Après la repentance, la transparence. Mme Carlotti, une de ces ministres "transparentes" (on ignore de quoi elle est responsable) du gouvernement Ayrault, a décidé de franchir le rubicon la première en rendant public sur son "blog" (ou son site) son patrimoine - ce dont la presse nationale a immédiatement fait état.
Soit les articles du site du Figaro et du site du Point, dont le principal mérite est de révéler, grâce à la rubrique "commentaires", l'état d'esprit de nos concitoyens. Le Point a publié près de cent commentaires (en moins de douze heures), Le Figaro près de cinq cents. Je suppose que de très nombreux commentaires n'ont pas été rendus publics.
Qu'ont remarqué les lecteurs de ces sites ?
1° Mme Carlotti possède deux voitures, l'une et l'autre de marque étrangère; la seule voiture de marque française qu'elle utilise est celle de son ministère. Naguère il était entendu qu'un homme politique ayant des ambitions nationales achetait pour son usage personnel, par goût ou pour exprimer sa solidarité avec le peuple qu'il représente, des voitures de marque française. Il semble que cette époque soit close.
2° Mme Carlotti possède un assez vaste appartement à Marseille (apparemment, il se trouve dans un quartier bourgeois, loin des colonies islamiques), un appartement en Haute-Corse, une maison dans l'Hérault. Des lecteurs ont multiplié les superficies indiquées par Mme Carlotti par le prix moyen du mètre carré à Marseille, dans l'Hérault et en Haute-Corse et ils ont obtenu une valeur très largement supérieure aux 560000 euros (ou plus). Certains sont même disposés à acheter ces trois biens au prix indiqué dans la déclaration pour les revendre avec un beau bénéfice. Mme Carlotti, en sous-évaluant la valeur de son patrimoine immobilier (au moins deux résidences secondaires), échappe à l'ISF, ce qui est "gonflé" de la part d'un ministre socialiste.
3° Des lecteurs ayant le sens de l'humour ou de la dérision, après avoir rappelé la volonté du gouvernement Ayrault de réquisitionner des appartements vacants pour loger des sans-abri ou des clandestins venus de tous les continents de la terre, s'étonnent donc que, spontanément, Mme Carlotti n'ait pas proposé de loger dans ses biens vacants et gracieusement les miséreux du tiers-monde, elle qui est ministre "à la lutte contre l'exclusion" (
sic).
4° Une loi votée en 2011 (ou en 2010) punit sévèrement (30000 euros d'amende et inéligibilité pendant 5 ans) les élus qui auraient transmis une déclaration de patrimoine inexacte. Pour ce qui est de la valeur exacte ou sincère des biens immobiliers, si une énième commission de lutte contre le vice et pour la promotion de la vertu est constituée (il semble que ce soit "dans les tuyaux"), elle va avoir de quoi s'occuper et si la loi est appliquée dans toute sa rigueur (la même pour tous), beaucoup de ministres (et pourquoi pas le président en personne ?) pourraient être obligés de payer l'ISF et même pourraient être condamnés (mais par qui ?) pour fausse déclaration.
En bref, les hommes politiques, en étalant sur la place publique leur linge sale, n'ont pas fini de se faire humilier, et d'abord par eux-mêmes et avec leur bénédiction. Ce qu'ils n'ont pas compris, c'est qu'en s'humiliant, c'est surtout le peuple français qu'ils humilient. Combien de temps celui-ci supportera ces humiliations répétées ?