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Michel del Castillo

Envoyé par Henri Rebeyrol 
16 avril 2013, 19:55   Michel del Castillo
Je recommande vivement aux habitués de ce forum la lecture d'un "récit" de Michel del Castillo, publié en 2008 chez Fayard (récit accueilli, si tant est que ce mot convienne, puisque d'accueil, il n'y a pas eu, dans l'indifférence : pas ou peu d'articles dans la presse - ce qui est sans doute une preuve de qualité), "Le Temps de Franco" (1892-1975). Del Castillo est hostile à la personne de Franco et encore plus à la politique qu'il a menée, mais il a le mérite de raconter les faits établis ou qu'il prend soin d'établir (en particulier entre 1934 et 1936 les crimes minorés ou cachés des prétendus "républicains") objectivement - non pas impartialement, puisqu'il prend parti, ayant souffert enfant de la guerre civile et des conséquences qu'elle a eues, mais sans "diaboliser" Franco et son régime (comme c'est le cas chez les historiens "universitaires") et en essayant de rendre compte de réalités "dérangeantes", à savoir la popularité réelle de ce petit homme quelconque et apparemment sans qualités, et tout ce que son régime a eu de positif : analphabétisme qui touchait 65% de la population en 1939 ramené à 5%, enrichissement du pays, développement d'une importante classe moyenne et "transition" réussie vers un régime apaisé et enfin démocratique. Le récit est "éclairant" et l'Espagne des années 1920-1970 cesse d'être mystérieuse et incompréhensible.
16 avril 2013, 23:02   Re : Michel del Castillo
Ay, l'on aurait presque envie de fredonner Rumbalarumbalarumbala...




17 avril 2013, 09:07   Re : Michel del Castillo
Ah non Eytan : "A las barricadas" ou "Hijo del Pueblo", c'est beaucoup mieux.
Plus sérieusement : Sur les crimes commis par les Brigades internationales en Espagne vient de paraître le témoignage important de Sygmund Stein, Ma guerre d'Espagne, Brigades internationales : la fin d'un mythe, lui-même engagé volontaire puis désengagé dans l'écoeurement devant les crimes commis par
le stalinisme :
Pour beaucoup, le mythe des Brigades internationales reste
aujourd'hui encore intact. Et pourtant, derrière l'aventure
héroïque de milliers de volontaires venus de tous les pays au
secours de la République espagnole, se cache une autre vérité,
déconcertante et douloureuse, que révèle ce témoignage sauvé
de l'oubli. Sygmunt Stein, militant communiste juif en
Tchécoslovaquie, bouleversé par les procès de Moscou qui
ébranlent sa foi révolutionnaire, va chercher en Espagne
l'étincelle qui ranimera ses idéaux. Mais arrivé à Albacete,
siège des Brigades internationales, il se voit nommé
commissaire de la propagande, poste où il découvre jour après
jour l'étendue de l'imposture stalinienne. Très vite, la réalité
s'impose à lui : "La Russie craignait d'avoir une république
démocratique victorieuse en Europe occidentale, et sabotait
pour cette raison le duel sanglant entre les forces
démocratiques et le fascisme." Tout ce qu'il croyait combattre
dans le franquisme, à commencer par l'antisémitisme, il le
retrouve dans son propre camp. La déception est à la mesure
de l'espoir qui l'avait mené en Espagne: immense. Affecté par
la suite à la compagnie juive Botwin, il sera envoyé au front
pour servir de chair à canon. Des exécutions arbitraires du
"boucher d'Albacete", André Marty, aux banquets orgiaques
des commissaires politiques, en passant par les mensonges
meurtriers de la propagande soviétique, Sygmunt Stein
dénonce violemment dans son livre, écrit en yiddish dans les
années 1950, et resté inédit en français, la légende dorée des
Brigades internationales.
17 avril 2013, 23:46   Re : Michel del Castillo
» "A las barricadas" ou "Hijo del Pueblo", c'est beaucoup mieux.

Ah tiens... "A las barricades" est une marche, entraînante si l'on veut, mais on y est quand même assez noyé dans le mouvement des masses ; "Ay Carmela" a la fraîcheur et la simplicité de ces airs folkloriques dont l'effet sur moi ne se dément jamais, d'autant qu'on pourra toujours se réfugier, parmi toutes les horreurs que vous rapportez (et dont les deux camps ont été prodigues), à l’ombre des jupons de la petite Carmelita.
18 avril 2013, 10:52   Re : Michel del Castillo
Oui mais alors dans l'antique parce que le passage de l'Ebre sous le commandement de Lister n'entretient que de lointains rapports avec la fraicheur et la simplicité des jupons de Carmela.
20 avril 2013, 23:30   Re : Michel del Castillo
C'est à voir, parce qu'au moins parmi les internationaux y avait-il toujours des jupons à portée de main, alors que chez les franquistes, hé, nada (enfin je crois) !
Mais il n'y a pas que le jupon ; quand Millán-Astray visa la tête, on sait comment le chrétien Unamuno se rebiffa. Tout cela est symbolique, mais les signes parlent.

« Cette université est le temple de l’intelligence et je suis son grand prêtre. Vous profanez son enceinte sacrée. Malgré ce qu’affirme le proverbe, j’ai toujours été prophète dans mon pays. Vous vaincrez mais vous ne convaincrez pas. Vous vaincrez parce que vous possédez une surabondance de force brutale, vous ne convaincrez pas parce que convaincre signifie persuader. Et pour persuader il vous faudrait avoir ce qui vous manque : la raison et le droit dans votre combat. »
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