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L'éducation nationale idéale selon un auteur algérien vivant en France

Envoyé par Henri Rebeyrol 
Le nom de Salim Bachi, écrivain algérien, figure dans la liste des quinze auteurs retenus l'Académie Goncourt. Il a écrit le Silence de Mahomet (Gallimard). Au sujet d'un autre de ces romans, Tuez-les tous, il confiait ceci à une journaliste :

"Scolarisé un temps en France, lorsqu’il était enfant, puis de nouveau en Algérie, où l’école se déroulait en arabe, Salim Bachi a “été ballotté entre deux façons de voir les choses”. De quoi façonner pour longtemps son esprit critique. Aujourd’hui, il semble être tombé pour de bon du côté du français, la langue dans laquelle il écrit, et de la France, le pays qui l’a fait naître écrivain. Il parle l’arabe bien sûr, mais ne le lit pratiquement pas et l’écrit encore moins. L’Algérie semble enfermée pour l’instant dans une boite à souvenirs, qu’il rouvrira peut-être si les choses s’éclaircissent un peu de l’autre côté de la Méditerranée.
Sa vraie patrie serait plutôt les pages de James Joyce, William Faulkner et Kateb Yacine.“Ces littératures m’ont appris que les cultures étaient ouvertes et perméables, qu’Ulysse était Dublinois, mais aussi complètement grec et, par là même, universel. La littérature a le pouvoir d’unir des cultures différentes”.

Attentif et posé, le jeune homme se laisse aussi, par moment, emporter par un rire franc. Mais son apparence sérieuse revient vite. Le monde comme il tourne l’inspire, l’actualité française le préoccupe. Il se plait à rêver que l’école revalorise les différentes cultures et que les enseignants viennent de tous les horizons. “Est-ce que l’Education nationale est assez ouverte ?”, interroge Salim Bachi toujours prêt à dégainer la question qui fâche.
Lire les auteurs arabes permettrait aussi, selon lui, de donner un modèle positif aux enfants issus de l’immigration : Les Milles et une nuits, et les auteurs maghrébins qui écrivent en français, comme Rachid Mimouni, et Driss Chraïbi “qui s’attaque à tous les archaïsmes des sociétés méditerranéennes”.
(PS : les "sociétés méditerranéennes" de Chraïbi sont la société du Maroc (dont la façade maritime naturelle est l'Atlantique), celle de Fès en particulier, qui n'a rien de méditerranéen. C'est ainsi que l'histoire et la géographie sont réécrites par un écrivain algérien. On craint le pire).
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