C'est une théorie suivant laquelle on progresse pas à pas, mais où on ne revient jamais en arrière, comme le cliquet en question.
Quand on lit les sites du style "François de souche" ou les oeuvres de MM. Millet ou Obertone, on a l'impression d'un vaste ensemble que constituraient, à leurs yeux, les personnes originaires de pays musulmans, les musulmans, l'islam, les islamistes, tout ensemble et indissociable (comme dirait Knock, pour eux, le musulman est un islamiste qui s'ignore).
Un des traits prêtés à cet ensemble est celui du cliquet : il progresse, il marque un point et ne régresse jamais. L'islamisme, l'islam, les musulmans, etc... prolifèrent, établissent leur domination et ne cèdent rien.
J'ai toujours pensé que ce type d'analyse était incorrect. En effet, l'histoire nous montre que l'islam politique est passé par des phases de croissance et de repli, par des périodes d'ouverture théologique et par des périodes d'obscurantisme. Cliquet il n'y avait pas.
Aujourd'hui, des foules immenses composées très largement de musulmans disent haut et fort, dans toute l'Egypte, aux méchants barbus que si les manifestants qui les composent sont musulmans, ils ne veulent pas vivre dans une société islamiste plaisant aux intégristes.
Pour moi, une très grande partie des musulmans vivant en France a cette même vision du monde, une vision du monde tout à fait compatible avec celle des Européens éduqués (je veux dire en cela que la vision (si tant est qu'ils en aient une) des white-trash-bien-français-bien-de-souche qui pratiquent le culte de l'avion cargo (un peu comme en Papouasie, vous savez le fameux avion Héréçat qui repend ses bienfaits en début de mois, avec deux grandes fêtes, équivalentes de Pâques, de Kippour et de l'Aïd réunies, l'une en septembre, l'autre en décembre, avec les deux divinités annexes Primékranpla et Primdenohel) est plus éloignée de la mienne que celle d'un musulman laborieux). La France en héberge bon nombre de ces musulmans laborieux et, ces gens honnêtes, ils resteront (certains lecteurs ont dix minutes pour trépigner, et l'éternité pour déplorer : c'est comme ça et ce n'est pas autrement, comme l'été est plus chaud que l'hiver, vous n'y pouvez rien, Epictète a écrit sur le thème).
Un enjeu majeur est d'aider ces musulmans de France et ces Français musulmans, qui sont ici et qui y resteront, ainsi que leur descendance, et pour les siècles des siècles (j'insiste, j'ai peur d'être mal compris) à trouver toute leur place dans notre société et notre Nation, et aussi de renvoyer loin de chez nous les étrangers malfaisants. On peut en profiter pour couper les vivres aux profiteurs, mais alors sans aucune restriction, aussi bien aux étrangers profiteurs qu'aux geignards-pleunichards locaux.
Hermogène, me direz vous. Hé bien oui. A un Français déchu, à un battu des guerres passées, présentes et à venir, à un quémandeur qui ne connait qu'une chose, ses droits, à un sans profession éternellement non définie, à un passager clandestin en fait, je préfère un étranger musulman, un médecin syrien, un ingénieur marocain qui contribuent à l'avancement de notre Nation dès l'instant qu'on les aide à se tirer des griffes des islamistes et des obscurantistes.
Donc, pour moi, il n'y a pas de cliquet, il n'y a pas de marée verte. Il y a des gens bien et des gens qui ne le sont pas. Il n'y a pas une foule, une ethnie, une religion-définissant-ses-adeptes, il y a des individus qui, dans ma conception occidentale et chrétienne, sont responsables de leurs actes. C'est avec ces personnes, eux nous appuyant et nous les appuyant, qu'on mettra à la raison la tourbe et ses amis intellectuels.
Faisons nôtre la phrase de Francis, qui me semble partaitement résumer le propos de l'In-nocence, dont un des commandement devrait être "L'individu sur son mérite jugeras ; dans le même sac nulle population ne mettras" :
"(...) nous faisons le pari français, insensé mais concevable, qu'il y aura des personnes prénommées Mohammed et Aïcha qui nous aideront à nous libérer du joug et de la fange islamiques auxquels il avaient été injustement prédestinés par ces noms."