Far West à Marseille

Rapeurs rigolards

C'est véritablement terrifiant. Un policier, dirigeant syndical, a comparé cet incident à une attaque de diligence. Et en effet, plusieurs témoins ont décrit des jeunes hilares, près d'une centaine tout de même, à la lettre "inconscients" de la portée de leurs actes.

Attendons maintenant le commentaire impressionniste de l'inévitable sociologue de terrain. Celui-ci devrait voir dans ce train attaqué par ces enfants abandonnés par la République, une atteinte désespérée contre un symbole de l'Ailleurs inaccessible.

Ou quelque chose comme ça...

Ça vient, ça vient. Dans Libération, sous le titre « Plutôt Rantanplan que Dalton »

[www.libemarseille.fr]êt-du-tgv-à-marseille-plutôt-rantanplans-que-daltons-.html


« Y avait-il intention du groupe de s'en prendre ensuite aux voyageurs, de les dépouiller, comme les passagers d'une diligence ? Il semble que ce ne soit pas le cas. » — Comme le conducteur a verrouillé les portes et que les voleurs qui ont arrêté le train n’ont pas pu entrer pour dépouiller les voyageurs, l’intention crapuleuse est écartée sans autre forme de procès. La notion juridique de tentative est purement et simplement niée. Du moment qu’un criminel rate son coup, il n’est pas punissable. L’article mentionne, sans souci de la contradiction, que la porte de la motrice arrière est ouverte et que quelqu’un y dérobe bel et bien quelque chose (une torche, paraît-il).
« Les voyageurs, environ 150, observent la scène. Peut-être certains ont-ils peur. » La scène, ce sont les fous furieux qui dansent autour du train qu’ils ont arrêté et qui le caillassent. Comprendre que si ces voyageurs ont peur, c’est qu’ils sont paranoïaques. Il n’y a aucune raison d’avoir peur parce que des voyous allument des fusées pour faire s’immobiliser un train puis l’attaquent à coup de pierres.
« Finalement les voyageurs s'en sont sortis avec deux heures de retard, et la SNCF avec une vitre blanchie. » Bref, un incident regrettable mais banal, et qui fait l’objet d’un geste commercial de la SNCF (remboursement d’une partie du billet en cas de retard de plus d’une demi-heure.) Une vitre « blanchie ». C’est ainsi qu’on parle d’une vitre cassée à coups de pierre. Immenses possibilités de ce mot. « Blanchir » le type qui vous a refusé une cigarette, la fille qui a refusé de coucher avec vous. « Il m’a fixé du regard, alors je l’ai blanchi ».

Citation
Henri Chatterton
« Il m’a fixé du regard, alors je l’ai blanchi ».

Normal pour des faces de craie...

Citation
Henri Chatterton
Ça vient, ça vient. Dans Libération, sous le titre « Plutôt Rantanplan que Dalton »

[www.libemarseille.fr]êt-du-tgv-à-marseille-plutôt-rantanplans-que-daltons-.html


« Y avait-il intention du groupe de s'en prendre ensuite aux voyageurs, de les dépouiller, comme les passagers d'une diligence ? Il semble que ce ne soit pas le cas. » — Comme le conducteur a verrouillé les portes et que les voleurs qui ont arrêté le train n’ont pas pu entrer pour dépouiller les voyageurs, l’intention crapuleuse est écartée sans autre forme de procès. La notion juridique de tentative est purement et simplement niée. Du moment qu’un criminel rate son coup, il n’est pas punissable. L’article mentionne, sans souci de la contradiction, que la porte de la motrice arrière est ouverte et que quelqu’un y dérobe bel et bien quelque chose (une torche, paraît-il).
« Les voyageurs, environ 150, observent la scène. Peut-être certains ont-ils peur. » La scène, ce sont les fous furieux qui dansent autour du train qu’ils ont arrêté et qui le caillassent. Comprendre que si ces voyageurs ont peur, c’est qu’ils sont paranoïaques. Il n’y a aucune raison d’avoir peur parce que des voyous allument des fusées pour faire s’immobiliser un train puis l’attaquent à coup de pierres.
« Finalement les voyageurs s'en sont sortis avec deux heures de retard, et la SNCF avec une vitre blanchie. » Bref, un incident regrettable mais banal, et qui fait l’objet d’un geste commercial de la SNCF (remboursement d’une partie du billet en cas de retard de plus d’une demi-heure.) Une vitre « blanchie ». C’est ainsi qu’on parle d’une vitre cassée à coups de pierre. Immenses possibilités de ce mot. « Blanchir » le type qui vous a refusé une cigarette, la fille qui a refusé de coucher avec vous. « Il m’a fixé du regard, alors je l’ai blanchi ».

La vitesse supersonique à laquelle surgissent de l'espace médiatique ces exonérations et ces relativisations les apparentent à d'authentiques réflexes.

Vous avez raison de le souligner: usage particulièrement troublant et équivoque du verbe blanchir.

Une vitre blanchie, un wagon affranchi, un train béni.

Ce journaliste nous ferait presque regretter de ne pas avoir été de la partie, ou encore, osons le dire, que ces facétieux minots n'aient pas pu pénétrer dans le train pour y divertir des passagers par trop inquiets et bougons. Le propos en creux est: il n'y avait pas péril en la demeure (du calme, les paranos....); mieux: on a loupé une occasion de bien s'amuser.

La prochaine fois, si je suis dans l'un des wagons, c'est promis les p'tits loups, je vous ouvre !

Certes à partir de ce blanchi, on pourrait faire de jolis haïkus.
J’aime aussi beaucoup la devise (fictive ?) proposée par les gens du site Contrepoints, vers lequel votre lien renvoie, cher Letocart : Égalité — Taxes — Bisous.

Citation
Jean-Michel Leroy
Certes à partir de ce blanchi, on pourrait faire de jolis haïkus.
J’aime aussi beaucoup la devise (fictive ?) proposée par les gens du site Contrepoints, vers lequel votre lien renvoie, cher Letocart : Égalité — Taxes — Bisous.

Suite à la proposition de Jean-Michel Leroy voici un haïku, ou plutôt un senryu puisqu'il est explicite et ironique, en 5/5/3 :

Attaque de train
demain sans nul doute
tous blanchis !

Citation
Laure Fey

Citation
Jean-Michel Leroy
Certes à partir de ce blanchi, on pourrait faire de jolis haïkus.
J’aime aussi beaucoup la devise (fictive ?) proposée par les gens du site Contrepoints, vers lequel votre lien renvoie, cher Letocart : Égalité — Taxes — Bisous.

Suite à la proposition de Jean-Michel Leroy voici un haïku, ou plutôt un senryu puisqu'il est explicite et ironique, en 5/5/3 :

Attaque de train
demain sans nul doute
tous blanchis !

Les "jeunes" qui ont été attrapé ne seront peut-être pas blanchis...

"Les huit personnes, âgées de 13 ans et demi à 36 ans, ont été inculpées de vol en réunion, dégradation volontaire d'un bien d'utilité publique en réunion, entrave à la circulation ferroviaire et participation à un attroupement en vue de commettre une dégradation, a-t-on appris mardi auprès du Parquet."

Attaque de train "Far West" - inculpations

Il s'agissait en fait d'un happening de jeunes entrepreneurs friedmaniens des quartiers populaires de la zone nord qui protestaient pacifiquement contre le monopole abusif de la SNCF.

(dans ce cas, Cher Le Floch, zone sud (ou sud-est). Il n'y a pas que ceux de la zone nord qui "protestent" à Marseille)

On est cernés alors ?

Oui, par les protestants.