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Les Inhéritiers (suite)

Envoyé par Michel Le Floch 
30 mars 2013, 12:24   Les Inhéritiers (suite)
Très intéressante recension dans Le Monde d'hier soir.
L'article se livrait à la critique, élogieuse, cela va sans dire, sous le titre, "Mauvaise note pour la mixité", d'un
ouvrage collectif L'école, une utopie à reconstruire, qui vient de paraître aux éditions La Découverte sous le haut patronage de l'extraordinaire Dubet.
Il faut prendre très au sérieux ce qui paraît à la Découverte, lointaine héritière de François Maspéro, car ces éditions exercent un quasi monopole et magistère sur la pensée de gauche en sa forme la plus moderne et radicale (postcolonialisme, remplacisme, pédagogisme, mariagepourtousisme, transisme). Il ne faut pas douter donc que les propositions pour reconstruire l'utopie scolaire trouveront bientôt une oreille attendrie dans les couloirs du ministère de l'Education. Qu'y trouve-t-on donc de si novateur nous explique le journaliste ? Eh bien, à côté des habituelles jérémiades sur l'école qui trie, qui sélectionne, qui note et stigmatise les jeunes issus des quartiers populaires, et sur les classes moyennes qui ne jouent pas le jeu de la mixité sociale (notamment les bobos parisiens qui mettent leurs enfants dans les écoles privées), apparaît cette proposition absolument grandiose : la suppression de toute mention à la profession des parents dans les fiches de renseignement que remplissent les enfants pour leurs professeurs au début de l'année scolaire ?
Pourquoi ? Parce qu'une "étude" a monté qu'à côté de la discrimination fondamentale, du fait de leurs origines sociales, et raciales dont sont victimes les enfants des classes populaires s'ajoutait une deuxième discrimination encore plus terrible : les professeurs, du fait d'un processus inconscient, auraient tendance à mieux noter les enfants de cadres supérieurs. Mieux même : 25 % de l'écart (quelle précision !) constaté s'expliquerait par la surnotation des professeurs. L'auteur de l'étude et de cette modeste proposition (au sens swiftien) se dénomme Pierre (Kh)Merle. L'article se conclut d'ailleurs sur un constat du sociologue sur les notes comme rituels de stigmatisation (jadore) et causes du décrochage scolaire. Grandiose !
Cher Michel,


Voici qui est bien intéressant, en effet. Cela confirme ce que je pense des éditions de la nébuleuse Maspéro (qui, au demeurant, ont le mérite d'annoncer la couleur, ils ne se piquent pas d'objectivité).

Pour ce qui est des notes, je serais encore plus stigmatisant. En effet, avec l'actuel système (sur vingt), on a l'impression qu'avoir 6 est nettement mieux que d'avoir 0.

Pour moi, il ne devrait y avoir que trois catégories : bon, moyen, mauvais, cela serait clair et net.
Il faut l'admettre, la liquidation en cours d'à peu près tout ce qui a un sens, qui mène d'une cause à un effet, qui classe, structure, ordonne et dialectise, génère une impatience certaine: mais quand diable va-t-on enfin la découvrir la version finale, parachevée de ce monde sans coordonnées?
L'on atteindra en effet à une sorte de nirvana pédagogique quand il sera définitivement acquis qu'on est mal noté parce qu'on est noté. Allons, encore un petit effort !
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