes roule encore, goutte à goutte.
Idylle fraîche, joyeuse, sentimentale! Sous le moelleux fardeau mouillé le braiment même de Platero n'est que tendresse! De temps en temps, tournant la tête, il arrache les fleurs qui sont à la portée de sa bouche énorme. Un moment, les fleurettes, jaunes et nivéennes, pendent parmi la bave blanche et verdâtre, avant d'aller rejoindre le gros ventre sanglé. Ô Platero, qui donc pourrait, comme toi, manger des fleurs ... et n'être point malade!
Trompeuse soirée d'avril !... Les yeux vifs et brillants de Platero calquent toute cette heure de soleil et de pluie où l'on voit tomber par lambeaux, au crépuscule, sur la campagne de San Juan, un autre nuage rose.

Juan Ramon Jimenez, «Platero et moi», trad. Claude Couffon (Seghers ed.)
24 mai 2010, 19:02   Re : Hommage à Lucius
Charme de la simplicité. J'ignorais. Merci bien, cher Johannus Marcus, joli présent de Pentecôte en effet.
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