Lisant un sujet développé il y a quelques jours et tombé dans l'abîme de la page deux, je tiens à signaler que la lettre de Picasso à Papini (« Les raffinés, les riches, les oisifs, cherchent le nouveau, l’étrange, l’extravagant, le scandaleux. Et moi-même, depuis le cubisme et au-delà, j’ai contenté ces maîtres et ces critiques avec toutes les bizarreries changeantes qui me sont passées par la tête, et moins ils me comprenaient, et plus ils m’admiraient (...)), cette lettre donc, est selon toute vraisemblance un faux, rédigé par Papini lui-même (que je connais fort peu, mais cela semblerait bien dans sa manière).

Je suis incapable de trouver des liens à l'appui de mes dires, la quasi-totalité des sites référençant cette lettre la prennent pour argent comptant... Ah, si :

Was Pablo Picasso the target of a NATO intelligence sting? According to letter to The Spectator (London) by one Richard Dorment, the spies faked this Picasso quote:

I am only a joker who had understood his epoch and has extracted all he possibly could from the stupidity, greed and vanity of his contemporaries.

According to Dorment, NATO allegedly encouraged Italian journalist Giovanni Papini, in 1951, to publish a fake interview with Picasso, to dramatically undercut his pro-Communist image. In 1962, the artist asked his biographer Pierre Daix, to expose the fake interview, which he did in Les Lettres Francaises.
artnet.com

Peut-être.

Ma se non é vero é ben trovato.

Ce n'est pas le style de Picasso. Et l'enjeu est dérisoire.

Picasso est un génie.

Point barre.

Fatigue.

Bien cher Florentin,


Je ne pense pas que l'enjeu soit dérisoire : que l'OTAN ait pu "cibler" Picasso, cela démontre que le crédit accordé "autrefois" aux intellectuels était important.

Je parlais, cher Jmarc, sur le plan de l'histoire de l'art. Faire dire de telles sottises à Picasso est dérisoire. Que peut-on dire de gens qui se laisseraient mystifier par de telles puérilités ?
Il est certain que Picasso a été starisé et récupéré à l'excès.

C'est moi qui avait placé cette lettre de Picasso à Papini. Elle m'avait été envoyée par un ami il y a plusieurs mois ; je l'avais gardée en mémoire d'ordinateur et ressortie il y a peu parce que le sujet s'y prêtait. Contacté par moi, cet ami m'a dit ne plus se souvenir du site où il l'avait trouvée, seulement que ce site n'était pas spécialement dédié à la peinture moderne.
Désolé pour cet intervention qui n'apprend rien mais qui était nécessaire.

Prêter à Picasso l'expression de telles pensées sur lui-même relève évidemment

de la supercherie et la voix des nostalgies de la peinture d'avant Manet; mais

que sont oeuvre pléthorique soit aussi un évitement , celui de la rencontre

de l'Autre , qui limite presque toujours à la vacuité d'un jeu le génie dont le

pare , et volontiers moi aussi, les anonymes , Yves Bonnefoix le montre dans

un texte lumineux intitulé Picasso et Giacometti inclus dans le recueil

"Remarques sur le regard" publié chez Calmann-Levy en 2002.

Les thuriféraires de tous poils ( directrice oubliable du musée Picasso ,

Daniel Buren jamais avare de banalités , entendus récemment chez Ali Badou,

etc...) que la confrontation du Grand Palais réveille devraient le lire, en silence.

puisque je suis là , un nouveau , dire aussi ma reconnaissance , mon affection

respectueuse et mes voeux de rétablissement à Alain Finkielkraut .