Portrait d'un Ami du Désastre

De temps en temps, les architectes idéologiques du Désastre sortent de leur tanière administrative et présentent au peuple leur visage serein et humble. Thierry Tuot, immigrationniste aussi sentimental que zélé, est de ceux-là. Un gentil, un calme, qui circule en Fiat Panda et dans un train "rempli presque seulement de Noirs et d’Arabes, et je n’ai pas peur !».
Il oeuvra, à la fin des années 90, au Fonds d’action sociale pour les travailleurs immigrés et leurs familles, où s'esquissèrent probablement les idées qui ont nourri la rédaction de ce rapport qu'on s'arrache, le savoureusement intitulé «La grande nation : pour une société inclusive». Titre multicolore, citation inaugurale de Novalis dont je vous laisse découvrir la teneur quasi érotique, points de suspension lourds de sens. Il ne lésine pas sur les moyens expressifs, notre "ami". Quant au fond, soyez rassurés, il est à la hauteur du florilège attendu.

Il s'occupe de : "la direction du conseil d’administration de la Villa Medicis ; celles des ports autonomes de Rouen, du Havre et de Paris ; le pilotage de la mission de refonte du code minier ; la coordination du comité stratégique des industries de santé. Sans, bien sûr, oublier son travail de juge administratif au Conseil d’Etat, dont il dirige la sous-section chargée des libertés publiques et des étrangers."

Excusez du peu.

Cependant il fait du travail bâclé car la citation de Novalis mise en exergue comporte six (!) fautes :

Vor allen aber des herrlische Fremdling,
mit desn sinnvollen augen,
dem schwebenden Gange[virgule]
und den zartgeschlossenen tonnischen Lippen

au lieu de

...vor allen aber der herrliche Fremdling mit den sinnvollen Augen, dem schwebenden Gange, und den zartgeschlossenen, tonreichen Lippen

En outre il ne s'agit pas de vers, mais d'un extrait du deuxième chapitre de Hymnen an die Nacht, un texte en prose (à moins que Novalis ait repris la phrase à l'identique dans un poème mais je ne crois pas).