Communiqué n°1573 : Sur le retour de M. Gaston Flosse à la tête de la Polynésie française

Communiqué n°1573, mardi 7 mai 2013
Sur le retour de M. Gaston Flosse à la tête de la Polynésie française

Le parti de l’In-nocence juge profondément scandaleux le retour de M. Gaston Flosse, même par la voie des urnes, à la tête de la Polynésie française, après le succès de ses partisans aux élections territoriales. Le sénateur Flosse a été condamné à plusieurs reprises pour ses malversations. Ses façons d’obtenir le pouvoir comme de l‘exercer, en ayant recours à tous les procédés les plus répréhensibles — violences physiques comprises, si ce n’est pis — en font sans doute la figure la plus cynique du personnel politique français. C’est un déshonneur pour la République d’accepter, sous prétexte de suffrage universel (mais à quel point manipulé, ou acheté ?), qu’un homme de cette sorte exerce sous les couleurs nationales des fonctions de cette importance.

"même par la voie des urnes" ; "sous prétexte de suffrage universel".

Bigre, voilà une charge contre notre système démocratique ! J'y souscris pleinement mais je m'étonne que le parti s'étonne : la liste est si longue ! De Balkany à Tibéri, de Tapie à Guérini, combien d'hommes (et de femmes ?) sont élus et réélus après avoir acheté leur élection ? Achat via des HLM obtenues, des boulots trouvés, de multiples services rendues, etc.

Tout cela est systémique et n'est pas près de s'achever. Que le parti garde la trame de ce communiqué pour la prochaine élection du sieur Cahuzac.

Tout cela est systémique et n'est pas près de s'achever. Que le parti garde la trame de ce communiqué pour la prochaine élection du sieur Cahuzac.

On peut effectivement s'attendre à son retour. Il manque déjà beaucoup à ses ouailles du Lot-et-Garonne. Fascinants Français, toujours prompts à ressusciter les dirigeants qui les ont trahis et volés...

Ah oui mais dans le cas de Flosse, et si j’ai bien compris ce que je me suis laissé raconter, il s’agit de lourd beaucoup plus lourd.

Les corrompus sont, de mon point de vue, plus détestables que les corrupteurs : ceux qui ont voté pour cet homme, comme ceux qui, déjà, annoncent qu'ils voteront Cahuzac ne sont-ils pas à exécuter sur le champ ? Ne sont-ils pas le déshonneur qu'évoque le communiqué ?

Au nom de l'intelligence censée nuire à la sottise qui mène à la servilité, oui, les corrompus devraient être exécutés.

A propos d'intelligence et de son rapport au respect de la loi, au respect des convenances, que pensez-vous de cette fameuse réplique du "Troisième Homme" ?

"In Italy for 30 years under the Borgias they had warfare, terror, murder, and bloodshed, but they produced Michelangelo, Leonardo da Vinci, and the Renaissance. In Switzerland they had brotherly love - they had 500 years of democracy and peace, and what did that produce? The cuckoo clock ..."

C'est ravageur! (J'ignorais que les dialogues du film furent écrits par O. Welles.)

Les temps barbares sont ceux de toutes les convulsions, y compris les plus belles.

Cher ami,

Ce qui me gêne, ce n'est pas forcément qu'un homme politique soit corrompu (après tout, on lui demande surtout de faire une bonne politique, souvenez-vous de Talleyrand disant « Nous tenons la place : il faut faire une fortune immense, une immense fortune ! », Talleyrand fit effectivement une fortune immense, mais il sauva aussi la France) mais qu'il soit corrompu sous les apparences de la vertu.

Quand on vote pour M. Flosse ou M. Berlusconi, on le fait en connaissance de cause, on ne vote pas pour leur stature morale. En revanche, quand on vote pour M. Cahuzac, la Statue du commandeur de la rigueur, on est floué lorsqu'on s'aperçoit qu'il est un hypocrite.

Il y a la bonne vieille question des limites à ne pas dépasser et celle de la valeur de l'homme politique. L'oeuvre de ce dernier peut être suffisamment grande, les résultats de son action suffisamment probants, pour qu'on lui pardonne ses manquements et ses écarts. Dans la France d'avant, les agissements barbousards d'un Pasqua ou encore la filouterie d'un Charasse, par exemple, ne m'ont jamais dérangé. Ces responsables-là avaient le pays chevillé au corps.

On en revient toujours à la bonne vieille andouillette de M. Herriot, finalement.