Encore un mini-choc culturel...
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Des fans suisses déclarent la guerre au reggae homophobe
Formé cette année, un groupe bernois exige que les salles refusent les artistes haineux.
Raphaël Pomey - le 07 septembre 2008, 21h46
Le Matin Bleu
D'ici une dizaine de jours, le DJ jamaïcain Vybz Kartel doit se produire à Zurich. Moins d'un mois plus tard, c'est Anthony B qui enchaîne pour une soirée exceptionnelle. Ces shows auront-ils bien lieu? Le mouvement international Stop Murder Music, qui bénéficie depuis avril d'une antenne en Suisse, fera tout pour empêcher cela. «Ces artistes sont terriblement homophobes. Vybz Kartel appelle même à l'assassinat des gays et des amateurs de sexe oral! Comment des salles peuvent-elles les programmer!» souligne Tom, membre du collectif basé à Berne.
Avec ses potes, il se bat pour des soirées reggae sans discrimination: pressions sur les clubs, appel au boycott de certains disques, tout est bon pour mettre un terme aux shows haineux.
Et ça marche! A tel point que certains s'agacent. «Depuis un mois, on ne parle plus que de ça», peste Paco, de Reggae.ch. Il dénonce une persécution contre sa musique favorite: «Certaines paroles ne sont pas acceptables pour nous, mais il faut les replacer dans le contexte jamaïcain.»
L'organisation gay Pink Cross soutient le combat de Stop Murder Music. «En Suisse, contrairement à l'Allemagne, il n'y a pas de loi qui interdit aux chanteurs homophobes de se produire, explique Moël Volken, porte-parole. Nous soutenons donc leur lutte.»
Stress: «ce ne sont Que des mots!»
Amateur de reggae, le rappeur Stress a lui aussi été critiqué pour des paroles jugées homophobes, bien que, pour lui, il n'ait jamais été question d'appel au meurtre. «Je peux tout à fait écouter des disques de certains de ces artistes qui ont été inquiétés pour leurs propos. Ce que j'aime, c'est la musique. Mais je trouve dommage de disqualifier leurs oeuvres alors qu'on ne comprend pas le sens réel de leurs paroles.»