C'est en ces termes d'une exquise délicatesse que plusieurs associations "de défense des droits de la femme" lancent une opération dirigée contre la visite du pape.
Monsieur Blondel et un certain nombre de dirigeants politiques s'insurgent, et d'acuns épinglent les "présences à titre privé de membres du Gouvernement".
Monsieur Fillon, que je trouve "très comme il faut", est spécialement visé.
En revanche, lorsque le Dalaï-Lama est venu nous voir, les "leaders" de la Gauche Multiple firent assaut de prévenance, s'indignant que notre Président ne le reçût pas.
Il y a bien là deux poids et deux mesures : le représentant d'une religion qui n'a rien à voir avec notre histoire est adulé, je n'ose dire encensé ; le représentant de ce qui fut la religion très majoritaire de notre pays, de la religion qui modela notre espace et nos mentalités, ce représentant-là devrait raser les murs et ne voir personne.
Ces personnages de mauvais aloi n'aiment l'esplanade des Invalides que quand elle est emplie des fils et filles de bobos contestant pour le principe, et pas les bandes banlieusardes qui viennent dépouiller lesdits jeunes (en quoi elles ont bien raison).
J'espère que, ce samedi, la foule sera là pour rappeler que cette esplanade n'est pas réservée aux hordes de garçons à pantalons "à chier dedans" et de filles "habillées en salopes", et qu'elle vit défiler les drapeaux ennemis capturés et non le drapeau algérien qui se manifeste plus qu'à son tour lors des matchs de football.
Cette introduction étant faite, je soumets à votre lecture vigilante cet extrait du Monde.
Les visites papales en France donnent traditionnellement lieu à des manifestations d'associations attachées à une stricte séparation des Eglises et de l'Etat. La venue de Benoît XVI, du 12 au 16 septembre, à Paris et à Lourdes, suscite les inquiétudes de divers mouvements laïques, d'associations de défense des droits des femmes et de syndicats.
La Fédération nationale de la libre pensée, présidée par l'ancien secrétaire général de Force ouvrière, Marc Blondel, s'insurge contre le financement public du séjour du pape en France. Chef spirituel des catholiques, le pape a aussi un statut de chef d'Etat (le Vatican), qui bénéficie, lors de ses déplacements à l'étranger, du protocole réservé aux responsables politiques par le ministère des affaires étrangères.
Les frais liés à la réception officielle du pape et le transport de sa délégation seront donc pris en charge par l'Etat. En revanche, les pouvoirs publics mettent en avant la facture (quelques dizaines de milliers d'euros) qui devrait être présentée à l'Eglise catholique pour l'utilisation de l'Ecole militaire comme centre de presse ainsi que des jardins et salons des Invalides à Paris.
Le coût du séjour - environ 3 millions d'euros - devrait être pris en charge par l'Eglise, qui compte sur les dons des fidèles. Sur ce budget, le poste le plus important est consacré à l'installation des écrans géants devant permettre aux fidèles de suivre les prises de parole de Benoît XVI. A Paris, le pape sera hébergé à la nonciature (l'ambassade du Vatican) puis, à Lourdes, dans des locaux des sanctuaires.
La Libre Pensée s'inquiète aussi du dispositif de sécurité prévu pour l'accueil d'une personnalité présentée comme l'une des plus menacées au monde. Quelque 6 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour le protéger et éviter les manifestations hostiles, comme c'est le cas à chacun de ses voyages à l'étranger.
L'association laïque estime que "le gouvernement, faisant soumission au Vatican, entend interdire toute voix discordante". Elle organise un meeting à Paris, dimanche, "contre le financement public des activités cultuelles, pour la laïcité en Europe et pour la séparation des Etats et des religions".
Sous le slogan "Remballe ton pape", des associations de défense des droits de la femme appellent à protester, vendredi, contre l'intervention de l'Eglise catholique dans les affaires publiques, les positions du pape sur le droit à l'avortement ou à la contraception et "l'écoute bienveillante" de ses propos "par nombre de responsables politiques français". Elles ne manqueront pas d'épingler la présence - "à titre privé" - du premier ministre ainsi que des ministres de l'intérieur, de l'éducation, du logement et de la culture à la messe célébrée à Paris par Benoît XVI.