Cher Jean-Marc de Le Masnau,
"C’est à lui qu’il consacrera une bonne part de sa production lyrique des dernières années, essentiellement à travers ses deux cycles – car l’on ne peut pas parler de cycle à propos du
Schwanengesang, écrit d’août à octobre 1828 – de
Die schöne Müllerin, publiée en 1824, et de la
Winterreise de 1827." (Angèle Leroy)
En quoi cette phrase infirme-t-elle mes dires ? Si l'on écrit, bien laidement selon moi, "de
Die schöne Müllerin", il faut alors écrire en toute logique "de
Schwanengesang" et "de
Winterreise" (comme le suggère la remarque de Marcel Meyer). D'autre part, et plus anecdotiquement, il faudrait écrire
publié et non
publiée, car ce n'est pas "die" pauvre Schöne Mullerin qui l'est, mais bien le cycle de Lieder.
Je ne connais pas Angèle Leroy (j'avoue ici mon ignorance), ni ne sais si elle est qualifiée pour faire autorité en matière musicale. Ce que je constate, en revanche, c'est que cette seule phrase, sur laquelle je suis tombé presque au hasard (je n'ai pas eu l'envie de tout lire, vous me pardonnerez, n'est-ce pas ?), suffit pour que votre exemple tombe à l'eau (probablement pour y rejoindre M. Marche et les canetons...).
Si vous jugez que de telles phrases sont à même de pouvoir faire référence, eh bien, ma foi, libre à vous. Vous nous en aurez fait voir bien d'autres, après tout, et de plus corsées...
Quant à l’article du Larousse de la musique auquel vous me renvoyez également, c’est ceci, que j’y trouve, qui me fait tiquer : « Dans
Winterreise, composé en 1827 (févr., pour les nos 1 à 12, qui mettaient en musique la seule part alors publiée des poèmes ; octobre pour les douze suivants), cette division en deux est plus difficile à saisir. Elle a été principalement mise en lumière par J. Chailley dans sa pénétrante étude
le Voyage d'hiver de Schubert, dont voici un passage clé : "(En son second cahier), au lieu d'une histoire banale de soupirant évincé, la
Winterreise devient (…)" »
L’auteur de l’article dit : « dans
Winterreise ». Il cite Jacques Chailley, qui dit, lui : « la
Winterreise ». Le hic, c’est que Jacques Chailley est aussi l’auteur d’un article qui s’intitule « Le
Winterreise de Schubert est-il une œuvre ésotérique ? » (
Revue d'esthétique, avril-juin 1965). Bref. Encore quelque chose de bien mal assuré…
(J'ajoute qu'il ne s'agit pas de "connaître quelque chose à la musique", comme vous dites, mais à la langue, en l'occurrence.)