Une enseignante pyromane ?

Il faut lire le papier du Figaro.fr consacré à l’enseignante de mathématiques d’un lycée de Béziers qui a tenté de s’immoler par le feu. À défaut d’être un enterrement de première classe, c’est du moins une sorte de « crève, charogne ! » qui se passe de toute espèce de précaution. Présentation flatteuse de l’intéressée : « Une professeur de mathématiques, dépressive et en conflit avec ses élèves ». « C'est l'acte de quelqu'un de désespéré. » Après quoi on précise les défauts de la malheureuse : « Cette femme était en conflit avec certains élèves, qui la trouvaient trop sévère et contestaient ses méthodes. » Pour enfoncer le clou : « Une tentative d'explication, mercredi, plutôt houleuse, avait été "mal vécue" par l’enseignante » (chochotte !) « Elle était "très peu aimée" et, lors d'une réunion parents-professeurs il y a une dizaine de jours, elle s'était montrée hostile à toute discussion » (Et psychorigide avec, ça ! d’ailleurs que voulez-vous qu’elle discute, elle sait qu’elle est en tort !)

Et le plus beau, si elle s’en tire, c’est « grâce à l’intervention rapide de ses élèves ».

[www.lefigaro.fr]

C'est Mathé Matrick .

L'article a été retiré !

Cette enseignante est morte.

[www.lefigaro.fr]

Le Figaro avait continué sa sinistre besogne, puisqu’il était mentionné dans le deuxième article consacré à la malheureuse qu’elle « "devrait s'en sortir", son pronostic vital n'étant plus engagé, grâce à l'intervention rapide des élèves devant qui elle a accompli son geste, puis des secours. »

En somme, elle aurait été sauvée par ses élèves, tout simplement héroïques !

[www.lefigaro.fr]

Cependant le plus sale reste à faire, puisque, dans l’idéologie médiatico-humanitaire, les rôles sont attribués une fois pour toute. Un chrétien d’Orient, une enseignante, ne peut donc pas être la victime. Le chrétien copte est un émeutier, compromis dans des « heurts confessionnels ». Quant à l’enseignante, elle est psychologiquement fragile, psychorigide, intolérante à la frustration, sa vie privée révèle une carence affective, etc. On va en lire de belles.

En effet. Mais fort heureusement, les bomberos, les valeureux pompiers de la cellule psychologique, dans leur vareuse en cuir d'hippopotame, sous leur casque passé au Mirror et ennuagés des sons à la fois alarmants et rassurants de la clochette tintinnabulante de leur engin, arrivent en renfort sur le théâtre des événements, comme dans les westerns de pacotille la cavalerie au plus fort de la bataille ou comme les pompiers du film Fareingheit 451: leur intervention dé-tragédisante va être décisive: l'apaisement, le pardon, le valium, et les paroles banalisatrices et euthanasiantes du Mal que la maman sociale va prodiguer par leurs bouches vont restaurer l'ordinarité dans ses droits et rétablir l'ordre des consciences.

Citation
comme les pompiers du film Fareingheit 451:

J'aime votre exubérance cher Francis même si de temps en temps elle vous fait dépasser les bornes !

Quelle description des beaux pompiers semblant encore a l'exercice médiatique , et toujours en retard d'un évènement tout comme les policiers toujours prompt à afficher leur dernières trouvailles que vaille .
et dans la cour personne n'a oser quitter sa veste , ou la retourner pour en recouvrir la malheureuse , sans doute il faisait trop froid ....dans le dos !

Je suppose que les syndicats vont s'emparer de ce drame et manifester pour "exiger plus de moyens".

(Je n’ai pas compris le jeu de mots sur Fareingheit (honte))

Il fallait bien sûr lire Fahrenheit, Chatterton, vous savez bien que je suis fâché avec l'orthographe des prénoms féminins.

Il me semble bien que les pompiers du film de Truffaut sont des pompiers pyromanes, ou m'abusè-je ?