TF1, dimanche 17, vers sept heures du soir (lors d'une émission dont j'ai oublié le nom), a offert aux Français, sinon à tous, du moins à ceux qui regardaient les reportages, un grand moment de "réalisme" : du réel et du réel vécu.
Premier reportage sur le meurtre d'une fillette de deux ou trois ans par ses parents : elle, Yéménite, lui, fils d'un Algérien reparti au bled et d'une Noire, qui l'a abandonné. L'une et l'autre sont de la même "cité" ("populaire") de Créteil ou d'Evry (?). L'une et l'autre ont un emploi, un logement, une voiture, la télévision. Le père est violent; il met des tannées à ses trois enfants; la puînée n'a pas survécu. Les parents l'ont enveloppée dans un sac poubelle et enterrée dans un bois près de chez eux en Seine-et-Marne. Pendant deux ans, personne ne s'est rendu compte que cette fillette était morte. Pourtant, les parents, déjà condamnés, faisaient l'objet d'un "suivi" judiciaire. Ils ont fini par être arrêtés parce que, à l'école, l'institutrice avait remarqué les nombreuses traces de coups sur le corps de l'aîné.
Témoignage d'une mère de famille, divorcée, mère de quatre enfants, qui a écrit un livre (Conte de la barbarie oridinaire, Grasset) sur les avanies qu'elle et ses enfants ont subies dans une "cité" (à Paris, je crois). Cette mère est française : elle se nomme Marie Gillois. Elle témoigne, sans même s'en indigner ou s'en révolter, des insultes dont elle était abreuvée quand elle passait dans la cage d'escalier de l'immeuble : pute, salope, etc. Les dealers de l'immeuble avaient forcé son fils, 14 ans, à faire la "nourrice" : il conservait dans sa chambre un sac contenant d'énormes barrettes de shit et un "flingue". Pour le contraindre à jouer ce rôle de complice, les dealers menaçaient d'agresser sa mère et ses petites soeurs.
Tout ça à Paris et à Avon, à quelques kilomètres de la "ville lumière"; et ce n'est que la partie supérieure de la pointe émergée de l'iceberg "France sauvage" ou" France barbare".