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Entretiens de Plieux IV, troisième et quatrième partie.

Chers amis de l'In-nocence, nous avons le plaisir de vous présenter la troisième et quatrième partie du dernier des "Entretiens de Plieux" du mois de mai 2010. De nouveaux "entretiens" sont en préparation...

Troisième partie :




Quatrième partie :



Dailymotion :

Troisième partie :




Quatrième partie :


Utilisateur anonyme
21 juin 2010, 23:55   Re : Entretiens de Plieux IV, troisième et quatrième partie.
Encore bravo et merci.
L'entretien IV-4 (le dernier de l'actuelle série) me paraît marquer un saut qualitatif, dans le "liant" intellectuel du propos. On commence à retrouver le Renaud Camus tel qu'en ses écrits. Curieux tout de même, qu'il faille qu'il commence par bafouiller un "je ne sais pas" avant de, in extremis, au bord de caler, dérouler son jeu comme on le dit des grands champions, c'est à dire ici, sa pensée, en l'articulant de façon exhaustive, organisée, en touches légères en se défiant de tout prosélytisme et bien sûr de toute "argumentation lourde" ou prêchi-prêcha. Du grand art, qui nécessitait un certain échauffement préalable.
Utilisateur anonyme
22 juin 2010, 07:33   Re : Entretiens de Plieux IV, troisième et quatrième partie.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
Décidément bravo pour ces entretiens. Je suis d'accord avec vous, on retrouve là la pensée profonde de Renaud Camus. Une petite interrogation : pourquoi le filmer le plus souvent de profil ? est-ce un parti pris? si oui, il me gêne un peu.
Citation
pourquoi le filmer le plus souvent de profil ? est-ce un parti pris? si oui, il me gêne un peu.

Chére Cassandre,
Je crois que techniquement cela est plus simple et facilite l'enregistrement de l'entretien. Si je compare ces entretiens avec les apparitions de Renaud Camus dans diverses émissions de tv auxquelles j'ai pu assister ces 10 dernieres années je le trouve ici plus serein, plus à l'aise.

Ce n'est jamais facile de parler devant une caméra mais être entouré d'amis et non pas d'ennemis change complétement la donne.

Merci à Marcel et à Didier pour ce travail exemplaire.
Le IV-4 est exemplaire, forme et fond.
Utilisateur anonyme
23 juin 2010, 10:12   Re : Entretiens de Plieux IV, troisième et quatrième partie.
Chers amis,

je partage l'ensemble des interventions de ce fil, la forme et le fond, je remercie aussi les secrétaires généraux, ces entretiens permettent de nous soustraire à la folie furieuse de l'"actualité".
Il y a tant de choses, dans cette question cruciale de l'aveuglement ! On pourrait, à la mode du XIXème siècle, composer une Physiologie de l'aveuglement. Sincère ? Feint ? Complaisant ? Machiavélique ? Inconscient ?

L'aveuglement est à la source même de nos vies, dans ce qu'elles ont de plus intime. Tel, qui n'avait jamais vu un grave défaut chez un proche l'aperçoit soudain et, désormais, ne voit plus que ça. C'est tout un passé de regards portés sur cette personne qui s'en trouve entaché d'erreur et, de proche en proche, la qualité même de la relation entretenue jusqu'alors. S'il y a eu amour, le risque est grand de passer à la haine.

De même, j'imagine que, pour beaucoup, le simple fait de reconnaître la présence désormais massive et problématique de populations extra-européennes, fait craindre obscurément de ne voir plus que ça. Il semble que pour nombre d'anti-racistes dogmatiques ou machinaux, il ne soit pas possible de changer de discours, ne fût-ce qu'un peu, parce qu'un tel changement, fût-il minime, pourrait agir sur eux comme la conversion à une religion, c'est-à-dire les entraînerait fatalement dans l'excès de zèle qui caractérise les convertis. Ils préfèrent alors ne pas voir que s'exposer à cette violence.

La mesure et la recherche d'objectivité sont déjà suffisamment difficiles dans le paysage des idées que l'on a toujours eues, mais si l'on change de décor, elles réclament un effort terrible.
Cette impossibilité de voir, autrement que de l'intérieur, ce qui nous aveugle, que l'on vient de désigner, cette impossibilité même, par le terme amusant de "eyes wide shut" (les yeux grands fermés) a un nom. Un psycho-sociologue américain a nommé cette invalidité du regard et de l'esprit, dissonance cognitive. C'est un joli terme musicologique qui sert à désigner ce phénomène étrange: on sait qu'on ne voit pas, mais au lieu d'accommoder sa vision, innocemment, naturellement, on fait un pari: ce pari, perdu d'avance, qui fut celui de Georges Marchais, de Louis XVI ou du Shah d'Iran, n'est pas absurde, il repose sur la solide prémisse que la vue, et le réel qui se donne à connaître par ce qu'on en dit et ce qu'on en croit voir, à travers la vue défaillante d'un bobo quinquagénaire (Louis XVI et ses deux comparses étaient des bobos sexagénaires), n'a pas forcément raison, qu'il n'est que transitoire, qu'il va très bientôt donner à découvrir un contre-réel qui nous donnera raison. La dissonance cognitive frappe les hommes d'une certaine expérience, moyenne, nullement démesurée, expérience de gens qui, de la quarantaine à la soixantaine, ont assez vu la vie et le monde pour se figurer en connaître toutes les surprises. Hélas, les surprises du monde à venir, des révolutions à venir, ne vont faire qu'une bouchée de ceux qui, fort de leur habitude de le dominer par le regard et la pensée acquise et assise (le faisan Roland Dumas est de ceux-là, homme qui se figure avoir tout vu, convaincu que rien, jamais, ne menacera le monde qu'il a dominé), se convainquent à bon compte que ces surprises seront réversibles.
23 juin 2010, 19:34   La peur
Oui. Je voulais indiquer cet autre phénomène : la peur de ce que l'on pourrait devenir si on se mettait à voir ce que l'on ne veut pas voir.
23 juin 2010, 22:47   Re : La peur
Cette peur est la peur de la mort, elle est naturelle. Ayant connu les hommes et le monde, ce qui suppose que l'on ait su mainte fois déjouer la mort, et qu'on l'ait vu mainte fois habilement déjouée par d'autres que soi, l'on ne veut pas croire que le réel nous présente des surprises aussi irréversibles et soudaines que l'est la mort, dans une aussi totale impréparation. On est fin (Roland Dumas), on est patient, l'on parie finement, intérieurement, sans rien en dire à personne, que ce que le réel donne voir est réversible, transitoire, que l'horreur qui se donne à constater ne peut pas être définitive, que tout ne peut pas être perdu comme ça, si bêtement, sans qu'on l'ai vu venir. Pourtant si. La mort agit comme cela: elle oeuvre impunément sous nos yeux incrédules, au grand jour, sans s'habiller ni se travestir, sans égard aucun pour nos riches et perdurables vies.
Encore une fois : merci pour cette dernière intervention que je trouve aussi belle que simple, cher Francis.
Utilisateur anonyme
24 juin 2010, 08:19   Re : Entretiens de Plieux IV, troisième et quatrième partie.
(Message supprimé à la demande de son auteur)
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