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Position de "Raison Garder" sur Israël et sur la reconnaissance d'un Etat palestinien par l'Onu et l'Europe

Envoyé par Ostinato 
Il me semble que les arguments des promoteurs de cet appel : des intellectuel juifs assez connus (notamment Shmuel Trigano, Raphaël Dray...), sont fondés bien qu'ils ne laissent guère de place à l'existence d'un Etat palestinien. Mais peut-on envisager ou soutenir cette existence dans l'abstrait et compte tenu de la situation ?


Nous tenons à rappeler un ensemble de faits en rapport avec la conjoncture régionale et internationale, au fondement de notre position:

1) Le projet de déclaration d’un État palestinien n’est pas destiné à obtenir la reconnaissance d’un État qui n’existe pas à l’heure actuelle et qui n’a jamais existé dans l’histoire mais à mettre en place une machine de guerre visant à saper la légitimité de l’État d’Israël, comme État juif. Ce projet est, de fait, énoncé couramment par Mahmoud Abbas lui même.


2) Cette entreprise travestit une violence froide sous des dehors juridiques et moraux:

- Elle rompt les accords d’Oslo qui interdisent tout acte unilatéral

- Or, c’est par ces accords – et donc la volonté d’Israël - qu’une « Autorité Palestinienne » a pu exister et obtenir des territoires qu’elle n’avait jamais administrés dans l’histoire

- Elle fait une violence extrême à Israël car elle proclame une souveraineté sur des territoires en contestation, en faisant l’économie de son assentiment, pour le contraindre, par l’entremise de « la communauté internationale », là où elle n’a pu le faire par plusieurs guerres, des vagues d’attentats sanglants et toujours aujourd’hui par les bombardements en provenance de l’entité terroriste de Gaza, partie intégrante de « l’Etat de Palestine », mais aussi par les actes terroristes venant de Judée-Samarie, couplés à la guerre médiatique et à la campagne mondiale de boycott dirigées depuis Ramallah

- Elle dévoie le droit international en utilisant cette « reconnaissance » pour mettre Israël au ban d’un système onusien que domine l’Organisation de la Conférence Islamique - forte de ses 56 États, dont nombre d’entre eux font parties de blocs comme la Ligue Arabe et l’Organisation de l’Unité Africaine - et qui a décrété que Jérusalem serait sa capitale, afin d’orchestrer une campagne mondiale de diffamation contre Israël.


- Le scénario de violences symboliques, « juridiques », « civiles », une fois cette reconnaissance obtenue, est déjà tout écrit afin de mettre Israël en position d’auteur de crimes contre l’humanité.


3) Le système international s’apprête à parrainer une guerre mondiale. Le bellicisme de la Turquie islamiste, la menace atomique iranienne, la démission égyptienne devant l’islamisme de « l’hiver arabe », comme vient de le montrer la mise à sac de l’ambassade d’Israël au Caire, s’ajoutent pour faire de cette reconnaissance éventuelle l’étincelle d’un conflit tous azimuts contre Israël qui gagnera inéluctablement l’Union européenne mais dont l’Europe et les Etats Unis auront été responsables, à force d’aveuglement et d’unilatéralisme.


Nous tenons à rappeler un certain nombre de faits concernant « l’Etat de Palestine » qui demande reconnaissance :

1) Il n’a pas de frontières, car il n’y a pas de « frontières de 1967 ». Ce sont des lignes de cessez-le-feu que les Etats arabes en guerre contre Israël n’avaient jamais voulu reconnaître après leur défaite. En Judée-Samarie et à Jérusalem, il n’y a jamais eu d’Etat si ce n’est l’occupation jordanienne consécutive à la guerre d’extermination contre Israël lancée, depuis sa création, en 1948. Le seul antécédent est le mandat de la SDN, confié à l’Empire britannique, successeur de l’Empire ottoman, prévoyant la création d’un État juif et d’un État arabe sur un territoire qui comprenait l’actuelle Jordanie. Comme on le sait, les Arabes refusèrent à plusieurs reprises tout partage. La résolution 181 de l’ONU de novembre 1947 évoque par 23 fois le terme d’Etat juif.

2) On « naturalise » aujourd’hui l’entité palestinienne mais elle n’a aucun antécédent historique. Il n’y a jamais eu de « Palestine » si ce n’est depuis les années 1970 à la suite d’un changement de stratégie de l’OLP qui auparavant se définissait par son appartenance à la nation arabe islamique et non à une nation palestinienne. Il n’existe de Palestine que contre l’existence d’un État d’Israël.

Aujourd’hui il y a déjà 2 Palestine avec l’Etat du Hamas, voire 3 avec la majorité des Jordaniens qui sont d’origine palestinienne. Les Palestiniens eux-mêmes pour une bonne part sont les descendants de populations immigrées de l’ensemble du monde arabe durant le XIX° siècle.

3) L’accord avec le Hamas est purement tactique. Il n’y a pas d’unité palestinienne derrière un pouvoir reconnu. Et comment accepter que l’organisation terroriste en guerre contre Israël soit partie intégrante de cet Etat ?

4) Le satisfecit donné par le bailleur de fonds européen n’est pas fondé, car cet « Etat » ne survit que par les sommes colossales que le monde et l’Europe lui versent. Est-ce que la gestion de subventions – qui fut longtemps prévaricatrice – est un critère de la capacité étatique ? Comment vivra cet Etat qui ne dispose pas de ressources mais dont les ambitions sont infinies ?

5) L’Union Européenne prétend avoir des critères d’adhésion pour ses États membres mais comment peut-elle soutenir un État dont le projet de constitution montre son caractère profondément réactionnaire, intégriste et intolérant ? Comment un État pareil, un nationalisme aussi rétrograde ont-ils pu devenir une cause pour les « progressistes » occidentaux ?

L’article 4 de la future constitution palestinienne décrète que sont citoyens les ressortissants du « peuple arabe palestinien ». L’article 10 décerne à ce dernier le droit exclusif à la souveraineté, de telle sorte que l’Etat incarne « le caractère légal du peuple arabe palestinien », c’est à dire que la Loi y est l’émanation de l’essence de l’arabité palestinienne. Il y a là autant de dispositions qui disent clairement que ce ne sera pas un État démocratique : les droits n’y sont ouverts qu’aux Arabes de naissance et la Loi n’y est pas universelle. Toutes ces dispositions sont contraires à l’esprit et à la lettre de la charte de l’ONU.

C’est ce que confirme l’article 2 qui décrète que le peuple palestinien est membre « des nations arabes et islamiques » et que « l’islam sera la religion officielle de l’Etat » (art.6). Immédiatement, cela signifie que les Arabes chrétiens deviendront de facto des étrangers dans cet État. Cela se vérifie dans la suite de l’article 6 : « Les religions monothéistes seront respectées ». Qui sont ces étranges monothéistes (et quid des autres, les non monothéistes ?) sinon une version politiquement correcte du vieux statut de « dhimmis » imposé aux non musulmans par la Sharia ?

6) Mahmoud Abbas a par ailleurs déclaré, à plusieurs reprises, comme Saeb Erekat, qu’il ne devra plus y avoir de Juifs dans cet Etat palestinien – y compris parmi les soldats des forces d’interposition internationales, ce qui est un discours raciste, tout en refusant de reconnaître le caractère juif – dans tous les sens de ce terme – de l’Etat d’Israël parce que 20% des citoyens sont arabes et parce qu’il espère, en deuxième étape de sa stratégie de conquête, exiger un « droit au retour » qui n’existe dans le monde que pour les Palestiniens. La Palestine serait érigée en Etat arabo-islamique sans Juifs tandis que l’Etat d’Israël serait un Etat « judéo-arabe » avec une majorité écrasante d’Arabes musulmans (précision notable car les Arabes chrétiens sont déjà dans la Palestine de l’Autorité palestinienne très mal lotis).

7) La volonté de paix palestinienne est infirmée par la réalité. Quelle est la signification de cet Etat à double visage : Hamas-Autorité Palestinienne sinon le double visage d’une stratégie présentant un visage de bonne composition à l’Occident et un visage guerrier aux masses arabes? Le Hamas, expression du futur « Etat de Palestine », est ouvertement en guerre contre Israël. Il est clair que la demande de reconnaissance internationale est une pièce dans cette stratégie guerrière. Mais la société civile palestinienne, sa presse, sa télévision, ses écoles, sa culture démontrent quotidiennement un enseignement systématique et programmé de la haine nationale, ethnique, religieuse, envers Israël.


Masquer ces faits n’encourage pas la paix.

Agissons pendant qu’il est temps !


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Raison Garder :

[www.raison-garder.info]

info@raison-garder.info
Je soutiens entièrement cet appel car tout ce que les rédacteurs avancent est vrai, mille fois vrai.
Version optimiste du même problème par l'association France Israël. On hésite entre les deux...

[www.france-israel.org]
Belles âmes,modération et juste milieu en politique.

L'attitude consistant à défendre une position modérée, de type juste milieu n'est pas tenable politiquement .
En témoigne l'itinéraire d'Albert Camus. Celui-ci est un des premiers à défendre la cause kabyle ou arabe mais il a du finir son parcours sur des positions qualifiées aujourd'hui d'extrême-droite: partition de l'Algérie et sécession des européens d'avec la France sans parler du fameux "Entre la justice et ma mère je choisis ma mère".
Raymond Aron lui aussi avec ses belles idées, a du voir la victoire des égorgeurs du FLN. Lui qui tentait de dénoncer les outrances dans les deux camps.
Car le champ du politique n'est pas celui de la morale.
Dans le cas qui nous préoccupe: le droit à la survie de l'Etat d'Israël face au droit des Palestiniens d'avoir un Etat, la voie médiane est impossible.
Le texte ci-desus le montre bien.,
La création d'un Etat palestinien serait un pas en avant vers la destruction d'Israël.
Oui dans l'absolu les Palestiniens sont des hommes et ont droit à un sol.
Dans le relatif (le Réel) soutenir l'Etat palestinien c'est assurer à terme la liquidation d'une parcelle de l'Occident (Israël) en terre d'Islam, celui-ci en période de croissance.
Les non-juifs occidentaux se doivent d'assurer la survie d'une des tribus européennes.
Quels que soient les conflits qui ont opposé ces tribus entre elles.
C'est ce que doivent comprendre les nostalgiques occidentaux de l'anti-sémitisme comme les juifs progressistes qui pensent encore qu'affaiblir l'identité du pays d'accueil c'est renforcer la tribu juive dans sa singularité.
Il n'y a pas place pour la compassion en politique.
Hier le slogan "Paix en Indochine" cachait la réalité:"FNL vaincra" idem en Algérie.
Aujourd'hui en Israël:"La Paix maintenant" égale "Mort à Israël".
La compassion est utilisée par les manipulateurs, l'Histoire quant à elle n'a pas d'états d'âme.
Citation
Il n'y a pas place pour la compassion en politique

D'accord mais on se sert de la compassion pour justifier des guerres et faire de la politique.
Les positions qui seront défendues par Abbas à l'ONU ont été exposées dans un discours à Ramallah. Très peu de commentaire à ce sujet.
Voici ce qu'en dit le bulletin "Israël Flash"

Citation
COMMUNIQUE ISRAEL FLASH
Abbas revendique les frontières de 1947 pour Etat palestinien et appuie sa tentative devant le Conseil de Sécurité de l’ONU
septembre 17th, 2011 Marc

Le dirigeant palestinien Mahmoud Abbas a annoncé vendredi 16 septembre, à Ramallah, qu’il demanderait au Conseil de Sécurité e l’ONU, la semaine prochaine, la reconnaissance d’un Etat palestinien. Il a précisé que, dès qu’ils auront un Etat, un drapeau et la reconnaissance des deux-tiers des nations du monde, les Palestiniens pourront laisser toutes les questions ouvertes pour une négociation avec Israël…

Lorsqu’il a évoqué les lignes de 1967 pour un futur état palestinien, en référant au discours qu’il prononcera devant l’ONU, Abbas a insisté sur le fait que « l’occupation » israélienne ne se terminera pas le jour d’après et que beaucoup restait à faire , parce que les lignes de 1967 ne définissent pas de véritables frontières – pas plus que les barrages routiers ou les implantations. Les véritables frontières palestiniennes ont été ébauchées en 1947 par l’ONU. Toutes les autres zones [ce qui veut dire de vastes régions de l’Etat d’Israël] sont des « territoires occupés », que les Palestiniens ont bien l’intention de réclamer.

Le dirigeant palestinien a cherché à insinuer que les 126 gouvernements qui ont reconnu le droit palestinien à un Etat ont, par conséquent, d’ores et déjà accepté son interprétation.

Ses autres points sont les suivants :

1. La démonstration palestinienne devant le Conseil de Sécurité de l’ONU est l’unique étape vers la pleine indépendance, après quoi “toutes les options restent ouvertes”. Ses objectifs sont d’obtenir un statut de membre à part entière de l’ONU, et ensuite de retourner à la table des négociations sur ces nouvelles bases.

2. Il a insisté sur la revendication palestinienne de Jérusalem comme capitale de cet Etat, promis de travailler au retour des réfugiés et s’efforcera à réaliser l’unité nationale en comblant le fossé avec le Hamas.

3. Abbas a émis une précaution stricte à l’égard de toute manifestation violente et protestation, parce qu’a-t-il dit, cela ferait le jeu d’Israël.

Un long passage a été consacré aux obstacles qu’il a accusé Israël de mettre en place sur le chemin de l’indépendance palestinienne, particulièrement en construisant de nouvelles implantations en Judée-Samarie et en les installant à contre-pied des efforts vigoureux que les Palestiniens ont fait pour instaurer l’administration et les institutions du futur Etat.

“Nous avons promis à Obama qu’elles seraient prêtes pour septembre », a-t-il affirmé et « ils le sont ». Il a accusé les soldats israéliens et les résidents des implantations de laisser leurs chiens courir après les Palestiniens et même de laisser des sangliers sauvages détruire les cultures (!). En même temps, Abbas a déclaré qu’il se tournait vers l’ONU, non pas dans le but d’isoler Israël ou de s’en prendre à sa légitimité, mais seulement pour délégitimer et mettre un terme à l’occupation.

Dans une autre partie de son discours, Mahmoud Abbas a vanté la “démocratie” prévalant dans l’Autorité Palestinienne (Judée-Samarie). « Nous respectons la volonté du peuple », a-t-il affirmé : « Il n’a pas besoin de manifester dans les squares » (une allusion aux révoltes arabes).

[www.israel-flash.com]
Nouvelle déclaration de Raison Garder

COMMUNIQUÉ DE RAISON GARDER 18 septembre 2011.

Les messages reçus depuis le 12 septembre attestent que la dernière déclaration de Raison Garder a contribué à provoquer un réveil collectif salutaire.

Nous voulions à la fois briser un silence incompréhensible dans le débat français et fonder de façon argumentée les raisons pour lesquelles la reconnaissance d’un Etat de Palestine dans la situation présente n’était pas justifiée.

Clarifier et formuler cette position est capital dans une atmosphère de confusion générale et de manipulations idéologique. Elle permet de comprendre la volonté de destruction de l'Etat d'Israël qui se trame dans la reconnaissance unilatérale d'un Etat palestinien à l'ONU.

La déclaration de Raison Garder s’inscrit dans le compte à rebours très serré à présent lancé. Plusieurs initiatives sont en cours qu’il faut saluer et soutenir, à commencer par la réunion de parlementaires français au Théâtre du Gymnase le 20 septembre.

Nous joignons à notre envoi trois lettres à l’adresse du président Obama par Ed Koch, au président Sarkozy par le député Claude Goasguen et le sénateur Plancade et par le Bureau de Marseille de l’association France-Israël.

Le président de la République et son ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, doivent prendre conscience des risques mortels qu'ils feraient courir à l'Etat d'Israël en soutenant l'initiative palestinienne au Conseil de sécurité comme à l'Assemblée générale de l'ONU, en entraînant avec eux l'Union Européenne. Ils rejoindraient ainsi le bloc d'Etats de l'Organisation de la Conférence islamique et de ses satellites.

Le pays d'Israël ne vaut pas moins cher que la Libye.

Par là même, ils méconnaîtraient gravement le sentiment de la majorité de la communauté juive de France et accentueraient encore plus une inquiétude qui rappelle celle des jours les plus sombres de 1967.

Tous nos élus, du plan municipal au plan national, doivent être alertés en ce sens et par tous les moyens, associatifs et individuels, comme les lettres que nous publions en donnent l’exemple.

La France ne saurait en aucune manière se joindre à la tentative de pogrom diplomatique sous des dehors vertueux dont l'ONU devient l'arène.

La France doit joindre son veto au courageux veto américain et suivre dans l'Union Européenne l'exemple politique et moral de l'Allemagne et des Pays-Bas.

Il y va de l'honneur de la République, de l'image qu'elle laissera dans l'Histoire et de son avenir.
Je ne comprends pas bien l'objet de toute cette agitation, très française.

Comme vient de le déclarer M. Netanyahu lors de la réunion du Cabinet israélien à propos de l'Assemblée générale : “it is possible to pass every resolution there.”

Tout dépend en fait de l'attitude de M. Obama, qui n'a franchement rien à faire de "Raison garder " et autres cabris politiques.

Si les Etats-unis opposent leur veto à la chose, le document repartira directement pour la Cis-Jordanie orné du tampon "Fuck Yourself".

Le Gouvernement des Etats-unis discute ces derniers temps avec les organisations juives américaines et pèse le pour et le contre.

La France est devenu un pays mineur, pour ce qui est de son pouvoir d'influence. Il faudrait s'habituer à penser en termes réalistes, à savoir que la position des Gouvernements européens sur ce genre de question a une importance des plus limitées, et que l'enjeu essentiel est à Washington. On évitera ainsi des flots de salive.
Peut-être ces autre cabris politique vous persuaderont-ils davantage, Jean-Marc

LETTRE OUVERTE DE DEPUTES ET SENATEUR FRANÇAIS

AU PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE

Claude Goasguen, président du Groupe France-Israël à l’Assemblée Nationale

Jean Pierre Plancade, Président du Groupe France-Israël au Sénat


Monsieur le Président de la République,


Nous, parlementaires français issus de la majorité présidentielle et des rangs de l'opposition, réaffirmons notre engagement en faveur d’une résolution pacifique et négociée du conflit israélo-palestinien reposant sur le principe de deux Etats pour deux peuples.

Nous sommes convaincus que seule la voie du dialogue peut garantir l’établissement d’une paix juste et durable. Aussi, nous appelons Israéliens et Palestiniens à reprendre sans plus tarder le chemin des pourparlers et les exhortons à s'abstenir de toute démarche unilatérale.

C'est la raison pour laquelle, nous nous opposons à la stratégie de contournement des négociations visant à imposer la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien lors de la session de septembre de l’Assemblée générale des Nations Unies.

Certes, le chemin qui mène à la paix est parsemé d’obstacles et le blocage actuel des pourparlers pourrait conduire un certain nombre d’entre nous à estimer qu’une telle démarche est frappée au coin du bon sens.

Elle est en réalité dangereuse, contreproductive et illusoire. Dangereuse, car loin de résoudre le conflit, elle ne fera que le perpétuer et l’exacerber en suscitant des attentes au sein de la population palestinienne que la réalité du terrain ne saurait combler. La frustration générée par ces attentes déçues pourrait alors rapidement déboucher sur un nouveau cycle de violences. Cette démarche est également contreproductive et illusoire, car aucune « solution miracle » ne soustraira les parties à la laborieuse mais nécessaire négociation des dossiers relatifs au statut permanent (Jérusalem, les frontières, la sécurité, les implantations, les réfugiés, l’eau) sans laquelle aucune paix n’est envisageable.

Il n'y a en effet pas d'alternative aux négociations qui implique de part et d'autre des concessions douloureuses. Comme l’a rappelé le Président américain Barack Obama lors de son allocution du 19 mai 2011 devant le Département d’Etat, une paix durable et équitable n’est possible qu’au moyen d’une approche reposant sur une démarche de type bilatérale. "Les actes symboliques destinés à isoler Israël aux Nations unies en septembre ne créeront pas un Etat indépendant", a-t-il ajouté.


Cette position a été récemment réaffirmée par le Président du Parlement européen, Jerzy Busek, qui a estimé pour sa part lors d’une conférence de presse le 15 juin 2011 à Ramallah, que la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien serait «… inutile et dangereuse ».

De même, au sein de l'Autorité palestinienne, cette stratégie de contournement des négociations est loin de faire l'unanimité. Le Premier ministre palestinien Salam Fayyad a publiquement fait part de ses doutes quant au bien fondé d'une telle démarche. Elle ne fera, selon lui, pas avancer la cause palestinienne et risquerait au contraire d'éloigner son peuple de la réalisation de sa légitime aspiration.


En outre, cette manœuvre politique sape les fondements juridiques sur lesquels repose le processus de paix et viole les accords conclus entre Israël et l’Autorité palestinienne, accords dont la France et avec elle, l'ensemble de la communauté internationale, se sont portées garantes.


En effet, les résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de Sécurité de l’ONU, les accords d’Oslo (1993) et la Feuille de route adoptée par le Quartet (Nations-Unies, Etats-Unis, Russie, Union Européenne), rejettent toute démarche unilatérale et invitent les parties à négocier ensemble une résolution du conflit reposant sur le principe de « deux Etats pour deux peuples vivant côte à côte dans la paix et la sécurité ». Ce principe à été rappelé à de maintes reprises, notamment en Février 2011 par le Quartet qui « …réaffirme qu’une action unilatérale de l’une ou de l’autre des parties en présence ne peut anticiper sur les négociations à venir et ne serait pas reconnue par la communauté internationale. »

Par ailleurs, la reconnaissance unilatérale d’un Etat palestinien conduira les parties dans une impasse et condamnera le processus de paix à une mort certaine. Elle limitera inévitablement les marges de manœuvre de la direction palestinienne et sa capacité à faire des compromis. Toute concession sera à l'avenir interprétée et vécue par la population palestinienne comme un renoncement et un recul inacceptable.

De même, elle enterrera définitivement les espoirs des partisans Israéliens et Palestiniens de la paix qui n’ont cessé d’œuvrer en faveur d’une solution négociée depuis l’inauguration du processus de paix à Madrid en 1991. Elle les marginalisera au profit des extrémistes qui refusent toute concession et n’hésitent pas à recourir à la violence.

Enfin, cette démarche unilatérale mettra en péril la coopération israélo-palestinienne dans les domaines de l’économie et de la sécurité qui a permis une croissance sans précédent en Cisjordanie et l’instauration d’un calme relatif dans les Territoires placés sous le contrôle de l’Autorité palestinienne. Elle conduira les parties à durcir leurs positions et risquerait de précipiter un nouvel affrontement à l’heure où les incertitudes planent sur l’avenir d’une région instable qui connaît de profonds bouleversements.

Nous savons toute l’attention que votre gouvernement porte au processus de paix au Proche-Orient et partageons avec vous le souhait que la France et ses partenaires européens jouent un rôle plus actif dans les pourparlers israélo-palestiniens.

C’est pourquoi nous vous demandons solennellement, Monsieur le Président de la République, de réaffirmer l’engagement de la France en faveur d’une solution négociée au conflit en vous opposant à la résolution visant à imposer de manière unilatérale la reconnaissance d’un Etat palestinien. Seul un retour à la table des négociations et des concessions réciproques reposant sur le principe d’une reconnaissance mutuelle garantira l’établissement d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens.


Nous vous prions de croire, Monsieur le Président de la République, en l’assurance de notre plus haute considération.
Ostinato,

Je parle uniquement de l'inutilité de ce genre de gesticulation alors que la seule question importante est la suivante : le Gouvernement américain opposera-t-il ou non son veto ?
C'est une drôle de façon d'en parler... Il ne reste plus qu'à se taire dans votre conception curieuse : les peuples et leurs gouvernements n'ont rien à dire du fait que les institutions ne leur sont pas favorables. Toutefois la France dispose aussi d'un droit de veto Il n'est pas sans conséquence sur l'évolution de la situation que la France exprime si possible au nom de l'Europe un veto, ou au contraire pour la seule France manifeste un soutien à la demande d'Abbas.
Ostinato,

Je voulais dire que la situation était très complexe. Il faudra bien, un jour ou l'autre, aborder la question de la forme sous laquelle cet Etat palestinien doit voir le jour.

Utiliser des formules comme La France ne saurait en aucune manière se joindre à la tentative de pogrom diplomatique sous des dehors vertueux dont l'ONU devient l'arène est manifestement exagéré, c'est ce que je nomme de la gesticulation.

Le Gouvernement français est conscient des limites de nos possibilités, sa politique est aussi favorable que possible à Israël, je ne perçois pas l'intérêt de le mettre au pied du mur.
Voici des arguments politiques. Je ne partage pas votre optimisme quant à la position de la France, Sarkozy étant très loin d'exprimer en général une politique cohérente. La Libye pourrait très bien lui monter à la tête si l'on peut dire ...
Concrètement, je vous dirai ceci.

La situation d'Israël n'a jamais été aussi forte, militairement parlant, et aussi faible, politiquement (on voit notamment les effets du départ de M. Moubarak, que je redoutais, mais il semble que son départ pour raisons morales était une absolue nécessité).

Il faut donc faire "le gros dos" et attendre des temps favorables, à l'abri du parapluie américain.

Lorsque l'ivresse des printemps arabes se sera dissipé au bénéfice du Grand Bobinard, il sera temps de ressortir.

Les Palestiniens ont senti cela, et battent le tambour. Il ne faut pas entrer dans leur jeu et se lancer, dans la situation actuelle, dans le débat. Profil bas, "don't feed the troll".
Je précise, Ostinato, que, sur le fond, je pense fort peu souhaitable que l'initiative palestinienne prospère.

Je suis en revanche certain que prendre des postures du style "La France Gardienne des Grandes Traditions" est ridicule et in-approprié.
Oh là là voilà l'essentiel de la déclaration dirait-on et qui justifie de ne pas la prendre en considération.... Comme elle est absente de la déclaration de parlementaires je suppose que vous êtes d'accord avec celle-ci qui se rapproche fortement de celle-là !
Ostinato, vous ne voyez pas que l'autorité palestinienne fait du cinéma et que répondre sur ce ton c'est jouer son jeu ?
Ostinato,

Je me bornais à critiquer cette habitude très française qui est de palabrer sur tous les sujets, de donner des leçons à tous et de terminer par des formules du style Il y va de l'honneur de la République, de l'image qu'elle laissera dans l'Histoire et de son avenir.

Si cela peut faire échouer l'entreprise palestinienne, pourquoi pas après tout.
En fait le problème se ramène bêtement à une question de vocabulaire et de psychologie En fait le sujet est de peu d'importance et on ne comprend pas l'agitation internationale des diplomaties,sinon pour leur désir de se donner des airs importants sous l’œil blasé de M. Jean-Marc.
Reconnaissez que pour avoir vu depuis des décennies les merveilles de l'action diplomatique française et européenne (cette dernière ressemblant au Duo des chats), j'ai quelques raisons d'être blasé, alors que je ne le suis pas du tout par les actions de la diplomatie américaine.

Il me semble aussi, à la lecture des dépêches des agences de presse, que le Gouvernement israélien discute beaucoup avec les Américains, et assez peu avec nous.
Ostinato,

M. Plenel, qui est une des plus grandes consciences du pays, nous a appelé hier soir, sur les ondes de France-Culture (vous savez, la radio abominable qu'on ne peut s'empêcher d'écouter), à soutenir, pour des raisons de Principe, les récentes abbasseries.

Il a comparé le fait de ne pas emboîter le pas à cette autorité qui n'a pas autorité sur le Hamas, et à ne pas accueillir en grande pompe et à sons de trompe le Nouvel Etat, au déshonneur absolu, prenant l'exemple de l'affaire Dreyfus (sur ce point, je n'ai pas tout compris, notamment le parallèle, mais je dois avoir tort puisqu'on dit ailleurs qu'au nom des mêmes Principes, M. Abbas a raison).

Il ne me reste plus qu'à revenir à mon pragmatisme habituel et à concilier Principes et réalisme, et à envisager que le Machin reconnaisse l'Etat palestinien après la création d'un comité de pilotage en vue de l'établissement d'un groupe de travail qui aura pour mission de présenter un projet à la commission ad hoc. Nous aurons ainsi le Plaisir (avoir reconnu l'Etat qui n'a ni frontières, ni capitale, ni autorité) mais non la faute (c'est pour un peu plus tard, disons 2130).
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