Le blanchiment de terrorisme sur France Culture

Le Figaro de ce 11 mars :

Le groupe jihadiste présumé démantelé la semaine dernière à Marignane était en mesure de commettre "à très court terme, probablement dans les jours à venir" un attentat en France, a annoncé aujourd'hui le procureur de Paris, François Molins.

Trois des quatre personnes interpellées jeudi et vendredi ont été déférées aujourd'hui en vue de leur présentation à un juge d'instruction, a ajouté François Molins, précisant toutefois que leur projet d'attentat était "non déterminé à ce stade ».
(...) Au domicile du principal suspect a été découvert, selon le procureur, un "atelier de fabrication d'explosifs et d'élaboration d'engins explosifs artisanaux". Outre deux pistolets automatiques et un revolver, les policiers ont saisi environ 50 grammes de TATP, "explosif artisanal (...) utilisable comme détonateur", 10 kilos de mélange nitrate-fuel, 150 kg de nitrate et enfin deux litres d'acétone pouvant permettre la fabrication de 600 grammes de TATP supplémentaire." Selon M. Molins, ces produits correctement combinés auraient pu conduire à des "dégâts considérables sur un rayon de plusieurs centaines de mètres".

Il est intéressant de voir le traitement que faisait la rédaction de France Culture de cette affaire de terrorisme, le jour de l’arrestation des moujahidin, soit le 7 mars. J’ai retransmis in extenso le sujet, d’après la baladodiffusion du journal de 18H.

Le présentateur — S’agit-il d’un simple fait divers ou bien d’un affaire terroriste ? En tout cas la DCRI, la direction centrale du renseignement intérieur a interpelé ce matin à Marignane près de Marseille deux individus qualifiés de potentiellement dangereux. Florence Sturm bonsoir.
Florence Sturm — Bonsoir.
Le présentateur — Que sait-on exactement de ces deux jeunes gens, qui étaient susceptibles de passer à l’action selon la police ?
Florence Sturm — À vrai dire peu de choses encore aux premières heures d’une garde à vue qui peut durer jusqu’à quatre jours puisqu’elle s’inscrit dans le cadre d’une procédure terroriste. L’un des deux jeunes interpelés était déjà connu des services de police mais pour des petites affaires de droit commun. Décrits comme oisifs, ils faisaient néanmoins l’un et l’autre l’objet d’une surveillance qui avait débuté il y a plusieurs mois et qui a donné lieu à l’ouverture d’une enquête préliminaire la semaine dernière. Lors des perquisitions menées dans la foulée, les policiers ont saisi des armes de poing, sans que l’on puisse aucunement parler d’un arsenal, ainsi que des produits pouvant entrer dans la fabrication d’explosifs. Les hommes de la DCRI ont agi avec l’appui de l’unité d’élite du RAID, ce qui confère à cette opération un caractère médiatique, d’autant qu’un périmètre de sécurité a été installé autour du pavillon que louait le père de l’un des jeunes gens à Marignane. Officiellement, la décision d’intervenir est liée à des messages postés sur internet et à la présence sur le toit de la maison d’un drapeau bleu clair avec cette inscription en arabe : Il n’y a de Dieu que Dieu et Mohamed est son prophète, la profession de foi musulmane, que l’on retrouve habituellement sur le drapeau noir des salafistes. Un comportement pour le moins voyant qui cadre mal avec l’image de jihadistes organisés dont la stratégie consiste rarement à attirer l’attention. Les deux jeunes gens s’étaient également mis en scène sur leur profil Facebook, ce qui n’est pas non plus le meilleur moyen de passer inaperçu.

Comme on le voit, le déni du réel est flagrant. Au lieu de prendre acte du fait que des thuriféraires de Mohamed Merah s’apprêtaient à passer à l’acte pour commémorer, un an après, les frappes de ce dernier, la journaliste fait son possible pour dénier le fait qu’on est devant un complot terroriste : on ne peut pas parler d’arsenal, l’opération de police est spectaculaire, donc médiatique (donc comprendre qu’elle est montée de toutes pièces). La preuve que ce n’étaient pas des terroristes est qu’ils agissaient à visage découvert. (Alors que l’enregistrement par les martyrs de vidéos à leur propre gloire fait partie du protocole du terrorisme islamique !) Le plus beau : les produits pouvant entrer dans la fabrication d’explosif. Tels sans doute que les engrais que je garde dans ma cabane de jardin qui, après tout, peuvent entrer dans la fabrication d’explosifs. La dépêche AFP montre ce qu’il en est.

Mais au-delà de cette volonté de désinformation, certaines stratégies argumentatives de Mme Sturm sont des plus étranges. Le fait que l’un des terroristes soit une petite frappe multirécidiviste à la Mohamed Merah devient disculpatoire. Il est connu pour des affaires de droit commun, donc il ne peut pas être un terroriste. Ceci un an après l’affaire Merah ! Il faut écouter le passage sur le drapeau et la profession de foi islamique. Mme Sturm a quasiment des sanglots dans la voix. S’il affichent la profession de foi islamique et si on leur fait des ennuis, c’est qu’on est islamophobe. Ce sont des victimes de l’islamophobie.

À ce degré de compromission et de justification, on n’est plus une journaliste, on est une militante.

Très bien vu.

En effet.

Cette radio est une véritable niche de l'idéologie dominante. A ce titre, elle est intéressante, elle permet à quiconque a un regard un peu critique de voir comment les médias tentent de formater les esprits.

Voici un autre exemple, pris dans l'émission du midi, "La grande table". Il y était question des banlieues. Comme de bien entendu, les émeutes de banlieues (où les invités n'ont sans doute jamais mis les pieds ou alors à St Germain-en-Laye ) ont été décrites comme une salvatrice guérilla !

[www.franceculture.fr]

Autre exemple symptomatique entendu ce soir aux alentours de sept heures et demi.

Le spécialiste de l'économie, à propos de la conjoncture boursière de la semaine :
--- "La bonne nouvelle nous vient des États-Unis..."

Le journaliste, l'interrompant joyeusement :
--- "Ah oui, les States."