Tel était le surnom donné à la mère de Staline, appelée en réalité Ketevan Geladze.
Femme très pieuse, née dans le servage, elle éleva fermement ses enfants.
Staline se tint éloigné d'elle, mais lui écrivit fréquemment. L'ayant logé dans un ancien palais du vice-roi, il apprit vite qu'elle n'y occupait qu'une petite pièce, très sommaire, refusant d'être servie. Elle se rendait tout les jours à la messe, avec de vieilles amies.
Ketevan écrivait à son fils fréquemment, mais de façon quasi-toujours identique, du stye "J'espère que tu vas bien, de mon côté je vais bien".
Ketevan Geladze n'apprit jamais le russe et écrivit à son fils uniquement en géorgien.
Une de ses lettres fut une fois différente. Elle écrivit un jour à son fils, au début des années trente, une phrase supplémentaire : "On a arrêté le prêtre Untel qui fut ton professeur". La lettre que Staline écrivit immédiatement aux "instances locales "fut directe : "J'ai appris que le vieux prêtre Untel avait été arrêté. C'est un brave homme inoffensif. Relâchez-le immédiatement. Vous répondrez personnellement de sa sécurité".
Staline ne revit sa mère qu'une fois, en 1935.
D'après des membres de sa famille qui assistaient à des parties de l'entretien, les répliques suivantes furent échangées au cours du banquet :
Staline : Pourquoi me battais-tu si fort ?
Mère : Pour que tu deviennes quelqu'un
Mère : Mais que fais-tu exactement ?
Staline : Tu te souviens du Tsar ? et bien, c'est un peu ça...
Mère : Tu aurais mieux fait d'être prêtre.
Ketevan Geladze mourut en 1937, à l'âge de 77 ans. Staline ne vint pas à ses obsèques qui furent, suivant la volonté expresse de la défunte, célébrés suivant le plus strict rite orthodoxe, les chefs du communisme local et les représentants des "organes" suivant les Saintes Icônes.